La vie conjugale du pasteur, et des autres…

Vie et Santé

(Etude présentée par Jacques DUBOIS
au Groupe de Réflexion Biblique de Villeneuve et rédigée d’après ses notes)

Semblables mais distincts

Le récit biblique de la création nous montre clairement (cf Gen 2.18,20) que la femme, créée après l’homme, l’a été pour être une aide semblable à lui, le vis-à-vis de l’homme. Emerveillé, l’homme déclare qu’elle est os de ses os et chair de sa chair. Dans le mariage, ces deux êtres distincts deviennent une seule chair.

La femme donc, tout en se distinguant de l’homme, est pour l’homme, d’une certaine manière, un autre lui-même. Il n’y a donc pas supériorité d’un côté et infériorité de l’autre, mais au contraire complémentarité dans cette identité d’être humain.

Pour l’apôtre Paul aussi (Eph 5.28- 33), l’épouse est un autre soi-même, et aimer sa femme c’est s’aimer soi-même: les maris doivent aimer. comme leur propre corps.

Comme le fait remarquer Henri Blocher (Révélation des origines, p. 89 à 105), le récit de la création ne comporte qu’une seule appréciation négative de Dieu sur son ouvre: Il n’est pas bon que l’homme soit seul. La vie humaine atteint sa plénitude communautairement. Le mariage est l’expression sublimée de cette réalisation, mais heureusement pour les célibataires, ce n’est pas la seule.

La femme (comme épouse) est le prochain le plus proche de l’homme (son mari). En tant que prochain, elle est distincte et indépendante de l’homme. Et pourtant, la femme dépend de l’homme, et l’homme dépend de la femme. D’ailleurs, suivant un curieux mais merveilleux paradoxe, l’homme, qui a été créé le premier, était un être solitaire, et c’est la femme, qui est venue après, qui engendre et crée la vie communautaire.

Les remarques de Saint-Augustin à ce sujet sont toujours pertinentes: si l’homme est la force de la femme (solidité de la côte), la femme est la douceur de l’homme (chair refermée, cicatrisée). Et Saint-Augustin n’a pas peur de pousser plus loin l’allégorie et dit aussi: La blessure du côté de l’homme a fait naître la femme. Par le Christ percé au flanc est née l’Epouse.

Privilèges et responsabilités

L’apôtre Paul n’aurait certainement pas contredit l’idée que l’on peut être un excellent pasteur célibataire, mais il ressort de ses épîtres que la plupart des pasteurs étaient mariés (1 Tim 3.2,12).

Le célibat a ses avantages, par exemple dans un ministère itinérant. Le pasteur est plutôt un résident. Et pour lui, le mariage est un cadre privilégié créé par le Seigneur. Ainsi, le pasteur n’est pas à la charge de ses paroissien(ne)s, mais surtout, son foyer devient un lieu d’accueil pour beaucoup. Le couple peut exercer l’hospitalité recommandée dans l’Ecriture (I Tim 3.2).

Le foyer constitue aussi un test valable et redoutable (I Tim 3.4-5). Si l’église est une famille élargie, la famille nucléaire est, d’une certaine manière, une église en miniature (Eph 5.22). Qui veut le plus, doit le moins!

Avoir une vocation à part entière

La femme qui accepte d’épouser un serviteur de Dieu doit savoir à quoi elle s’engage: elle s’engage à servir Dieu avec son mari. Ainsi, elle ne sera pas seulement l’épouse de son mari, mais la femme du pasteur. Ce fait aura de nombreuses incidences dans sa vie et dans son foyer.

Elle doit donc avoir aussi la vocation de servir Dieu, afin d’être prête à collaborer selon ses charismes, mais attention à ne pas lui en demander plus!

Cette collaboration revêtira diverses formes qui vont de l’accueil et de l’hospitalité, qui sont des constantes du ministère pastoral, à une foule d’activités spécifiques: travail de bureau, secrétariat, visites, école du dimanche, accompagnement des jeunes, musique, soins aux malades, chauffeur de taxi, fleuriste, cuisinière, jardinière, couturière, animatrice, etc.

Note à propos de l’hospitalité: Bien entendu, ce ministère déborde du cadre du seul foyer pastoral et concerne tous les chrétiens qui en ont la possibilité. Lire à ce sujet Rom 12.13; 1 Tim 3.2; 5.10; Tite 1.8; Hbr 13.2; 1 Pi 4.9; 3 Jean 5, textes à mettre en parallèle avec Mat 25.34-40.

Pour réussir son mariage: amour et confiance

Qu’est-ce qu’un mariage réussi?

C’est celui d’un couple dont les conjoints s’intéressent l’un à l’autre dans tous les domaines les concernant… s’aidant mutuellement dans toute la mesure du possible.

Faut-il tout dire à l’ autre?

Cela dépend du couple, de l’intérêt, de la capacité nerveuse, morale, spirituelle du conjoint à apprendre certaines choses. Cela est vrai dans les deux sens: une femme n’a pas plus que son mari l’obligation de tout lui dire. Quelquefois, la promesse du secret est la condition qui permet un partage authentique. N’oublions pas que l’amour véritable ne force jamais les confidences et accepte sans crainte la partie cachée des confidences reçues par l’autre.

Aimer vraiment, c’est être prêt à donner à l’autre ce que l’autre est prêt à recevoir.

Qu’est-ce qu’un mariage réussi?

C’est une union dans laquelle les conjoints se réservent des moments, des journées pour se retrouver seuls. Pour vivre heureux, vivons cachés, dit une certaine forme de sagesse populaire. Une seule solution pour cela: partir à l’aventure, quitter l’environnement habituel, avec son téléphone, la sonnette de la porte d’entrée, et même parfois les enfants exigeants et un peu tyranniques.
C’est difficile à faire, en particulier quand on a des enfants en bas âge, mais il faut néanmoins prendre son jour de congé.
Le pasteur, pour sa femme, est d’abord un mari. Elle a droit à un traitement de faveur. Elle est sa Jérusalem, il n’a pas le droit d’être toujours à Samarie, et encore moins aux extrémités du monde (Act 1.8), sauf momentanément; et d’un commun accord (1 Cor 7.5).

Quelques difficultés

-Le pasteur a l’habitude de donner des conseils, plus que d’en recevoir! Acceptera-t-il les conseils de sa femme? C’est un baromètre de vraie spiritualité! Mais attention cependant: il ne faut pas que la femme se mette à « porter les pantalons », et que son mari devienne totalement dépendant d’elle.

-Le pasteur rentre souvent chez lui épuisé. Il n’a pas envie d’écouter, ni même de parler. Or sa femme, débordée par les enfants en bas âge et le travail domestique ingrat et routinier, voit en lui quand il rentre le premier adulte intelligent de la journée. L’épouse doit laisser à son mari le temps de décompresser. Ensuite le mari, comprenant son épouse, l’écoutera et partagera.

-Dehors, le pasteur soigne son image de marque. Il y va de sa « réputation »! A la maison… il redevient lui- même: il est peut-être impatient, voire indifférent. Triste situation, et contre-témoignage pour les siens. La femme en souffrira très vite, et les enfants se révolteront contre cette caricature hypocrite.

-Le pasteur conseille d’autres femmes. Certaines d’entre elles sont fragiles affectivement et peuvent effectuer un transfert sur lui (cela s’est déjà vu). Si ce qui précède n’est pas réglé, le danger est d’autant plus grand.

-Le mari est le pasteur. Il est au centre de la vie de la communauté. Sa femme n’est que sa femme. Elle court le danger de se déprécier elle-même, de ne vivre que par rapport à son mari, d’être à son ombre. Elle peut finir par ne plus être elle-même, ne plus avoir ses propres réactions, son propre jugement sur les êtres et sur les choses. Et c’est pire encore lorsque le mari encourage cette situation en infantilisant sa femme.

-Souvent les pasteurs épousent des femmes de valeur, cultivées, instruites, à la personnalité riche et attachante. Vont-elles s’épanouir et donner leur pleine mesure, ou s’étioler en végétant? La réponse dépend du mari, chef de sa femme!

Quelques bons conseils

Réfléchissons à la communion avec notre femme:
-en réservant du temps pour elle dans la programmation de notre temps;
-en priant l’un pour l’autre, l’un avec l’autre;
-en comprenant les besoins spécifiques de l’autre, et en l’acceptant, le respectant, l’aidant, l’aimant;
-en échangeant et en discutant aussi sur des domaines qui ne sont pas spécifiquement chrétiens (livres, spectacles, concerts, sports, etc.);
-en nous laissant critiquer dans notre caractère, notre comportement, au dehors comme au dedans, et pour ceux d’entre nous qui prêchent, dans nos sermons (prions pour ne pas avoir une femme trop admirative, elle ferait notre malheur homilétique!) .

Demandons-nous à quand remonte la dernière fois où nous avons dit: « je t’aime, je t’apprécie ».

Nous avons choisi notre femme. Personne d’autre ne peut la remplacer. Nous ne pouvons pas avoir de meilleure collaboratrice. Nous lui devons beaucoup plus que nous ne l’imaginons. Si nous voulons une preuve de cela, regardons ailleurs, dans les foyers où la femme refuse d’être l’aide de son mari: quel drame! Quelle amputation pour le mari!

Alors, ne nous contentons pas de dire notre appréciation et notre amour, mais prouvons-les: par un petit cadeau (« disons-le avec des fleurs », même si ce sont des fleurs des champs!). Et si nous sommes éloignés pour un temps… un coup de fil, c’est si facile!

Nous devons travailler activement au succès de notre mariage. Notre effort doit être quotidien. Faisons attention à ne point négliger l’autre, mais aussi à ne point nous négliger, à cause de l’autre.

Sachons que, dans le domaine du mariage, tout est possible, même que notre conjoint nous quitte, parce que l’esprit du siècle le veut ainsi et y travaille constamment.

Notre vie de couple doit être un modèle

pour Dieu — qui nous aime en Christ
pour nous — qui y trouvons notre réalisation
pour nos enfants — qui y ont droit
pour l’église — qui se sent bien dirigée
pour le prochain — qui s’arrêtera chez nous le temps d’une visite
pour le monde — qui recevra le témoignage de l’amour divin.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)