La théologie de l’église et de la société (2)

(Suite)

2. L’Eglise dans une société dégénérée: Sainte et séparée, ou incarnée et malgré tout non corrompue ?

Dans le Nouveau Testament, la « sainteté » se rapporte à une disposition intérieure, et non à un cérémonial extérieur (cf. Mt. 15: 18-20). Ainsi, lorsque Paul cite Esaïe 52: 11 : « sortez de là, ne touchez rien d’impur! Sortez du milieu d’elle », ce n’est pas une isolation à l’écart des femmes et des hommes mauvais de la société qu’il préconise, mais un refus de partager leurs manières de vivre misérables, qui nous souilleraient le corps et l’esprit (cf. par exemple I Cor. 5: 9-10).

Lorsque Paul a écrit aux Corinthiens de ne pas s’associer aux hommes mauvais, il ne parlait pas du tout des hommes mauvais dans la société, car dans ce cas, les chrétiens devraient vivre dans des monastères. Il parlait plutôt de ceux qui font partie de la communauté chrétienne – un frère, une soeur qui s’appellent eux-mêmes par le nom de Christ et vivent cependant dans le péché. Paul dit que c’est de ces personnes-là qu’il faut vous écarter. La citation d’Esaïe avait, bien sûr, des significations cérémoniales extérieures. Les Juifs s’étaient écartés physiquement des Babyloniens, ce peuple non circoncis, et, en tant que peuple de Dieu, ils devaient en rester séparés. Mais lorsque Paul fait cette citation dans 2 Cor. 6, il ne disait pas qu’il fallait nous séparer de la société; il disait que c’est intérieurement que nous devions nous tenir à l’écart ; il ne faut pas que nous nous associions aux mauvaises choses qu’ils font.

Nous avons l’exemple suprême de « participation sans contamination » dans notre Seigneur Lui-même : Il a dîné sans scrupule avec des Pharisiens (Luc 7 : 36) et des collecteurs d’impôts accompagnés de leurs maîtresses; et pour chacun, il avait un message approprié. Parfaitement à l’aise devant les dirigeants, autant que parmi les paysans ordinaires, toujours conséquent avec Lui-même, il « témoignait de la bonne confession » partout et à chacun dans sa situation.

Loin de se tenir: « A l’écart de la place du marché,
A l’écart du parti et du conseil,
A l’écart du monde »,

l’Eglise doit prier pour ses membres, pour qu’ils soient là, concernés mais différents, faisant partout des disciples, par le choix vivant que le Message d’Espoir offre au genre humain désespéré (cf. Phil. 2: 15-16).

3. L’Eglise et la culture: Adaptation par Identification ou rénovation par le jugement ?

Je n’ai pas besoin de vous rappeler que c’est une question très douloureuse aujourd’hui dans l’Eglise d’Afrique. Les missionnaires occidentaux qui ont implanté l’Eglise en Afrique ont été accusés « d’émasculation culturelle, de domestication et de collaboration avec les forces d’oppression et d’exploitation ». On les tient pour responsables d’avoir développé « un système dans lequel le pouvoir politique était greffé sur l’unanimité religieuse pour garantir un ordre social particulier ». La multiplication d’églises indépendantes est saluée comme un légitime mouvement de protestation qui a « brisé le monopole de l’Eglise sur la définition des valeurs, permettant ainsi aux valeurs authentiques de la culture africaine traditionnelle d’enrichir notre héritage chrétien ». 4

Nous ne sommes pas ici pour faire un procès d’intention à ces hommes pieux qui, souvent au péril de leur vie, nous ont apporté la « Bonne Nouvelle ».

On peut dire trois choses sur le christianisme et la culture :

a) La culture de l’homme pécheur, dans la mesure où elle donne un cadre aux idéaux qu’il chérit, à ses croyances et pratiques, à sa manière de vivre, n’est pas neutre, mais déchue. C’est pourquoi le christianisme (c’est-à-dire l’Eglise) ne peut pas considérer « en bloc » une culture, ni l’adapter sans faire preuve de sens critique. Nous ne pouvons par revenir en arrière et dire « ceci est notre héritage » et l’apporter en bloc dans l’église. Si nous le faisons, nous courons le danger de syncrétisme, comme ce fut le cas en particulier dans l’église au 2e siècle.

b) Même les traditions provenant de la Révélation de Dieu, la Parole de Dieu, peuvent être corrompues par l’homme pécheur (cf. Marc 7: 8-13).Voir aussi les dogmes de l’Eglise catholique romaine. L’homme a tendance à pécher en ajoutant ou en retranchant des choses à la Révélation de Dieu telle qu’elle se présente dans les Ecritures. C’est pourquoi tout idéal, toute croyance ou pratique doivent être rapportés au jugement des Ecritures.

Il nous faut donc faire attention. Nous ne pouvons pas dire que les traditions sont nées des Ecritures et de la Révélation biblique et qu’elles sont donc en soi sacro-saintes. Nous devons constamment les remettre en question à la lumière des Ecritures.

Dans Marc 7: 8-13, le Seigneur Jésus-Christ prend les pharisiens à partie. Il dit qu’ils ont gardé leurs traditions et négligé la loi de Dieu. Or, si vous connaissez un peu le mouvement pharisien et la manière dont il est né, vous saurez sans doute que c’était un mouvement puritain. C’était un mouvement louable, à une époque où la révélation de Dieu risquait d’être perdue. Ils l’ont défendue, l’ont gardée fermement et l’ont proclamée; c’était une noble chose. Mais au fur et à mesure que le temps a passé, ils se sont mis à ajouter leurs propres traditions à la Parole de Dieu. Et le Seigneur le leur rappelle. Ainsi donc, même ce qui a été tiré des Ecritures peut se corrompre dans nos propres mains! La seule garantie est de constamment rapporter tout à l’épreuve des Ecritures. Nous devons permettre aux Ecritures d’être juges de toute chose et de toute pratique d’où qu’elles viennent, et ce n’est que ce qui vient des Ecritures qui est digne d’être gardé par l’Eglise et digne d’être pratiqué.

c) La culture n’est pas statique: elle évolue. Il y a dans la culture quelque chose de dynamique. Si vous avez entendu parler des problèmes de traduction de la Bible, vous savez de quoi je parle ! Il faut constamment faire des révisions. Nous constatons que la langue elle-même change constamment. Certains d’entre nous sont attachés à la version anglaise du « Roi Jacques », mais à l’occasion, nous jetons un coup d’oeil discret pour voir ce que dit la version Standard révisée, et nous nous rendons compte alors que la version vénérée du « Roi Jacques » peut être tout à fait incompréhensible pour un homme du 20e siècle.

La résistance à un standard éthique (moral) plus élevé, ou le renouveau d’une pratique dégénérée (sous le prétexte d’authenticité) est pour l’homme l’une des manières de s’affirmer contre Dieu. Si nous voulons fouiller dans notre passé malpropre et dire: « Voilà qui est authentiquement africain! réintroduisons-le donc », alors qu’au cours des ans on nous a fait voir des standards éthiques plus élevés, il n’y a rien de noble à cela. Nous ne faisons que nous affirmer contre Dieu. Cela fait partie de notre attitude de rébellion à l’égard de Dieu.

Je sais bien que je suis ici sur un terrain discutable. Je ne ferai que soulever la question pour être provocant afin que vous puissiez en discuter. On parle tant d’authenticité aujourd’hui. « Notre passé a été complètement oublié », nous dit-on. Nous voulons donc le faire réapparaître et l’introduire en bloc. Mais je peux vous citer nombre de choses vraiment ignobles dans la culture dont je suis issu.

Je suis vraiment fier de certains aspects de notre passé. Je rappelle souvent à ma congrégation les aspects les plus nobles de la culture Ashanti. Permettez-moi de vous donner un exemple : les sacrifices humains n’ont été abolis qu’au début du siècle. Ceux qui étaient sacrifiés ne protestaient pas du tout en allant au lieu du sacrifice! En fait, certains d’entre eux étaient réellement contents d’être choisis pour une chose aussi noble. Lorsqu’un roi Ashanti mourait, sa femme préférée, son conseiller préféré, son linguiste ou interprète préféré et beaucoup de gens de ce type désiraient l’accompagner, car la croyance était que le roi partait comme un roi pour l’autre monde. Et la femme préférée qui était choisie pour – accompagner le roi défunt, eh bien, sa famille était grandement honorée, et elle-même également, de pouvoir suivre son roi dans l’autre monde.

Bien sûr, le christianisme a changé tout cela et nous n’allons pas le ressortir et l’instaurer à nouveau, bien que ce soit authentique.

J’ai été profondément ému par certains chants africains chantés pendant le culte dans les Eglises méthodistes lorsque je suis retourné au Ghana. C’est une expérience profondément émouvante d’entendre ces chants si vous êtes issu de cette culture (leur pouvoir de communication laisse les compositeurs anglais Isaac Watts, Charles Wesley et d’autres vraiment très, très froids). Ils sont vraiment parlants et vous sentez que vous avez été élevé jusqu’en présence de Dieu lui-même pour l’adorer. Vous êtes conscient de Sa majesté à vous en couper le souffle. Voilà bien le genre de chose que nous devons rechercher et ressortir pour enrichir notre christianisme.

Par ailleurs, un retour à la polygamie dans l’Eglise n’a rien de chrétien, aussi authentiquement africain que cela puisse être!

(A suivre)
Autorisé par A. E. A. M.
Référence:  4 Burgess Carr : CPC Quartely, avril 1973, N° 41, p. 27.
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les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)