La résurrection du corps selon 1 Corinthiens 15

selon 1 Corinthiens 15

Nous connaissons tous cette affirmation de Jésus faite à Marthe: Je suis la résurrection et la vie (Jean 11.25). En connaissons-nous la suite?

Celui qui croit en moi vivra, même s’il était mort; et celui qui vit et croit en moi ne mourra jamais.

Que Jésus ait dit cela à une amie qui croyait en lui, on le conçoit. Mais qu’il le dise à des incrédules, à des Juifs qu’il venait de traiter de fils du diable, cela nous étonne: En vérité, je vous le dis, si quelqu’un garde mes paroles, il ne verra jamais la mort (Jean 8.51). Quoi d’étonnant si les Juifs s’exclament: Maintenant nous savons que tu as un démon!

En effet, que dire de cette déclaration de Jésus? Tous les croyants ne sont-ils pas morts?

C’est que la mort se présente, dans la Bible, sous deux aspects, les deux étant la conséquence (le salaire ) du péché:
1. La mort spirituelle: étant nés dans le péché, nous sommes tous incapables d’accéder à la réalité de Dieu.
2. La mort physique: personne n’y échappe. Or, c’est ce que Jésus est venu changer en apportant la vie éternelle.

Dans Jean 5, Jésus parle de la résurrection spirituelle et physique qu’il est venu apporter:
1. En vérité, je vous le dis, l’heure vient – et c’est maintenant – où les morts entendront la voix du fils de Dieu; et ceux qui l’auront entendue vivront (v.25). – Jésus parle ici de la nouvelle naissance, dont il parlait déjà à Nicodème dans Jean 3.
2. Ne vous étonnez pas: car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix. Ceux qui auront fait le bien en sortiront pour la résurrection et la vie, ceux qui auront pratiqué le mal pour la résurrection et le jugement (v.28- 29).

Dans 1 Cor 15, l’apôtre Paul traite de la résurrection physique. Examinons le cheminement de sa pensée
 – v.l-ll: La résurrection physique de Jésus est un fait historique attesté par quelque 520 témoins. C’est le fait le mieux attesté de l’histoire ancienne, et ceci par cinq documents principaux, non seulement un seul historien. La foi de ceux qui n’y croient pas est vaine: Je vous rappelle, frères, l’Evangile …par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez dans les termes où je vous l’ai annoncé; autrement, vous auriez cru en vain (v .1-2). Aux Sadducéens, qui niaient la résurrection tout court, Jésus dit: Vous ne comprenez ni les Ecritures, ni la-puissance de Dieu (Mat 22.29).
  –v.12-19: Ceux qui nient qu’il y ait une résurrection physique nient du même coup celle de Jésus. Evidemment, la résurrection est scientifiquement inexplicable, vu nos connaissances actuelles. Nier la résurrection, c’est faire preuve, non pas de connaissance scientifique, mais d’ignorance de Dieu. Plus grave, c’ est se perdre: Car si les morts ne ressuscitent pas, Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés, et ceux qui sont morts en Christ sont perdus (v.16-18).
  –v.20-29: Les conséquences de la résurrection:
a) Jésus est ressuscité pour notre justification (Rom 4.25). Cela a trait au passé, car la question de la condamnation à cause du péché a été liquidée.
b) Dieu nous a régénérés par la résurrection de Jésus-Christ pour une espérance vivante (1 Pi 1.3). Cela se rapporte au présent: nous sommes de nouvelles créatures (2 Cor 5.17), nous vivons dans le but d’hériter le royaume éternel.
c) Enfin il y a l’aspect futur: Si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. – … nous soupirons en nous-mêmes en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps. Car c’est en espérance que nous avons été sauvés (Rom 8.11,23).
  –v .30-34: La négation de la résurrection entraîne la négation de toute morale. Si les morts ne ressuscitent pas, mangeons et buvons, car demain nous mourrons. – En effet, si l’on ne va nulle part, à quoi bon renoncer à quoi que ce soit?
  –v .35-49: Le comment (la nature) de la résurrection. Paul montre que toute semence doit mourir pour qu’en naisse le fruit. Plus le fruit est compliqué, moins il ressemble à la semence: le grain de blé produit l’épi de blé, le pépin produit la pomme, la chrysalide produit le papillon, le spermatozoïde produit l’homme. Dans les v .42-49, Paul aimerait montrer deux choses: la première est la différence du corps céleste, qui présuppose un corps terrestre (naturel, psychique). Ce qui est animal vient d’abord, ensuite ce qui est spirituel. La transformation de l’un dans l’autre est appelée «métamorphose». Si l’on ne connaissait que la chenille et le papillon tels quels, l’idée que la chenille deviendra papillon paraîtrait insensée (autant s’imaginer que des cochons commencent à voler!). Pourtant, la chenille devient bel et bien papillon. Dans un sens, la chenille meurt pour donner naissance au papillon. Or, dans la nature, rien ne se perd tout simplement. La mort n’est donc pas non plus une perte (du «néant» ), mais une métamorphose. Exemple: le spermatozoïde et l’ovule. Quand ces deux cellules se rencontrent, elles en forment une nouvelle. Ni le spermatozoïde ni l’ovule ne continuent à exister; ils sont les deux morts pour produire quelque chose de tout nouveau. Leur mort est la base qui permet la métamorphose en un nouvel individu. L’ovule cesse d’être ovule, et le spermatozoïde cesse d’être spermatozoïde. Cependant, après cette mort, chacun commence à vivre d’une vie beaucoup plus complète qu’avant. Car le but du spermatozoïde est de rencontrer l’ovule, et le but de l’ovule est de rencontrer le spermatozoïde. Appliquons cela à la résurrection spirituelle ( = nouvelle naissance ). Christ est mort et nous mourons à nous-mêmes en tant qu’individus pécheurs, quand nous fusionnons avec Christ; alors nous sommes «en Christ» (Romains 6.5-9 serait à lire ici). Mais le Christ et l’homme nouveau en Christ retiennent leur individualité. Tout comme les chromosomes et les gênes du spermatozoïde et de l’ovule continuent à exister dans le zygote, de sorte que le nouvel individu hérite du père autant que de la mère. Mais c’est une association permanente. De même, la nouvelle créature en Christ est en même temps le vieil individu renouvelé. La rencontre du Christ avec un être humain produit un être transformé. La personne qui évite la rencontre avec Christ pour éviter de mourir à elle-même manque le but de son existence. Du point de vue chimique et morphologique, l’ovule est un organisme fantastique. Mais s’il ne meurt pas en fusionnant avec le spermatozoïde, il a vécu pour rien, et il meurt tout seul. Tout homme est une merveille biologique; mais s’il refuse la fusion avec Christ, il est perdu comme l’ovule non fertilisé.
N.B.: Cet exemple et son application s’inspirent du chapitre 5, p.233-269, du livre de A.E. Wilder Smith, «Man’s Origin, Man’s Destiny».
  –v .50-54: A présent, Paul traite de la mort et de la métamorphose de nos corps à la venue du Christ. Pour mieux comprendre ce qui se passe à la mort et à la résurrection, je rappelle comment Dieu créa l’homme:
1. Dieu, par sa pensée exprimée en paroles, imposa un ordre spécifique à la matière (poussière), il en résulta un corps, le corps d’Adam.
2. Puis Dieu insuffla dans ce corps le souffle de vie (l’esprit).
3. Le résultat fut un être vivant (une âme). Il en ressort que l’homme est une trinité, créé «à l’image de Dieu». Que se passe-t-il alors à la mort? La Bible nous l’explique à l’occasion de la mort de Jésus. A sa mort, Jésus remit son esprit entre les mains de Dieu (Luc 23.46). Cela montre que son esprit n’était pas identique avec sa personnalité, son Moi. Jésus lui- même alla ensuite au paradis et prit le larron croyant avec lui. Il se pourrait que d’après 1 Pi 3.19-20, Jésus soit allé prêcher à des personnes mortes «en prison» (au hadès?). En tout cas, une chose est certaine: une personne sans corps peut avoir une activité en tant qu’âme vivante. A la mort il y a donc désintégration de l’homme en corps (poussière), esprit et âme. Tous les morts sont dans cet état «nu» ( sans corps ), soit au paradis, soit au hadès, et ils attendent le jour où Christ jugera les morts et les vivants (Act 10.42) et où les justes seront revêtus de corps glorieux. En attendant, Christ le ressuscité possède les clés de la mort et du séjour des morts, où il a donc accès en tout temps.

A sa résurrection, l’esprit de Christ retourna dans son corps, et l’âme (la personnalité) de Jésus en reprit possession. Or que nous dit l’Ecriture sur le nouveau corps que Jésus eut à sa résurrection? Son âme, l’essence de sa personne, est restée inchangée; seul le corps a subi une métamorphose. Ce nouveau corps gardait certaines caractéristiques qu’il avait eues avant ce changement: Marie reconnaît le timbre de sa voix; Thomas constate ses blessures; Jésus marche, il mange, il boit, il fait du feu, il a chair et os (Luc 24.39, à citer 16 aux «Témoins de Jéhovah», qui ne croient pas à la résurrection physique de Jésus). D’autre part, le corps de Jésus a changé: il passe à travers les murailles et disparaît à volonté.

La métamorphose de l ‘homme

La Bible fait deux grandes promesses:
1. La métamorphose du caractère. Elle est exprimée p.ex. dans 2 Cor 3.18: Nous… reflétons comme un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par l’Esprit du Seigneur. Cette transformation se fait maintenant, et le corps en reflète quelque chose (rayonnement du visage, des yeux…).
2. La métamorphose du corps. Phil 3.20-21 dit: Pour nous, notre cité est dans les cieux; de là nous attendons comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera notre corps humilié, en le rendant semblable à son corps glorieux… Les enfants de Dieu en vie au retour de Christ recevront ce corps glorieux sans passer par le processus douloureux de la mort, en un clin d’oeil, toujours dans le but d’hériter le royaume de Dieu. Comme illustration de nouveau la chenille: elle ne peut hériter le royaume de l’air sans passer par la métamorphose qui en fait un papillon.

D’une manière mystérieuse, le corps spirituel dérive du corps charnel. De là l’importance de garder le corps pur: Le corps n’est pas pour l’inconduite. Il est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps ( 1 Cor 6.13 ). Il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin qu’il soit rendu à chacun selon ce qu’il aura fait dans son corps, soit en bien, soit en mal (2 Cor 5. 10). Celui qui pèche contre son corps (adultère, prostitution) peut perdre l’héritage dans le royaume de Dieu (Eph 5.5), même s’il ne perd pas le salut reçu comme une grâce pure suite à sa foi en Christ. (Reportez-vous aux deux articles sur le salut dans «Promesses» numéros 106,107). Ce que nous faisons dans notre corps et de notre corps est donc terriblement important. Que Dieu veuille le transformer totalement indique qu’il aime l’homme dans sa totalité.

Dès ma nouvelle naissance, Jésus-Christ et moi appartenons l’un à l’autre. Par cette union, Christ peu à peu croît en moi, me rend plus semblable à lui, jusqu’à la mesure de la stature parfaite du Christ; …en disant la vérité avec amour, nous croîtrons à tous égards en celui qui est le chef, Christ (Eph 4.13,15). Notre vie peut paraître bien ordinaire, mais si nous nous nourrissons de lui, notre transformation en lui se fait insensiblement, pour éclater lors de son retour, quand nous serons révélés comme fils de Dieu. La chenille mange des feuilles et de l’herbe: occupation très ordinaire. Mais quand elle est révélée comme papillon, quelle merveille!

Ainsi l’homme est destiné à être revêtu d’incorruptibilité au retour de Christ pour régner avec lui sur le royaume éternel. N’oublions donc pas que notre vieille nature doit mourir, que nous devons dire non aux désirs et aux passions charnelles impurs, et oui à la vie pure de Jésus-Christ en nous. Christ a dû passer par la mort pour être glorifié à la droite de Dieu. Le chemin est le même pour nous, sans pourtant qu’il ait valeur d’expiation. Grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ! Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, progressez (litt. «débordez» ) toujours dans l’ oeuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur ( 1 Cor 15.57-58).

J.-P.S.

Grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ.
1 Cor 15.57

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)