La prière personnelle

1. Une définition de la prière personnelle

La prière personnelle est une communication personnelle avec Dieu. Ce n’est pas simplement parler, mais être en communication avec Dieu. Sans doute avons-nous tous déjà fait l’expérience qu’en priant, le Seigneur nous a parlé, a répondu à nos questions, nous a montré clairement sa pensée sur ce que nous lui avons présenté. Il est très important que nous nous rappelions qu’il y a ces deux sens : nous lui parlons, mais lui nous parle aussi.
La condition pour que nous ayons une communication avec Dieu, est que nous soyons avec lui dans une communion vivante et vécue, comme celle dont nous jouissons avec nos enfants, avec nos amis, avec nos frères et sœurs. C’est la base de la prière.

2. Des entraves à la prière personnelle

A. Le péché non confessé

Le péché non confessé est une entrave à la prière dans son sens général. Si je sais qu’il y a des choses non confessées dans ma vie, je peux les cacher devant les autres, mais devant Dieu ?
« Si j’avais regardé l’iniquité dans mon cœur, le Seigneur ne m’aurait pas écouté. » (Ps 66.18). Naturellement, ce verset peut être compris ainsi : si je réalise qui je suis, je ne prierai peut-être même pas ; mais aussi dans un autre sens : s’il y a des choses qui ne sont pas jugées en moi, dans ma vie, il semble que mes prières redescendent ou ne peuvent même pas dépasser le plafond. N’avons-nous pas déjà fait cette expérience ? Le péché est une grande entrave pour la prière. Et il peut arriver que nous ne puissions pas entrer en contact par la prière avec le Seigneur comme nous l’aimerions. Dans les Psaumes, le psalmiste supplie Dieu de lui révéler les péchés cachés qui pourraient être une entrave à la prière (Ps 19.13 ; 51.6 ; 139.24).
La communication, et donc la prière, est un acte essentiel. Si quelque chose se révèle être une entrave à la prière, nous avons tout intérêt à rechercher ce qui retient et à nous sentir totalement dans la présence de Dieu, afin qu’il nous aide à discerner ce qui nous a été une entrave.

B. Le manque de temps

Le manque de temps nous pose à tous un grand problème. Des hommes et des femmes de prière ont prié durant des heures ; quant au Seigneur Jésus, lui, a prié toute une nuit. Souvent, après avoir prié pendant cinq minutes, nous avons l’impression d’avoir bien suffisamment prié. À quoi, en fait, nous occupons-nous par ailleurs ? C’est une question de priorité. Si nous réalisons l’importance de la prière, nous y consacrerons plus de temps.

C. La routine

Le langage routinier, habituel, est une troisième entrave. Je suis peiné quand je me rends compte que je parle à Dieu d’une manière routinière, ou de façon répétitive. Dans la Parole, le Seigneur nous dit qu’il ne faut pas utiliser des répétitions en priant. Nous pouvons même aussi avoir certaines expressions que nous n’employons que dans la prière. Est-ce normal ?
On change souvent de ton quand on prie. Pourquoi ? La prière ne devrait-elle pas ressembler à la communication que nous avons avec la personne que nous aimons le plus ? Ce devrait être une expression très spontanée, réelle, et non le rappel ou la répétition de paroles déjà dites ou routinières. La prière ne doit pas donner l’impression qu’il faut changer de langage quand nous nous adressons à Dieu, mais elle doit être spontanée.
En tout cas, je sais que si je commençais à parler à ma chère épouse avec un débit un peu rapide et dans un français un peu spécial, comme pour l’impressionner, elle me regarderait avec étonnement en me disant : « Que se passe-t-il ? Que veux-tu dire ? Explique-toi. Dis clairement ce que tu veux. Parle normalement. »
Le Seigneur ne voudrait-il pas nous dire parfois la même chose : « Mais parle naturellement ; dis-moi ce que tu veux ; dis-moi ce que tu as sur ton cœur » ? Ce travers s’amplifie dans la prière commune, en famille ou en assemblée : vouloir impressionner les autres par la prière. Sans doute, cela déplaît au Seigneur. Disons-nous : « Je me tiens devant le Seigneur. Même s’il y a des frères et sœurs qui écoutent, c’est une affaire entre lui et moi. Je veux parler d’une façon que lui puisse comprendre. Eh bien, je dis ce que j’ai dans mon cœur. » La routine, le retour des mêmes formules et l’emploi de certaines expressions inhabituelles ne devraient pas caractériser notre prière.

3. Le secret du Seigneur

J’ai souvent été frappé de voir que le Seigneur Jésus connaissait tous les besoins autour de lui. De plus, il avait tout pouvoir pour aider. Pour nous, le premier obstacle est de ne pas discerner les vrais besoins autour de nous et le second réside en ce que nous sommes bien limités dans nos ressources. Mais comment le Seigneur, l’homme Christ Jésus, qui connaissait tous les problèmes qui se posaient autour de lui, qui avait toutes les ressources, a-t-il su ce qu’il devait faire et ne pas faire, ou à quel moment le faire ? La réponse est en Marc 1.35 : dès le matin, longtemps avant le jour, il est allé prier.
Il est le serviteur prophétiquement présenté en Ésaïe 50.4-8 :
« Le Seigneur l’Éternel m’a donné la langue des savants, pour que je sache soutenir par une parole celui qui est las. Il me réveille chaque matin, il réveille mon oreille pour que j’écoute comme ceux qu’on enseigne. Le Seigneur l’Éternel m’a ouvert l’oreille, et moi je n’ai pas été rebelle, je ne me suis pas retiré en arrière. J’ai donné mon dos à ceux qui frappaient, et mes joues à ceux qui arrachaient le poil ; je n’ai pas caché ma face à l’opprobre et aux crachats. Mais le Seigneur l’Éternel m’aidera : c’est pourquoi je ne serai pas confondu ; c’est pourquoi j’ai dressé ma face comme un caillou, et je sais que je ne serai pas confus. Celui qui me justifie est proche : qui contestera avec moi ? »
Le Seigneur a connu ce secret et l’a mis en pratique : apprendre à connaître la volonté de Dieu un jour après l’autre. Il est très important, pour nous aussi, de prendre le temps, tôt le matin, d’entrer en communication avec lui. Le voir, le contempler, mais aussi nous mettre à sa disposition et dire : « Seigneur, que veux-tu que je fasse aujourd’hui ? » Il ne nous donnera sans doute pas un emploi du temps détaillé de la journée, avec ce que nous devons faire et ne pas faire ; mais quand on se remet à lui avec la pensée de ce qu’il faudrait faire et qu’on lui montre notre disponibilité, alors la paix nous inonde, en contraste avec celui qui ne prend pas le temps d’entrer dans la présence du Seigneur, et c’est solennel.
J’en ai fait moi-même l’expérience. Quand je ne prenais pas le temps le matin de parler avec lui, de lui exposer mes besoins, je constatais souvent, en travaillant, qu’il me fallait faire plus d’effort pour discerner sa volonté. C’est là un des problèmes de beaucoup de chrétiens qui ne prennent pas le temps d’écouter le Seigneur pour savoir exactement ce qu’Il veut qu’ils fassent. Alors, mus par un vague sentiment de culpabilité, il nous semble que notre action ne correspond pas exactement à ce que le Seigneur attend de nous, et cela parce que nous ne l’avons pas suffisamment écouté le matin ; et nous multiplions les activités de façon désordonnée, croyant que par la somme de travail que nous fournirons, le Seigneur sera satisfait. Combien de fois, lorsque nous revenons au Seigneur le soir, s’il pouvait nous parler directement, il nous dirait : « Oui, tu as fait ceci et cela, et encore bien autre chose, mais j’avais prévu quelque chose de complètement différent pour toi. » N’est-il pas humiliant de devoir découvrir que notre activité, que nous pensions bonne, n’était pas selon sa pensée ? Le secret est de se mettre vraiment à la disposition du Seigneur et d’entendre ce que lui veut que nous fassions.
D’un côté, le but de se laisser ouvrir l’oreille, c’est la qualité de vie. D’un autre, le but de ne pas prendre le temps de prier, c’est la quantité de vie.
L’explicitation se trouve en 1 Corinthiens 3.9-15, au jour où nous paraîtrons devant le tribunal de Christ : ceux qui auront fourni la quantité, c’est-à-dire le bois, le foin, le chaume, verront leur ouvrage entièrement consumé, quand le Seigneur regardera de ses yeux, comme une flamme de feu. Par ailleurs, d’autres auront beaucoup moins travaillé, mais en qualité.
En Luc 19.11-27, chacun des dix serviteurs a reçu une mine. À celui qui d’une mine en avait produit dix, le Seigneur a dit : « Tu as été fidèle en ce qui est très peu de chose. » Le Seigneur recherche la qualité de vie et non la quantité. Aujourd’hui, même entre chrétiens, on se compare aux autres, en se disant que certains font plus que soi et on se laisse trop facilement influencer par ce que d’autres font. Mais il y a la quantité et non la qualité.
Basons-nous sur ce verset clé : « Tu garderas dans une paix parfaite l’esprit qui s’appuie sur toi » (És 26.3). Quel contraste entre cette personne qui jouit de cette paix parfaite parce qu’elle s’appuie sur le Seigneur et celui qui veut s’employer selon sa propre pensée, semblable à la bale chassée par le vent (Ps 1.4) !
Notre « mode de vie » est soit d’être dirigés et aidés par Dieu, avec pour seule ambition sa gloire, soit d’être remplis d’ambitions spirituelles. Les incrédules ne sont pas les seuls à avoir des ambitions ; même en tant que chrétiens, nous pouvons en avoir : aimer faire bonne impression, penser qu’il faudrait faire ceci ou avoir cela. Mais tant que la gloire du Seigneur ne demeure pas notre plus grande ambition, je crains qu’on ne se trouve du mauvais côté.

Conclusion

D’un côté, le modèle, l’homme Christ Jésus, d’un autre côté, les grands de ce monde auxquels on se compare et que l’on veut imiter. Que nous nous appliquions vraiment à plaire au Seigneur et, en ouvrant la parole de Dieu, que nous le cherchions, lui. Et plus on le connaîtra, lui, plus on sera transformés à sa ressemblance. Comme un mari et une femme se ressemblent après un certain temps, parce qu’ils ont beaucoup communiqué entre eux, le but de notre vie devrait être que les hommes puissent dire et reconnaître que nous ressemblons au Seigneur Jésus par une vie de prière, une vie de communion, de communication.
La Parole de Dieu met en contraste un arbre en pleine vigueur, chargé de fruits et la balle qui est souillée par le vent (Ps 1). Naturellement, c’est le contraste entre les croyants et les incrédules. Mais nous pouvons, dans notre vie, être semblables à ces incrédules, déstabilisés, toujours en train de courir, recherchant toujours quelque chose de plus grand. Que, par la Parole, nous puissions atteindre cette stabilité, découvrir cette profondeur et porter du fruit à sa gloire, en ayant une vie de prière personnelle vivante !

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)