La mort, passage vers l’éternité

Lorsque cette vie s’arrête, qu’est-ce qui commence ?
La question dérange les gens plus qu’ils ne sont généralement prêts à l’admettre.
Certains préfèrent l’ignorer ; pour eux, penser à sa mort, c’est nourrir des idées noires.
Mais envisager la mort n’est qu’un réalisme de bon sens, puisque la mort est la seule certitude de la vie.

La nature de la mort

Lorsqu’une personne meurt de maladie ou de vieillesse, nous parlons de « mort naturelle », en réservant l’expression « mort non naturelle » aux cas d’accident ou de mort violente. L’Écriture confirme que toute mort est contre nature. Qu’est-ce que la mort ? C’est une dissolution de l’union entre l’esprit et le corps : « La poussière retourne à la terre… et l’esprit… à Dieu qui l’a donné » (Ecc 12.7). C’est une référence à l’histoire de la création. Comme au commencement Dieu a créé l’homme en insufflant la vie à de la poussière (Gen 2.7), ainsi dans la mort il sépare les deux éléments qu’il avait réunis à l’origine.

La mort signifie-t-elle l’anéantissement de la personne ?
Non. La mort est, selon l’expression de Paul, le « dépouillement » d’une personne, par le démantèlement de sa « tente » terrestre (2 Cor 5.1 5) ; mais ce n’est pas la fin de son existence. La Bible considère la continuation de l’existence comme allant de soi. L’Ancien Testament décrit les morts comme « descendant » à l’endroit qu’il appelle « Shéol » (« Hadès » dans la version grecque « Septante » de l’A.T. et dans le N.T.). Le shéol n’est cependant pas la demeure ultime des morts. L’Écriture annonce que les morts seront ressuscités corporellement pour le jugement au retour de Christ (Jean 5.28 ; Apoc 20.12-14 ; cf. Dan 12.2). Ceux dont les noms sont écrits dans le livre de vie (Apoc 20.12) seront alors accueillis dans une béatitude sans fin : « vie éternelle », (Mat 25.46) ; « gloire, honneur et paix », (Rom 2.10) ; « un royaume », (Mat 25.34) ; « la nouvelle Jérusalem » (Apoc 21.2-22.5). Mais le reste subira alors toute la colère de Dieu [note]« feu inextinguible », Mat 3.12 ; Marc 9.43 ; « géhenne » – le lieu d’incinération en dehors de Jérusalem – « où le ver dévorant ne meurt jamais », Marc 9.47f. ; NEB ; « ténèbres extérieures », un lieu de « gémissements et de grincements de dents », Mat 25.30, NEB ; « châtiment éternel », Mat 25.46 ; « le feu éternel préparé pour le diable et ses anges », verset 41 ; « colère et fureur… tribulation et détresse », Rom 2.8-9 ; « destruction éternelle et exclusion de la présence du Seigneur », 2 Thes 1.9 ; « le lac ardent de feu et de soufre, qui est la seconde mort », Apoc 21.8, cf. 20.15)[/note] .
Certains soutiennent que ces textes impliquent l’anéantissement de ceux qui sont rejetés – souffrant dans le feu pour un temps, puis plongés dans le néant.
Mais en réalité la « seconde mort » n’est pas plus une cessation d’existence que la première :
• « Destruction » (2 Thes 1.9) signifie non l’anéantissement mais la ruine (cf. son utilisation dans 1 Thes 5.3).
• L’insistance dans ces textes sur le fait que le feu, le châtiment et la destruction sont éternels et que le ver de la Géhenne est immortel, serait inutile et inapproprié s’il ne s’agissait que d’une extinction momentanée.
• On ne peut pas soutenir qu’ « éternel » signifie seulement « relatif à l’âge à venir » sans impliquer une durée sans fin : si la vie « éternelle » (Mat 25.46) indique une béatitude sans fin, alors la punition « éternelle »mentionnée ici doit être sans fin aussi.
• On nous dit que dans « l’étang de feu » (le « feu éternel préparé pour le diable et ses anges », Mat 25.41) le diable sera « tourmenté jour et nuit aux siècles des siècles » (Apoc 20.10). Tout homme envoyé pour le rejoindre endurera aussi une éternité de jugement (Apoc 14.10).
Ces textes enseignent non pas l’extinction, mais la perspective bien plus terrible d’une conscience sans fin de la colère juste et sainte de Dieu. Un enfer sans fin ne peut pas plus être supprimé du N.T. qu’un ciel sans fin.
Dans l’A.T., les références à la mort dénotent surtout la dissolution physique. Mais dans le Nouveau Testament, le concept de mort est radicalement approfondi. La mort dans le Nouveau Testament est considérée principalement comme un état spirituel, l’état de l’humanité sans Christ. Comme la mort physique signifie la séparation de l’esprit du corps, la mort spirituelle signifie un état dans lequel l’homme est séparé de Dieu, privé de sa faveur et de sa communion, « mort par ses offenses » (Éph 2.1 ; cf. Mat 8.22 ; Jean 5.24 ; Rom 8.6 ; Col 2.13 ; 1 Tim 5.6). Comme dans la Bible, la « vie » dénote à plusieurs reprises la joie de la communion avec Dieu (cf. 1 Jean 5.12), ainsi être éloigné de cette « vie de Dieu » (Éph 4.18) est assimilé à la « mort ». C’est d’abord et avant tout de la mort spirituelle que nous devons être délivrés.

La mort et le péché

Dans toute la Bible, la mort dans ses aspects physiques et spirituels est considérée comme le jugement de Dieu sur le péché (cf. Éz 18.4). La mort, dit Paul, est le « salaire » payé aux serviteurs du péché (Rom 6.23). Quand Dieu a dit à Adam, « le jour où tu en mangeras [de l’arbre de la connaissance] tu mourras » (Gen 2.17), le sens primaire et explicite était la dissolution physique (cf. Gen 3.19).
Les mots « au jour où » expriment la certitude de la séquence, pas nécessairement l’immédiateté de l’application de la peine (cf. l’utilisation de la même expression dans 1 Rois 2.37). Adam ne mourut que longtemps après (Gen 5.5). Ainsi, lorsque Paul dit que « tous meurent en Adam » (1 Cor 15.22), le contexte montre qu’il n’a à l’esprit que la mort physique, que Christ doit abolir en ressuscitant les morts. Mais dans Rom 5.12 et suivants, lorsqu’il parle de Christ délivrant les « nombreux » qui sont à lui de la « mort » héritée d’Adam, sa référence est plus large. Car la délivrance qu’il expose n’est pas simplement la résurrection physique (d’ailleurs, la résurrection physique n’est pas du tout mentionnée dans le passage). C’est plutôt la « justification » actuelle (v. 16-19), conduisant à une restauration de la « vie » (v. 17, 18, 21) — en d’autres termes, la guérison de cette relation cassée avec Dieu.
Dans Gen 2.17, nous trouvons aussi une référence implicite à la mort spirituelle intervenue lorsque Dieu a chassé l’homme d’Éden (le lieu de communion), pour l’empêcher de manger en plus de l’arbre de vie.

Pas de « deuxième chance » après la mort

Après la mort, il existe un « grand abîme » entre ceux que Dieu accepte et ceux qu’il rejette (Luc 16.26). Le temps du choix est passé. Il ne reste plus qu’à recevoir les conséquences du choix fait pendant la vie terrestre (cf. Héb 9.27). Il n’y a rien d’arbitraire dans la doctrine du châtiment éternel : Dieu respecte notre choix et prolonge pendant toute l’éternité la condition spirituelle dans laquelle nous avons choisi d’être sur terre.
Beaucoup prennent ce rappel comme un avertissement désagréable et malvenu. Une meilleure réaction est de nous mettre à vivre dès aujourd’hui dans la lumière de l’éternité. « Enseigne-nous à bien compter nos jours, afin que nous appliquions notre cœur à la sagesse. » (Ps 90.12).

Autres vues

Deux courants de pensée au moins affirment que le décès n’est pas une limite absolue pour bénéficier du salut : l’évangélisation post-mortem et l’universalisme.

L’évangélisation post-mortem

Ceux qui de leur vivant n’ont jamais entendu l’évangile prêché de façon claire et intelligible l’entendraient après leur mort.
Le texte un peu obscur de 1 Pierre 3.18-20 ne peut pas être utilisé pour appuyer cette idée, car :
• les « esprits en prison » sont au moins aussi susceptibles d’être des anges déchus que des hommes déchus (cf. Gen 6.1-4 ; Jude 6) ;
• la déclaration que le Christ a prêché aux esprits qui ont désobéi à l’époque de Noé n’implique pas que cette prédication a eu lieu à d’autres époques ;
• «  prêché  » (grec, « kerysso ») n’implique pas nécessairement une offre de vie mais probablement une proclamation du triomphe de Jésus.

Ainsi, ces versets ne prouvent pas l’évangélisation universelle post-mortem. Et des textes clairs vont à l’encontre de cette notion, notamment ceux qui considèrent cette vie comme déterminante pour son avenir (2 Cor 5.10 ; Gal 6.7 ; etc.).

L’universalisme

Dieu rencontrerait en Christ tous les hommes qui ne se sont pas tournés vers lui dans cette vie et les amènerait à l’aimer après leur mort.
Ce n’était clairement pas le point de vue de Christ (cf. Mat 12.32 ; 26.24), ni le sens évident ou même naturel d’un seul texte si on le prend dans son contexte.

La mort de la mort

Si vous ne pouvez pas donner un sens à la mort, vous ne pouvez pas non plus donner un sens à la vie.
La résurrection de Christ n’était pas une simple réanimation temporaire, comme l’étaient les résurrections de Lazare, de la fille de Jaïrus et du fils de la veuve de Naïn. « Christ ressuscité des morts ne meurt plus ; la mort n’a plus de pouvoir sur lui… c’est pour Dieu qu’il vit. » (Rom 6.9,10).
« J’étais mort ; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clés de la mort et du séjour des morts » (Apoc 1.18). Sa résurrection a proclamé et garanti à la fois le pardon et la justification pour son peuple (Rom 4.25 ; 1 Cor 15.17), ainsi que leur co-résurrection avec lui en nouveauté de vie spirituelle (Rom 6.4-11 ; Éph 2.1-10 ; Col 2.12-15 ; 3.1-11).
Cette co-résurrection spirituelle sera complétée, lorsque Christ reviendra, par une transformation physique de nos corps si nous sommes en vie (Phil 3.21), ou en nous revêtant de l’immortalité si nous sommes décédés (cf. 2 Cor 5.4 ; 1 Cor 15.50-54) ; cela signifiera la destruction finale de la mort, un intrus hostile et destructeur dans le monde de Dieu (1 Cor 15.26, 54-56).
En même temps, la crainte de la mort physique, qui venait de l’idée que la mort amène à la souffrance et au jugement (Héb 2. 15), a été abolie pour le chrétien : « l’aiguillon » de la mort a été retiré (1 Cor 15.55-56) ;
nous savons en effet que nos péchés sont pardonnés et que « ni la mort ni la vie … ni les choses à venir… ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur » (Rom 8.38-39). La mort physique est maintenant un « sommeil » « en Jésus », c’est-à-dire le repos (Apoc 14.13) et non l’inconscience (Christ leur a préparé une place dans sa maison (Jean 14. Phil 1.23).
Mourir peut être douloureux physiquement, mais c’est un voyage vers la joie. La communion avec le Christ, et avec Dieu par le Christ, commence ici sur terre et ne se terminera jamais : c’est la vie éternelle. Jésus accomplira sa promesse, proclamée à Marthe alors qu’elle pleurait Lazare : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s’il meurt ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra, et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais » (Jean 11.25,26).

Conclusion : soyez prêt

Aujourd’hui on considère comme du bon sens de ne pas penser à la mort ; même les chrétiens qui insistent sur la seconde venue du Christ semblent ignorer que la préparation à ce retour et à la mort sont les deux facettes d’une même réalité.
Combien de chrétiens vivent-ils en se gardant prêts à partir ? Considérez chaque heure comme un cadeau de Dieu, dont vous devez tirer le meilleur parti. Planifiez votre vie, en établissant un « budget » pour soixante-dix ans (Ps 90.10) ; si votre temps s’avère plus court, ce ne sera pas une diminution injuste, mais une promotion rapide.
Ne laissez jamais le moins bon évincer le meilleur, et renoncez joyeusement à ce qui n’est pas le meilleur au profit de ce qui l’est. Vivez dans le présent ; acceptez avec reconnaissance les joies et les peines avec Dieu, ce sont des étapes sur le chemin vers la maison du Père. Ouvrez tous les aspects de votre vie au Seigneur Jésus, vous appuyant sur lui et répondant à son amour.
Paul dit : « Pour moi, je sers déjà de libation, et le moment de mon départ approche. J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. Désormais, la couronne de justice m’est réservée ; le Seigneur, le juste juge, me la donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement » (2 Tim 4.6-8).

Extrait condensé de : J.I. Packer, 18 Words: The Most Important Words You Will Ever Know, Christian Focus Publication, 2010, Avec l’aimable autorisation de l’éditeur ; traduction : Rédaction Promesses.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)