La mission de l’Église

LA MISSION DE L’ÉGLISE

Au cours des dernières décennies, au sein de la chrétienté, certains ont beaucoup insisté sur la mission de l’Église, au point de dire : « l’Église, c’est la mission », ou « l’être-même de l’Église consiste en sa mission ». Cette thèse, bien que sympathique au premier abord comme elle met l’accent sur l’ordre missionnaire, est cependant fortement critiquée en raison de cette façon de confondre l’Église et la mission. L’Église a une mission, et c’est un point d’importance primordiale, mais on ne peut pas dire que l’Église est la mission.

Le piège est que, si « l’Église est la mission », nous mettons l’accent sur la tâche que nous avons à accomplir. Nous oublions alors que c’est l’œuvre de Dieu en notre faveur qui compte premièrement. L’Église est le fruit de ce que nous n’avons pas fait, mais que Dieu a accompli en Jésus-Christ.

Il faut donc considérer l’Église comme le résultat de l’œuvre de Dieu, c’est-à-dire son peuple racheté. Et dire ensuite que ce « résultat » de l’œuvre de Dieu, que nous sommes, reçoit de lui un mandat, un ordre ou une mission à accomplir. Cette mission de l’Église est d’ailleurs une grâce supplémentaire, car, ainsi, Dieu nous associe à son œuvre. La première mission a été celle de Dieu : Dieu le Fils, puis Dieu le Saint-Esprit a été envoyé, et c’est ainsi que nous sommes devenus le peuple de Dieu. La mission de l’Église est seconde, lorsque Dieu nous accorde d’œuvrer à notre tour avec l’aide de son Esprit pour réaliser ses plans.

Lorsque nous parlons de « mission », nous entendons toute la tâche qui nous est confiée, sans forcément impliquer un déplacement local ou lointain, qui conduirait à traverser les mers. Chacun est « envoyé » là où il vit : au bureau, dans l’école qu’il fréquente.

On peut distinguer deux volets principaux de la mission de l’Église dans le monde. Ils sont bien résumés par les deux images que le Seigneur utilise dans les paroles du Sermon sur la Montagne (Mat 5.13-16) : « Vous êtes le sel de la terre » ; « Vous êtes la lumière du monde. »

1. Vous êtes le sel de la terre

Comment comprendre cette image ? Pour nous, le sel évoque sans doute essentiellement le condiment ajouté aux aliments et qui donne soif. Mais ce n’est sans doute pas ce rôle du sel qui est en cause dans la parole de Jésus. Que le sel donne soif n’est indiqué nulle part dans la Bible, et le rôle d’assaisonnement n’est en cause qu’une ou deux fois seulement. Le sel avait pour rôle principal la conservation des aliments pour éviter leur pourrissement.

« Vous êtes le sel de la terre » veut dire : « Vous êtes mêlés à la pâte de ce monde humain pour en freiner le processus de corruption. Vous êtes là pour que le monde ne grouille pas trop vite de tous les vers démoniaques qui corrompent la masse humaine, pour qu’il subsiste encore un reste de vie à peu près saine pendant le temps où le plan de Dieu se déroule. C’est vous qui, sur la terre, devez empêcher la progression du mal, et devez promouvoir le bien. » 

Les chrétiens sont dans la cité terrestre, dans la société qui elle-même n’est pas chrétienne, en mission en faveur du bien, comme continuant la guerre de Dieu contre le mal. En Jérémie 29, le prophète parle au nom de Dieu aux exilés de son peuple qui sont en Babylonie et dit au verset 7 : « Recherchez la paix de la ville où je vous ai exilés et intercédez pour elle auprès du Seigneur, car votre paix dépendra de la sienne. » Ce mot paix (shalom) suggère aussi la prospérité, la bonne santé. La situation des chrétiens, dans le monde aujourd’hui, est assez semblable. En effet, ce verset ne s’adresse pas à Israël dans son pays, avec un état spécialement construit par le Seigneur. Il est donné aux Judéens, membres du peuple de Dieu, au cœur d’une société païenne. Or, nous sommes le peuple de Dieu dans une société païenne, et le Seigneur nous dit : « Recherchez la paix, la prospérité de cette société même. » C’est le rôle de « sel de la terre ».

Une dualité avec ses deux pôles affecte cette mission quant à la cité où nous nous trouvons. Car nous sommes en relation avec nos prochains de deux façons : les relations courtes et les relations longues.

Nous sommes engagés dans des relations interpersonnelles, de prochain à prochain (relations courtes). C’est par exemple, le Samaritain qui, voyant l’homme qui gît au bord de la route, s’arrête, le prend en charge, panse ses plaies et le conduit à l’auberge. L’amour du prochain s’exprime là de manière immédiate. Cette relation courte au prochain, pour laquelle nous sommes appelés à faire les œuvres qui glorifieront notre Seigneur et être ainsi sel de la terre, se prolonge dans les œuvres caritatives qui expriment la charité pour le prochain.

Mais notre relation avec ce prochain se réalise aussi dans la vie de la société entière, dans le cadre de toutes les structures qui déterminent notre façon de vivre : ce sont les relations longues, indirectes à bien des égards. Elle s’exprimera, par exemple, en favorisant une politique anti-chômage, en votant une loi en faveur des exclus.

2. Vous êtes la lumière du monde

Jésus l’a d’abord dit de lui-même : « Je suis la lumière du monde » (Jean 8.12). Recevoir cette affirmation première est, pour nous, à la fois « sainement humiliant » et soulageant. Car entendre : « Vous êtes la lumière du monde » pourrait nous enorgueillir ou à l’inverse nous écraser. Jésus est la lumière du monde et nous le sommes en lui, par lui et dans la mesure où nous le présentons.

Il s’agit là du rôle de l’évangélisation qui échoit aux chrétiens dans le monde : « Faites de toutes les nations des disciples ». C’est la mission de l’Église, des chrétiens, de communiquer la Bonne Nouvelle : Jésus a porté nos péchés qui peuvent être maintenant effacés si nous nous tournons vers lui ; il a triomphé du péché et de la mort, il est vivant aux siècles des siècles, il nous communique sa vie. Communiquer cette nouvelle avec un effort de persuasion, et l’espoir que ceux qui l’entendront mettront en Jésus leur confiance pour être sauvés pour l’éternité : voilà ce qui fait la mission de « lumière du monde ».

Cette mission de l’Église est remplie, sous divers aspects et de manière plus ou moins explicite, lors de réunions ou de simples conversations de un à un. Bien que le ministère spécial d’évangéliste (avec ses dons spéciaux) ne soit pas donné à tous (attention au « matraquage » !), elle est la mission de tous les chrétiens. Nous devons tous être « comme des flambeaux dans le monde au milieu d’une génération perverse, portant la Parole de vie » (Phil 2.15s). Comment le serons-nous, dans les ténèbres de tous les mensonges de publicité et autres propagandes ? C’est en portant la Parole de Vie. Nous sommes les témoins du Seigneur, nous qui l’avons rencontré. Nous avons reçu la Bonne Nouvelle, nous pouvons donc en faire état auprès de ceux que Dieu met sur notre route.

3. Les rapports entre « sel » et « lumière » 

Il y a une distinction irréductible entre la responsabilité comme « sel » dans la cité terrestre et celle d’évangéliser comme « lumière du monde ». Cette distinction ne doit pas être effacée, ni les deux missions confondues.

La mission d’être « sel » correspond à l’œuvre de création de Dieu et à son maintien. Dieu a construit le grand bâtiment du monde et le maintient. Il assure que ses lois continuent d’opérer en dépit des souillures et des dégâts causés par le péché des hommes. Il fait en sorte que ce monde subsiste encore. La fonction de « sel de la terre » qu’il nous attribue s’insère dans cette œuvre. Le monde est certainement soumis à l’influence du Malin, mais il reste malgré tout la création de Dieu. La fonction de sel se rapporte donc à l’œuvre de création et à son prolongement.

La fonction de « lumière du monde », quant à elle, se rapporte à la rédemption. Elle concerne l’œuvre du salut, la nouvelle création. C’est une œuvre nouvelle que Dieu accomplit par rapport à la première création et à son maintien, et le témoignage que nous donnons est rendu à cette nouveauté que Dieu opère.

Nous réduisons la mission au seul « sel de la terre » lorsque ce qui nous importe est uniquement l’expression de l’amour du prochain, par un zèle actif, direct ou indirect. C’est la tendance du christianisme social. Réciproquement, nous ne pouvons pas nous contenter de vouloir être uniquement « lumière du monde », en disant que seul compte le salut éternel, et sans nous sentir responsables d’une cité livrée à Satan. La Parole de Dieu est claire : « Recherchez la paix, la prospérité de cette cité païenne. »

L’amour du prochain nous conduit à remplir la mission sur ces deux plans. Si nous réduisons notre service du prochain au soin de ses besoins physiques et temporels, nous le frustrons de ce qui compte suprêmement. Nous lui refusons la chance de l’éternité : ce n’est pas de l’amour ! Mais il n’est pas question non plus de tout réduire à l’évangélisation : à l’exemple du bon Samaritain, si l’on aime véritablement son prochain, si l’on n’est pas simplement en train de se déculpabiliser soi-même en se disant : « Il faut que je témoigne », on va aussi prendre soin de lui dans ses besoins immédiats, selon sa souffrance. On s’intéressera alors aussi aux questions indirectes.

Nous avons ainsi le modèle de la double citoyenneté. En tant que chrétiens nous sommes d’abord citoyens de la Jérusalem céleste, et comme une « colonie » de la Jérusalem céleste sur la terre (Gal 4). Mais nous restons aussi citoyens de la cité terrestre. L’apôtre Paul a bien montré que le fait d’être citoyen du ciel n’avait pas aboli sa citoyenneté romaine, avec ses droits et ses devoirs.

Les deux volets de la mission sont donc liés l’un à l’autre. Il ne faut pas séparer le rôle de « sel » du rôle de « lumière ». Lorsque nous jouons notre rôle de sel de la terre, nous accréditons le message du témoignage à Jésus-Christ. Nous contenter de parler, ne pas prendre nos responsabilités, ou afficher une indifférence totale à la vie de ceux qui nous entourent, c’est décrédibiliser le message que nous portons et donner une image de fanatique aux idées bizarres. C’est lorsque les œuvres des chrétiens attirent l’attention par leur qualité que ceux qui nous entourent peuvent s’intéresser au témoignage qui est rendu. Les deux volets sont inéluctablement liés.

Réciproquement, cette activité dans la cité terrestre qui nous est confiée n’a de sens que par rapport au projet rédempteur de Dieu. Dieu maintient encore le vieux monde parce qu’il est le théâtre et l’objet du travail de reconstruction salutaire qu’il accomplit. Notre action de sel de la terre serait complètement dilapidée si ce n’était pas dans la perspective de la rédemption, et du salut par Jésus-Christ du plus grand nombre possible.

Y a-t-il une prééminence entre ces deux volets ? Le sujet a été assez vivement débattu. Il a même abouti à des querelles. Le débat a particulièrement animé les évangéliques qui avaient mis l’accent sur la responsabilité du chrétien dans la cité, tout en maintenant la mission de témoignage et d’évangélisation. Nous pouvons considérer que la prééminence demeure à la mission d’évangéliser. L’éternité l’emporte sur le temps. C’est le sens de la mission même de Jésus-Christ sur la terre. La mission de l’Église dans le monde est de porter la parole de la vie éternelle, et qu’un grand nombre la reçoive. Il ne faut pas que cela conduise à éliminer les autres responsabilités, mais il y a quand même une hiérarchie.

4. De quelle manière accomplir cette double mission ?

Pour notre action en faveur du prochain et dans la cité terrestre, quel modèle suivre, quelles orientations choisir, qu’essayer d’obtenir ?

Dans les relations directes personnelles : ce sont l’honnêteté, la véracité, la compassion, l’assistance. C’est facile à comprendre, mais bien plus difficile à mettre en pratique, car cela contrarie notre égoïsme spontané !

Dans les relations indirectes, c’est plus difficile, car elles mettent en jeu les structures d’un monde perverti par le péché. Il s’agira donc, souvent, de moindre mal.

La bonne volonté et les bons sentiments ne suffisent pas. Nous ne pouvons nous contenter des apparences. Le Seigneur veut nous faire grandir en sagesse et en discernement. Nous devons donc les exercer : il faudrait, par exemple, des équipes de chrétiens évangéliques avec des compétences professionnelles, scientifiques sérieuses, qui dans une optique conforme à la Bible, traitent des questions délicates et difficiles comme la fiscalité, le chômage, etc.

Il y a un modèle très intéressant pour nous guider, mais qu’il faut malheureusement transposer : c’est le modèle de l’A.T. Lorsqu’il a donné sa loi à Moïse, notre Seigneur a donné une législation, des structures, des institutions à un peuple pécheur. L’A.T. le souligne très fortement : c’est un peuple « au cou raide », rétif, dont le cœur se détournait sans cesse vers le mal. Dieu lui a donné une constitution et une législation qui certainement étaient les meilleures dans sa situation de peuple pécheur et non de peuple idéal. Cela implique des compromis : Dieu a baissé la barre. Jésus l’a clairement affirmé à propos de la question du mariage et du divorce : l’idéal de Dieu, sa volonté pour l’homme, est la monogamie jusqu’à la mort. Au commencement, Dieu a défini le mariage par la formule : « Ils seront une seule chair », une seule entité qui ne doit pas être disjointe. Mais dans la loi de Moïse, à cause de la dureté du cœur des hommes dont Dieu tient compte lorsqu’il fait une loi, Dieu a permis le divorce. Le mal pouvait être pire à refuser tout divorce (ce qui serait idéal), à cause de la dureté du cœur. Cet exemple nous montre comment comprendre la législation de l’A.T. : elle n’est pas l’idéal de Dieu, mais un modèle pour une nation faite de pécheurs. Nous pouvons en tirer des leçons pour ce qui est souhaitable au plan de la législation, de la constitution, des institutions pour notre société pécheresse. La transposition est aussi nécessaire dans cet exemple, car cette nation terrestre avait été choisie comme le peuple de Dieu. Il y avait un régime spécial pour préparer la venue de Jésus-Christ, qui a ensuite été aboli. Actuellement, ce n’est plus une nation particulière qui est le peuple de Dieu, mais le peuple de Dieu est dispersé à travers toutes les nations.

5) Distinction entre les rôles individuels et le rôle de l’Église

Selon que les chrétiens soient dispersés dans les lieux de vie les plus divers, dans leurs professions, dans les institutions d’enseignement, ils ont une mission de sel de la terre. Il s’agit toujours de la mission de l’Église, mais l’Église comme disséminée dans le monde. Les chrétiens ont chacun leur mission propre, et il y a des vocations particulières. Certains sont appelés plus spécialement à un rôle très actif dans la cité.

Cependant, il ne faudrait pas séparer radicalement la mission des chrétiens dans le monde. Elle doit être portée et instruite par l’Église qui a la responsabilité de développer dans la communauté les perspectives bibliques qui aideront ensuite chaque chrétien, là où il doit vivre, là où il est envoyé, à discerner le rôle que le Seigneur lui confie et l’action qu’il peut entreprendre.

Il peut même arriver que dans des cas extrêmes, vraiment très rares, l’Église elle-même comme corps rassemblé doive prendre position : il y a des iniquités extrêmes pour lesquelles il est juste et bon que les Églises protestent (pour certaines formes de racisme évident, face au problème de l’avortement, etc.)

6. Les signes et prodiges

La question de l’accompagnement éventuel par les « signes et prodiges » mérite l’examen, à propos de la mission de « lumière du monde ». Certains chrétiens évangéliques estiment indispensable pour l’évangélisation qu’elle soit accompagnée de miracles, comme l’était la prédication des apôtres dans le livre des Actes ou le ministère de notre Seigneur Jésus lui-même, qui guérissait un très grand nombre de malades tout en prêchant la parole.

D’autres chrétiens évangéliques sont « cessationnistes » : les miracles ont cessé, car réservés au temps des apôtres pour prouver qu’ils étaient mandatés par le Seigneur. Cette thèse n’est pas convaincante. Le Seigneur a d’ailleurs accordé à notre Église, au fil de son histoire, un certain nombre de guérisons miraculeuses !

Cependant, l’Écriture suggère une liberté du Seigneur et une adaptation aux circonstances du nombre des signes et prodiges qu’il donne. Il est donc faux de dire que l’évangélisation doit être accompagnée de signes et de prodiges, et que ce serait une exigence biblique. C’est généralement dans les temps de « fondation » que Dieu permet qu’il s’en produise un grand nombre (on le voit dans l’A.T., mais aussi à certaines époques de l’histoire de l’Église : très souvent, au moment où l’Évangile s’implante dans une région nouvelle, Dieu accorde un grand nombre de signes et de miracles). Dans les moments de fondation, les signes et prodiges « accréditent » et « montrent » la Parole de Dieu ; ensuite, c’est à l’Église d’être le signe, en accréditant à son tour le message qu’elle apporte par la qualité de sa vie et de son activité.

Il ne faut donc pas se laisser fasciner par les signes et miracles. Jésus lui-même en a souffert : il a accompli des signes et des miracles pour montrer qu’il accomplissait les prophéties, mais en même temps, il frémissait en lui-même, affligé de ce que les gens voulaient des miracles. L’apôtre Paul, dans la 1re Épître aux Corinthiens, souligne que c’est le penchant des Juifs de chercher des miracles, et il oppose à ce penchant la puissance de la Parole.

7) La pluralité religieuse

De quelle manière affronter et rencontrer ce qui est devenu la situation courante autour de nous : la pluralité religieuse ? L’islam, le bouddhisme sont très présents en France. Beaucoup de nos contemporains réclament la tolérance, affirment que plusieurs chemins mènent à Dieu et que tous doivent être accueillis, que chacun voit Dieu comme il le pense : « Il n’y a pas de vérité absolue qui soit d’un côté ou de l’autre puisque toutes les religions sont bonnes et conduisent au Seigneur. » Que faire face à cette situation que nous rencontrons aujourd’hui ?

Ne pas lâcher ce qui est clair dans le N.T. : Jésus est le chemin. Il n’y a aucun autre nom par lequel les humains puissent être sauvés. « Nul ne vient au Père que par lui. » Nous sommes sensibles à la pression de l’opinion autour de nous, alors tenons bon et résistons en nous attachant à celui qui est la vérité !

Sachons que des nuances doivent être maintenues, et ne simplifions pas à l’excès. Rappelons-nous qu’il n’est pas nécessaire d’en savoir beaucoup sur Jésus pour pouvoir être sauvé par lui ; que les croyants de l’A.T. ont été sauvés par avance, par le moyen de Jésus-Christ, sans connaître beaucoup de lui. Dieu a sa manière de faire passer sa lumière par ses œuvres, par les expressions de sa grâce dans l’histoire humaine, mais aussi par des visions et révélations particulières qu’il peut donner. Ainsi, nous ne pouvons pas affirmer que les populations reculées qui n’ont pas été atteintes par des missionnaires sont perdues pour l’éternité, car Dieu a pu user de lumières pour les sauver par Jésus-Christ, sans qu’elles en sachent beaucoup.

Il nous faut prendre les gens là où ils sont pour cheminer avec eux : cela fait partie de la dimension d’amour du prochain qui doit demeurer première dans l’évangélisation. Il ne s’agit pas de leur asséner la vérité alors qu’ils ne sont pas encore prêts à l’entendre toute, ni de leur dire d’emblée qu’ils errent complètement et sont perdus. Mieux vaut mettre en lumière ce qui est unique dans le christianisme et que l’on ne trouve nulle part ailleurs : un salut qui est accompli, avant que nous fassions quoi que ce soit, qu’il faut simplement recevoir par le oui de la foi, dans la confiance.

8. Si le sel perd sa saveur…

Que signifie l’éventualité que le sel perde sa saveur et devienne fade ? C’est une manière de souligner la différence chrétienne. Il s’agit pour nous d’être mêlés à la pâte humaine, mais différents. Nous n’avons pas à nous retirer ou à nous retrancher dans notre « ghetto évangélique », ni dans un monastère quelconque. Il ne s’agit pas, avec de bons sentiments, de faire comme ceux qui paraissent (ou sont !) généreux. Il nous faut réfléchir en fonction de la pensée biblique pour agir avec efficacité. La tendance du christianisme-social a souvent correspondu à une perte de saveur du sel, mais la séparation qui ôte les chrétiens du monde (contrairement à la prière de Jésus en Jean 17) est aussi une démission, dé-mission.

Sachons, entre les pièges de gauche et de droite, que l’accomplissement de l’ensemble de la mission de l’Église dépend, non de nos efforts, qui sont à déployer, mais de la grâce de Dieu qui nous est promise et qui œuvrera avec nous.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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