La méditation d’un chapitre de l’Evangile

Une manière simple et fructueuse de lire l’Evangile consiste à avancer chapitre par chapitre, en se ponant quelques questions élémentaires sur le sens de ces récits pour nous : ce qu’ils nous apprennent sur Dieu, sur Jésus-christ, et sur nous-mêmes.

Prenons l’Evangile le plus simple, celui de Marc. Le premier chapitre nous présente le « commencement de l’Evangile de Jésus-christ ». Il débute par le ministère de Jean-Baptiste. A la fin du chapitre, Jésus, suivi de ses disciples, a déjà accompli plusieurs miracles. Il est si connu qu’il ne peut plus entrer publiquement dans une ville (v. 45).

Que m’apprend ce chapitre sur Dieu ?

Commençons par lire le chapitre en nous posant cette question et en nous demandant comment nous pourrions transformer ce que l’Evangile nous dit en louange et en adoration.

V. 2 : « Voici j’envoie devant toi mon messager… » toi désigne Jésus-christ : celui qui parle est donc Dieu. Il a envoyé Jean-Baptiste. Tout ce que ce précurseur dira et fera a donc une grande importance, puisqu’il agit en tant qu’ambassadeur divin, « messager » du Très-Haut.

Prière : « Donne-moi, seigneur, d’être attentif à ce que ton messager Jean-Baptiste avait à dire. Que j’accepte son message que tu puisses préparer, par lui, le chemin de Jésus dans mon cour ! ».

V. 11 : « Une voix fit entendre des cieux ces paroles : Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j’ai mis toute mpn affection ».

Dès le début de son ministère, Jésus est accrédité par Dieu, c’est-à-dire par l’instance la plus haute. Qu’importent dès lors l’attitude réservée ou hostile des chefs religieux de la Palestine, les doutes et les moqueries de ceux qui l’entourent. Dieu a parlé, cela me suffit.

Un des parallèles (Jean 5 : 37) me montre que, même pour, Jésus, entouré de l’hostilité des chefs de son peuple, ce témoignage a été d’un grand secours.

P r i è r e : « Seigneur, Je te bénis de ce que tu aies envoyé ton Fils bien-aimé dans ce monde ; tu as donné celui en qui tu avais mis toute ton affection. Que je puisse l’écouter avec attention et respect !

Que m’apprend ce chapitre sur Jésus-christ ?
Qu’en est-il ?

     v. 1 :    Fils de Dieu
     v. 9 :    le seigneur
     v. 7 :    Jean ne se sent pas digne de délier la courroie de ses souliers et pourtant il était « le plus grand parmi ceux qui sont nés de femmes », au dire de Jésus
     v. 8 :    il baptise de saint-Esprit
     v. 11 :    Fils bien-aimé de Dieu en qui il a mis toute son affection.
     v. 24 :    le Saint de Dieu (selon le témoignage des esprits impurs eux-mêmes).


P r i è r e : « Seigneur accorde-moi, par la lecture de ton Evangile, de te reconnaître comme le Fils de Dieu, le Seigneur. Donne-moi, devant toi, l’attitude humble de Jean-Baptiste. Baptise-moi de ton Saint-Esprit ».

Qu’a-t-il fait ?

     v. 9 :    il s’est fait baptiser par Jean
     v. 13 :    il à été tenté par Satan
     v. 14-15 :    il a prêché l’Evangile disant : « Repentez-vous et croyez à la bonne nouvelle
     v. 16-20 :    il a appelé des hommes à le suivre
     v. 22 :    il enseignait comme ayant autorité
     v. 27 :     il commande aux esprits impurs et s’en fait obéir
     v. 31, 34, 41 :  il guérit des malades
     v. 35 : il se lève très tôt pour aller prier
     v. 39 : il prêche dans les synagogues et chasse les démon


Les actes de Jésus révèlent sa nature divine et fondent notre confiance en lui. Puisqu’il est le même hier et aujourd’hui, nous pouvons encore venir à lui avec nos maladies et nos faiblesses ; nous trouverons le secours dont nous avons besoin. Sa voix retentit, encore avec autorité, à travers les évangiles. Le premier message qu’il nous adresse est toujours : « Repentez-vous et croyez à la bonne nouvelle ». Avons-nous obéi ? Il nous appelle, nous aussi, à le suivre ; l’avons-nous fait ? Les esprits impurs sont forcés de lui obéir, mais il laisse les hommes libres ; ils peuvent accepter de le faire ou non. Comment avons-nous employé cette liberté ?

Certaines actions de Jésus peuvent nous servir d’exemples : si, tout Fils de Dieu qu’il était, il s’est fait baptiser, hésiterions-nous à le faire ? S’il a été tenté, serons-nous étonnés de l’être ? S’il a eu besoin d’un moment silencieux de prière, n’est-il pas indispensable pour nous ?
Ces différentes actions de Jésus, nous permettent de nous interroger sur notre comportement envers lui.

Qu’est-ce que ce texte nous apprend sur l’homme ?

      v. 4 :     Il a besoin de se repentir et d’obtenir le pardon de ses péchés
     v. 5 : Il doit les confesser. L’ai-je fait ?
     v. 17 : Jésus l’appelle à le suivre. L’ai-je suivi « aussitôt » comme ses premiers disciples ?
     v. 22 : Les contemporains de Jésus « étaient frappés, saisis de stupéfaction », de sa doctrine. L’habitude n’a-t-elle pas émoussé en moi cette faculté d’étonnement ?
     v. 30 : On annonce à Jésus que la belle-mère de Simon est malade. Suis-je aussi prompt pour lui apporter, dans l’intercession, tous ceux qui passent par l’épreuve ?
     v. 40 : Le lépreux croit sincèrement que Jésus peut tout : « Si tu le veux, tu peux me rendre pur ». Ai-je la même foi dans la puissance de Jésus que ce lépreux ?
     v. 45 : Cet homme pensait qu’il servirait mieux la gloire de Jésus en publiant sa guérison,
au lieu de suivre l’ordre reçu. Résultat : Jésus ne peut plus entrer publiquement
dans une ville. N’aurions-nous pas aussi, à notre actif, des désobéissantes dues
au fait que nous croyons connaître les intérêts de Dieu mieux que lui-même ?

Ce ne sont là, bien entendu, que quelques-unes des réflexions, questions et prières que ce chapitre peut nous suggérer. Je soulignerai les paroles qui m’auront le plus frappé. J’inscrirai dans mon carnet les résolutions que la lecture de ce texte m’aura amené à prendre : confession d’un péché précis – « laisser tel filet » pour suivre Jésus – prier régulièrement pour tel malade – me lever plus tôt pour prier – réparer les conséquences de telle désobéissance, où j’ai pensé être plus intelligent que Dieu.

Je peux aussi noter les sujets de prière que ce chapitre m’aura inspirés pour m’éviter de me trouver devant Dieu sans savoir pourquoi prier ou d’oublier des requêtes que j’aurai reconnues importantes.

La méditation de l’évangile verset par verset

Une autre manière de méditer l’évangile est de le lire verset par verset et d’essayer de tirer des parallèles entre le récit et notre vie. Cette méthode, plus classique que la précédente nous convient particulièrement si nous disposons de peu de temps pour méditer et si nous voulons nous limiter à quelques versets.

Prenons comme exemple le début du 2ème chapitre de l’évangile de Marc.

V. 1 : Jésus revient à Capernaüm, il ne veut pas que la désobéissance du lépreux guéri prive les habitants de « sa ville » (Mt 9 : 1) de sa présence et de son ministère.
Lorsque je veux faire du bien aux autres et que des difficultés se présentent par la faute d’autrui, est-ce que je n’abandonne pas trop facilement la lutte en rejetant la responsabilité sur ces autres ?

V. 2 : Il est certes réjouissant de voir le grand nombre de ceux qui aiment écouter Jésus, mais où seront ces foules trois ans plus tard ? Grossiront-elles les rangs de ceux qui crieront : « Crucifie, crucifie-le ».

P r i è r e : « Seigneur, garde-moi d’un enthousiasme facile et passager ».

V. 3 : Ces quatre hommes portant le paralytique avaient sans doute entendu Jésus ; ils l’avaient vu guérir des malades, mais ils n’ont pas voulu garder pour eux ce qu’ils connaissaient. Ils ont pensé à leur ami malade et, joignant l’acte à la pensée, ils l’ont amené à Jésus.
Me suis-je arrêté à la première étape, oubliant de partager mes bénédictions avec d’autres ?
Un seul n’aurait pu amener l’ami malade à Jésus ; en s’associant à trois autres, cela lui fut possible. Ce que je ne puis faire seul, je pourrais peut-être le réaliser en munissant à d’autres.

V. 4 : Leur projet se heurte à des difficultés : impossible de parvenir dans la présence de Jésus. Ils auraient pu dire à leur ami : « Tu vois, nous aurions bien aimé t’amener auprès du Maître, mais ce n’est pas possible. Il faut donc y renoncer ». lls ne l’ont pas dit, parce qu’ils aimaient leur ami malade. L’amour rend persévérant et ingénieux. Il leur fait découvrir un moyen original de réaliser leur dessein.

P r i è r e : de Seigneur garde-moi d’abdiquer à la première difficulté – surtout lorsqu’il s’agit de faire du bien à autrui. Donne-moi l’amour persévérant et ingénieux qui animait ces quatre hommes ».

V. 5 : « Jésus voyant leur foi ». Comment cela ? Il a vu quatre hommes découvrant un toit en faisant descendre leur ami à ses pieds ; pourquoi parle-t-il de foi ? Si ces hommes n’avaient pas eu confiance dans la guérison de Jésus, ils ne se seraient pas donné tant de mal. Jésus voit, au-delà des faits, les mobiles qui les inspirent. Cette phrase définit donc aussi pour nous un aspect essentiel de la foi : la confiance dans la puissance du Seigneur. Une telle foi nous fait agir et fait agir le Seigneur.

« Mon enfant, tes péchés sont pardonnés ». Cette parole nous rend perplexes, un peu comme les scribes du v. 6. Pourquoi Jésus parle-t-il de pardon des péchés ? Parce que, connaissant les pensées des hommes sans explication, il savait que c’était le problème principal de cet homme. Dans ce cas, je peux me demander : est-ce aussi ma préoccupation première – avant la guérison du corps et les autres biens ?

Cette parole m’apprend que Jésus veut et peut (cl. v. 10) pardonner les péchés – aussi les miens. Le verset indiqué en parallèle (Ac. 13 : 38) me le confirme. Je peux donc venir à lui pour lui demander de prononcer ces mêmes paroles sur moi : « Mon enfant – car je le suis (1 Jn 3 : 1) – tes péchés (ceux qui pèsent sur ma conscience) te sont (non pas : ils seront) pardonnés ».

Je peux ainsi continuer, verset par verset, à me demander ce que les paroles et les actes de Jésus ou de ses auditeurs ont à me dire aujourd’hui.

Je peux aussi passer plus rapidement et ne m’arrêter qu’aux versets qui me frappent ou me demander quel est le sens de l’ensemble du récit pour moi. Ici je serai peut-être arrêté par le v. 10 qui semble donner son sens au miracle : Jésus guérit le paralytique pour que les autres sachent qu’il a le pouvoir de pardonner les péchés, Les miracles ne sont donc pas des buts en eux-mêmes. Ils ne sont que des signes et des gages de miracles spirituels bien plus importants. Ils devaient accréditer la personne et le ministère de Jésus (cf . Luc 7 : 18-23). Quel est le sens et la valeur des miracles de Jésus pour moi ? Est-ce que je désire des miracles pour moi ? Lesquels et pourquoi ?

La méditation verset par verset sera surtout fructueuse dans les passages « didactiques » c’est-à-dire ceux qui reproduisent l’enseignement de Jésus (Ex. : le sermon sur la montagne). Chaque parole est, pour moi, l’occasion d’un examen de conscience ou d’une prière.

Prenons, par exemple, le début du chapitre 6 de Matthieu :

V. 1 : N’ai-je pas tendance, moi aussi, à pratiquer ma « justice » devant les hommes, pour en être vu ? Dans quelle mesure mes actions sont-elles faites pour plaire aux hommes ? Quel en est le mobile secret : l’admiration de ceux qui m’entourent ou l’approbation du Père céleste ?

P r i è r e : « Seigneur, délivre-moi de cette recherche de la gloire humaine, détourne mes yeux vers la récompense que tu réserves à ceux qui te servent sans être vus ».

Si je veux prolonger ma méditation sur ce thème, je peux rechercher les parallèles indiqués et suivre la filière :

V. 2, 5, 16 : différentes applications immédiates de ce principe à ma libéralité, à ma vie de prière ou de piété.

Luc 16 : 15 : Vous, vous cherchez à paraître justes devant les hommes, mais Dieu connaît vos coeurs : car ce qui est élevé parmi les hommes est une abomination devant Dieu.

Ce verset me renvoie aux références suivantes :

Luc 10 : 29 : le docteur de la loi veut se justifier aux yeux de: auditeurs et Jésus raconte la parabole du Bon Samaritain.

Mt. 23 : 5 : « lls font toutes leurs actions pour être vus des hommes. Ainsi ils portent… »

V 27 : « des sépulcres blanchis qui paraissent beaux au dehors. et qui, au dedans, sont pleins d ossements de morts et de toute espèce d’impuretés »
I sam 16 : 7 : « L’Eternel ne considère pas ce que l’homme considère ; l’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Eternel regarde au cour ».

Prov. 16 : 5 : « Tout cour hautain est en abomination à l’Eternel ».

Es. 2 : 12 : Jér. 4 : 14 : Chacun de ces passages donne à ma méditation une orientation nouvelle (qui pourra éventuellement se prolonger par la recherche des nouveaux parallèles indiqués).


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Douceur

C’est une disposition favorable de l’âme humaine face aux dispensations de Dieu ; c’est un état d’esprit dans lequel nous acceptons sa volonté comme étant agréable et parfaite et cela sans protester. Cette douceur, si elle est opérante et valable devant Dieu, elle l’est aussi devant les hommes.
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les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)