La méditation d’un chapitre de l’Ancien Testament

Josué 1

A part quelques exceptions (les Psaumes, par exemple), l’Ancien Testament nous apparaît, au début, comme un monde étranger et impénétrable. Quel profit spirituel pouvons-nous tirer de la lecture et de la méditation des chapitres historiques de la première partie de la Bible ?

En règle générale, nous trouvons essentiellement. dans ces chapitres. deux sortes d’indications: 1) ce que Dieu a dit ou ce qu’il a fait: ses promesses et leur réalisation; 2) ce que l’homme fait ou ce qu’il doit faire. Nous pouvons lire le chapitre à travers l’une ou l’autre lunette – ou à travers les deux. Prenons par exemple le premier chapitre des livres historiques: Josué 1.

Ce que Dieu fait :

Lisons d’abord le chapitre en relevant tout ce que Dieu fait ou promet. Marquons d’un signe spécial tous les verbes qui nous parlent de l’action de Dieu : v. 1 : l’Eternel dit -v. 2: je donne -v. 5: je serai avec toi, comme j’ai été avec Moïse; je ne te délaisserai point, je ne t’abandonnerai point… Nous en trouverons une quinzaine.

Nous marquerons du même signe les autres promesses dont l’accomplissement dépend de l’intervention divine: v. 4: vous aurez pour territoire… tout le pays des Héthiens.,. -v 5 : nul ne tiendra devant toi… -v. 7 : afin de réussir dans tout ce que tu entreprendras… -v. 8: tu auras du succès dans tes entreprisestu réussiras.

Parmi ces verbes, nous pouvons distinguer à l’aide d’une marque supplémentaire le verbe donner (donner le pays, donner la possession du pays, tout lieu que foulera la plante de votre pied) : nous le trouvons 8 fois dans ce chapitre, plus 2 fois: « accorder du repos » (v. 2, 3, 6, 11, 13, 14, 15).
Que nous apprend ce premier aspect ? Dieu intervient dans l’histoire d’Israël, il dirige le cours des événements. Le succès des entreprises dépend de lui, car c’est lui qui donne la possession du pays promis, qui soutient les chefs militaires et leurs armées.

Si nous avons lu de manière suivie les premiers livres de la Bible, cette vision de l’Histoire ne sera pas nouvelle pour nous. En effet, tout au long du Deutéronome, nous trouvons la même promesse: « je donnerai le pays à Caleb et à ses enfants » (1 : 36), « c’est aux enfants de Lot que j’ai donné Ar en propriété » (2: 9), voici je livre entre tes mains Sihon (2: 24) et son pays » (v. 31). « L’Eternel notre Dieu nous le livre » (v. 33). Nous trouvons ce verbe donner 75 fois dans le livre et le verbe livrer 12 fois.

Que pouvons-nous tirer de ces constatations pour notre vie personnelle ou notre vie d’Eglise ? Le peuple d’Israël, dans sa marche à travers le désert et lors de son entrée en Canaan, se trouvait devant des difficultés humainement insurmontables: des peuples nombreux et bien armés occupaient le passage et le pays. Pourquoi alors s’obstiner ? Ne valait-il pas mieux retourner en Egypte ? Prévenant le découragement de son peuple, Dieu intervient et promet la victoire: il livrera les eonemis entre les mains d’Israël, il donnera le pays à ses enfants et leur accordera du repos. A Josué, le chef du peuple, il rappelle ses interventions du passé, il lui promet la même assistance qu’à Moïse: « Je serai avec toi, comme j’ai été avec Moïse ».

Dans notre vie chrétienne, nous sommes aussi confrontés journellement avec des difficultés qui nous paraissent souvent insurmontables. Les obstacles s’amoncellent, l’Ennemi nous défie et nous nargue, le pays promis nous paraît occupé par des adversaires inexpugnables. Le découragement nous guette. Nous nous demandons s’il vaut la peine d’insister. Ne serait-il pas plus simple et plus sage de « retourner en Egypte », c’est-à-dire de faire comme tout !e monde ?

A ce moment, la promesse de Dieu nous saisit et nous empoigne: « Ne t’effraie point et ne t’épouvante point, car l’Eternel ton Dieu est avec toi dans tout ce que tu entreprendras… je ne te délaisserai point, je ne t’abandonnerai point ».

Ce qui importe, ce n’est pas l’obstacle, mais la promesse divine. Si Dieu donne, s’il livre l’adversaire entre nos mains, qui pourra lui résister ? S’il nous accorde son repos, qui nous le ravira ? Nous sommes donc amenés à nous demander si nous pouvons nous appuyer comme Josué (v.8) sur une promesse de Dieu pour avancer dans le problème particulier qui nous préoccupe. Pouvons-nous nous approprier dans ce cas ce qui est dit dans Mat. 18: 19, Marc 11 : 24 ou Rom. 8 : 32 ?

Lire la Bible à travers cette perspective nous encourage et nous fortifie dans notre résolution de compter davantage sur la puissance de Dieu dans notre vie de tous les jours.

Les mêmes promesses sont valables pour l’Eglise, peuple de Dieu de la nouvelle alliance. Elle aussi se trouve, comme le peuple d’Israël, devant des montagnes imprenables; le pays promis semble s’éloigner au fur et à mesure que l’on s’en rapproche; le monde menace et ricane. Mais Dieu a dit: « Ne crains point petit troupeau; car votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume » (Luc 12: 32).

L’Eglise peut compter sur sa promesse, elle sait que « les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle » (Mat. 16: 18).

Lève -toi.

Pour édifiante qu’elle soit, cette première lecture ne fait cependant pas entièrement justice au texte. Tout ce que nous avons relevé concernant l’action de Dieu est vrai, mais ce n’est pas toute la vérité.

Relisons le chapitre en marquant d’un signe différent tous les verbes indiquant ce que l’homme fait ou doit faire: v. 2: lève-toi, passe ce Jourdain… pour entrer dans ce pays.,. -v. 6 : fortifie-toi et prends courage, car c’est toi qui mettras ce peuple en possession du pays… -v. 7-8: fortifie-toi seulement et aie bon courage en agissant fidèlement selon toute la loi que Moïse, mon serviteur, t’a prescrite; ne t’en détourne ni à droite ni à gauche, afin de réussir dans tout ce que tu entreprendras.

Que ce livre de la loi ne s’éloigne point de ta bouche; médite-le jour et nuit, pour agir fidèlement selon tout ce qui y est écrit… -v. 10: Josué donna cet ordre -v. 11 : Préparez-vous des provisions, car dans trois jours vous passerez ce Jourdain pour aller conquérir le pays.

Nous relèverons plus d’une trentaine de verbes qui mettent l’accent sur l’homme et son action. Si, tout à l’heure, nous pouvions avoir l’impression que tout dépendait de l’intervention divine, à présent, en lisant le texte à travers cette « fenêtre », nous pourrions supposer que tout ne tient qu’à l’homme. Les deux conclusions se complètent mais ne se contredisent pas.
Nous pouvons dégager de cette lecture du texte bien des leçons fort précieuses pour notre vie spirituelle – individuelle ou collective.

Josué, quoique chef du peuple et ancien ami et bras droit de Moïse, était menacé de découragement – comme nous. Dieu ne lui ôte pas sa peur d’un coup de baguette magique, il lui donne cet ordre: « Fortifie-toi et prends courage. Ne t’effraie point et ne t’épouvante point ». Il s’adresse donc à la volonté de Josué comme si elle avait pouvoir sur ses craintes, comme si le courage était une chose dont nous pourrions nous emparer. Et pourquoi cela ne serait-il pas vrai, puisque Dieu le dit ? Trois fois l’Eternel répète ces paroles à Josué: « Fortifie-toi et prends courage. (v. 6, 7, 9). Dieu croit donc que la force est en nous (cf. Juges 6: 14) et que notre volonté peut la faire croître Une fois (v. 18) , c’est le peuple qui donne cette même exhortation à son chef: contrairement à ce que nous croyons souvent, les « bonnes paroles » des autres peuvent aussi nous être utiles.

Que doit encore faire Josué ? Méditer le livre de la loi et agir fidèlement se. Ion tout ce qui y est écrit (v. 8) .(Cela n’aurait-il rien à nous dire ?) .Puis agir: « lève-toi, passe ce Jourdain. pour entrer dans le pays » (v. 2), il doit entreprendre une action (v. 9) .Nous le voyons donner des ordres aux officiers (v. 10-11) et au peuple (v. 12 ss) .Les Israélites de même doivent combattre et aider leurs frères (v. 14) ; ils promettent d’obéir à Josué, de faire tout ce qu’il a ordonné (v. 16-17). L’assistance divine ne nous dispense donc pas d’agir, c’est-à-dire d’appliquer nos efforts à la réalisation de ce que Dieu nous demande. Les promesses de Dieu ne sont pas, pour l’Eglise, un oreiller de paresse. Dieu lui demande de combattre avec toutes les forces disponibles jusqu’à ce que le repos intérieur soit assuré à tous ceux pour qui Christ est mort. D’autres luttes encore requièrent un engagement total, sur le plan social par exemple. L’histoire de l’Eglise prouve que les victoires ont été remportées. non par ceux qui attendent sans agir l’intervention divine, mais par des lutteurs qui se dépensaient sans compter pour la cause de Dieu.

L’articulation des deux thèmes.

Dans toute la Bible nous trouvons juxtaposés les promesses divines et les ordres *). « L’Eternel votre Dieu vous livre ce pays pour que vous le possédiez. Vous tous, soldats, vous marcherez en armes…» (Deut. 3: 18). Aux centaines de promesses de ce livre du Deutéronome correspondent des centaines de commandements engageant les Israélites à s’emparer militairement du pays que Dieu leur donne. Comment Josué pouvait-il comprendre ces deux sortes d’indications apparemment contradictoires ?

Puisque Dieu donne le pays, la possession en est assurée. La foi se saisit de la promesse et agit sur cette base. Nos efforts ne sont que le moyen de nous emparer de l’objet promis. Cette attitude nous permettra de nous approprier toutes les bénédictions spirituelles que Dieu tient en réserve pour nous, qu’il s’agisse du salut (Jean 3: 16) , de la sanctification (Rom. 6: 1-12; Phil. 2: 12) ou des dons spirituels (II Pierre 1: 3-11).

Ainsi, ce premier chapitre du livre de Josué nous enseigne les principes essentiels de la pédagogie divine que nous pouvons nous appliquer directement. Nous retrouvons ces principes dans tous les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament.

En notant d’une part ce qui concerne Dieu, de l’autre ce qui se rapporte à l’homme, nous serons gardés de toute insistance unilatérale sur un seul des deux aspects complémentaires de toute oeuvre divine. Les promesses et les récits d’interventions divines fortifieront notre confiance en Dieu, les ordres et les exemples stimuleront notre action, la juxtaposition des deux éduquera notre foi.

*Voir A.K. : 11 faut que vous naissiez de nouveau, pp. 142-146 (Ed. Ligue pour la lecture de la Bible)

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les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)