La loi et le chrétien sous la grâce

Dans la première partie de cette étude, nous avions constaté que la loi dans la Bible, vu qu’elle exprime le caractère de Dieu, nous dit comment l’homme doit vivre pour réfléchir le caractère de Dieu. Quant à savoir combien de la loi de l’AT s’applique au chrétien, nous avions conclu que toute la loi s’applique à lui en tant que principe fondamental.

Les principes qu’incarne la loi

1. La loi rituelle

Sous la loi lévitique, celui qui péchait devait apporter au prêtre un sacrifice d’expiation : ce qui impliquait la confession du péché. Sous la grâce, le principe est le même, sauf qu’à présent Jésus-Christ est lui-même le sacrifice. La repentance et la confession restent requises.

Le principe de la prêtrise reste aussi en force. Mais sous la grâce, c’est Christ qui l’exerce en réconciliant l’homme avec Dieu, ce qui est la fonction du prêtre. Il n’y a plus besoin de prêtres humains. Christ étant le nouveau médiateur entre l’homme et Dieu dans la nouvelle alliance scellée par son propre sang (Héb 12.24).

Le sabbat avec ses lois n’est plus une obligation pour le chrétien, qui est libre de l’observer ou non (Col 2.16-17 est on ne peut plus clair à ce sujet), car Christ est l’accomplissement et donc le maître du sabbat : toute la loi a été accomplie en Christ. C’est pourquoi Paul écrit aux Romains que, en ce qui concerne notre justification devant Dieu, Christ est la fin de la loi (Rom 10.4). Le principe du sabbat cependant demeure : Il signifie le repos en Dieu. L’assurance du chrétien repose sur la loi accomplie par l’oeuvre de Christ, de sorte qu’il se repose de ses oeuvres comme Dieu se repose des siennes (Héb 4.9-10).

Les symboles de la loi rituelle valables sous l’ancienne alliance ont été remplacés par la réalité. De la sorte, le temple, la prêtrise humaine et les sacrifices sanglants sont devenus superflus. Ces symboles gardent cependant toute leur valeur en ce qu’ils nous font comprendre l’ouvre de Christ. Si le langage en est retenu dans le NT, c’est que les principes concrétisés dans la loi cérémonielle s’appliquent à la vie chrétienne.

2. La loi politique

Elle distinguait Israël des autres nations. Les lois sur les nourritures pures et impures symbolisaient la pureté du coeur comme Jésus l’explique magistrale­ment dans Marc 7. Tout comme Israël, les chrétiens sont une race à part. Quand Elie mis à mort les 450 faux prophètes de Baal au Carmel (1 Rois 18), cela était agréable à Dieu, et le caractère de Dieu ne change pas. Ne jugeons donc pas cet acte comme Barbare.

Cependant, ces lois ne s’appliquaient que dans le pays d’Israël, non en dehors. Jonas voulait que Dieu juge Ninive par le feu; à la place, Dieu fit grâce aux Ninivites suite à leur repentance. Or, l’attitude du NT envers les faux prophètes n’a pas changé. Jésus dit qu’il faudrait noyer celui qui éconduit un enfant, un jeune dans la foi. Il réprimande l’Eglise quand elle tolère de faux enseignements (Apoc 2.14,15,20). Le vocabulaire qu’emploie Pierre à l’égard des faux prophètes ne laisse rien à envier à la virulence des foudres lancées par les prophètes de l’AT; il les traite d’animaux dépourvus de sens, d’enfants de malédiction, d’esclaves de la corruption, de chiens retournés à leurs vomissements, de truies lavées qui se vautrent dans le bourbier. Le principe n’a pas changé…

Les réformateurs tels que Calvin et les Puritains se trompaient en appliquant la loi politique de l’AT aux chrétiens, p.ex. en exécutant les récalcitrants. Ils confondaient l’Eglise avec l’état d’Israël. Pierre ne demande pas qu’on exécute les faux prophètes, car dans l’Eglise la peine capitale est remplacée par la discipline sous l’autorité des anciens et ne peut aller plus loin que l’exclusion de la communion fraternelle. Pensez au cas d’inceste dans 1Cor 5.

Pourtant le principe est resté le même : tout comme Israël, l’Eglise est un peuple mis à part dans un monde païen. Et comment l’Eglise se distinguerait-elle sinon par sa pureté morale, sa soumission à la volonté de Dieu telle qu’elle est énoncée dans la Bible, et son attitude d’amour et sa recherche de paix envers tous ?

L’application de la loi dans la vie chrétienne

1. Toute vie humaine est sacrée

Cela ressort de l’application de la loi dans le NT. Ainsi, tout avortement me semble incompatible avec le commandement de respecter la vie d’autrui que Jésus-Christ a renforcé (même la haine est égale au meurtre!). Pour camoufler le meurtre, on nomme l’avortement « interruption de grossesse »… Les textes suivants condamnent l’avortement sans appel possible: Es 66.9; Jér 1.4-5;
Luc 1.39-44; Gal 1.25. Ils prouvent que, même avant la conception, l’être humain est inclus dans le plan de Dieu; l’homme existe dès la conception, même quand il ne consiste encore qu’en quelques cellules, même à un stade encore peu avancé de son développement – après tout, tout enfant se trouve à un stade de développement qui doit le mener à l’état d’un homme ou d’une femme adulte, et en le tuant on commet un meurtre aussi grave qu’en tuant un adulte. Toute vie humaine est sacrée, à quelque stade de développement qu’elle se trouve.

2. La protection de la famille

Dans la Bible, la famille est l’unité fondamentale de la société humaine, dès la création. Ne pas la respecter mène à ne pas respecter les autres institutions. gouvernementales, politiques ou autres. Si le mari ne respecte pas sa femme, et si la femme ne respecte pas son mari, comment l’enfant respecterait-il toute autre autorité? Si nous ne respectons pas nos parents, qui d’autre respecterons-nous ? Dieu, par exemple ?… Vous voyez quel est le principe qui s’inscrit dans le cinquième commandement.

3. La justice économique

Le patron chrétien ne donnera pas le salaire minimal, mais le salaire juste. De même, l’ouvrier chrétien ne travaillera pas le minimum, mais il cherchera à mériter son salaire. Le fait que d’autres sont mieux payés n’est pas une excuse pour mal faire son travail !

4. L’impartialité

L’épître de Jacques reprend tout simplement cette notion de l’AT. Paul, en parlant de la générosité, établit une règle d’égalité. Admirez son bon sens pratique dans le passage de 2 Cor 8.13-15.

5. La punition équitable

Notre système légal est en train de s’effondrer parce que les punitions sont contraires à la loi de Dieu, pour ne pas dire au bon sens. L’AT stipule p. ex. que le voleur, en plus d’une amende, doit repayer ce qu’il a volé ou alors fournir un travail correspondant à la somme volée ou détournée. Emprisonner un voleur est tout simplement absurde.

6. Aider les pauvres

Tous les sept fois sept ans, toutes les dettes étaient annulées et les esclaves libérés: c’était l’année du jubilée en Israël. Elle permettait à chaque Israélite de reprendre possession de ses terres ancestrales qu’il aurait perdues pendant les cinquante années passées. Le même principe doit prévaloir entre chrétiens prêter sans intérêt et annuler une dette que l’autre ne peut payer.

7. Pas de condamnation sans avoir entendu au moins deux témoins

Le chrétien en appliquera le principe en ne croyant jamais le mal dit au sujet d’un frère ou d’une soeur. J’ai fait l’expérience que si l’on invite le rapporteur à se rendre chez la personne visée, on rencontre une réticence significative… Si tous les chrétiens faisaient cela avec conséquence, il n’y aurait rapidement plus de ces commérages qui font tant de mal. Bien entendu, il peut y avoir des accusations justifiées; dans ce cas, il faut l’appui de témoins, et Jésus nous dit comment procéder dans le cas d’un frère qui s’est égaré (Mat 18.15-17).

8. La protection de la dignité de tout être humain

Vous traiterez l’immigrant (lisez: le réfugié) parmi vous comme un autochtone au milieu de vous; tu l’aimeras comme toi-même. (Lév 19.34), irrespective­ment de sa race, sa culture et sa classe sociale. Je ne dis pas que c’est toujours chose facile, mais en tant que chrétien, je dois en appliquer le principe.

Ce sont donc là quelques-uns des principes chrétiens découlant de la loi de l’AT. Le point central peut s’énoncer ainsi: Je dois, moi, pratiquer la JUSTICE et la MISERICORDE: pardonner, faire grâce, avoir pitié. C’est par moi, c’est par toi que cela doit commencer. Est-ce que je m’efforce d’agir avec compréhension (amour) envers les autres ? Ai-je à coeur d’aider le pauvre ? 1’handicapé ? le malade? le misérable ? Combien de temps est-ce que je leur consacre ? C’est là que cela doit commencer, pour moi – et pour l’Eglise ! Si je fais cela, si tu fais cela, si nous faisons cela, nous appliquons la loi de toute la Bible dans nos vies.

Pour terminer, j’aimerais laisser parler la Bible :

Prenez garde que personne ne rende le mal pour le mal, mais cherchez toujours le bien, soit entre vous, soit entre tous. 1 Thes 5.15

Rechercher la justice, la fidélité, l’amour, la paix avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un coeur pur. 2 Tim 2.22

Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. 2 Thes 3.10

Si quelqu’un n’a pas soin des siens, surtout ceux de sa famille, il a renié la foi et il est pire qu’un infidèle ! 1 Tim 5.8

Que les enfants apprennent d’abord à exercer la piété envers leur propre famille, et à payer de retour leurs parents, car cela est agréable à Dieu. 1 Tim 5.4

Frères, ne vous lassez pas de faire le bien; si quelqu’un n’obéit pas à ce que nous disons…, prenez note de lui et n ‘ayez avec lui aucune relation, afin qu il en ait honte. Mais ne le considérez pas comme un ennemi, plutôt avertissez-le comme un frère. 2 Thes 3.13-15

Soyez sensés et sobres, en vue de la prière. 1 Pi 4. 7

Soyez soumis à toute institution humaine. 1 Pi 2.13

Mettez votre honneur à vivre tranquilles, à vous occuper de vos propres affaires et à travailler de vos mains. I Thes 4.11

Aimez-vous les uns les autres. L’amour consiste à marcher selon ses commandements. 2 Jean v.5-6

Celui donc qui rejette ces préceptes ne rejette pas un homme mais Dieu. 1 Thes 4.8

Toute l’Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, convaincre, redresser, éduquer dans la justice, afin de nous préparer à toute bonne oeuvre. 2Tim 3.16

Tout est sanctifié par la parole de Dieu et par la prière. 1 Tim 4.5

Jean-Pierre SCHNEIDER

Rectification

Dans le N° 75, p. 14 I. 8-11, il est dit que le syndrome Down était guérissable par une opération, comme le texte anglais le laisse entendre. Or on nous a fait remarquer que l’expression « Down’s syndrome » est synonyme de mongolisme, qui n’est pas guérissable par opération. Ce qui est en p. 4 au 2ème paragraphe doit par conséquent être rectifié ainsi: « …affligé de la même maladie de peau ou de mongolisme… » Nous prions nos lecteurs d’en prendre note.
La rédaction



les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)