La grande mission, Matthieu 28.18-20

« Jésus, s’étant approché, leur parla ainsi : Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » Matthieu 28.18-20

Examinons ensemble ce texte biblique en commençant par son contexte immédiat (v. 16-17). Jésus est ressuscité depuis quelque temps, se montrant ici et là, afin de certifier sa résurrection. Au-delà de ces preuves, des doutes persistent encore dans certains cœurs, probablement au sujet de « la mouvance nouvelle » qu’il avait initiée. Comment les disciples poursuivraient-ils sans sa présence ? Ces derniers avaient sans doute des questions voire des craintes en rapport avec les responsabilités liées à leur élection (Jean 15.16), avec leur envoi dans le monde (Jean 17.18), avec la persécution annoncée (Jean 16.1-4) et avec l’attente de la puissance promise (Luc 24.49).
En ce début de XXIème siècle, la perplexité est aussi importante : trop de chrétiens semblent avoir de la difficulté avec les versets mentionnés en titre. Les réactions suivantes en sont des exemples avérés : « Ce fût une bonne recommandation valable uniquement pour les apôtres afin de les pousser dans la bonne direction du service. Je ne sais pas comment témoigner, et concernant ‘faire des disciples’, ce n’est pas ma spécialité, honnêtement, je ne m’y connais pas ! Parce que personne ne m’a formé à être un disciple. Tout cela, c’est pour ceux qui sont à plein-temps, qui perçoivent une paie pour ce double travail. J’ai une peur bleue de témoigner, car je ne sais pas engager une conversation à froid même avec une connaissance, encore moins avec un inconnu. Ce programme apostolique n’est plus de notre époque, nous avons des évangélistes, des films, des livres et la radio pour faire ce boulot. Dieu en a élu certains, ils vont donc être sauvés sans mon effort d’évangélisation, et je n’ai de surcroît pas un grand amour pour les perdus. »
Dans ce texte, Jésus reprend ceux qui doutaient avec une affirmation prodigieuse (v. 18), avec deux ordres clairs (v. 19b-20a) et avec une belle promesse (v. 20b). Ce texte n’est pas exclusivement un appel pour les missions étrangères ou pour les missionnaires ou serviteurs à plein temps. Il s’applique de manière générale à chaque croyant.

1. Commentaire des versets

Je souhaite faire apparaître le sens profond de ce texte et aider à réfléchir d’une manière nouvelle sur ces versets que nous connaissons par cœur.
1. Le verset 18 affirme la souveraineté de Dieu :
– Mais aussi ce que Jésus a proclamé,
– a été donné à moi par le Père Souverain,
– tout droit, habilité, autorité dans le ciel,
– aussi sur la terre (c.-à-d. l’humanité).
Chaque mot a sa valeur dans l’ordre spécifique de l’original. Jésus-Christ est chef suprême sur les siens, ainsi que sur toute l’humanité, donc sur la vie individuelle de chaque converti. Ce verset indique la source de l’autorité de Jésus-Christ et donne un impact d’autant plus grand aux paroles qui vont suivre. C’est un appel solennel à l’attention de chaque sauvé qui veut vivre comme un disciple à accepter l’autorité souveraine et absolue du Ressuscité sur chaque domaine de sa vie. Ne passons pas trop vite sur ce verset et sur ses implications. Il est le fondement du service à rendre par chaque croyant à chacune des trois personnes de la trinité.
2. Les versets 19 et 20a contiennent deux ordres :
– par conséquent, allez (c.-à-d. conduisez-vous usuellement de la façon suivante),
– et faites pleinement et véritablement (c.-à-d. non d’une manière fortuite ou n’importe comment, n’importe quand) des disciples de toutes nations, des deux manières suivantes :
a. « en les baptisant en faisant référence au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit… » (v. 19b). L’emploi du « nom » signifie que Jésus ordonne à ses disciples, en s’appuyant sur l’autorité donnée par le Père (v. 18), d’immerger directement dans l’eau (sens original de texte) tous ceux qui s’attacheront à lui par la foi, le reconnaissant comme leur seul Sauveur. Ainsi, par l’acte d’immersion, le sauvé signale publiquement son attachement à Dieu. En recevant cette immersion au nom de chaque personne de la trinité, le sauvé affirme que chaque personne joue un rôle précis dans sa conversion et dans sa vie chrétienne quotidienne[note]Act 7.48-52 ; 10.34-43 ; 20.21-22 ; Tite 3.4-6[/note]. Quels sont le sens et la signification du mot « nom » ? Le singulier souligne l’unicité, la cosubstance et l’essence indivisible de Dieu. Le baptisé professe :
– qu’il reconnaît qu’il dépend du Père comme son Créateur et son Supérieur,
– qu’il avait reçu Jésus-Christ comme son unique Rédempteur et Seigneur,
– qu’il reconnaît le Saint-Esprit comme celui qui le sanctifie et le réconforte.
La première étape du disciple de Jésus-Christ est de s’engager publiquement auprès du Dieu trinitaire. Le croyant peut-il alors demeurer dans l’anonymat ?
b. « En les enseignant tous, sans exception, à observer tout ce que je vous ai ordonné », (v. 20). Examinons les mots principaux :
« en les enseignant » : le texte original porte le sens d’instruire de manière répétée en vue de créer la disposition chez le disciple d’accepter la matière présentée. L’instruction doit donc être méthodique. Elle doit commencer dès la conversion et ce d’une manière enthousiaste, cohérente, intéressante, sérieuse et biblique. L’étude des paroles de Jésus et de surcroît du N.T. doit être consistante et constante, car nous y trouvons l’explication de Jésus et son œuvre. Dans la LXX, le terme « en les enseignant » signifie bien davantage qu’une simple transmission de connaissance, il exprime surtout comment vivre la vérité selon la volonté de Dieu, dans tous les aspects du quotidien, ceci en ne visant pas uniquement l’intellect mais aussi le cœur. Il y a là beaucoup de matière à réflexion pour ceux qui dans l’assemblée locale ont une responsabilité dans l’enseignement ! Où en êtes-vous dans votre assemblée ?
« à observer » : Le texte original met en premier lieu l’accent sur le sens d’apercevoir ou de reconnaître ce qui est vrai, ensuite sur le sens d’y prêter beaucoup d’attention en vue d’une mise en pratique docile à chaque situation. En d’autres termes, cela signifie que le vrai disciple est celui qui se fixe comme objectif de connaître et de mettre en application ce qu’il a appris consciencieusement des paroles transmises par le N.T. Ainsi, l’étude des Évangiles et de surcroît de tout le N.T., qui met en lumière Jésus-Christ, est une nécessité.
« toutes les choses… prescrites » : L’original exprime l’idée de sérieux et de formel. Les paroles annoncées, enseignées, expliquées par Jésus-Christ sont bien plus que des suggestions, elles sont des commandements. Tout est à prendre avec sérieux et à appliquer au quotidien de manière intelligente, ce en rapport avec tout l’enseignement appliqué à chaque contexte de la vie.
c. Le mot « disciple » a pour sens un individu qui se met dans une attitude d’apprenti, prêt à apprendre de son maître ce qu’il doit savoir dans tous les domaines de la vie, entre autres, de la connaissance[note] Ps 119.7-11, 71, 73[/note] , et comment devenir par la suite un pêcheur d’hommes [note]Marc 1.17 ; Luc 5.10 [/note] .
Les références ci-dessous donnent quelques indications en rapport aux points importants dans l’apprentissage du discipulat :
– suivre intimement Jésus comme Maître [note] Mat 4.19 ; 9.9 ; Jean 15.16 [/note],
– être prêt à laisser à l’Esprit le soin de changer son existence par rapport à sa vie de pécheur invétéré (Éph 4.17-24),
– accepter une vie d’abnégation[note] Mat 9.28a-b ; 16.24-25 ; 10.24-25, 16-20  [/note], notez bien le principe : le serviteur n’est pas plus grand que son maître (Héb 5-8),
– ne pas vivre selon les principes immoraux et de libertinage du monde (1 Jean 2.15-17),
– reconnaître que le disciple est singulièrement un représentant direct de Jésus-Christ [note] an 13.20 ; Act 6.7 ; 14.21-22 ; Rom 1.7-8 ; 2 Tim 4.7 [/note],
– aimer selon l’amour de Jésus qui est la directive capitale (Jean 13.34-35). À cet égard, réfléchissons aux implications réellement pratiques sur le plan personnel et sur le plan de la communauté des saints [note] Phil 2.1-4 ; Col 3.12-15 ; 1 Thes 4.9-12 ; Héb 13.-6 ; 1 Pi 1.22-23 ; 1 Jean 2.7-11 ; 3.11-15, 23-24, 20-21 [/note] .
Notez bien que l’accent est mis sur ce que l’on est en Christ et ce que l’on est en train de devenir quotidiennement par l’Esprit.
Jusqu’ici, nous n’avons relevé que les facteurs importants du discours de Jésus à ses disciples, à un moment de son ministère de 40 jours, entre sa résurrection et son ascension (v. 19-20). Le Maître révèle ainsi la tâche qui servira de base à leurs ministères futurs, en vue de perpétuer le message et la façon d’approcher Dieu par le nouveau chemin (Jean 14.6), sans aucune restriction géographique ni raciale.

2. La garantie éternelle de victoire

Dans le texte original, le verset 20b attire notre attention avec force : « Et prêtez particulièrement attention ! Je-avec-vous-suis [note] ct de l’ordre des mots  [/note] tous les jours jusqu’à la consommation de cet âge. » Cette dernière phrase est tellement connue et répétée, presque banalement, en sorte que la force réelle et eschatologique pourrait nous échapper.
Jésus ouvre ce verset en élevant la voix avec un appel énergique afin que nous lui prêtions une attention particulière. Le sujet est tellement important, qu’il mérite toute leur considération. Ce fut une sorte de « Hé, vous les amis ! » Ainsi, et par extension, ces paroles sont destinées à tout converti contemporain qui veut vivre le vrai discipulat sous sa direction. « Je vous garantis ma présence continuelle et quotidienne jusqu’à la fin de l’histoire humaine telle que nous la connaissons. » Jésus savait que le disciple aurait un besoin énorme d’assurance pour le suivre fidèlement, en partageant l’Évangile dans un monde rebelle et hostile à la vérité. Cette promesse est absolument pertinente pour chaque sauvé : « Je suis continuellement présent à votre côté qu’importe la situation jusqu’à la fin de votre vie. » Frères et sœurs, fortifiez-vous avec cette promesse conséquente.
Le Seigneur nous encourage à être animés continuellement de « l’attitude de disciple », à savoir être éveillés à toutes les occasions de le présenter aux autres par n’importe quelle méthode, par les sondages, par l’offre d’un N.T. ou d’un traité approprié au moment opportun, par un témoignage, approprié au contexte vécu au moment même où le Seigneur agit, etc.
Selon le N.T., l’activité professionnelle, le mariage, le salaire, les vacances, la retraite ne sont pas nos priorités premières. Le but premier du sauvé est de présenter Christ aux autres. Il est simple d’accomplir ses deux phrases sous l’inspiration de l’Esprit, Esprit qui veut gérer d’une manière ordonnée chaque aspect de notre quotidien.
« Car l’amour de Christ nous presse, parce que nous estimons que si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts ; et qu’il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux. » (2 Cor 5.14-15)
Lorsque cette réalité bouillonne dans notre cœur, le Saint-Esprit ouvre des portes et des cœurs pour parler naturellement de lui.

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)