La Grande Chartre de la liberté chrétienne

« C’est pour la liberté que Christ nous a délivrés. Demeurez donc fermes et ne vous laissez pas mettre de nouveau sous le joug de la servitude » (5.1).

Si votre religion se fait routine creuse et sans communion avec Dieu.
Si votre image de bon ou de mauvais chrétien vous inquiète.
Si vous êtes découragé par vos échecs ou par les divisions d’églises.
Si la foi, l’amour, et l’espérance ne veulent plus dire grand chose.
Si les symptômes persistent.
Consultez l’épître aux Galates !

Quel prodigieux réconfort cette épître apporte-t-elle à ceux qui échouent dans leurs efforts de maintenir un standard religieux ou une pureté morale ! Dieu promet une sainteté inconditionnelle et la vie éternelle à tous ceux qui se confient dans le sacrifice du Christ en croix ! Dans cette épître, surnommée « Magna Carta », le croyant déroule la « Grande Charte » de sa liberté en Christ : aucune obligation morale, aucune pression religieuse ne sauraient imposer leurs critères de façade au fidèle qui appartient à Christ.

1. La croix et l’Esprit : l’esprit de la croix

Comme souvent dans la correspondance apostolique, ces sublimes éclairs de vérité nous parviennent dans un contexte d’échec. Fraîchement convertis, les Galates se laissent influencer par des Juifs venus leur apporter un soi-disant Évangile supérieur qui fera d’eux des « superchrétiens ». Croire ne suffirait pas, il faudrait aussi, selon eux, observer une série de préceptes religieux précis pour s’élever à un stade ultime de spiritualité.

Si nous comprenions l’engrenage diabolique qui les éloigne de Dieu, nous déjouerions bien des pièges. En effet, la déviance galate exprime encore nos tragédies modernes. Inspirés par une sorte d’instinct religieux, nous adhérons promptement à des recettes spirituelles du bien-être, à des guides du bon chrétien : fais ceci, Dieu te bénira. Nous nous concentrons tellement sur les moyens de parvenir au bonheur – fût-il « spirituel » – que nous en oublions de « vivre pour Dieu » (2.19) !

« « Le secret de Dieu est avec ceux qui ont eu le cour brisé par la croix, mais guéri par l’Esprit. » (P.T. Forsythe) [Voilà] deux pans essentiels du christianisme. La croix en tant qu’unique chemin par lequel une personne peut devenir juste aux yeux de Dieu, et l’Esprit de Christ en tant qu’unique chemin par lequel une personne peut obéir à Dieu […] Et si nous voyons tant de rage de la part de Paul à défendre sa personne et son Évangile, c’est que des hommes ont aveuglé, fasciné, les Galates en les persuadant d’agir à la place de l’Esprit et d’ouvrer en vertu de la loi là où la foi devait accepter la croix. » (John Piper, www.desiringgod.com).

2. Une salutation qui met les points sur les « i » (1.1-5)

Dès l’adresse de sa lettre, Paul clame haut et fort son autorité et son Évangile (1.1-5).

Aux v. 1-2, il affirme avoir reçu mandat de Dieu directement et non d’une institution ecclésiastique ou d’un autre apôtre. Mépriser l’enseignement apostolique, c’est comme se moquer de Dieu (6.7) !

Au v. 3, la salutation de Paul résume ce dont les Galates ont besoin et que l’Évangile annonce : la grâce et la paix. La grâce me rappelle que Christ a tout accompli : aucun mérite personnel ne contribuera jamais à ma sainteté. La paix, qui vient en second, en est le prolongement naturel : la réconciliation avec Dieu, avec les hommes, et avec soi : « Ces deux termes, grâce et paix, constituent le christianisme » (Martin Luther).

Au v. 4, Paul rappelle dans un modèle de concision le cour de l’Évangile que les Galates oublient : la corruption de ce monde (« le présent siècle »), la réalité du péché, le besoin d’en être délivré, et le sacrifice volontaire de Jésus qui nous en délivre, accomplissant ainsi le plan souverain du Père. L’Évangile a un cour, prenons-en soin : la santé de notre être tout entier en dépend !

Au v. 5, Paul exalte alors la gloire de Dieu. Et quoi de plus normal pour un chrétien que de poursuivre l’ouvre de la grâce de Dieu ainsi : en lui rendant toute la gloire. Combien de fois utilisons-nous la grâce de Dieu pour un plaisir individuel ? Nous la dévions de sa fonction initiale. Pas étonnant que la paix et la joie disparaissent. Je ne suis pas sauvé pour savourer égoïstement mon salut, mais pour être rendu capable d’adorer Dieu seul et de faire connaître sa gloire.

Suggestion : lorsque la Parole de Dieu n’est plus source principale de vérité (v. 1-2), que la grâce et la paix s’éloignent (v. 3) , réajustons notre Évangile (v. 4) et nos perspectives (v. 5).

3. À bas les contrefaçons ! (1.6-10)

Consternation ! Au v. 6, Paul exprime son effroi : les Galates « retournent leur veste » (sens du verbe « se détourner »). Ils tournent le dos à leur vocation spirituelle, l’appel de la grâce. Ils « désertent » Dieu lui-même.

Contradiction ! Au v. 7, Paul démontre que cet « évangile d’un autre genre » est un faux : il n’y a pas d’alternative au seul Évangile de la grâce. Quand le trouble domine une assemblée ou un croyant, la cause en est souvent l’influence d’un faux évangile (cf. 5.8).

Confrontation ! Aux v. 8-9, confrontés à Dieu, ces faux raisonnements et leurs docteurs ne subsistent pas. Séparons-nous vite d’eux avant qu’ils ne nous séparent de Christ (cf. 5.4) ! Confrontons aussi notre pratique à celle de Paul, qui cherche à satisfaire Dieu avant tout, sans se laisser influencer par la peur du qu’en dira-t-on.

Suggestion : il n’existe qu’un seul Évangile. L’altérer serait le pervertir dans son essence… et vivre une piété chrétienne sans vie, ayant renié Celui qui en fait la force : « Christ qui vit en moi » (2.20).

4. Mouvement de l’épitre

Nous venons de parcourir brièvement la salutation et l’introduction de Paul, dans lesquelles se trouvent en germe les arguments de sa lettre. La grande question tourne autour de notre liberté en Christ.

Tout d’abord, Paul défend ce en quoi il est un homme libre (ch. 1-2). L’expérience d’un apôtre n’est pas normative, mais Paul doit affirmer que, libre de toute autorité humaine, il ne dépend que de Dieu (1.11-12). Tout le prouve : – sa conversion miraculeuse grâce à l’intervention directe de Christ (1.13-16) ;
– son ministère hors de la sphère d’influence des autres apôtres (1.16-21), quoique reconnu par les églises juives où il n’a pas travaillé (1.22-24) ;
– son autonomie reconnue par ces apôtres (2.1-10) ;
– son impartialité en faveur de l’Évangile, quand celui-ci est menacé, y compris par un ténor de l’Église (2.11-21).

Ensuite, il démontre en doctrine de quoi nous sommes libérés (ch. 3-4). L’Évangile est supérieur en tout sur la loi. Les judaïsants font tenir à la loi un rôle destiné à la foi. Paul fera appel à leur expérience (3.1-5), à l’Écriture (3.6-4.17), encore à leur expérience (4.8-20), puis à l’Écriture (4.21-31).

. Dieu envoie son Esprit, gage du salut, à ceux qui le reçoivent par la foi, non par leurs mérites (3.1-5). Les croyants appartiennent à la famille de Dieu dont l’archétype est Abraham en tant qu’homme de foi, non en tant qu’icône du judaïsme (3.6-9). La loi exige la perfection. S’y attacher, c’est s’attirer sa malédiction (3.10-12). Le seul moyen d’en échapper, c’est d’accepter que Christ a porté cette malédiction pour nous en libérer (3.13-14).

. La promesse donnée à Abraham est supérieure à l’alliance contractée avec Moïse. La loi n’était que secondaire et temporaire, en attendant que Christ accomplisse la promesse (3.15-18). Bonne, la loi montre le chemin de la perfection, mais ne permet pas de le suivre. Au contraire, elle conduit l’homme à reconnaître son besoin d’être sauvé par un autre que lui-même. En acceptant par la foi que Christ a porté sur lui la malédiction qui lui était destinée, l’homme en est libéré inconditionnellement (3.19-24).

. L’Évangile unit là où les préceptes séparaient (3.25-28). Le croyant n’est plus dominé par la crainte de mal faire, par la pression religieuse ou morale, mais Christ lui a acquis un statut d’héritier (3.29).

. La foi chrétienne rend caduque la nécessité de vivre sous la pression de règles (4.1-11). Il s’agit maintenant de retrouver l’unité brisée par un légalisme importé par des hommes perfides (4.12-20). Les Galates doivent donc chasser ces agitateurs qui dénaturent leur liberté en Christ (4.21-5.1).

Il explique enfin en pratique pour quoi nous sommes libérés (ch. 5-6). Qui comprend combien il a été gracié peut gracier à son tour et commencer à vivre l’unité promise en Christ.

. Christ affranchit le croyant de la loi comme guide de sainteté. Accepter le rite religieux de la circoncision annulerait les bénéfices de la grâce acquis par Christ. Ces faux docteurs n’ont rien à faire là ; ils troublent les Galates en calomniant l’enseignement de Paul (5.1-12). Paul précise : liberté n’est pas licence. Laisser la chair dominer, c’est risquer l’autodestruction des églises. Nous ne sommes plus esclaves de la chair ou de la loi, mais nous devenons les obligés du Corps de Christ, par amour (5.13-15).

. En prenant position dans le conflit interne entre chair et Esprit, nous pouvons laisser Dieu nous diriger (5.16-18). Lui seul sanctifie. Nous nous démarquons progressivement de l’immoralité et de l’idolâtrie ambiantes, Dieu nous transformant peu à peu à l’image du caractère de Christ (5.19-25).

. Notre nouvelle identité se manifeste par toutes sortes de bonnes ouvres, affranchies d’une vision égocentrique et d’ambitions vaines et néfastes. La communion fraternelle se développe, y compris en temps de crise, chacun ayant trouvé sa valeur en Christ et non en se comparant aux autres (5.26-6.5). Elle se développe aussi en partageant généreusement les biens spirituels et matériels. C’est ainsi que l’on sème dès ici-bas pour le salut que Dieu a promis (5.16-6.10).

. Paul conclut en relevant le contraste entre les faux docteurs et lui. Eux se glorifient dans une piété de façade, mais Paul le fait dans la croix de Christ et ses marques d’appartenance au Seigneur Jésus (6.11-15). Il achève sa lettre par un encouragement à vivre dans la grâce de Christ, seul moyen de préserver l’unité. Une assemblée qui vit pleinement la grâce qu’elle a reçue connaîtra la paix et la miséricorde. Qu’on se le dise (6.16-18) !

Conclusion : pour une foi en action

Comme les Galates, beaucoup de chrétiens et d’assemblées ne vivent pas la paix de Christ (1.7 ; 5.15). Pourquoi ? Ils se sont détournés de leur vocation spirituelle, de l’appel de la grâce divine (1.6). Ils tentent d’assurer leur spiritualité par toutes sortes de règles auxquelles ils s’asservissent ou bien ils se « laissent vivre » par une foi passive, tout en assurant un service religieux minimum pour leur bonne conscience. Ils pensent ainsi suivre un Évangile, quoiqu’il n’y ait pas d’autre règle que la grâce de Dieu, par laquelle nous vivons et grandissons.

Quand le christianisme tourne autour d’interrogations narcissiques ou humanistes, il court le risque de minimiser le rôle du sacrifice de Christ à la croix et la puissance du Saint-Esprit dans les vies.

« Je ne rejette pas la grâce de Christ,
car si la justice s’obtient par la loi,
Christ est donc mort en vain. »(2.21).

Lorsqu’il y a péril en « la demeure de la foi » (6.10), ne nous lassons pas de nous rappeler les uns aux autres que « toutes nos sources sont en lui » (Ps 87.7). Puis agissons… ensemble !

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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