La foi chrétienne et le retour au paganisme (8)

V. Les effets concrets de ce nouveau paganisme

Avec un phénomène aussi vaste il est impossible de tenter un inventaire général de ses effets sur la société. L’on peut cependant en examiner quelques fruits.

1. Dans les Eglises

Cette spiritualité occulte s’infiltre partout. Cela est particulièrement évident dans les églises. Dans les milieux chrétiens, nous voyons la guérison intérieure, la fascination pour le miraculeux, le mépris de la raison et de la doctrine, l’accent mis sur l’expérience religieuse, l’utilisation de méthodes psychologiques d’inspiration ésotérique, l’obsession croissante pour l’écologie, le remplacement de la proclamation de l’Evangile par une action purement sociale et technique, la recherche à tout prix de l’unité, etc. Ce sont autant de signes de la graduelle paganisation des milieux chrétiens. Sur le plan proprement spirituel, nous devons constater que des hommes comme Wimber, Osborne, Duplessis, Tardif, Jongghi Cho, semblent utiliser des méthodes et des puissances qui ressemblent de façon inquiétante à ce que l’on peut trouver dans la spiritualité du Nouvel Age. Ainsi s’éloigne-t-on, graduellement mais sûrement, de la simplicité de l’Evangile: la foi en Jésus-Christ, Fils de Dieu fait homme, et l’obéissance quotidienne à ces commandements.

2. Le monde de la santé

Nous pouvons constater dans le monde de la santé un intérêt croissant pour tout ce qui concerne les médecines dites parallèles (acuponcture, sophrologie, hypnose, iridiologie, messages psychiques, yoga, etc.). Ces méthodes sont évidemment liées au nouveau paganisme.

Mais il y a plus. Sans la miséricorde de Dieu agissant de manière concrète au-travers de chrétiens vivant leur foi dans leurs circonstances professionnelles, les institutions de la société ne peuvent que se dégrader. La pratique de la médecine n’échappe pas à cette règle. Si l’homme n’est pas créé à l’image du Dieu transcendant et personnel, s’il n’est qu’un élément d’un processus totalement impersonnel, pourquoi faudrait-il alors tant s’inquiéter de la vie de chaque individu? Bien que à l’image de Dieu, il devient moyen, instrument à dépenser en vue du bien être des autres plus dignes de vivre que lui: cobaye scientifique, banque à organes, foetus à avorter pour ne pas gêner ses parents égoïstes, foetus à fabriquer en laboratoire pour satisfaire les couples stériles, vieux à éliminer lorsqu’ils deviennent décidément trop incommodes pour leur progéniture sans coeur, etc. On assiste en fait aujourd’hui à une progressive déshumanisation des soins donnés aux éléments les plus fragiles de notre société. Le bien-être de certains privilégiés a remplacé le bien commun défini par la loi transcendante de Dieu.

(a) Avortement

Cela a commencé avec les enfants non encore nés. Comme les juifs et les tziganes sous les nazis, des êtres humains sont aujourd’hui systématiquement considérés comme des non-personnes et traités comme tels, dès qu’ils entrent dans la catégorie des non-désirés. Au CHUV à Lausanne, par exemple, la première question posée à une mère qui téléphone à la maternité pour annoncer qu’elle attend un bébé et souhaite obtenir un rendez-vous est: Désirez-vous garder l’enfant? comme si l’instinct maternel se résumait au fait de vouloir éliminer sa propre progéniture gênante. Aux Etats-Unis, des dirigeants noirs sont horrifiés de découvrir, dans la proportion démesurée d’enfants noirs avortés, le retour en force, sous une forme sinistre, du racisme. La volonté systématique d’imposer la contraception, l’avortement et la stérilisation au tiers monde est elle aussi perçue comme une nouvelle forme de racisme eugénique.

(b) Enfants mal formés et banques d’organes humains

La deuxième catégorie à tomber sous le couteau de nos médecins eugénistes est celle des enfants conçus avec une malformation. L’on tente systématiquement de culpabiliser les parents qui souhaitent garder leur enfant, qui comprennent que l’amour ne s’adresse pas exclusivement aux seuls bien portants. On commence, aux Etats-Unis, au Canada et ailleurs, à éliminer des enfants nés avec des déformations graves et à les utiliser pour alimenter des banques d’organes(60). On n’arrête pas, en effet, les progrès de la médecine, qui ont créé une demande de plus en plus forte d’organes frais. Un marché a ainsi été créé pour les organes humains, et qui oserait aller à l’encontre des lois sacro-saintes du marché, surtout quand il s’agit de faire du bien? La question se pose: où trouver les organes utilisables en assez grand nombre? Les personnes gravement accidentées, dans le coma par exemple, et qui portent sur eux ce qu’on appelle un testament vivant (qui demande qu’on ne les garde pas inutilement en vie) commencent, surtout aux Etats-Unis, à alimenter ce marché d’organes. L’homme devient ainsi une source d’organes apte à alimenter un marché en pleine expansion. Quel importance si pour ce faire il faut tuer quelques non-personnes pour améliorer la qualité de vie d’un être humain plus prospère ou mieux capable de défendre sa place au soleil?

(c) Elimination des vieux

Une troisième catégorie de personnes subissent aujourd’hui les effets de ce culte du Moi propre à la spiritualité du nouveau paganisme: ce sont les vieux sans défense légale et sans moyens juridiques, qui ont le tort impardonnable de déranger leur progéniture. C’est ici que nous voyons que la concentration sur son Moi – le coeur même de la nouvelle morale – ne conduit guère à une plus grande ouverture à l’égard des autres. Ainsi, aux Etats-Unis par exemple, on commence à laisser des personnes âgées littéralement mourir de faim et de soif. Cela s’appelle dans le jargon médical, de l’euthanasie passive (laisser mourir quelqu’un en lui enlevant les soins qu’on lui donnait, ici l’eau et la nourriture), que l’on considère moins grave que l’euthanasie active (faire mourir quelqu’un en lui administrant un médicament mortel ou en débranchant les appareils qui lui permettent de vivre). Des pays comme le Canada, l’Australie, les Etats-Unis, la Hollande, l’Autriche connaissent un développement effrayant de l’euthanasie, tant active que passive.

(d) Nouveau cannibalisme

Voici ce qui nous paraît une résurgence de plus en plus brutale des rites les plus sanguinaires d’un paganisme d’autant plus dangereux qu’il se présente sous le dehors innocent des blouses blanches du corps médical. L’avortement paraît de plus en plus comme le sacrifice vivant d’un enfant offert par le médecin-sacrificateur à la requête de parents désireux d’apaiser le dieu d’une sexualité – EROS – totalement coupée de sa finalité procréatrice. L’euthanasie dont les personnes âgées font l’objet n’est manifestement rien d’autre que le sacrifice d’êtres humains au dieu CONFORT. Ainsi, à l’amour chrétien de son prochain, de ses enfants, de ses parents, viennent se substituer la pire cruauté, l’indifférence et l’égoïsme sacré du bouddhisme, attitudes imperméables à toute souffrance. La civilisation hindoue n’est pas connue pour ses oeuvres de charité.

Mais il y a pire encore. Ces sacrifices humains sont accompagnés d’un retour au plus pur cannibalisme. Qu’est-ce au juste que le cannibalisme? Ce n’est pas simplement une forme un peu spéciale de gastronomie. En mangeant les organes vitaux de son ennemi ou de la personne sacrifiée rituellement, on croit assimiler sa force vitale, soit personnellement soit pour le bien de la société. Qu’en est-il aujourd’hui? On élimine des êtres humains pour pouvoir en prélever des organes et les implanter à d’autres. On utilise des foetus pour fabriquer des cosmétiques aptes à rajeunir une peau fanée. On emploie des embryons frais (pardon! des bébés frais) pour produire des substances rajeunissantes. On maintient en laboratoire des embryons en vie à des fins scientifiques. On cherche à coupler génétiquement embryons humains et embryons animaux, des rats et des hommes par exemple. Voici où nous conduit la déshumanisation propre au nouveau paganisme.

3. Face à la mort

Nous en venons tout naturellement à un autre domaine où le nouveau paganisme exerce une influence particulièrement néfaste sur notre société, celui de l’attitude face à la mort. Dans notre civilisation néo-païenne, la mort est de plus en plus considérée comme étant une bonne chose. L’utilisation courante d’expressions telles «la mort douce» ou «mourir avec dignité» témoignent de ce changement psychologique et spirituel. Les récits de plus en plus nombreux d’expériences spirites de personnes prétendant avoir passé par la mort clinique et être revenues à la vie, qui ont été popularisés par les livres de Mme Kubler Ross et du Dr Moody, accréditent l’idée que la mort est sans risque, qu’elle ne contient aucun aiguillon, que le monde à venir accueille tout le monde à bras ouverts, sans discrimination aucune, en bref que l’idée d’un enfer dans l’au-delà n’est qu’un conte de nourrice, un dragon en papier inventé par les chrétiens pour donner un crédit trompeur à leur religion exclusive.

Réponse chrétienne

Mais nous savons que si Jésus-Christ a effectivement vaincu la mort et que, si pour les chrétiens, elle ne détient plus ses anciennes terreurs (malgré l’épreuve qu’elle demeure toujours), pour ceux qui n’ont pas la foi, elle s’ouvre sur cette réalité effrayante de l’enfer et des peines éternelles. Car nous savons que l’homme ne vit qu’une fois sur cette terre et qu’après la mort vient le jugement. Toutes ces soi-disantes expériences post-mortem accréditent le mythe d’une vie ultérieure lumineuse pour tous, vie où tous sont acceptés, quels que puissent avoir été leur foi ou leur comportement ici-bas. Nous retrouvons ici l’universalisme religieux d’un Karl Barth, dont nous avons déjà parlé. Les soi-disantes expériences de vies antérieures obtenues sous hypnose ou dans un état de transe accréditent également la légende si courante dans le néo-paganîsme de la réincarnation, de la métempsychose. Aux Etats-Unis, on en est même venu à introduire dans les écoles (après l’éducation sexuelle et les cliniques sexuelles) des cours et des psycho-drames scolaires sur la mort. Tout cela a tendance à banaliser la mort, à la rendre attrayante, désirable. Un tel encouragement à l’instinct de mort qui sommeille dans le coeur de tous les hommes, explique sans aucun doute la croissance prodigieuse de la vague de suicides qui sévit dans tous les pays de l’occident, surtout parmi la jeunesse.

4. L’invasion générale de toutes les disciplines par l’esprit du nouveau paganisme

L’immoralité et la criminalité croissantes de nos sociétés sont étroitement liées au relativisme moral et au subjectivisme. Ce relativisme s’est introduit dans la psychologie et dans la pédagogie, faisant disparaître les absolus moraux. Il est intéressant d’apprendre que les débuts de la psychanalyse étaient étroitement liés à l’occultisme. En effet, Freud reconnaît que les origines de ces méthodes d’analyse avaient comme source des pratiques explicites d’occultisme cabalistique. De même la psychologie de Jung, qui se sépara assez rapidement de Freud, baignait dans l’ésotérisme et les mystiques orientales(61). Cette nouvelle spiritualité se retrouve dans le monde des affaires. Non seulement les pratiques occultes de concentration et d’influence du comportement d’autrui sont monnaie courante dans les nouvelles techniques de vente, mais on cherche de plus en plus à introduire différentes formes de méditation ou de dynamique de groupe à base ésotérique dans les séminaires de formation pour hommes d’affaires. Ce néo-paganisme a envahi des domaines tels que l’économie, la musique (populaire et sophistiquée), l’art, les sciences, la littérature, etc.(62). Les bases de toute notre culture sont en train de basculer vers ce néo-paganisme. Nous nous trouvons de plus en plus entourés d’un monde spirituellement souillé et, comme Daniel à la cour du roi de Babylone, nous devons prendre la précaution élémentaire de nous conformer sérieusement aux commandements de Dieu.

5. La nouvelle religion

Pour finir ce tour d’horizon, regardons un instant un autre domaine où la nouvelle spiritualité joue un rôle capital: celui de la religion ésotérique qui prend partout la place du christianisme. L’astrologie a certainement plus d’influence sur le comportement des masses aujourd’hui dans nos divers pays que la Bible. Les réunions publiques pour la défense de la foi dans nos villes sont quasiment inexistantes. Partout, cependant, on voit afficher des rencontres ésotériques et occultes de tous genres. Voici quelques extraits du programme genevois pour l’hiver 1989 proposé par la revue «Synthésis»:

– L’art de la guérison spirituelle.
– Les sons: une force de guérison.
– La santé par les couleurs.
– Energie et guérison.
– Rééducation du contrôle cérébral.
– Les cristaux pour notre développement personnel.
– Introduction à la thérapie des vies antérieures.
– La guérison des attitudes.
– A la découverte de soi.
– L’amour qui guérit.
– Les harmonisants du Dr Bach.
– Les bijoux métaphysiques.
– Le yoga des yeux.

«Time Life» diffuse en masse en Suisse, et sans doute dans d’autres pays, un procédé dont le but serait d’évaluer les dons médiumniques personnels des lecteurs. Un autre envoi de masse passant récemment par la poste propose un anneau à fixer à l’oreille qui ferait immanquablement perdre tous les kilos qu’on aurait en trop. Ou bien, il est question dans le journal publicitaire «Trente jours» des morts qui se manifesteraient à leurs proches au téléphone ou, encore mieux, visuellement par le poste de télévision. Sans parler de l’ultra-célèbre Lynn Palmer, «la meilleure astrologue et numérologue du monde», nous dit-on, capable de prédire sans faute votre avenir, contre pièces sonnantes bien sûr.

Quelle bigoterie, quelle crédulité superstitieuse, à une époque où tout est de plus en plus rationalisé! Mais derrière tant d’âneries, de faux semblants et de duperies se trouve cependant une réalité des plus inquiétantes. A ce sujet la Bible est claire:

La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive. Ils sont donc inexcusables, puisque, ayant connu Dieu, ils ne l’ont pas glorifié comme Dieu… Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous; et ils ont remplacé la gloire du Dieu incorruptible par des images représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles. C’est pourquoi Dieu les a livrés à l’impureté, selon les convoitises de leurs coeurs. Rom 1.18-23

L’invasion de pratiques ésotériques à laquelle nous assistons est manifestement un jugement de Dieu sur des nations qui l’ont connu autrefois et qui s’en sont volontairement détournées. De telles pratiques ne peuvent, à leur tour, qu’entraîner de nouveaux jugements, plus redoutables encore. La Parole de Dieu nous en donne un terrible avertissement:

Lorsque tu seras entré dans le pays que l’Eternel, ton Dieu, te donne, tu n ‘apprendras pas à imiter les pratiques horribles de ces nations-là. Qu’on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui se livre à la divination, qui tire des présages, qui ait recours à des techniques occultes ou à la sorcellerie, qui jette des sons, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou prédisent l’avenir personne qui interroge les morts. En effet, quiconque se livre à ces pratiques est en horreur à l’Eternel, et c’est à cause de ces horreurs que l’Eternel, ton Dieu, va déposséder ces nations devant toi. Tu seras entièrement consacré à l’Eternel, ton Dieu. Car ces nations que tu déposséderas écoutent les tireurs de présages et les devins; mais à toi, l’Eternel ne le permet pas. Deut 18.9-14

Si un homme ou une femme ont en eux le pouvoir d’invoquer les morts ou de prédire l’avenir, ils seront punis de mort; on les lapidera: leur sang retombera sur eux. Lév 20.27

Conclusion

Que devons-nous faire?

Nous nous trouvons à un carrefour. Face à cette iniquité spirituelle sans nom que faut-il donc faire? Que faut-il entreprendre contre cette marée d’iniquité apparemment irrésistible? Ma réponse est simple: nous devons faire ce que l’Eglise fidèle de Dieu a toujours fait. Le Nouveau Testament exhorte l’Eglise de tous les temps en ces termes:

C’est ici la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi en Jésus. Apoc 14.12

La religion pure et sans tache, devant Dieu le Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se garder des souillures du monde. Jac 1.27

Examinez ce qui est agréable au Seigneur; et n ‘ayez rien de commun avec les oeuvres stériles des ténèbres, mais plutôt dénoncez-les. Eph. 5.10-11

Dans un temps comme le nôtre, en dépit de toutes les pressions d’un nouveau monde païen, l’Eglise de Dieu doit d’abord persévérer dans l’essentiel, dans la foi véritable au Fils de Dieu, notre Sauveur et Seigneur Jésus-Christ, et dans l’obéissance à la loi de Dieu. Voilà notre programme. Il faut absolument et de toute urgence restaurer la prédication de tout le conseil de Dieu dans nos Eglises. Il nous faut aussi veiller les uns sur les autres, nous exhortant mutuellement chaque jour à obéir en toutes choses à la Parole de Dieu. L’Eglise locale deviendra alors à nouveau cette ville située sur une colline visible loin àla ronde, cette lampe sur un chandelier éclairant toute la maison, ce sel qui purifie une terre corrompue. C’est par notre amour pour les malheureux, et parmi eux les veuves et les orphelins, les vieux et les enfants non encore nés, que nous manifesterons concrètement notre réponse reconnaissante et obéissante à la miséricorde de Dieu pour nous. Une telle Eglise n’aura pas seulement l’apparence de la piété; elle en possédera véritablement la force. Elle saura proclamer la loi de Dieu à un monde mauvais, dénonçant leurs iniquités aux hommes, mettant le doigt sur les perversions propres au temps et au lieu où Dieu l’a placée. Ainsi seront enfoncées les portes de l’enfer et renversées les citadelles du diable. L’Eglise manifestera à tous qu’aujourd’hui encore la prédication de la croix est véritablement la puissance de Dieu pour tous ceux qui mettent leur confiance en Jésus-Christ. Que le Dieu de toute miséricorde nous vienne en aide.

Notes

(60)Sur toutes ces questions voyez le livre fort bien documenté et hallucinant de: Paul de Parrie & Mary Pride: Unholy Sacrifices of the New Age. Crossway Books, Westchester, 1988
(61) Sur l’aspect psychologique du Nouvel Age voyez: Nat Morris: A Man Possessed. The Case History of Sigmund Freud. Regent House, Los Angeles, 1974
Pierre Debray-Ritzen: La scolastique freudienne. Fayard, Paris, 1972
Jacques Van Rillaer: Les Illusions de la Psychanalyse. Pierre Mardaga Bruxelles, 1988
(62) Pour terminer, l’arrière-plan philosophique de ce renouveau religieux est remarquablement éclairé par les ouvrages suivants: Jean Brun: Philosophie et christianisme. Beffroi/Age d’Homme, Quebec/ Lausanne, 1988
Jean Brun: L’Europe philosophe. 25 siècles de pensée occidentale. Stock, Paris, 1988


les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)