La foi chrétienne et le retour au paganisme (7)

IV. Le «Nouvel Age»: Quelles sont les croyances qu’il véhicule?

Elles sont celles du paganisme de tous les temps que nous avons déjà longuement considérées. En voici une revue(57).

1. Tout est UN

Cette notion centrale du Nouvel Age se retrouve dans toutes les manifestations du nouveau paganisme. On le remarque dans les sectes occultes, la méditation orientale, le mondialisme, la nouvelle physique, l’oecuménisme, etc. Il s’agit d’un monisme universel, c’est-à-dire d’un système philosophique qui considère l’ensemble des choses comme réductible à l’unité.

Le Créateur et la créature, bien et mal, vrai et faux, homme et femme, matière et esprit, etc. ne sont finalement que des illusions. Nous avons à nous intégrer dans cette «unité» pour trouver notre épanouissement. Dans un tel système, si le mal existe, ce ne peut être que la division et l’individualité.

Réponse chrétienne

Le christianisme est absolument opposé à ce système:

(a) La diversité de la réalité non seulement n’est point une illusion, mais source immense de richesse. L’unité de la création n’est pas en contradiction avec sa diversité, pas plus que l’unité de Dieu avec la diversité des Personnes de la Trinité. Le récit de la création dans la Genèse montre comment Dieu différencia la lumière des ténèbres, les espèces animales entre elles, l’homme de toute autre forme de vie, l’homme de la femme, etc. A Babel, Dieu divisa le monde en nations, chacune ayant son identité propre.

L’unité absolue, la non-différenciation de toutes choses, s’appelle en français le chaos, autre mot pour péché.

(b) Confondre le bien et le mal résulte en un dérèglement moral complet. La Bible les distingue sans équivoque: Vois, je mets aujourd’hui devant toi la vie et le bien, la mort et le mal… Choisis la vie, afin que tu vives…, pour aimer l’Eternel, ton Dieu, pour obéir à sa voix… (Deut 30.15-20).

Esaïe combat la confusion éthique on s’écriant: Malheur à ceux qui appelle le mal bien et le bien mal, qui changent les ténèbres en lumière… Malheur à ceux qui sont sages à leurs yeux et qui se considèrent intelligents! (5.20-21)

Jésus-Christ s’adresse ainsi aux prétendus «intelligents» se croyant objets d’une «illumination spéciale: l’oeil est la lampe du corps. Si ton oeil est en bon état, tout ton corps sera illuminé, mais si ton oeil est en mauvais état, tout ton corps sera dans les ténèbres (Mat 6.22-23).

Quoi d’étonnant si notre époque, on proie à la vision unitaire du monde, a tant de peine à réprimer le mal? Comment les financiers et les hommes politiques de l’occident seraient-ils capables de discerner le danger toujours inhérent au communisme? Car si tout est un, il ne saurait y avoir d’ennemi véritable.

On comprend mieux pourquoi notre époque, pour son malheur, méconnaît à tel point les distinctions créationnelles aussi essentielles que celles entre homme et femme, mariage et cohabitation, ouvriers et patrons, Dieu et diable. etc. Le résultat: notre civilisation sombre dans le chaos, l’anarchie et l’impuissance. Car sans certitudes définissables, aucune action efficace n’est possible.

Influencés par la parapsychologie, certains penseurs pourtant clairvoyants à d’autres égards, tels un Arthur Koestler, en sont venus à appeler la mort (le demier ennemi selon la Bible) «douce» et «digne», ouvrant ainsi la voie à l’euthanasie et au génocide. Voilà l’aboutissement de la non-discrimination du prétendu Nouvel Age.

2. Tout est Dieu

Tout étant un, il n’y a plus de distinction entre Dieu et le Tout. C’est la divinisation de la nature (panthéisme et animisme propres au paganisme). Tout ce qui existe étant dieu, tout est parfait. Dieu ne peut alors être une personne qui parle et avec laquelle on pourrait communiquer. Il est réduit à un fluide cosmique, une force magnétique impersonnelle avec laquelle on peut être ou ne pas être on harmonie.

Ce panthéisme caractérisant le Nouvel Age est à la base de la théorie de l’évolution, où l’univers se crée pour ainsi dire de lui-même, la matière contenant on germe tout son développement.

Réponse chrétienne

La Bible enseigne que Dieu (Père, Fils et Saint-Esprit) est distinct de sa création, ayant tout créé de rien. Dieu se suffit à lui-même. Il est la source de tout ce qui existe: Au commencement Dieu créa le ciel et la terre (Gen 1.1). Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue céleste annonce l’oeuvre de ses mains (Ps l9.2).

Mais Dieu n’est pas le merveilleux horloger de Newton qui aurait abandonné l’univers une fois créé au fonctionnement des lois établies par lui. En son Fils, Dieu soutient à tout instant le cosmos tout entier et dirige les détails de l’Histoire. Effrayant de puissance et de grandeur, Dieu est aussi merveilleux d’amour et de miséricorde. Dieu est un Etre personnel qui donne des lois à l’homme et le rappelle à la repentance et à la vie.

3. L’homme est Dieu

Si tout est un, si tout est Dieu, l’homme lui-même doit être Dieu. L. L. Whyte, protagoniste du Nouvel Age, déclare: «Il est temps qu’on remette Dieu à sa place, celle qui lui revient indiscutablement: en l’homme lui-même.» Ainsi nous sommes tous des dieux; notre tort est de l’ignorer. Swami Muktananda, un des maîtres de la nouvelle spiritualité, déclare très clairement: «Agenouillez-vous devant votre propre Moi. Honorez et adorez votre propre être. Dieu habite en vous, il est vous-même.» (58)

Réponse chrétienne

Loin d’être des dieux, nous sommes des créatures limitées et pécheresses, perdues sans Dieu, sous l’influence néfaste du Prince des ténèbres. Lui seul peut nous donner l’illusion d’être des dieux, comme il le fit avec Eve au paradis.

L’homme n’est pas Dieu; mais Dieu s’est fait homme en la Personne de son Fils unique pour qu’en lui nous puissons être réconciliés avec Dieu et devenir les fils adoptifs du Père.

4. Un changement de conscience: le salut par les oeuvres

Pourquoi ne savons-nous donc pas que tout est un et que nous sommes Dieu? Simplement par ignorance, par manque d’intelligence «spirituelle». Il nous faut être «illuminés»; l’état obscurci de notre conscience qui pèche par modestie doit être changé.

D’une manière semblable, le théologien Karl Barth prétendait que tous les hommes étaient sauvés par l’expiation de la croix, mais qu’ils ne le savaient pas. Il fallait simplement en prendre conscience. Plus besoin de foi, la réalité étant vraie qu’on y croie ou non.

Toutes sortes de techniques peuvent transformer notre conscience et nous faire entrer dans une nouvelle dimension. Le Nouvel Age réunit tous les mouvements gui mènent à l’ancien paganisme: yoga, méditation transcendentale, franc-maçonnerie, rosecroix, drogue, expériences extatiques religieuses, artistiques, sexuelles, même sportives. La musique rock peut produire un changement de conscience.

Toutes ces expériences ouvrent la porte à l’action de puissances supérieures que les hommes normalement constitués ne connaissent pas. Il peut s’en suivre une perte de la notion du temps et de l’espace; les limites habituelles semblent effacées et tout semble possible.

Dans de tels états, l’intellect devient l’ennemi, car aucun raisonnement peut saisir ce qui se passe, vu que cela se situe au-delà de tout principe logique. Ces expériences sont souvent accompagnées de manifestations tout bonnement magiques.

Remarquons pour finir que ces expériences sont dues aux efforts humains. Il s’agit, au fond, de la vieille erreur du salut par les oeuvres de l’homme. On comprend que pour le Nouvel Age, le christianisme basé sur la Parole divine est le plus grand obstacle à la réalisation de notre divinité.

Réponse chrétienne

(a) Le véritable problème de l’homme n’est aucunement un manque de connaissance, l’ignorance de son «état divin», mais son état de péché qui le sépare de Dieu et le met sous la condamnation et en contradiction avec lui-même et les autres, tout comme avec la création entière. L’homme est en état de révolte contre son Créateur dont il provoque la juste colère.

(b) Rom 3.12 constate qu’il n’y a rien de bon en l’homme: Il n’en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul. Jésus dit: C’est du coeur que viennent les mauvaises pensées (Mat 15.19). La solution ne se trouve donc pas en l’homme; il n’y a en lui rien qui puisse lui servir d’appui pour son salut.

(c) Livrés à nous-mêmes, notre situation est désespérée, car nous n’avons aucun moyen pour nous purifier de notre faute, qui n’est simplement un complexe de culpabilité, mais un fait objectif. Or Dieu étant juste, le péché doit être puni avant qu’il ne puisse être effacé et la communion avec Dieu restaurée. En la personne de Jésus-Christ, la colère de Dieu a été apaisée par le jugement sur le péché qui frappa son Fils sans péché qui s’est donné en sacrifice à la croix de Golgotha, et ceci sans aucune participation de notre part.

La communion entre l’homme et Dieu ne peut être rétablie que par la seule foi en cette oeuvre accomplie une fois pour toutes par Jésus-Christ, mort à notre place et sorti vainqueur du tombeau en ressuscitant. Nous mettons toute notre confiance en Jésus-Christ, aucun effort de notre part n’y pouvant rien ajouter. Seul le Saint-Esprit peut éclairer notre intelligence et nous régénérer, une fois que nous nous sommes reconnus pécheurs (et non dieux!) et que nous avons fait appel à la grâce de Dieu en Christ, sans aucune technique humaine.

(d) Plus question donc de retrouver nos propres racines par une méditation intérieure, mais de recevoir la vie éternelle de Dieu lui-même. La nouvelle naissance du chrétien justifié par la foi le conduit à se conformer en toutes choses à la bonne et sainte loi de Dieu.

(e) Cette transformation par l’Esprit ne fond pas le chrétien dans le UN cosmique, ni le confond avec le monde créé. Loin de prédire une période de miracles pour l’Eglise à la fin de l’âge (ce que certains imaginent sous l’expression pluies de l’arrière saison), la Bible avertit que le paganisme retournera avec force: L’avènement de l’impie se produira avec la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l’injustice pour ceux qui périssent, parce qu’ils n ‘on pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés (2 Thes 2.9-10).

5. La conscience renouvelée apportera l’unité spirituelle et politique de l’humanité

Une des affirmations centrales du néo-paganisme est celle de l’unité de toutes les religions. Depuis le début du siècle, on constate un rapprochement des religions païennes au travers de congrès importants. Le Conseil oecuménique des Eglises (COE) est parvenu à rassembler des milieux protestants et évangéliques devenus infidèles aux Saintes Ecritures avec l’Eglise romaine et mêmes des religions non-chrétiennes. Les diverses religions se confondent en un syncrétisme qui ne se soumet pas à l’autorité de Jésus-Christ, pourtant le seul Seigneur et Chef de l’Eglise. Le Nouvel Age s’est attribué l’arc-en-ciel comme signe de ce rassemblement.

En politique, le mondialisme travaille à l’unification du monde; il est très ouvert à la spiritualité du Nouvel Age. (59)

Position chrétienne

Retenons trois choses de ce double mouvement politique et religieux d’unification de la planète:

1. Jésus-Christ affirme qu’il est le chemin, la vérité et la vie, ce qui exclut d’emblée le véritable christianisme du nouveau panthéon des dieux.

2. Une telle unification mondiale aura pour effet de vouloir éliminer de nos nations toute trace de la foi fondée sur la Bible. Cette sécularisation est déjà bien avancée.

3. Les nations elles-mêmes disparaîtront dans un magma politique international; elles perdront leur indépendance et liberté d’action. Cette unification centralisatrice représentera un immense danger pour toute liberté humaine.

(Texte comprimé et simplifié)

Dernière tranche:
Les effets concrets du nouveau paganisme

Notes:
(57) Cette analyse doit beaucoup au livre de Douglas R. Groothuis: «Unmasking the New Age» – Inter-Varsity Press, Downer’s Grove, 1986
(58) Groothuis, op. cit. p. 21
(59) cf. articles de Fréd. Goguel sur le mondialisme dans «Résister et Construire», Nos Z 8, 9 (1989)

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)