La doctrine des Témoins de Jéhovah et la foi chrétienne : une confrontation

DOCTRINE

Par le Dr Lothar GASSMANN,
traduction Henri LÜSCHER

Lothar Gassmann est né en 1958 à Pforzheim en Allemagne; études en théologie évangélique à l’Université de Tubingue, doctorat; auteur de plusieurs ouvrages et articles traitant des problèmes actuels (œcuménisme, new-age, syncrétisme religieux, écologie, etc.)

Dans cette confrontation, les textes bibliques et les citations ne seront pas mentionnés pour des raisons de place. Mais ils s’y trouvent abondamment dans l’ouvrage de l’auteu r«Zeugen Jehovahs, Geschichte, Lehre, Beurteilung» (Hänssler-Verlag, D-7362 Neuhausen-Stuttgart, 1996).

Texte traduit avec l’autorisation du journal »Das Signal »no 106 mai-juin 1996.

Les enseignements des Témoins de Jéhovah sont répandus, entre autres moyens, par leurs journaux « La Tour de Garde » et "Réveillez-vous!"

La doctrine de la Tour de Garde

La foi chrétienne

La Bible

-est pleinement inspirée de Dieu

-a la même valeur dans toutes ses parties

 

-est centrée sur le royaume de Jéhovah

-ne peut être interprétée valablement que par la Société de la Tour-de-Garde

-se comprend par le recours très fréquent aux préfigurations, aux parallélismes et aux allégories

-contient des dates pour le calcul exact d’événements historiques et eschatologiques

-a, dans la "Traduction du monde nouveau", gagné sa forme voulue de Dieu, notamment par l’insertion du nom de "Jéhovah"

La Bible

-est pleinement inspirée de Dieu

-est remplie d’une dynamique historico-sotériologique (heilsgeschichtlich) (Ancien Testament – Nouveau Testament, Promesse – Accomplisse- ment, Loi -Evangile, Lettre – Esprit)

-est centrée sur Christ et son ouvre rédemptrice

-s’interprète par elle-même et peut être comprise dans ses déclarations nécessaires au salut par chaque chrétien, sous la direction du Saint-Esprit

-se comprend principalement à partir du sens du mot et du contexte

-contient des dates, mais ne rend pas possible une chronologie sans lacunes, et met en garde contre les spéculations concernant des dates de la fin des temps

-se base sur les textes des manuscrites hébreux, araméens et grecs, dont la "Traduction du monde nouveau" s’écarte par des paraphrases, des insertions de mots tordant le sens, des traductions erronées, des annotations et un apparat critique qui induisent en erreur.

La doctrine de la Tour de Garde

La foi chrétienne

Dieu

-porte le nom de "Jéhovah"

-est un; la doctrine de la Trinité n’est pas biblique et est d’origine païenne

 

Jésus-Christ

-est un fils de Dieu, voire l’archange Michaël (la première créature de Jéhovah), devenu un homme parfait, et qui après sa mort et sa résurrection (dans le sens d’une création nouvelle) fut élevé à un rang angélique supérieur

-est, en tant qu’homme parfait, au même rang qu’Adam

Le Saint-Esprit

-est la "puissance opérante" impersonnelle ou "manifestation inspirante" de Jéhovah

 

 

L’homme

-n’a pas d’âme, mais est une âme

 

-meurt totalement lors de sa mort terrestre; il n’y a de résurrection que dans le sens d’une création nouvelle complète sur la base d’un modèle stocké dans la mémoire de Jéhovah

-ne va pas à la perdition et aux tourments éternels ("enfer") s’il rejette Jéhovah, mais sera simplement anéanti; l’"enfer" signifie "tombe" et est un lieu de repos

Dieu

-porte le nom de "JHWH" (tétragramme), qui est probablement prononcé "Jahweh"

-est un Etre en trois Personnes: Père, Fils et Saint- Esprit; il est vrai qu’on ne trouve pas le terme Trinité dans la Bible, mais bien des déclarations implicites et explicites y font référence

Jésus-Christ

-est le Fils de Dieu, c’est-à-dire le Fils, la deuxième Personne de la

 

 

-est en tant que vrai homme et vrai Dieu infiniment supérieur à Adam et à toutes les créatures Trinité, vrai Dieu et vrai

Le Saint-Esprit

-est Dieu, c’est à dire la troisième Personne de la divine Trinité: Il parle, pense, enseigne, connaît l’avenir; on peut lui mentir et blasphémer contre lui; il est le Consolateur (Paraclet) qui, après l’ascension de Christ, le représente au sein de son Eglise homme à la fois

L’homme

est une âme en tant qu’être dans sa totalité (Gesamtwesen), mais il a aussi une âme dans le sens d’un noyau indestructible de sa personnalité

-passe, lors de sa mort terrestre, à un état intermédiaire sous la forme d’une personnalité indestructible (existence qui continue sans le corps terrestre), en attendant la résurrection (revêtement d’un corps éternel)

-va à la "géhenne" ("enfer de feu", éloignement de Dieu, perdition éternelle), s’il rejette le Dieu trinitaire. L’enfer est caractérisé dans la Bible comme un lieu de tourments incessants et conscients

La doctrine de la Tour de Garde

La foi chrétienne

La rédemption

-est accomplie en ce que le Christ-Michel comme second Adam sacrifie son corps parfait au poteau des tourments, créant un fondement pour les hommes, afin qu’ils parviennent également à la perfection par des ouvres adéquates. Des ouvres humaines sont donc nécessaires à la rédemption.

L’Eglise

-existe comme communauté de salut (Heilsgemeinde) des Témoins de Jéhovah qui, en tant que telle, affronte les états et communautés religieuses (=Babylone, la prostituée) en s’éloignant d’eux le plus possible

-se compose de 144’000 personnes rassemblées depuis Pentecôte, mais spécialement au sein de la Société de La Tour de Garde, pour régner comme classe céleste avec Christ, et plusieurs millions "d’autres brebis" (="une grande multitude de peuples" (Volksmenge) qui sont destinées à une vie éternelle sur la terre renouvelée en paradis (et non pas dans le ciel)

-possède, sous la forme d’une corporation dirigeante (leitende Körperschaft) au sein de la Société de la Tour-de-Garde, un "règne visible de Jéhovah sur la terre"

Les temps de la fin

-ont commencé en 1914, lorsque Christ établit son règne invisible et jeta Satan sur la terre; Christ est donc présent, invisible, depuis 1914; il n’y a pas de retour visible de Jésus-Christ

-convergent vers la bataille d’Harmaguédon, dans laquelle les ennemis de Jéhovah et de la société de la Tour-de-Garde seront anéantis dans le monde entier; puis la terre sera purifiée des effets de cette destruction par les survivants et transformée en un paradis qui durera éternellement et qui est destiné à la "grande multitude des peuples" (Volksmenge)

-offrent une espérance céleste au nombre limité des 144’000 spécialement élus de la "classe johannique" (Johannes-Klasse)

La rédemption

-est accomplie par le sacrifice expiatoire de Jésus-Christ qui a, à la croix, vaincu le péché, la mort et le diable. Les ouvres humaines sont la conséquence et le fruit de la foi en Jésus comme Rédempteur, mais en aucun cas la condition du salut

 

L’Eglise

-est la communion invisible de tous les chrétiens rachetés et nés de nouveau par le sacrifice parfait de Christ qui on reçu par la foi l’Esprit de Dieu, et qui se rassemblent dans différentes dénominations visibles où subsistent des hypocrites et des incroyants

-est fragmentée aujourd’hui en dénominations, comportant des chrétiens issus des nations et des Juifs messianiques, qui seront unis plus tard dans l’éternité, dans la gloire céleste

 

 

 

-est soumise au Christ seul comme son Chef, sans représentant terrestre (au moins dans le Protestantisme)

 

Les temps de la fin

-ont commencé avec l’élévation et l’ascension de Christ (en l’an 33 env.), tandis que les signes des temps (avant tout la fondation de l’état d’Israël en 1948) annonçant le retour de Christ se multiplient; Christ, dans l’avenir, reviendra visiblement en puissance et en gloire

-convergent vers le retour de Christ, la disparition du monde présent et le création d’un nouveau ciel et d’une nouvelle terre précédée peut-être par un règne – limité temporellement – de mille ans1

 

 

-offrent une espérance céleste à tous les hommes qui aiment Jésus-Christ et lui appartiennent

1Dans le protestantisme, il y a différentes interprétations concernant le Millénium ou le règne de mille ans mentionné dans Apoc. 20, d’où cette formulation prudente du Dr L. Gassmann. Le chrétien qui croit en l’accomplissement certain de toutes les prophéties encore non accomplies attend pour l’avenir un règne de mille ans selon Apoc. 20 (note de la réd. Das Signal)

Jésus est Dieu

Les Témoins de Jéhovah (et pas seulement eux) nient la Trinité (unité de son Etre, Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit). Jésus ne serait qu’une créature (l’archange Michel, le second Adam parfait), mais pas Dieu dans le vrai sens. Ci-dessous un aperçu ra-ide des passages bibliques qui démontrent que Dieu (JHWH), «Jéhovah» et Jésus-Christ sont un et que la doctrine des Témoins de Jéhovah concernant Jésus n’est pas biblique.

JHWH est Dieu:Gen 1.1; Deut 6.4; Ps 45.7-8;
et Jésus est Dieu: Jean 1.1,18; 20.28; Rom 9.5; Tite 2.13; Héb 1.8; 2 Pi 1.1

JHWH est Seigneur: Gen 15.7; Ex 20.2; Nom 6.24; Deut 6.4;
et Jésus est Seigneur: Marc 12.35-37; Luc 2.11; Jean 20.28; Act 2.36; 10.36; Rom 10.9; 1 Cor 8.5-6; 12.3; 16.22; 2 Cor 4.5; Phil 2.11; 1 Pi 2.3; 3.15; Jac 2.1

JHWH est le Premier et le Dernier, l’Alpha et l’Oméga: Es 41.4, 48.12; Apoc 1.8
et Jésus est le Premier et le Dernier, l’Alpha et l’Oméga: Apoc 1.17-18; 2.8; 22.12-16

JHWH est le Sauveur: Es 43.3,11; 63.8; Luc 1.47; 1 Tim 4.10
et Jésus est le Sauveur: Mat 1.21; Luc 2.11;Jean 1.29; 4.42; Tite 2.13; Héb 5.9

JHWH est Roi: Ps 95.3; Es 43.15; 1 Tim 6.14-16;
et Jésus est Roi: Apoc 17.14; 19.16

JHWH est Juge: Gen 18.25; Ps 50.4,6; 96.13; Rom 14.10
et Jésus est Juge: Jean 5.22; 2 Cor 5.10; 2 Tim 4.1

JHWH est le Rédempteur: Ps 130.7- 8; Es 48.17; 54.5; 63.9
et Jésus est le Rédempteur: Act 20.28; Héb 9.12

JHWH est le Créateur: Gen 1.1; Job 33.4; Ps 95.5-6; 102.26; Es 40.28
et Jésus est le Créateur: Jean 1.1-3; Col 1.15-18; Héb 1.1-3

JHWH existe dès l’éternité: Gen 1.1; Ex 3.15; Ps 90.2; Dan 6.27; Rom 1.20
et Jésus existe dès l’éternité: Jean 1.1; 8.58; 12.41; 17.5; 1 Cor 10.4; Phil 2.6; Héb 9.26; 13.8; Jude 25

JHWH pardonne les péchés: Ex 34.6-8; Néh 9.17; Dan 9.9; Jon 4.2
et Jésus pardonne les péchés: Marc 2.1-12; Act 5.31; 26.18; Col 2.13; 3.13

JHWH ressuscite les morts: 1 Sam 2.6; Mat 22.31-32; Jean 5.21; Act 2.24; 3.15; Rom 4.24; 2 Cor 1.9
et Jésus ressuscite des morts: Luc 7.11-17; Jean 5.21; 6.40; 11.39-44

JHWH reçoit louange et adoration: Deut 32.3; Es 45.23; Ps 22.27-28; 66.4; 95.6; 97.7; 99.9; Apoc 14.7; 19.10
et Jésus reçoit louange et adoration: Mat 2.2; 14.33; 28.9,17; Jean 5.23; 20.28; Act 1.24; 7.59; 9.10-16; 22.16- 21; 1 Cor 1.2; 16.22; 2 Cor 12.8-9; Phil 2.10-11; Héb 1.6; Apoc 5.8-14.

Dr G.L.


Quelques informations sur les Témoins de Jéhovah

Les adeptes de la secte des Témoins de Jéhovah se considèrent comme "chrétiens" malgré leurs doctrines non bibliques. Ils diffusent surtout les deux périodiques "Réveillez-vous" et "La Tour de Garde". Ce dernier paraît depuis 1879. Son tirage international en 1994 a été de plus de 16 millions d’exemplaires; chaque mois parurent 2 éditions en 117 langues. La désignation officielle de cette secte aux structures rigoureusement hiérarchiques est "La Société de Bibles et de Traités La Tour de Garde" (Watchtower Bible and Tract Society). Leur propre "traduction" de la Bible porte le nom de: "Les Saintes Ecritures -Traduction du monde nouveau" et contient un grand nombre de falsifications de textes de la Bible.

Texte tiré avec autorisation de l’éditeur «Das Signal. no 106 mai/juin 1996, périodique de l’Association Suisse des Protestants actifs (Schweizerischer Bund aktiver Protestanten, Postfach 154, CH-5726 Unterkulm).

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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