La conversion d’un étranger

Les enseignements de l’Ancien Testament (27)

A – Les chemins de Dieu

Lecture préalable: 2 Rois 5.1-14

1. Un enfant de Dieu dans l’adversité

Les batailles étaient fréquentes entre Israël et la Syrie, et nombreux les incidents de frontière. C’est ainsi qu’une fillette israélite fut enlevée, déportée, et attribuée comme servante à Madame Naaman, dont le maréchal de mari commandait les troupes de Ben Hadad, roi de Damas. Régulièrement vainqueur sur les champs de bataille, Naaman jouissait d’une grande popularité ainsi que de la faveur de Ben Hadad, qui ne lui ménageait ni honneurs ni richesses.

Mais acclamations du peuple et félicitations du roi ne le déridaient pas, condamné qu’il était à une longue maladie, dégradante et douloureuse. Il était lépreux et aurait volontiers troqué sa glorieuse place contre celle d’un humble soldat, pourvu qu’il fût en bonne santé.

Il n’y avait ni radio ni télé chez les Naaman: alors le soir, à la veillée, on parle, totalement libre des contraintes et prétendues obligations de notre siècle. On ne parle même plus des victoires du maréchal mais de sa maladie incurable, et chacun s’en désole.

Cependant un détail va tout changer et introduire une histoire étonnante: la petite servante hébraïque faisait partie du cercle de famille et partageait ses soucis. C’était une prisonnière bien traitée qui dialoguait avec sa patronne. Or, un jour la fillette lui dit: Oh! si mon Seigneur était auprès du prophète qui est à Samarie, celui-ci le débarrasserait de sa lèpre! (v. 3)

Considérons l’exemple de cette enfant, sa sérénité dans un exil où elle nous paraît plus heureuse que ses maîtres libres. Jugez un peu: elle compatit au malheur des autres et plaide, non pour sa liberté, mais pour la guérison de son maître et… ravisseur. Pour elle, elle a l’Eternel, son prophète et son peuple. Dans les jours mauvais, ce sont des réalités qui subsistent malgré les circonstances, et elles seront à l’origine de la guérison de Naaman et de la paix de toute sa famille. C’est un grand témoignage d’un jeune enfant de Dieu: il y avait encore du bon en Israël.

Le chrétien possède une sérénité semblable, indépendante des circonstances de la vie, parce que sa vraie patrie est céleste et son Dieu fidèle. Aussi passe-t-il ici-bas comme étranger et voyageur, nanti de certains privilèges célestes qui lui permettent de compatir au malheur des incrédules.

2. Bien contre mal

Si puissant fût-il, Naaman n’était pas à l’abri de la lèpre: ses victoires n amélioraient pas son état; il n’y avait pas de compensation. Sa mort inéluctable ne perdrait rien de sa laideur, la victoire dût-elle lui sourire encore. Il était à la fois le général en chef glorieux et le lépreux condamné, les deux extrémités de l’échelle sociale.

Devant Dieu, nos qualités possibles ne compensent pas nos défauts certains et une bonne action ne rachète aucun péché. Une seule transgression rend l’homme coupable devant la loi entière. Il est donc vain de se prévaloir d’une oeuvre, d’un don ou d’un talent qui, à notre avis, pourrait manquer à notre frère (Rom 3.21-24; Phil 2.3).

3. Le chemin du salut

Naaman a décidé de suivre le conseil de la fillette, mais il fera des erreurs de parcours, car il juge selon les valeurs païennes. Aussi l’Eternel corrigera-t-il sa route, et malgré quelques réticences, Naaman modifiera son appréciation des valeurs d’en haut.

C’est ainsi qu’il faut agir pour être sauvé: se convertir au Seigneur Jésus, ce qui conduira toujours à modifier notre échelle de valeurs et à suivre le Seigneur dans un chemin nouveau (Jean 14.6; Act 3.19; Mat 21.29).

Curieusement, pour rencontrer le prophète d’Israël, Naaman consulte.., le roi de Syrie, qui lui donne une lettre de recommandation pour… le roi d’Israël. C’est tellement insolite que le roi d’Israël s’imaginera qu’on attend de lui-même la guérison du général. En réalité Naaman était plus près du prophète qu’il ne le croyait: il aurait pu se rendre chez lui directement, sans lettre de recommandation ni détours.

Les chrétiens savent qu’ils ont libre accès auprès du Seigneur. Pourtant ils peuvent commettre cette erreur qui consiste à chercher, jusque dans les affaires de Dieu, l’appui du monde et de ses puissants. Or, dans le domaine spirituel, seuls les moyens spirituels sont normaux, les autres sont une offense à la gloire de Dieu (Jér 17.5). En Israël, les prophètes oignaient les rois et leurs donnaient des instructions, et non l’inverse (1 Sam 16.13).

Mais dans les affaires du monde elles-mêmes, est-il souhaitable de rechercher l’appui de ses puissants, alors que le Seigneur est capable d’ouvrir ou de fermer n’importe quelle porte (Néh 1.11; 2.2; Apoc 3.8)? A l’inverse, solliciter l’aide du Seigneur «sous réserve de sa volonté» est un excellent moyen de connaître cette dernière pour notre projet (Apoc 3.8; 1 Jean 5.14).

Du reste, comment pourrions-nous la connaître, sa volonté, si au lieu de consulter le Seigneur nous nous adressons aux hommes qui ont le bras long? Quand le chemin convoité n’est pas celui de Dieu, admettons que la tentation existe d’insister et de passer outre (Nom 22.9-12, 18 s.).

Naaman part donc avec sa suite, sa recommandation royale et beaucoup d’or et d’argent. Un vent de corruption serait-il dans l’air? C’est vrai que les gens s’achètent: les indulgences, les situations, les services. Mais dans le domaine de Dieu, rien ne s’achète avec de l’argent ou des influences (Rom 3.24); le général est remis dans le bon chemin par l’émoi du roi d’Israël (Joram), et Elîsée est informé de tout (on ne saurait se cacher de Dieu). Naaman commence à mesurer la sagesse de sa servante et la folie de ses propres combinaisons, mais son apprentissage avec le Seigneur n’est pas terminé. Le nôtre non plus d’ailleurs (Deut 17.18s.).

Il arrive enfin devant la porte du prophète et il attend (v. 9). Il attend peut-être que le prophète l’accueille en ouvrant la porte du carrosse (?); le protocole sans doute. Mais pensez donc, c’est le domestique qui sort, lui lance un laconique message (7 plongeons dans le Jourdain et tu seras guéri) et rentre à la maison sans autres politesses.

Fureur de Naaman: même dans son état désespéré, il n’oublie pas qu’il est un grand personnage. Et puis, cette médecine simpliste est méprisante pour son pays et ses richesses… Comme les puissants et les religieux, il aurait aimé faire quelque chose de difficile pour sa guérison et se parer d’un certain mérite. Mais là n’est pas le chemin de Dieu, et il devra encore apprendre. On ne peut venir à Dieu en conquérant, et le chemin de Naaman serait sans issue si ses serviteurs ne se montraient plus avisés. Ce sont eux qui le reprennent maintenant, et c’est une bénédiction pour Naaman de leur avoir concédé cette liberté de parole. Il les écoutera et sera guéri, totalement.

Le chrétien aussi est tenté de faire quelque chose pour sa propre gloire, pour montrer sa valeur et s’en prévaloir, ne serait-ce que dans son coeur. Se réserverait-il de pouvoir dire un jour: Seigneur! n’est-ce pas en ton nom que j’ai prophétisé, que j’ai chassé des démons, que j’ai fait des miracles? (Mat 7.22).

Remarquons que la foi de Naaman avait ses limites. Certes, il s’attendait à guérir (v. 11), mais il croyait que le prophète comptait sur la valeur de l’eau, et il n’avait pas plus confiance dans le Jourdain que dans le Parpar. Son opinion devait changer.

Ne faut-il pas modifier son opinion de temps à autre et abandonner ses idées anciennes, quitte à s’humilier un peu? (2Ch 7.14).

Enfin, puisque c’est le Jourdain ou rien, Naaman s’y plonge comme prescrit. Sa foi hésitante le lui permet et le pousse ensuite à regarder sa peau malade pour voir si elle est guérie. «Oui, elle est guérie!» Mais s’il n’avait pas eu ce regard sur sa peau après le septième plongeon, tout aurait pu être différent. C’était le regard timide, interrogatif et nécessaire de celui qui ne peut plus compter que sur l’Eternel.

Il suffit que la foi ait Dieu seul pour objet, qu’elle permette de lui obéir, même en hésitant, de regarder ensuite le résultat dans sa vie et de reconnaître alors que Dieu est vrai et grand. On vient (ou on revient) au Seigneur: on sait bien quand c’est lui qui à tout dirigé, et personne ne peut le contester (Job 19.25ss.; Jean 13.17).

4. Le conseil des humbles

Les non puissants, jeunes, étrangers et serviteurs, ont joué un rôle indispensable dans la guérison du général. Les conseils valables sont souvent venus de là. Naaman a pu être sauvé parce qu’il a écouté les humbles et suivi leurs conseils:
– La fillette hébraïque, qui a annoncé la bonne nouvelle d’une guérison possible: si, traitée en ôtage, sans partage quotidien de la vie de famille, elle n’avait rien dit, Naaman aurait été perdu.
– Le domestique du prophète, qui a ordonnancé le remède: le prophète ne s’est même pas montré.
– Les serviteurs du général, qui l’ont raisonné, calmé et encouragé: sans eux, Naaman aurait abandonné.

C’est toujours un grand risque que d’écarter la personne que nous estimons d’un moindre rang, d’un autre milieu que le nôtre, l’étranger, le pauvre, le chômeur, la marginal. A nos yeux myopes, ils sont les faibles du monde; or les conseils touchant à la vie spirituelle ne viennent pas que des savants. Pour nous aider, le Seigneur nous dépêche l’homme de son choix, sans favoritisme. C’est pourquoi les chrétiens ne peuvent mépriser qui que ce soit sans préjudice certain (Ecc 9.14-18).

5. La nouvelle naissance

La guérison physique de Naaman est un exemple imagé de la nouvelle naissance survenant dans l’âme qui se convertit au Seigneur Jésus.

Elisée joue le rôle de l’envoyé de Dieu (Jésus-Christ lui-même), et son domestique celui d’un chrétien qui donne l’indication nécessaire à qui est convaincu d’être perdu, Naaman.

Le Jourdain est un symbole de la mort, mais s’y plonger 7 fois ne parle pas de la mort physique du plongeur. Selon le langage de la Bible, il s’agit de cette autre mort (appelée seconde mort) qui est l’exclusion définitive du royaume de Dieu.

Ressortir vivant du Jourdain parle alors de la résurrection spirituelle immédiate dans une vie nouvelle, et de l’attente d’un corps parfait lors de la résurrection des croyants. Ce n’est pas le cas de la résurrection de Lazare, qui est retourné à son ancienne vie avec le même corps usé; mais c’est le cas de la résurrection du Seigneur Jésus, le premier à revêtir le corps éternel des enfants de Dieu. Par son expérience, Naaman est entré juridiquement dans le peuple de Dieu, et c’est aussi juridiquement qu’est sauvé, corps et âme, quiconque accepte que Jésus soit son Sauveur et son Maître (Jean 3.16).

Henri Larçon

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)