La Bible et ses versions

(Dans cet article, les abréviations suivantes ont été employées: le F.C. = la version en Français Courant; la C. = Version dite à la Colombe; la P .V. = Parole Vivante).

Devant le foisonnement des versions différentes de la Bible, certains croyants restent interloqués. «Quoi», s’exclament-ils, quand sort sur le marché une traduction nouvelle, «encore une autre! » .Et de se décider de l’acheter aussitôt «pour voir», même si, par la suite, sur l’étagère, elle sert plutôt de «ramasse-poussière» !

De multiples versions aujourd’hui.

Reconnaissons que le monde entier bénéficie de cette multitude de nouvelles traductions. Ainsi, beaucoup d’ethnies lisent pour la première fois la Parole de Dieu dans leurs langues maternelles, (1). Grâce à des missionnaires, surtout ceux de la Société Wycliffe, et à des P.C., genre deskop solaire, l’immense travail de la création d’un alphabet pour écrire une langue «inconnue», et ensuite la traduction de la Bible dans cette langue, sont de beaucoup accélérés. Ce qui ne veut pas dire pour autant que le traducteur se dore au soleil pendant cette activité intellectuelle intense. Je connais personnellement plus d’un missionnaire qui a profité de son travail et de ses vastes connaissances de «sa nouvelle langue non-écrite», pour présenter sa thèse de doctorat d’université. Bravo! Le missionnaire restera ainsi une véritable autorité au «top» de la culture, et sera estimé du peuple qu’il a appris à aimer et à servir. Il sera assi très apprécié du gouvernement du pays.

L’historique de la traduction de la Bible

Des traductions de la Bible ont été faites avant l’ère chrétienne. Vers 250 av. J.-C., des Juifs de la très grande communauté israélite d’Alexandrie en Egypte, ont traduit l’ A. T .en grec. Cette version s’appelle la Septante, (connue sous le sigle «LXX»), et s’est répandue dans tous les pays du bassin méditerranéen oriental où se trouvaient des communautés juives, issues de la Diaspora. La LXX était «la Parole de Dieu» de l’Eglise primitive, et Paul, dans ses épîtres, la cite plus fréquemment que le texte hébraïque. Il existerait d’autre versions grecques, ainsi que des Targums (sorte de paraphrase en araméen, langue proche de 1’hébreu, et parlée par les Juifs de la Palestine).

La Réforme et après

Au moment de la Réforme, l’élément le plus important – et loin au-dessus de toute la portée sociologique de ce réveil – fut le retour à la Bible. Les traductions de celle-ci se multiplièrent alors, et au moins deux d’entre elles, – celle de Martin Luther, en allemand, et celle de la Version autorisée du King James d’Angleterre, ont jeté les bases et ont façonné tout la langue de ces peuples, tant le génie de la traduction faisait autorité. Puis, lors de la Contre-Réforme, les catholiques, à leur tour, s’y mettaient aussi. Là, la version en «vieil françois», (le N.T. en 1667; l’A.T. en 1696), de Lemaistre de Sacy – qui était d’ailleurs d’origine huguenote – a remporté une grande victoire littéraire. Le poète Jean Racine en était tant influencé que ses deux pièces, Athalie et Esther, en furent inspirées.

Au X Xe siècle

C’est depuis la deuxième guerre mondiale que la traduction de la Bible en français a pris un nouvel élan. Du côté catholique, les Moines de Maredsous en Belgique, le Cardinal Liénart de Lille et l’Ecole Biblique de Jérusalem, ont chacun sorti leur version. Elles ont été suivies plus tard par celles du chanoine Osty et de Pierre de Beaumont, et d’autres encore. Les protestants, surtout l’aile évangélique, se sont concentrés davantage sur une nouvelle forme de version, appliquant les principes de traduction de l’Américain Eugène Nida. Il s’agit de ne pas traduire littéralement (Darby), ou littérairement (Segond, la Colombe), mais de surtout rendre le texte compréhensible. Ce principe, dit de «l’équivalence dynamique», est excellent. Il permet au non-croyant et au lecteur inhabitué de toujours saisir le sens du texte hébreu et grec. Dans ces versions (le F.C., Bible du Semeur, le Livre), les hébraïsmes et hellénismes disparaissent, mais le sens des idiomes est présenté dans un langage clair et moderne. Il s’agit néanmoins d’une vraie traduction.

Le principe de «l’équivalence directe» (2)

Par contre, le principe de l’équivalence directe, ou complète, dans la traduction de la Parole de Dieu, est tout autant nécessaire. Autrement -oui, encore une foi – le sens exact pourrait nous échapper! Si les versions visant seulement la compréhensibilité du texte biblique se prévalaient complètement, le chrétien qui voudrait approfondir les paroles du Seigneur, pourrait se trouver lésé.

Par exemple, le verset: Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu (Mat 5.9, la C.) est rendu dans le F.C., Heureux ceux qui créent la paix autour d’eux, car Dieu les appellera ses fils. Si le sens semble être clair dans le F.C., ce n’est pas vraiment ce que dit le texte original dans le grec, qu’on trouve justement dans la Colombe. La forme passive «seront appelés» inclut une autre pensée: Dieu pourrait ne pas être le seul qui les appelle ses fils.

Pour la traduction de certains termes également, la différence est parfois grande. Le message de Jean-Baptiste: Repentez-vous… (dans la C.) devient: Changez de comportement (dans le F.C.). Mais le terme «repentance» signifie, dans le grec, un changement de pensée, de mentalité, ce qui produit par la suite un changement de comportement. Ce changement de comportement est reconnu nécessaire par Jean-Baptiste, qui dira aussi: Produisez donc des fruits dignes de la repentance (la C., Luc 3.8), tandis que le F.C. traduit: Accomplissez des actes qui montrent que vous avez changé de comportement. Cette traduction comporte presque un pléonasme.

«Le changement de comportement» du F.C. a donc devancé la pensée du Saint-Esprit, et a occulté pour ainsi dire la source du changement qui est la pensée, la mentalité, donc la volonté de l’homme. Le terme «repentance» est certainement plus juste, mais celui qui annonce la Bible aura le devoir le l’expliquer.

En même temps, une version de complète équivalence comme celle de Chouraqui, va bien trop loin et finalement obscurcit le sens de la Parole de Dieu – même si ceux qui déjà connaissent bien le texte biblique apprécient son pittoresque.

Versions oecuméniques

Il existe aussi plusieurs versions oecuméniques, dont la principale est certainement la TOB (Traduction Oecuménique de la Bible). Il s’agit là probablement de l’un des rares bons fruits du mouvement oecuménique, à moins que l’on y inclue l’esprit de tolérance envers les «frères séparés» que Vatican II a engendré. La TOB, cependant sert plutôt à la communauté catholique, l’ encourageant à lire davantage la Parole.

Dans la TOB, les livres et chapitres apocryphes (3), sont en principe groupés ensemble et placés entre les deux Testaments, ce qui aide celui ou celle qui débute sa lecture de la Bible à les reconnaître, et… à les éviter plutôt. Mais dans les versions Maredsous, Liénaft et Jérusalem, les livres apocryphes sont mélangés aux textes des livres canoniques, et par conséquent, le jeune enfant de Dieu peut tout confondre. J’ai une fois constaté qu’une chrétienne, dans une librairie évangélique a malencontreusement vendu l’édition oecuménique du F.C. contenant donc les apocryphes, à une jeune femme qui cherchait Dieu. J’avais par la suite le fâcheux problème d’expliquer à cette jeune femme que certains livres de sa nouvelle Bible n’ont pas été inspirés du Saint-Esprit! La difficulté fut grande. Et comment devrais-je dire que la soeur lui avait vendu une «mauvaise» Bible? Dans le F .C., les livres apocryphes sont quand même groupés ensemble entre les deux Testaments.

Editons annotées

Autrefois la gloire des éditions protestantes de la Bible a été de les imprimer sans notes explicatives. La Parole elle-même, pensaient les réformateurs, était suffisamment claire. Par contre, celles éditées par les imprimeurs catholiques comportaient des notes, surtout celles de la Contre-Réforme. La hiérarchie romaine craignait la clarté toute simple du texte de la Bible. Mais avec «les arguments et les réflexions» de J.-F. Ostervald, introduits dans les Bibles protestantes au début du XVIIIe siècle, les Protestants ont commencé à faire machine arrière. Aujourd’hui, les éditions telles que Scoffield et Thompson surabondent en annotations, commentaires explicatifs, introductions, vocabulaires, glossaires et schémas.

Si. en principe ces ajouts, tout en laissant le texte intact, aident l’étudiant de la Bible à cerner plus facilement le plan d’ensemble de la volonté de Dieu contenu dans la Bible, nous devons bien faire attention aux notes accompagnant les versions catholiques et oecuméniques. Celles qui sont archéologiques, historiques et géographiques, conviennent fort bien. Cependant, d’autres d’ordre dogmatique et ecclésiologique sont tout à fait tendancieuses et présentent aussi parfois le point de vue de la théologie libérale, critique et moderniste, tordant le sens de l’Ecriture. Cette tendance de tordre le sens des Ecritures existait autrefois (voir 2 Pierre 3.16): nous n’en sommes malheureusement pas exempts aujourd’hui.

A propos, il serait plus sage de mettre votre version Témoin de Jéhovah au feu, si vous en avez une, à moins que vous ne la gardiez pour confondre ces «Témoins» au moment où ils frappent à votre porte. Pour certains versets, tel que Jean 3.16, le sens est bien rendu, mais pour d’autres versets le sens exact est non seulement faussé mais même carrément contredit par des paroles mensongères (4).

Quelle version utiliser?

Tout dépend du travail que le Maître vous donne à faire!

Si vous devez visiter une personne inconvertie et âgée ou encore un immigrant, ignorant toujours les nuances de la langue qu’ il est en train d’ apprendre, et qui de plus ne connaît pratiquement rien sur le Dieu de la Bible, surtout ne partez pas lui rendre visite avec la version de Chouraqui dans votre serviette! Servez-vous plutôt du F.C. ou de la Bible du Semeur.

S’il s’agit d’un chrétien âgé ou d’un jeune enfant de Dieu, la P.V. vous sera certainement un bon outil de travail. Même quand vous partez à l’étude biblique, la P. V. s’avérera précieuse.

Cependant, au moment de votre culte personnel, il nous semble que la C., la Scoffield, ou la Thompson seraient plus indiquées, car les notes pourraient vous aider dans votre méditation du texte. Sans hésitation nous proclamons que la Parole a été conçue, dans son fond et par sa forme, pour être étudiée, et c’est tout exprès que le St-Esprit a fait écrire à travers les écrivains sacrés des textes difficiles, voire obscurs, afin de nous amener à la réflexion profonde à leur sujet. L’immense champ qu’est cette Parole de Dieu ne produira beaucoup de fruits que s’il est sérieusement labouré. Les plus précieux trésors de la Parole n’apparaissent qu’après le bêchage, l’ensemencement et ensuite le mûrissement de l’esprit.

Conclusion

En terminant ces remarques au sujet des versions nombreuses de la Bible qui sont à notre disposition, nous ne pouvons que vous encourager à devenir des ouvriers qui n’ont pas à rougir, dispensant avec droiture la parole de la vérité (2 Tim 2.15).

Toutes les versions bonnes, exactes et utiles que nous ont légués les savants capables de traduire la Bible, constituent pour nous un héritage spirituel des plus précieux. Elles contribuent grandement à ce que souhaite Paul pour son enfant spirituel Timothée, énoncé dans le verset ci-dessus. Pourvu que nous les utilisions.

Notes

1Au 31 décembre 1990
318 langues possèdent la Bible entière
726 langues possèdent le N.T.
902 langues possèdent au moins un livre de la Bible
Ces 1946 langues sont des langues maternelles de 80% de l’humanité. (Chiffres donnés par «La Bible dans le monde» no 154, le! » trimestre 1991).
2 Le livret anglais «Complete Equivalence in Bible Translation» par le Dr James Price explique ce principe. 1987. Thomas Nelson Publishers, Nashville, USA.
3 Les apocryphes: Il s’agit de livres religieux juifs écrits vers lafin de l’époque de l’A.T., et qui n’ont pas été reconnus par le peuple juif comme faisant partie du Canon de l’A.T. Cependant au XVle siècle, le magistère de l’Eglise romaine, au Concile de Trente, les a acceptés dans sa Bfble, la Vulgate, pour des raisons évidentes – certaines doctrines qui s’y trouvent militent contre le protestantisme. Le substantif «moderne» pour ces livres est «deutéro-canoniques» – ça sonne moins faux! – mais autrefois, au XVllle siècle et avant, tout le monde les appelait «apocryphes» (= cachés quant à leurs origines).
4 Le petit livre «Les Sainte Ecritures.., une falsification» expose très clairement les textes de la Bible qui ont été falsifiés par les Témoins de Jéhovah. A obtenir à: Diffusion de l’Evangile, 70, Rue de la Gardiette; F -13013 Marseille

P.W.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)