Job, un exemple de persévérance pour le chrétien (Jacques 5.7-11)

L’Épître de Jacques contient la seule mention de Job dans tout le Nouveau Testament, dans une péricope où la patience de Job est éprouvée, et sa persévérance mise en évidence (Jac 5.7-11) [note]Persévérer signifiant ici « endurer, supporter », « rester ferme sous la provocation ».[/note] . Or, l’on sait, à la lecture du livre, ce que le patriarche a dû endurer et supporter de provocations, de la part :
• de son principal accusateur, Satan (Job 1.6-12),
• de sa femme (2.9),
• de ses trois « amis » (2.11 à 25.6),
• enfin d’Élihu, surgissant sur la fin (Job 32 à 37).

Dans une certaine mesure, Job doit aussi faire face à lui-même, à ses réactions passionnées qui le dévorent exagérément devant les fadaises de ses intervenants, dont les mots tournent en boucle, de chapitre en chapitre. « Alors même qu’il y a trois personnes, on n’entend qu’une seule voix. À l’image de la classe des sages qui entoure le pouvoir royal pour mieux le flatter, ces trois hommes ne sont que les porte-paroles d’un discours qu’ils ne font que ressasser sans le travailler eux-mêmes. Ils sont trois, mais ne parlent que d’une seule voix » [note]Frédéric de Coninck, Sur les routes d’une sagesse nouvelle, le livre de Job, Emmaüs, 1999, p. 19.[/note]
Élihu, le quatrième « ami », est jeune et s’entoure des précautions oratoires nécessaires. Cependant, et c’est ce qui le distingue de ces trois prédécesseurs, il accepte les protestations d’innocence de Job attribuant à sa souffrance une valeur éducative[note]« Dieu utilise parfois la souffrance pour avertir quelqu’un en danger de commettre une faute, ou pour attirer son attention sur une faute commise (sans doute inconsciemment). Job est donc invité à rechercher ce que Dieu veut lui enseigner. » Bible du Semeur, Introduction au Livre de Job, Excelsis, 2000.[/note] .

Pour Jacques, Job est un réel exemple de fermeté

Son endurance jusqu’à la fin et sa capacité à supporter la souffrance sans qu’elles ne le séparent de Dieu comme s’il avait péché, en font un cas « à part », au même titre que les prophètes de l’A.T. qui ont parlé de la part du Seigneur (Jac 5.10).
Ce recours aux prophètes est conforme à la tradition juive qui faisait d’eux des martyrs (Act 7.52 ; Rom 11.3 ; Héb 11.36-38). Selon Jacques, Job serait-il à « ranger » parmi les prophètes pour leur exemple de loyauté et de constance ?Il est d’ailleurs assez curieux que Jacques cite Job plutôt que Jésus comme modèle d’endurance néotestamentaire (Héb 12.1-3), d’autant plus qu’il n’y a pas d’autre mention du patriarche dans tout le N.T. Cette référence s’explique notamment par le fait que ce personnage emblématique est un exemple connu dans tout le judaïsme, l’Épître de Jacques s’adressant justement à des chrétiens d’origine juive « hors de Palestine » (Jac 1.1).
« Prenez donc patience » est le premier conseil de cette unité littéraire comprenant cinq versets traitant ultimement du courage dans l’épreuve. En approfondissant le texte, il sera sans doute utile de se souvenir que sa perspective est principalement eschatologique [note]Eschatologique : qui a trait à la fin des temps.[/note].
Notons que cette dernière portion de l’Épître arrive juste avant que Jacques n’entame la conclusion de sa lettre (les versets 12 à 20), rappelant à ses lecteurs quelques principes fondamentaux qui l’ont encouragé à leur écrire, leur recommandant encore la patience, la prière persévérante et l’entraide spirituelle.
« Prenez donc patience » et « restez fidèle », sont deux manières par lesquelles Jacques commence sa lettre aussitôt les salutations formulées (Jac 1.2-3). « Heureux l’homme qui endure l’épreuve » ou « qui tient bon dans l’épreuve » (Jac 1.12a), est en effet la meilleure réponse évangélique à la persécution venant du dehors, l’objectif n’étant pas de répondre aux coups par des coups, mais en toutes choses de rester fidèle à Dieu, une précieuse récompense étant attachée à celui, à celle, qui aura fait ses preuves en supportant patiemment l’épreuve (Jac 1.12b).
La vie du disciple est exigeante. Elle n’est ni dans le compromis ni dans l’affrontement. Une vie à laquelle le Seigneur Jésus lui-même ne s’est volontairement jamais soustrait… Non par masochisme, mais par soumission et loyauté à son Père et au but assigné d’un commun accord,dès le commencement (cf. Éph 1.1-14).

Mais jusqu’à quand doit durer la patience ?

Jusqu’à la manifestation, l’avènement du Seigneur, selon le verset 8. C’est à la fois vrai pour le temps présent, et pour celui à venir.
Car le chrétien fait constamment confiance à Dieu en lui exposant avec foi chacune de ses situations. Et il croit au fait que Dieu interviendra dans son cas. Mais sa réelle espérance est au-delà des limites du monde visible.
Ce qui ne doit pas le priver de faire tous ses efforts pour améliorer les conditions auxquelles il se trouve confronté, momentanément. Par exemple, il peut user des compétences de médecins et de traitements adéquats pour recouvrer ou maintenir sa santé. Cependant, son espérance ultime est dans la parousie, la seconde venue du Seigneur : c’est l’expérience de Job ! Il aspire de tout son cœur de toute sa force, de toute son âme au mieux-être (à son rétablissement), ignorant, contrairement au lecteur, le malheureux enjeu de sa situation présente (Job 1.1-12). Mais il supporte (non sans se plaindre) et surtout, il espère (Job 19.25-29) ! La patience n’est jamais facile, d’autant plus et particulièrement quand l’on souffre ou lorsque quelqu’un de notre entourage souffre.
Pour soutenir l’espérance de ses lecteurs, Jacques se sert du laboureur même si l’analogie est limitée et bien imparfaite (Jacques l’abandonne assez vite). Donc, tout comme « le laboureur attend le précieux fruit de la terre », nous devons, nous aussi, prendre patience, être courageux et affermir notre cœur (v. 8). Le chrétien doit être patient tout comme le fermier qui mise sa survie sur le résultat d’une (parfois très) longue attente des pluies d’automne et « d’arrière-saison ».
Mais en attendant, évitons de nous plaindre les uns des autres. « Ne vous répandez pas en plaintes ! » signale Jacques. « Ne grognez pas les uns contre les autres ! » ; « Ne gémissez pas ! » disent certaines versions.
Et bien qu’une plainte, un soupir, peuvent parfois être une réponse à la souffrance (Marc 7.34), il s’agit là, dans le texte, de plaintes ou de reproches formulés de la part des uns contre les autres, c’est-à-dire contre un membre de l’église ou de la communauté, ce qui porte toujours préjudice à la solidité, la stabilité et la solidarité de l’ensemble.
De plus, Jacques ajoute : « Le juge vient. Il est déjà là, devant la porte, prêt à entrer. » (v. 9) L’image est assez semblable à celui qui se tient à la porte, la main sur le loquet, prêt à ouvrir et surprendre les hôtes de la maisonnée…L’exemple du professeur entrant dans une classe en train de chahuter est à ce propos très éloquent. Autrement dit, ce n’est pas le moment d’être pris en flagrant délit de se critiquer les uns les autres. L’avènement du Seigneur est proche. Sa manifestation prévient et encourage à la fois…
Dans leur attente de la fin des temps, les chrétiens sont soumis à diverses souffrances et persécutions. C’est un fait, Jacques insiste sur cette attente en la comparant à la persévérance des prophètes (v. 10). Ils ont parlé au nom du Seigneur : c’est pourquoi cela leur a valu de l’hostilité ! Cette souffrance les a-t-elle calmés dans leur zèle à vouloir proclamer fidèlement la Parole de Dieu ? La réponse est NON !
Au contraire, ils ont supporté patiemment la souffrance et les mauvais traitements. Leur vertu essentielle étant de supporter leur supplice, tel Amos, Élie ou Jérémie. À ce point, la réflexion sur les prophètes présente deux aspects essentiels : 1° le lot d’un serviteur de Dieu implique parfois la souffrance ; 2° l’on peut endurer la souffrance et rester fidèle.

Heureux ceux qui souffrent à cause de leurs bonnes œuvres

Jésus, à l’inverse de l’évaluation du monde, déclare heureux ceux qui souffrent à cause de leurs bonnes œuvres (Mat 5.11-12).
Jacques, dans le même esprit avec en arrière-plan cette béatitude, le formule de la façon suivante : « Nous disons bienheureux ceux qui ont tenu ferme », laissant entendre que ce même bonheur peut être le nôtre, puisque celui des prophètes provenait de ce qu’ils persévéraient, la persévérance étant d’ailleurs réclamée de chaque chrétien. Jésus aussi l’avait déjà dit : « Celui qui tiendra bon jusqu’au bout, celui-là sera sauvé ! » (Mat. 10.22)
Et puis, pour interpeller son lecteur et citer un exemple concret, Jacques prend Job, non pour l’interroger mais pour affirmer au verset 11 : « Vous avez entendu parler de la patience de Job, et vous avez vu la fin que le Seigneur lui accorda. » Dans les cercles juifs, l’histoire de Job était leur préférée, déjà citée dans le livre du prophète Ézéchiel (14.14) elle soulignait la justice du patriarche. Mais pour Jacques, le point important est qu’autant Job s’est plaint, autant il a refusé d’abandonner sa confiance et de désobéir à Dieu : « En toute cette infortune, Job ne pécha point en paroles. » (Job 2.10)Jacques de souligner : « Et vous avez vu la fin que le Seigneur lui accorda, car le Seigneur est plein de miséricorde et de compassion. » Cette perspective aussi est importante, car à la fin il ne restera pas que la justice, mais la compassion, la bonté et la miséricorde de Dieu l’accompagneront.

*     *     *

En conclusion, l’insistance de Jacques sur le retour du Seigneur et donc la fin des temps, ne doit pas seulement façonner notre manière actuelle de vivre, mais influencer notre façon générale de vivre. C’est sans doute ce qui vaut à Job l’approbation divine. Car plus que tous les discours, les remarques et les plaintes que le patriarche a fait de son état, les accusations, les préjugés et les maladresses de son entourage, c’est l’attitude de Job, persévérant et irréprochable dans l’épreuve, qui lui vaut les adjectifs d’homme intègre et droit.

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)