Jésus, mais qui est-il?

L’Eglise à l’aube du 21e siècle est confrontée à un problème essentiel: la redé­couverte du vrai Jésus. Nous vivons dans un contexte culturel difficile, parce que la société occidentale a effectué un virage en direction de l’ère postchrétienne, non-religieuse, sécularisée. Selon une statistique récente, l’Europe est en passe de deve­nir championne dans la non-croyance en Dieu. Environ 85% font profession d’ap­partenir à une église, mais seulement 32% croient en un Dieu personnel, alors que 21 % croient à la réincarnation, 60% ne croient plus au ciel et 67% plus à l’enfer. Les formes extérieures, traditionnelles de la religion chrétienne sont restées ancrées dans notre culture, mais son contenu a été vidé de sa substance (2 Tim 3.5). Depuis plusieurs siècles, différents courants philosophiques, s’influençant mutuellement, ont progressivement pénétré la culture chrétienne pour la transformer en culture huma­niste. Descartes, Kant, Hegel, Darwin, Marx, Kierkegaard, Freud, Sartre parmi tant d’autres sont des figures qui ouvrirent la voie à la nouvelle culture, et les mass-médias ont vulgarisé les faux concepts tels que le relativisme, l’évolutionnisme, l’exis­tentialisme. Comme l’idée d’une vérité absolue a été abandonnée et que tout est devenu relatif, on cherche une compensation dans le domaine de l’occulte, d’où le regain d’intérêt pour les religions orientales avec leur mysticisme. Pour la plupart de nos contemporains, «vivre l’instant est la passion dominante – vivre pour soi-même et non pour ses ancêtres ou la postérité… N’ayant pas l’espoir d’améliorer leur vie de manière significative, les gens se sont convaincus que ce qui comptait, c’était d’améliorer leur psychisme: sentir et vivre pleinement leurs émotions, se nourrir convenablement, prendre des leçons de ballet ou de danse du ventre, s’immerger dans la sagesse de l’Orient, faire de la marche ou de la course à pied, apprendre à établir des rapports avec autrui… .» (citation de Chr. Lasch dans «2000 ans après» par J. Petersen, p. 18). Les fondements de notre société sont devenus païens. Chacun agit selon ses propres critères de l’autosatisfaction ou de l’hédonisme.

Nous constatons que le message de l’Evangile passe difficilement auprès de nos contemporains. L’Eglise elle-même est fortement marquée par les courants mo­dernes. A lieu d’être le sel de la terre, elle subit son influence. J. Petersen dit juste­ment que «les effets de la sécularisation sont donc réels… Nous nous référons à des influences qui aujourd’hui déjà ont des répercussions profondes sur l’Eglise et sur sa mission dans le monde. Le courant principal de la sécularisation s’éloigne rapide­ment des valeurs sur lesquelles repose l’Eglise chrétienne… Notre réaction devrait être de travailler pour comprendre les tendances et de chercher comment les utiliser pour qu’elles favorisent la croissance de l’Evangile» («2000 ans après», p. 22).

L’Evangile: une Personne divine

L’Evangile est la Bonne Nouvelle que Jésus est mort pour nos péchés et ressusci­té pour notre justification et qu’il veut briser les liens du péché en nous libérant de son esclavage.

  Or qui est Jésus? Il est Dieu. Sauveur et Seigneur. En conséquence, le message de l’Evangile englobe les aspects de la sainteté, de la justice et de l’amour de Dieu. N’avons-nous pas été habitués à une sorte de foi facile, de grâce à bon marché, avec des phrases clichés comme «accepter Jésus-Christ comme son Sauveur personnel», «demander Jésus dans son coeur», «inviter Jésus dans son coeur», «prendre une décision pour Christ», «faire une expérience avec Jésus». Ces tournures corres­pondent-elles à la terminologie biblique? Est-ce nous qui faisons une faveur à Dieu en acceptant Christ? N’est-ce pas plutôt Dieu qui nous fait grâce (faveur) en nous attirant et en nous recevant dans notre état désespérément perdu? L’Evangile qui présente un Jésus déformé est la cause pour laquelle beaucoup de soi-disant conver­sions ne tiennent pas. Les Ecritures présentent Jésus comme Dieu, le Centre de l’univers, l’omniprésent (Mat 18.20), l’omnipotent (Phil 3.21), l’immuable (Héb 13.8) en qui habite corporellement toute la plénitude de la divinité (Col 2.9). Tout a été créé par lui et pour lui; il est avant toutes choses et tout subsiste en lui – sans lui, tout s’écroulerait (Col 1.16-17). Il est éternel (Apoc 1.8) et il est adoré parce qu’il est Dieu (Mat 28.17). Jésus est souverain; il a le pouvoir de donner sa vie et de la reprendre (Jean 10.17-18). Tout jugement lui est donné (Jean 5.22) et tout genou fléchira devant lui et confessera son nom (Phil 2.10-11). Il est le commencement et la fin, l’Alpha et l’Oméga (Apoc 22.13): tout est compris en sa Personne.

Jésus: Sauveur et Seigneur

Jésus est le Sauveur. Devenu homme, il a cheminé sur les sentiers de la misère et de la souffrance humaine, sans jamais commettre de péché, pour endurer au terme de sa vie une mort ignominieuse à la croix (Phil 2.7-8). Il est mort une seule fois pour les péchés, lui juste pour des injustes, afin de nous amener à Dieu (1 Pi 3.18). Son sang précieux a coulé pour nous purifier de nos péchés. En vertu de son sacrifice, j’ai la vie éternelle. Jésus notre libérateur nous a délivré de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume de son Fils bien-aimé (Col 1.13).

Mais Jésus est aussi le Seigneur. Nous trouvons cette expression 747 fois dans le N. T. Il est le Maître et le Seigneur (Jean 13.13). Dans les Actes, par exemple, ce terme revient 92 fois, et ceci en rapport avec le salut: Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé (2.21) et crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé» (16.1). L’impor­tant passage de Rom 10.9-10 affirme que si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton coeur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé (10.9-10). Thomas s’écrie: Mon Seigneur et mon Dieu! (Jean 20.28). La seigneurie de Jésus fait donc partie intégrante du message du salut. La marque d’une foi authen­tique est de se livrer à la seigneurie de Jésus-Christ. Le meilleur test pour savoir si quelqu’un est de Christ est de le voir se soumettre à son autorité. C’est ce que Paul voulait dire en évoquant la confession Jésus est le Seigneur (1 Cor 12.3).
 Nous sommes en danger aujourd’hui de dissocier Jésus le Sauveur et Jésus le Seigneur, alors que le message intégral de l’Evangile implique la soumission à son autorité.

L’Evangile: repentance et foi

Le message du salut doit être axé sur la repentance et la foi. La repentance touche l’intelligence, le sentiment et la volonté. Le Saint-Esprit me fait d’abord prendre conscience de mon péché, mais aussi des exigences de Dieu. Attristé d’avoir offensé Dieu (Job 42.6). je suis déterminé à m’abandonner entre ses mains et à me soumettre à lui. Me détourner du mal, me tourner vers Dieu et ensuite le servir de tout mon être: voici les trois éléments indispensables à une repentance authentique. Cette repentance que le Seigneur a prêchée (Mat 3.2; 4.17) et sur laquelle Paul a insisté (Act 17.30), mène à la vie accordée par Dieu (Actes 11.18).

La foi qui sauve est persévérante. Toute foi n’aboutit pas au salut; la foi qui n’est pas accompagnée d’oeuvres est tout simplement morte (Jac 2.14-26). La foi authen­tique ne s’évapore jamais, car elle s’accompagne d’une obéissance venant du coeur (Rom 6.17; 10.16). L’obéissance est inséparable de la foi (Jean 3.36, Act 6.7). Tout concept de foi qui supprime l’obéissance à la Parole corrompt le message du salut.

Faisons le point

En résumé, le message du salut doit proclamer Jésus comme Sauveur et Seigneur, le Dieu de justice, de sainteté et d’amour, le Souverain sur toutes choses. J. Montgomerv Boice, dans sa préface à l’excellent livre «The Gospel According to Jesus» de John E MacArthur Jr., exhorte les évangélistes, pasteurs et enseignants à ap­prendre tout le contenu du message authentique de l’Evangile. Il donne les six points suivants (page XII):
1. Il n’y a pas de justification sans régénération (Jean 3.7).
2. La foi sans les oeuvres est morte et personne n’est sauvé à travers une foi morte (Jac 2.20). La foi sans les oeuvres est donc inutile.
3. Le signe d’une justification authentique est la persévérance dans la justice. Celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé (Mat 10.22).
4. La foi en un Jésus Sauveur mais qui n’est pas Seigneur est une foi humaine (Luc 6.46).
5. Celui qui veut servir le Seigneur doit renoncer à lui-même et se charger de sa croix pour le suivre (Luc 9.23).
6. Nul ne verra le Seigneur sans la sanctification (Héb 12.14).

Puisse le message de l’Evangile tout entier retrouver sa place dans l’Eglise, ce qui produira plus de conversions authentiques et durables à la gloire de Dieu. Ce n’est pas le succès que nous voulons prêcher et vivre, mais la vie à travers la mort de Jésus, la victoire en le Ressuscité et notre persévérance dans cette foi jusqu’au bout. Car encore un peu de temps – bien peu! Et celui qui doit venir viendra, il ne tardera pas (Héb 10.37).

Henri Lüscher

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)