Jésus et ses disciples, un message aux églises !

Quand nous lisons l’Évangile, un constat saute aux yeux : Jésus, après un court ministère solitaire, s’est ­rapidement entouré d’une communauté de personnes appelés « disciples ». Ceux-ci ont été interpellés par son activité, son attitude et ses discours.
Une tradition assez commune dans la tradition rabbinique de l’époque consistait à suivre un maître (ici Jésus-Christ) pour s’en inspirer, comprendre et apprendre son enseignement. Les disciples ont formé la première communauté de croyants autour de Jésus et constituaient une « proto-église ». Leur expérience est riche d’enseignements car elle fait écho à de nombreuses situations de notre contexte.

Quel est le but de la communauté des disciples ?

Aujourd’hui, l’Église est aussi constituée des disciples de Jésus dont le but est de le suivre et le servir. L’appel de Jésus résonne encore aujourd’hui : « Faites de toutes les nations des disciples » (Mat 28.19-20).
Avant son départ, Jésus nous a laissé cet impératif qui donne le coup d’envoi de l’ère de l’Église et son essence, sa grande mission. Quel vaste programme ! L’objectif pourrait nous paraître colossal, voire inatteignable… Néanmoins Jésus, le chef de l’équipe, est là tous les jours pour nous accompagner dans cette grande mission par l’envoi de l’Esprit saint (Act 2).
Le but des communautés chrétiennes est donc précis : faire grandir la communauté des disciples avec la méthode que Jésus nous a laissée. Cette optique peut guider les églises dans leurs choix, leur orientation et le règlement d’éventuels litiges.
L’enjeu pour les communautés est d’arriver à reproduire fidèlement ce processus en l’ajustant en permanence aux différentes situations, époques et cultures.

Qu’est-ce qu’un disciple de Jésus ?

Pour entrer dans ce mouvement de multiplication des disciples, précisons ce qu’était un disciple dans la culture au début du christianisme.
Le disciple suit son maître pour l’observer et reproduire son exemple. Pour cela il s’imprègne de sa personnalité, de ses caractères, de son enseignement. Son objectif est de « revêtir » le Maître, en vivant près de lui. L’idée est de vivre continuellement avec le « Rabbi », afin d’être des rabbis en devenir dans tous les domaines de notre vie.
Les premiers croyants étaient appelés des « disciples » avant d’être appelés « chrétiens »[note]Littéralement christianos, c’est-à-dire « partisan du Christ »  [/note] pour la première fois en Actes 11.26. Le processus d’identification au modèle était donc déjà bien visible en eux ! Les disciples suivent le Seigneur coûte que coûte et ressemblent au Maître, partageant les mêmes épreuves et les mêmes souffrances en poursuivant sa tâche.

Comment motiver à être disciple ?

Une communauté chrétienne doit stimuler ses membres à suivre le Maître. Cette motivation ne découle pas d’une auto-stimulation de notre volonté à la manière de la « méthode Coué ». Ce n’est pas non plus par des sermons insistants du type : « Engagez-vous ! » que nous allons amener les auditeurs à suivre Jésus-Christ en qualité de disciples ; il semblerait même que ces pressions aboutissent à l’effet contraire.
Mais alors comment Jésus a-t-il fait pour engager au moins onze personnes à le suivre et à continuer son œuvre ? Il vivait de manière visible et exemplaire au milieu de sa communauté, en continu. Il a enseigné et engagé ses amis dans l’œuvre de Dieu par de nombreux travaux pratiques, au risque de les voir parfois échouer. Il les a disciplinés avec douceur mais aussi parfois avec vigueur – toujours cependant avec un amour tangible. Il les a finalement envoyés au dehors des frontières d’Israël prêcher la bonne nouvelle alors qu’ils ne semblaient pas assez « matures » pour reproduire ce qu’il avait fait avec eux. Il s’agit premièrement de rendre visible Jésus pour qu’il interpelle des auditeurs. Il transforme à son image ceux qui le contemplent (2 Cor 3.18). Jésus-Christ doit donc être au centre de la vie de la communauté : des prédications, de l’hymnologie, des temps de relations informelles, etc. Le secret du progrès dans la vie chrétienne est de marcher en sincérité avec un Christ ressuscité. Comme le disciple est toujours susceptible de se tenir à distance du chef de l’Église, par paresse, par culpabilité, par tristesse, etc., il est primordial qu’il soit nourri continuellement au sein de la communauté de l’enthousiasme de l’évangile, de la grâce et de la joie de Jésus. L’ennemi cherche sans cesse à dissoudre l’unité des communautés et à isoler la brebis fragile.de relations informelles, etc. Le secret du progrès dans la vie chrétienne est de marcher en sincérité avec un Christ ressuscité. Comme le disciple est toujours susceptible de se tenir à distance du chef de l’Église, par paresse, par culpabilité, par tristesse, etc., il est primordial qu’il soit nourri continuellement au sein de la communauté de l’enthousiasme de l’évangile, de la grâce et de la joie de Jésus. L’ennemi cherche sans cesse à dissoudre l’unité des communautés et à isoler la brebis fragile.
Pour faciliter la réception de son enseignement par ses disciples, Jésus a développé une atmosphère de confiance et de proximité propice aux confidences. Un exemple : ses adieux en Jean 13 à 17 au cours desquels Jean se penche sur la poitrine de Jésus et obtient des confidences au sujet de Judas ; pendant ce moment, ses disciples prennent la cène pour la première fois et osent poser à Jésus des questions très importantes.
Il est donc regrettable que la pudeur spirituelle et l’individualisme dominent parfois chez les croyants. Il est aussi triste de voir des croyants s’isoler
à la suite de blessures ou d’incompréhensions, ou par « amour pour le siècle présent » (2 Tim 4.10). Suscitons des conditions ou des moments qui permettent des relations profondes au sein de la communauté, afin que les membres puissent s’encourager et partager les exploits du Maître dans leur vie en matière de sanctification, d’évangélisation, de providence, etc.

Quel enseignement donner ?

Le cœur du discipulat est la personne de Jésus. L’enseignement vise donc à transformer l’apprenti pour qu’il ressemble de plus en plus à Jésus.
L’enseignement cherche à nous faire découvrir ce que l’on est devenu en tant que nouvelle création en Jésus. Prendre conscience de notre nouvelle identité rejaillira indubitablement dans un comportement, des attitudes, une pratique, qui se calqueront sur Christ.
Dans l’enseignement biblique, montrons comment le plan de Dieu, centré sur Jésus, parcourt l’ensemble des Écritures. Cette bibliothèque divine est l’outil pédagogique de Dieu pour se faire connaître de l’humanité. Trop souvent, des croyants connaissent des histoires de la Bible par cœur, comme un patchwork, mais n’ont pas charpenté leur pensée par une vue d’ensemble. Si nous ne comprenons pas le fil rouge du plan de Dieu, nous ne pourrons pas le communiquer et cela empêchera la multiplication des disciples.
L’enseignement de la Bible s’intègre aussi dans les expériences vécues collectivement par la communauté. L’apprentissage est ainsi ancré dans le concret. Par exemple, c’est en voyant le temple que les disciples interrogent Jésus sur son devenir (Marc 13).

Quels sont les travaux pratiques ?

Dans les Évangiles, la moitié du temps, les disciples étaient envoyés en mission pour accomplir ce que Jésus avait lui-même fait. De même, les disciples sont souvent sollicités pour participer au ministère de Jésus, par exemple lors de la multiplication des pains. Ces sollicitations ont très souvent une portée d’enseignement.
Ce mode de transmission doit inspirer la pédagogie de nos communautés. Elles sont en réalité des pépinières de projets évangéliques dans lesquelles la vie du groupe se développe par la progression spirituelle des disciples et leur accroissement en nombre, et cela malgré leurs imperfections et leurs erreurs.
Chacun des disciples d’aujourd’hui est envoyé chaque semaine vers le monde, dans ses activités, son voisinage, sa famille pour annoncer la bonne nouvelle de Dieu, tout comme les premiers disciples. Nous devons nous sentir accompagnés du soutien et de la solidarité du groupe pour annoncer le nom de Jésus et lui être fidèles. Nous pouvons en effet facilement perdre du temps en enfantillages, par esprit de compétition, par convoitise… tout comme les premiers disciples !

Pourquoi faire un bilan ?

Les débriefings de Jésus sont aussi à imiter. Ces moments permettent de tirer tout le profit des expériences vécues. Ils font progresser les apprentis vers des niveaux de maturité supérieurs, en donnant un enseignement sur mesure où la théorie rejoint la pratique.
Finalement il semblerait qu’apprendre de nos échecs soit une partie importante de notre formation. Par exemple, Pierre a beaucoup progressé après son reniement de Jésus (Luc 22.31-32).
Les communautés doivent stimuler des projets de rayonnement collectifs mais aussi individuels, les suivre, puis en faire le bilan afin que les membres soient équipés pour être efficaces dans leur service.

Pour conclure

L’exemple que Jésus nous a laissé avec ses disciples est un modèle pour que notre vie communautaire se développe. Tous les éléments de l’Évangile ne peuvent qu’attiser ce feu pour qu’il progresse jusqu’aux extrémités de la terre. Le bouillonnement de la communauté autour de l’Évangile ne pourra alors que se répandre. Une Église fidèle, féconde et servant son Maître, c’est ce que Dieu veut voir dans nos rassemblements.

 

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)