Jean 3.16

Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.

Jean 3.16

On raconte qu’au XIXe siècle un prédicateur avait été invité pour une série de 7 soirées d’évangélisation. Le premier soir, il choisit pour texte Jean 3.16. Le deuxième soir, il reprit le même passage. À la surprise des organisateurs, il revint sur ce seul verset pendant les 7 soirées, sans pour autant répéter le même message !

Ce verset est un des plus connus (le plus connu ?) de toute la Bible. Peut-être même est-il celui qui a été à l’origine du plus grand nombre de conversions. Mais c’est aussi l’un des plus riches de l’Écriture. En quelques mots, il balaye les principaux thèmes bibliques, en donnant des éléments essentiels sur Dieu, l’homme, Christ, le salut et l’avenir.

Ce verset est parfois cité ou chanté sans omettre le « car » du début. En effet, il vient au milieu d’un échange entre Jésus et Nicodème1. À ce docteur de la loi, Jésus annonce les rudiments de la foi, avec la nécessité de la nouvelle naissance. Si avancées que puissent être nos connaissances bibliques, nous avons toujours besoin de revenir à la base, puiser aux profondeurs insondables de ce texte unique.

Théologie : ce que Jean 3.16 dit sur Dieu

Dans la Bible, Dieu ne commence pas parse présenterou par se décrire, mais il impose d’emblée sa réalité et sa présence. « Au commencement, Dieu… »,affirme la première page du texte sacré. Quoi qu’en disent les athées, l’idée de Dieu est innée au cœur de tout homme.

L’action de Dieu en création dévoile à qui veut bien le reconnaître sa puissance et sa sagesse (Rom 1.19-20). Mais son être profond, amour et lumière, n’est connu que par ceux à qui il se révèle.

Car qui est ce Dieu dont l’être humain pressent l’existence ? Quelle est sa vraie nature ? Adolphe Monod imagina qu’un jour, onavait découvert à Pompéi un fragment de manuscrit sur lequel était inscrit un extrait de 1 Jean 4. On arriva avec peine à déchiffrer d’abord : « Dieu est… » Quelle attente pour savoir la suite ! Enfin le mot crucial se découvre : « amour ». « Dieu est amour. » Monod s’exclame : « Oh ! Révélation bienheureuse qui met fin à toutes nos anxiétés 2 ! »

Mais pour autant on ne peut pas dire que l’amour est Dieu — contrairement à ce que prétend notre civilisation post-moderne qui idéalise et idolâtre « l’amour » (ce qui est fait « par amour » serait forcément bon, justifiable et inattaquable). Or Dieu est tout autant lumière qu’amour. Cependant on a pu dire avec justesse que l’amour est « premier » en Dieu, car il est à l’origine de son plan éternel (Éph 1.5) 3.

L’amour divin recouvre des facettes très diverses4. Notre verset en met une en exergue : l’amour selon Dieu est action, et Dieu « donne ». L’homme se représente volontiers la divinité comme exigeante — demandant de la part de la créature des offrandes, des prières, une conduite spécifique — alors que le Dieu vivant et vrai commence toujours par donner, librement, gracieusement, généreusement !

Quand nos filles étaient petites, nous avions un livre pour enfants intitulé « Dieu donne » ; sur chaque page, une simple phrase : « Dieu donne le soleil », « Dieu me donne des parents », etc., pour finir par « Dieu me donne son Fils ». Apprendre à des enfants, dès leur jeune âge, à concevoir Dieu d’abord comme le Donateur, quel privilège et quelle richesse pour eux.Cette pensée les accompagnera leur vie durant.

Anthropologie : ce que Jean 3.16 dit sur l’homme

Dieu a tant aimé « le monde ». Ce mot revêt plusieurs sens dans les écrits de Jean :

– 1° Il peut désigner le « cosmos », l’ensemble de l’univers créé ; c’est le sens qu’il prend quand le Fils parle à son Père de la gloire qu’il avait « avant que le monde soit » (Jean 17.5).

– 2° Il peut indiquer l’ensemble des êtres humains, quels qu’ils soient — et c’est sans doute la connotation la plus présente dans notre verset : Dieu aime tous les hommes et les femmes de la terre, sans exception.

– 3° Le plus souvent chez Jean, il qualifie le système opposé à Dieu, marqué par le péché, dont le diable est le prince (Jean 14.30) et qu’il ne faut pas aimer (1 Jean 2.15).

S’il est utile de distinguer ces trois sens, il convient également de les rassembler : le « système monde » opère par le moyen d’êtres humains et l’action pécheresse du monde a entaché la création qui soupire après sa délivrance.

Dieu aime globalement toute l’humanité ; Dieu aime également chaque individu : c’est ce qu’indique le « quiconque » qui suit. Le côté individuel de son amour s’allie parfaitement avec son aspect collectif.

Et pourtant les personnes que Dieu aime ne sont pas aimables en elles-mêmes ! Contrairement à la forme la plus commune de l’amour humain, l’amour de Dieu ne trouve pas sa source dans les qualités réelles ou supposées de ses objets. Dieu aime des gens « dignes d’être haïs » (Tite 3.3) et entêtés dans le péché, comme Jésus l’indique dans les versets qui suivent : « Les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. » (3.19) C’est ainsi que je dois me voir.

Aussi notre verset établit-il clairement le sort de cette humanité pécheresse : elle est destinée à périr, à mourir, à subir le juste jugement éternel d’un Dieu saint.

Christologie : ce que Jean 3.16 dit sur Jésus

Dieu a donné « son Fils unique » par amour. L’existence de plusieurs « personnes » en Dieu est en pleine cohérence avec la nature d’amour du Dieu trinitaire. L’amour, pour exister, a besoin d’un objet en dehors de lui-même. En un sens, on peut dire qu’un Fils est nécessaire pour que Dieu soit vraiment et éternellement amour. La relation d’amour entre le Père et le Fils est la base et le modèle de toute autre relation d’amour5.

Ce Fils est qualifié ici de « Fils unique ». La filiation de Jésus préexiste à son incarnation (1.18) et se distingue de la filiation dérivée qui est désormais la nôtre, à nous chrétiens, qui recevons le témoignage du Ressuscité : « Je monte vers mon Père et votre Père. » (20.17) Dans notre relation avec Dieu, subsiste, en même temps qu’une proximité réelle (« afin qu’eux aussi soient un en nous », 17.21), une distance liée à l’unité bien plus grande qui existe entre le Père et le Fils, éternellement et ontologiquement « un » (10.30).

Le Fils est celui qui « fait connaître » le Dieu que personne n’a jamais vu (1.18). Tout, dans sa vie terrestre et son ministère — paroles, actes, sentiments — est empreint de l’amour de Dieu.

Jésus, don d’amour de Dieu personnifié, va « mettre le comble » (cf. 13.1) à cette démonstration d’amour par l’offrande de sa vie sur la croix. L’Évangile ne détaille pas la signification théologique de la croix ; ce sera le rôle des Épîtres. Mais le simple rappel que fait le Sauveur d’un épisode de l’A.T. suffit à faire entrevoir les profondeurs de la croix : « Comme Moïse éleva le serpent dans le désert… » (3.14) Jésus a été « fait serpent », l’animal sous la forme duquel le péché est entré dans le monde. Il s’est identifié au péché même : « Celui qui n’a point connu le péché, [Dieu] l’a fait devenir péché pour nous. » (2 Cor 5.21)

C’était le seul moyen pour réconcilier la théologie et l’anthropologie de notre verset : comment un Dieu qui est amour peut-il montrer son amour envers une humanité pécheresse ? Uniquement par le don de lui-même dans la personne de son Fils.

Sotériologie : ce que Jean 3.16 dit sur le salut

Le don du Fils à la croix procure le salut pour le monde. Jean 3.16 est un modèle de condensé magnifiquement équilibré de la doctrine du salut :

• Le salut est une initiative divine : C’est Dieu qui est acteur, qui a aimé et qui a donné son Fils. Le « il faut » du verset 14 indique cette nécessité morale impérative, seul moyen de concilier l’amour et la sainteté divines dans un acte unique.

• Le salut est offert à tous les hommes : Dieu a aimé « le monde » et nul n’est exclu du « quiconque ». L’universalité de l’offre ne saurait être exprimée plus clairement. Aussi ne pensons pas non plus que l’offre se limite seulement à ceux qui croiront un jour. Etne pensons jamais que quelqu’un puisse être déchu a priori de la grâce de Dieu.

• Le salut réclame une réponse personnelle : Il est nécessaire que l’individu à qui est proposé ce salut « croie »6 . Le salut est offert par le don de Dieu — encore faut-il accepter ce don. Mais cette démarche de foi n’est pas plus méritoire que le regard que l’Israélite malade jetait au serpent d’airain. Elle est la réponse obéissante à l’offre généreuse et toute suffisante de Dieu. Plus encore, celui qui a répondu positivement à ce cadeau réalise ensuite que c’est le Père qui l’a attiré (Jean 6.44).

• Le salut est une volonté de Dieu : La tournure négative (« ne périsse pas ») l’indique. Le verset qui suit le précise : « Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. » (3.17) Il ne veut pas la mort du pécheur, mais qu’il vive (Éz 18.23 ; 33.11).

Ce verset étaye donc clairement ce que les théologiens ont appelé « l’expiation universelle hypothétique » : l’expiation de Christ à la croix est suffisante pour tous et efficace pour ceux qui croient (cf. Luc 7.29-30).

• Le salut est éternel : Le temps du dernier verbe, le présent, ne laisse planer aucun doute : celui qui croit « a » la vie éternelle (3.36). Aucune restriction n’est rajoutée : la vie que nous recevons n’est pas conditionnée à notre ressenti, à notre fidélité, à des sacrements ; elle est liée à Dieu lui-même, Père et Fils (10.28-29) et il est impossible qu’elle nous soit ôtée. Paul énumérera beaucoup de « choses » menaçantes, mais il conclura glorieusement qu’aucune d’elles ne peut « nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur » (Rom 8.37-39).

Eschatologie : ce que Jean 3.16 dit sur l’avenir

Sous la plume de Jean, la « vie éternelle » est avant tout qualitative : elle est la connaissance du seul vrai Dieu et de son Fils, selon la “définition” de Jésus lui-même (17.3). Et cette relation est déjà actuelle (1 Jean 1.2-3).

Mais, même si cette note est moins présente, la vie éternelle a aussi un aspect quantitatif : une vie sans fin, pour l’éternité, dans la présence bienheureuse de Dieu. C’est pourquoi Jésus la relie souvent à la « résurrection au dernier jour ». Nous attendons le jour où, dans des corps parfaits, la réalisation de notre relation avec les personnes divines sera enfin parfaite, complète, ininterrompue.

Conclusion : ce que Jean 3.16 me dit personnellement

Nous venons d’effleurer quelques-unes des profondeurs théologiques de ce verset. Nous avons pu voir plusieurs facettes de sa richesse. Mais avant tout, ce verset doit rester un appel extraordinaire à notre cœur. J’invite donc chaque lecteur à méditer ce verseten remplaçant le « monde » et « quiconque » par son propre nom. Oui, Dieu m’a tant aimé, moi, le pécheur, qu’il a donné son Fils unique pour moi afin je ne périsse pas mais que j’aie la vie éternelle. J’en bénis Dieu éternellement et dès aujourd’hui !

1 Certains commentateurs estiment que les v. 16 à 21 sont un ajout de l’évangéliste qui ne faisait pas partie de l’échange initial avec Nicodème. Toutefois l’unité de thèmes des v. 1 à 21 incline à penser à une continuité de situation.
2 Adolphe Monod, « Dieu est amour », Pages choisies, G.M., 1982, p. 32.
3 Il est présomptueux de vouloir classer ou peser les attributs divins. Notons cependant qu’il est dit deux fois « Dieu est amour » pour une fois « Dieu est lumière ». Si Dieu avait montré d’abord toute sa lumière, nous aurions été consumés !
4 Voir Donald Carson, « La doctrine difficile de l’amour de Dieu », Promesses 184, p. 1 à 5. Dans cet article, qui résume un de ses livres paru en anglais, l’auteur détaille 5 aspects différents et complémentaires de l’amour de Dieu, tels que la Bible les présente.
5 Voir sur ce sujet l’article du même auteur, « Le carré de l’amour », Promesses n° 164, p. 29 à 31.
6Jean n’emploie jamais le substantif « foi » mais toujours le verbe correspondant « croire ». Le français ne permet malheureusement pas de relier spontanément ces deux mots ; aussi certaines versions traduisent-elle « croire » par « mettre sa foi ».

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

Écrit par