Introduction au Lévitique

titre 1

Généralités

Troisième livre du Pentateuque, le Lévitique — du mot grec « Lévitikon » qui désigne ce livre dans la Septante2> — signifie « qui se rapporte aux lévites » ; on dirait aujourd’hui « qui se rapporte aux sacrificateurs » ou « aux prêtres ». Ce titre n’est pas très bien choisi parce que l’essentiel du livre s’adresse aussi souvent à l’Israélite or-dinaire qu’au lévite, tous deux concernés par le culte et la sanctification, sujets essentiels de l’ouvrage.

Difficile à comprendre, le Lévitique est aujourd’hui trop souvent considéré comme réservé à une élite experte en typologie. Pourtant, à celui qui relit attentivement le Lévitique et l’Épître aux Hébreux qui en donne un commen-taire éclairant, ce livre apparaît d’une étonnante actualité.

Date et auteur

Conduit par Moïse, le peuple qui vient de sortir d’Égypte va entrer dans le désert pour se diriger vers la Terre Promise. L’Éternel donne les instructions lévitiques au pied du Sinaï vers –1500.

Il n’est pas expressément dit dans le livre que Moïse l’ait rédigé ou en ait dirigé la rédaction. Toutefois, son at-tribution à Moïse est formellement établie à plusieurs reprises par le Seigneur dans les évangiles (Matt 8.4 ; Marc 1.44 ; etc.).

Genre littéraire

Dans l’A.T., Dieu s’adresse à l’homme sous différentes formes littéraires (par le style direct des textes de lois et de la prophétie, par le discours indirect de la narration ou des écrits de sagesse).

i le récit « pur » n’est pas totalement absent (Lév 24.10-16), la quasi-totalité du Lévitique est constituée de tex-tes « législatifs » (règles du culte, lois civiles et pénales)

Cette loi n’est cependant pas une parole désincarnée à la manière des manuels juridiques d’aujourd’hui : les ins-tructions sont souvent données sous une forme narrative très « pédagogique ». L’entrée en fonction des sacrifica-teurs (ch. 8 et 9), le Grand Jour des Expiations (ch. 16) — ordonné selon une « mise en scène » détaillée — en sont des exemples parmi d’autres.

Dans la majeure partie de ce livre, Dieu explique à Moïse ou à Aaron comment diriger son peuple, d’où la fré-quence des expressions « l’Éternel parla à Moïse… » (on a dénombré 56 occurrences) ou « l’Éternel parla à Moïse et à Aaron » (Lév 11.1 ; 13.1 ; 15.1, etc.).

Prenons deux exemples : l’un dans la vie quotidienne, l’autre dans l’exercice du culte.
• Lév 24.10-16 : Un Israélite a blasphémé le nom de Dieu au cours d’une dispute dans un champ. On l’amène devant Moïse qui le met en détention provisoire en attendant les consignes de Dieu. Ce bel exemple de la rela-tion confiante de Moïse avec Dieu, de sa sagesse dans la gestion des relations communautaires, ne nous parle-t-il pas aujourd’hui ?
• Lév 21.16-24 : Si un membre de la famille d’Aaron présente un défaut corporel (cécité, boiterie, déformation), il ne peut officier comme les autres à l’autel. Cette discrimination peut paraître scandaleuse aujourd’hui, mais il faut comprendre le contexte du livre : ceux qui officient à l’autel doivent refléter, dans leur apparence, la perfection attendue dans le lieu saint3.

But du livre et contenu

De la Genèse à Josué, le Lévitique s’insère dans un continuum chronologique, celui de la naissance d’Israël.

Après avoir formé et délivré le peuple d’Israël (Gen 12.10 à Ex 19), Dieu lui révèle l’ensemble des lois qui vont régir sa vie (Ex 20 à Nom 10.10), et lui offre enfin la conquête d’un pays (Nom 10.10 à Josué 24). Ces trois élé-ments : un peuple, une série de lois, un pays, devaient faire d’Israël une « nation sainte ».

Ces instructions, données dans un contexte historique et théologique précis (celui de la création et de la chute, des promesses faites à Abraham dans le livre de la Genèse ; de la rédemption et de l’alliance sinaïtique dans le livre de l’Exode), sont des mesures de grâce et de liberté destinées à aider Israël à faire face à l’engagement qu’il a pris devant Dieu. Il est appelé à vivre pleinement son identité de peuple racheté de l’esclavage pour servir le Dieu saint qui désire habiter au milieu de lui. Après la rédemption (livre de l’Exode), le culte et la sanctification sont donc les grands sujets du Lévitique.

? D’une façon générale, les rituels, qui semblent aujourd’hui bien compliqués, visent à enlever les obstacles intro-duits par l’impureté quotidienne et par le péché. Plusieurs types de rituels sont ainsi institués :
– les rituels d’adoration introduits par l’expression : « Si ton offrande est… » (Lév 1 à 3),
– les rituels de fondation (ou d’inauguration), par exemple lors de l’entrée en fonction de la sacrifica-ture (Lév 8 et 9),
– les rituels de rétablissement de la relation avec Dieu en cas d’impureté (Lév 11 à 15), ou d’expiation du péché (Lév 4)4,
– les rituels de « maintenance » (Lév. 16).

Le but de ces deux derniers rituels était de rappeler :
– que Dieu ne pouvait habiter au milieu d’un peuple pécheur sans conditions,
– que ce peuple, appelé à la sainteté, devait être un peuple différent des peuples alentour.

Le péché et la sanctification sont largement développés dans le Lévitique.
Être saint, c’est distinguer soigneusement les différentes catégories de la création, c’est élaborer des définitions justes, être capable de choix et d’ordre… Lors de la création, Dieu sépare et différencie et le septième jour, il sanctifie (unique usage de « qadosh » dans la Genèse).

Seul l’homme est alors capable de discerner les lignes de démarcations inscrites dans la création et de la nom-mer. Mais, après la chute, au lieu de discerner, il confond ; au lieu de gérer la création, il la détruit. Cette entre-prise de « décréation » est manifeste. Pour preuve, les abominations stigmatisées dans le Lévitique : actes de transgression et de confusion (inceste, adultère, homosexualité…, Lév 18 à 20). Toutefois, s’il respecte les pres-criptions du Lévitique, Israël se sanctifie et se conforme aux ordonnances de la création.

Ainsi, par les distinctions qu’elle opère, la sainteté réhabilite chez le croyant les facultés de discernement et l’introduit dans la vraie liberté. Si la conversion permet à l’homme de retrouver son humanité et sa place devant Dieu (l’obstacle du péché est levé), la sanctification lui permet de répondre à sa vraie vocation, là où Dieu le place

Dans l’A.T., les sacrifices pour le péché regardent en arrière sur ce qui a été commis ; la sanctification regarde en avant sur ce qu’il convient de faire pour plaire à Dieu. Dans le N.T., Pierre reprend le précepte de sainteté du Lé-vitique dans le domaine moral : « Soyez saints dans toute votre conduite » (1 Pi 1.15-16). Il rappelle l’identité du chrétien et la façon dont il doit se « conduire » (un des mots clés de l’épître) dans un monde hostile — on n’est pas loin du sens profond du Lévitique !

Dieu voulait faire d’Israël une nation de sacrificateurs (Ex 19.6). Mais après l’affaire du veau d’or, cette bénédic-tion est confiée à la tribu de Lévi (Nom 3.12-13,45 ; 8.14). Aujourd’hui, chaque croyant est sacrificateur devant Dieu. Cette fonction s’exerce à travers l’adoration, l’intercession et le service (Apoc 1.6).

? A ces rituels s’ajoutent des lois civiles et pénales accompagnées de préceptes moraux — surtout dans les chapi-tres 18 à 27.
Ces chapitres insistent sur :
– L’égale dignité du riche et du pauvre, de l’Israélite et de l’étranger, de l’homme libre et de l’esclave : Le respect de l’autre est une constante dans l’Écriture. Les textes détaillent des situations concrètes où l’amour du prochain est appelé à se montrer.
– Le degré de responsabilité, variable selon la fonction exercée au sein du peuple de Dieu : Ainsi, un sacrificateur ou un chef du peuple doivent, en cas d’impureté ou de péché, se soumettre à des procé-dures de purification ou d’expiation plus compliquées que celles requises pour un simple Israélite.
– La solidarité entre les hommes et la création : Si l’Israélite obéit à l’Éternel en respectant les temps de repos (sabbat, année sabbatique et jubilé), les récoltes seront abondantes.

Vus sous l’angle théologique en rapport avec la rédemption, sous l’angle social en rapport avec la famille et le prochain, ou sous l’angle économique et écologique en rapport avec le travail et la nature, les rituels du culte et les lois civiles et pénales ne sont pas sans intérêt pour le chrétien du XXIe siècle. Notre vocation retentit sur cha-que domaine de notre vie : comme adorateurs, comme membres d’une famille, comme consommateurs dans une économie devenue globale, comme travailleurs côtoyant telle ou telle catégorie professionnelle…

Le plan du livre

Proposition de plan

1. COMMENT S’APPROCHER DE DIEU : ch. 1 à 16 (= l’adoration publique)
Les sacrifices ch. 1 à 7
L’entrée en fonction de la sacrificature ch. 8 à 10
L’impureté et son remède ch. 11 à 16
2. COMMENT VIVRE AVEC DIEU : ch. 17 à 27 (= l’adoration privée)
La sainteté attendue dans la conduite de l’Israélite ch. 17 à 20
La sainteté attendue dans la conduite des sacrificateurs ch. 21 et 22
La sanctification du calendrier : le sabbat et les fêtes à l’Éternel ch. 23
La sanctification du lieu saint et un cas de blasphème ch. 24
La sanctification du pays par l’année sabbatique et le jubilé ch. 25
Les bénédictions et les malédictions ch. 26
Les dons, les vœux et les dévotions ch. 27

Commentaire

– La première partie (ch. 1 à 16) introduite par l’expression : « Et l’Éternel parla à …», traite de l’aspect collectif de l’adoration, qui se déroule essentiellement à la tente de la Rencontre.
Le peuple n’est pas livré à son imagination : Dieu lui donne une « feuille de route ». Si les instructions sont né-cessaires, elles ne constituent pas un but en elles-mêmes. Dieu cherche une relation, pas une régulation : il donne les instructions qui permettent d’entretenir la communion et de la rétablir lorsqu’elle est interrompue.
Au chapitre 16, le Jour du Grand Pardon ou Grand Jour des Expiations, point culminant de la purification collec-tive, permet à Dieu de continuer à habiter au milieu d’un peuple pécheur.

– La seconde partie, (ch. 17 à 27) introduite par l’expression : « L’Éternel est celui qui vous sanctifie » et : « Soyez saints, car moi je suis saint »5 se déroule plutôt dans le camp ou dans la tente de l’Israélite. Ce « code de sainteté » traite davantage de la sphère individuelle et de la vie quotidienne.
Le peuple d’Israël, libéré de l’esclavage du péché, « nettoyé » de toute impureté, encouragé par la promesse que l’Éternel le sanctifie, est appelé à déployer ce caractère de sainteté dans le monde qui l’environne.

 

  1. Parmi les commentaires de qualité publiés ces dernières décennies, The Book of Leviticus, de G. J. Wenham, NICOT, Eerdmans, Grands Rapids, 1979, 362 p. reste l’ouvrage de référence.
  2. Version grecque de l’AT
  3. Pour autant, il est évident que Dieu ne rejette personne et qu’aucun défaut apparent ne peut écarter quelqu’un de son salut. Preuve en est la multitude de personnes malades ou handicapées que Jésus a approchées lors de sa vie sur la terre
  4. L’expression traduite par « sacrifice pour le péché » recouvre deux réalités bien différentes : – Un sacrifice destiné à ôter la souillure extérieure contractée lors d’activités légitimes (contact avec un mort, etc.). Dans ce cas, la personne n’a pas péché et il n’est pas dit : « Il lui sera pardonné ». Ces impuretés témoignent du dé-sordre introduit dans la création par le péché, d’où la nécessité d’une purification (ex. : Lév 15). – Un sacrifice pour expier des péchés commis « par ignorance » ou « par omission ». Ces sacrifices assuraient seule-ment un pardon temporaire, d’où la nécessité de les renouveler (Héb 10.11)
  5. La sainteté est une notion-clé du livre. Elle est illustrée aussi bien dans la première partie du livre, celle de l’adoration, que dans la seconde, celle de la vie quotidienne. C’est en l’observant dans la première et en la vivant dans la seconde que le peu-ple d’Israël peut être une nation sainte

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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