Interview d’Éric Denimal

Eric DenimalAuteur

Bonjour Éric. Pourriez-vous en quelques mots nous résumer votre parcours, spirituel et professionnel ?

J’ai grandi dans le nord de la France, dans une famille ouvrière non chrétienne. Ma mère, protestante, a souhaité que ses enfants reçoivent une instruction religieuse. Cependant, personne n’allait au culte chez nous. Le pasteur qui nous instruisait à « l’école du jeudi » (oups que cela semble loin !) et qui était un conteur remarquable, m’a impressionné à vie. J’ai eu envie de l’entendre plus et je suis allé seul au culte dès que j’ai osé chercher des gens pour m’y conduire. Proche du fils du pasteur, nous nous sommes engagés ensemble dans le scoutisme unioniste, mais sans que les valeurs chrétiennes y soient rappelées (nous n’étions pas loin de mai 68).

Lorsque mes parents ont divorcé, je me suis retrouvé soutien de famille à 19 ans, obligé de quitter mes études pour entrer dans la vie professionnelle. Sans diplôme, j’ai travaillé dans une menuiserie d’aluminium. Lors d’un déplacement sur un chantier à Mulhouse, j’ai découvert de la publicité pour des réunions d’évangélisation. De culture réformée, je ne savais pas ce que cela voulait dire et j’ai décidé d’aller écouter ce qui se disait dans ce type de rencontres. L’évangéliste, Yves Perrier, m’a semblé être un extra-terrestre et, au moment de l’appel, je me suis demandé comment on pouvait embrigader les gens ainsi. Mais curieux, je suis revenu le lendemain, et le surlendemain, jusqu’au dernier soir où c’est moi qui me suis avancé dès l’appel !

Deux ans plus tard, après une nouvelle expérience forte dans un camp de jeunes, j’ai quitté mon travail, passant le relais à mon frère cadet pour subvenir au besoin de la famille, et, sans un sou, j’ai repris des études en région parisienne. À chaque période de vacances scolaires, je retournais en Alsace, dans l’atelier de menuiserie d’aluminium où le contremaître, comprenant ma démarche, me réengageait à chaque fois. C’est ainsi que j’ai pu payer une partie de mes études. Diplômé en théologie, j’ai fait mes premières armes dans la programmation de Radio-Évangile à Monaco (RMC) avant de changer totalement d’horizon pour travailler dans une œuvre sociale chrétienne auprès des SDF à Dunkerque. En studio, je manquais de contacts humains, à Dunkerque, j’ai été servi ! J’ai ensuite exercé un ministère pastoral dans les Cévennes puis dans le Pas-de-Calais avant d’être appelé par l’Alliance Évangélique Française pour développer sa communication. J’y ai peaufiné ma fibre journalistique quelques années, notamment en m’occupant des contacts médias au moment de la campagne d’évangélisation avec Billy Graham à Bercy, puis je suis devenu rédacteur en chef de l’hebdomadaire protestant « Le Christianisme au xxe siècle ».

Dix ans plus tard, on m’a proposé la responsabilité des Éditions LLB à Valence. J’y suis resté une nouvelle décennie. J’ai alors décidé de reprendre un ministère pastoral à la demande de la commission synodale des Églises Évangéliques Libres pour venir au secours d’une église en crise. Mission accomplie au bout de 7 ans, je suis revenu vivre à Valence pour me consacrer à l’écriture, me mettant aussi à la disposition des églises pour des conférences, séminaires et autres. J’aime à dire que, depuis ma conversion, j’ai souvent changé de métier, mais jamais de patron !

Vous êtes l’auteur d’un best-seller : le livre La Bible pour les nuls, paru aux éditions First dans la fameuse collection « Pour les nuls ». Comment se fait-il que ce soit un auteur évangélique qui ait été retenu ?

Peut-être parce que c’est moi qui ai eu l’idée de proposer ce projet à la maison d’édition ! De fait, j’avais depuis longtemps la conviction qu’un livre d’initiation à la Bible pour le grand public manquait cruellement, et que nous ne pourrions jamais atteindre ce public sans un vrai livre d’introduction à la Bible publié par une grande maison d’édition qui se spécialise dans l’ouvrage pédagogique et pratique.

C’est ainsi que j’ai contacté les Éditions First avec ce projet. J’ai été invité à aller expliquer mon « rêve » et après plusieurs rencontres et une proposition de synopsis de tout ce que je pensais utile dans un tel ouvrage, je suis parvenu à convaincre l’éditeur. Ce qui a été déterminant pour que le projet me soit définitivement confié, c’est que j’avais à la fois une formation théologique et une expérience journalistique. Pouvoir apporter des éléments précis et sérieux dans un langage populaire, tel était le défi. Le contrat était clair : ne pas faire de prosélytisme, mais présenter la Bible telle une œuvre littéraire remarquable.

Toujours dans ce livre, comment avez-vous choisi de faire passer le message de l’Évangile ?

En tant que chrétien, je sais et je connais la puissance de la Parole. Je n’avais donc pas grand-chose à y ajouter… J’ai décidé de lui faire confiance. Certes, je ne pouvais pas dire que la Bible était la Parole de Dieu, mais je pouvais la citer et ainsi montrer ce qu’elle contient et les vérités qu’elle développe. Par exemple, en présentant chacun des livres bibliques, j’ai décidé de proposer une citation afin que le lecteur puisse découvrir la richesse des styles et la profondeur des textes. Mes choix de citations ont aussi été conduits par la volonté de présenter, simplement, le projet de Dieu pour l’homme. Jamais je ne devais proposer une interprétation biblique puisqu’il n’était pas question de faire de la théologie, même pour les nuls, mais j’ai maintenu, tout au long de ma rédaction, le fait que la Bible était un livre fiable. Ce qui était déjà une prise de position que certains réformés ont d’ailleurs critiquée.

Ce que j’ai souhaité, de page en page, c’est donner au lecteur l’envie d’en savoir toujours plus et de susciter assez sa curiosité pour qu’il aille, par lui-même, découvrir ce que le texte biblique disait. Or, j’ai reçu plusieurs témoignages de personnes qui ont commencé leurs découvertes avec La Bible pour les Nuls pour ensuite acquérir une Bible. J’ai même rencontré, dans une église évangélique où j’étais invité pour des conférences, un couple qui avait lu mon livre, puis la Bible et s’était approché d’une église pour apprendre à la mieux lire. Ce couple était depuis peu devenu membre de cette église. De faire leur connaissance, j’étais très ému ; certes, en écrivant La Bible pour les Nuls, c’est ce que je visais, mais de rencontrer pareilles personnes demeure une merveilleuse surprise.

On parle souvent de Jésus dans les médias, mais en en faisant une présentation biaisée. Vous avez écrit récemment Le Christ selon Jésus. Quel était votre but et comment avez-vous cherché à présenter Jésus à notre génération qui le reconnaît, au mieux, comme un sage ?

Lorsqu’en 2005 je me suis retrouvé pasteur d’une église locale qui venait de traverser une crise grave et que mon mandat était de restaurer cette communauté, j’ai pensé qu’il était indispensable de revenir à l’essentiel, à ce qui devait cimenter les chrétiens et l’église locale, Jésus. L’apôtre Paul avait dit avec force : « Je ne veux savoir autre chose que Jésus-Christ. » (1 Cor 2.2) J’ai alors décidé de prêcher plusieurs dimanches sur la personne et les propos de notre Seigneur, en n’utilisant que l’Évangile selon Marc. Le travail en amont des prédications m’a passionné et bouleversé. Je pensais pourtant connaître assez l’Évangile pour ne pas avoir à trop labourer ce terrain-là, et finalement, j’ai fait des découvertes extraordinaires qui ont changé même ma vision du Christ. Et cela m’a conduit à plus de 50 messages. Ébloui par ce que j’avais discerné et découvert, j’en ai parlé à un ami éditeur qui m’a donné carte blanche pour retravailler tout ce matériau et en faire un livre pour le grand public. Nouvelle gageure parce qu’il faut alors raconter, expliquer, et mettre en scène.

Étrangement, la personne de Jésus suscite toujours beaucoup d’intérêt de la part de nos contemporains et, chaque année, plusieurs livres paraissent sur lui dans l’édition profane. Il y a des choses bonnes, mais surtout beaucoup de choses très mauvaises. J’ai cherché à montrer, pour ma part, à quel point Jésus impose un Messie qui est à la fois totalement celui que les prophètes ont annoncé, et, en même temps, je voulais montrer à quel point Jésus bouscule les idées reçues et construites à partir des prophéties et des fantasmes nés d’interprétations parfois fantaisistes. C’est ainsi que je suis arrivé à découvrir le Christ selon Jésus lui-même. J’ai notamment compris, de façon nouvelle, pourquoi, dès le début de l’Évangile selon Marc, Jésus était l’homme que les religieux voulaient abattre. J’ai alors écrit mon livre comme un thriller.

Vous avez également écrit Dire Dieu. Quels conseils pourriez-vous donner à un chrétien qui voudrait témoigner de manière « naturelle » au quotidien ?

La réponse est dans votre question. Témoigner de façon naturelle au quotidien. Mais je suppose que vous voudriez que j’en dise plus ! La première des choses à rappeler, c’est que le témoignage, autrement dit l’évangélisation personnelle, n’est pas une option. C’est un ordre, un devoir, une responsabilité. Dieu, en qui nous devons avoir foi, a assez de foi en nous pour nous confier sa représentativité. Vu sous cet angle, les perspectives changent beaucoup.

Une autre chose me semble importante : nous devons parler de Dieu, dire Dieu, avec nos mots, même s’ils sont maladroits ou imprécis. Au delà des mots que nous utilisons, et même avant les mots, notre interlocuteur entend notre accent. L’authenticité de ce que nous disons est dans la façon de dire, et l’accent de vérité se perçoit mieux que les meilleures définitions théologiques. Si je dis comment je perçois Dieu, comment il intervient simplement ou extraordinairement dans ma vie, j’évoque mon vécu, lequel est moins contestable qu’un article académique sur la foi.

Si ma mission est de présenter Dieu aussi bien que possible, elle n’est pas de convaincre. J’ai appris, par expérience, que celui qui cherche à convaincre est plus souvent un mini-gourou qu’un frère en la foi. Je me souviens aussi que c’est le Saint-Esprit qui convainc. J’ai suffisamment à faire pour ne pas me charger du travail du Saint-Esprit, qui, toujours, est nettement meilleur que moi. Pour ma part, je préfère raconter Dieu que le prêcher.

Enfin, même fortement attaché à Dieu, il me reste des interrogations, des questions, des révoltes, des peurs même. Plutôt que prétendre avoir tout résolu en me tournant vers Dieu, j’ose dire mes questions, des angoisses, mes perplexités, et du coup, je reste au niveau de mon prochain qui, lui aussi, se débat avec ses inquiétudes. Certes, nous pouvons être frères en église, mais hors de l’église, nous sommes, avec tous, frères en humanité. C’est un rôle que nous avons à remplir, forts de nos convictions et fragiles dans nos certitudes.

En quoi l’église locale peut-elle également jouer un rôle dans l’évangélisation ? Avez-vous quelques expériences en ce domaine à nous rapporter ?

L’Église a un rôle à jouer dans la société, et lorsqu’elle joue ce rôle, elle fait, indirectement mais efficacement, de l’évangélisation. Si l’Église est crédible, tout son message sera reçu et apprécié. Bien sûr, nous pouvons faire de l’évangélisation en organisant des rencontres spéciales, avec un orateur pertinent et explicite (je n’ose dire convaincant), et j’aime remplir cette mission. Mais je crois aussi que dans un monde où la parole n’a plus de sens, où les promesses sont caduques dans le quart d’heure après qu’elles ont été faites, où la désespérance est aliénante, où les lois deviennent iniques, il est important d’entrer dans une espèce de résistance pour dire où est le sens, le bon sens et l’essentiel.

Dans l’histoire, les chrétiens ont été des témoins efficaces lorsqu’ils ont osé entreprendre des actions dans la société, avec l’objectif de la changer, d’améliorer la condition humaine, de protéger les individus et de dénoncer les machinations politiques qui broient les dignités. Ce sont des combats titanesques, mais lorsque nous nous levons ainsi, au nom du Christ, nous sommes de vrais évangélistes. La faillite des paroles humaines d’aujourd’hui vient de ce que le discours n’est pas cohérent avec l’action, que les porte-paroles ont perdu toute crédibilité à cause de leur propre comportement. Il ne faut pas que la parole des chrétiens soit mise dans le même lot, parce qu’elles sont en écho de la Parole de Dieu.

 

 

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

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Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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