Inégalités : approche statistique et biblique

Le titre de ce numéro de Promesses porte en lui-même le thème de cet article : il y a des pauvres et des riches, et donc des inégalités. À partir de quelques données statistiques, nous essayerons de fournir des éléments de cadrage sur le partage des ressources, tant en termes de flux (les revenus) que de stock (le capital possédé), entre pays et au sein d’un même pays. Pour chaque thème, nous ébaucherons une appréciation chrétienne basée sur les principes bibliques.

Les inégalités de revenus entre pays

Le développement économique a été très inégal suivant les pays au cours de l’histoire. Au Moyen-Âge, on estime que la richesse produite était plus élevée en Chine qu’en France. Les découvertes du XVe siècle et le développement commercial qui a suivi, puis les révolutions industrielles ont propulsé l’Europe loin devant, ainsi que plusieurs de ses anciennes colonies (États-Unis, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande). Plus récemment, la manne pétrolière a placé plusieurs pétromonarchies du Moyen-Orient parmi les pays les plus riches.
Le plus frappant est que l’échelle des pays selon leur PIB ne coïncide pas avec celle de leurs ressources naturelles : plusieurs pays parmi les mieux dotés (par exemple, la RDC) sont parmi les plus pauvres.
Le Qatari moyen a produit en 2019 une richesse 183 fois plus importante que l’habitant moyen du Burundi.
Ces inégalités sont source de tensions internationales qui vont aller croissant en raison de la mondialisation (qui fait miroiter sur le smartphone les pays occidentaux comme des paradis faciles) et de la croissance démographique de certains pays (en particulier en Afrique sub-saharienne).

L’appréciation chrétienne

La Bible relie parfois la prospérité avec la sagesse du gouvernant (cf. Prov 29.4 ; Ecc 10.17). Cette règle souffre de nombreuses exceptions, mais on peut constater que l’incurie des gouvernants explique une partie significative des inégalités entre pays. L’exploitation coloniale a laissé des traces durables, mais ne suffit pas à tout expliquer.
Le chrétien prendra à cœur la situation de pays, même lointains, où les conditions de vie sont difficiles ; il gardera intacte sa capacité d’indignation quand la justice et l’équité sont bafouées. Une attention à la provenance de sa consommation, l’intérêt porté au commerce équitable, etc., sont des petits pas pour aider à réduire ces inégalités. Sur un plan plus collectif, des initiatives chrétiennes comme le Défi Michée ou le SEL[note]Voir les sites : https://www.selfrance.org/ et http://michee-france.org/[/note] visent à interpeller et à sensibiliser sur les traitements injustes dans le monde.

Les inégalités de revenus à l’intérieur d’un pays

Qu’il y ait des inégalités de revenus en fonction de la responsabilité endossée, des efforts fournis, des capacités, etc., n’est pas en soi choquant. C’est l’amplitude des écarts qui pose question.
La part des revenus des plus riches tend à s’accroître dans un même pays :

Un indicateur est la croissance vertigineuse des rémunérations des grands patrons : il y a ne serait-ce que 20 ans, il était souvent de l’ordre de 20 fois le salaire moyen de l’entreprise. Aujourd’hui des multiples de 100 fois ne sont pas rares !
Les mesures prises par les gouvernements libéraux (surtout anglo-saxons) au début des années 1980 pour relancer la croissance après les deux chocs pétroliers ont conduit à baisser le taux de prélèvement maximal des plus riches. La théorie douteuse du « ruissellement » supposait que l’enrichissement des plus aisés conduirait à l’enrichissement des autres strates de la société ; il a été démontré qu’elle était fausse.

L’appréciation chrétienne

Le chrétien est à juste titre révolté par les écarts entre riches et pauvres. Avec lucidité, il comprend que ces différences sont liées aux « structures de péché » induites par la condition actuelle de l’homme. Au-delà d’une éthique personnelle qui a toute son importance sur ce thème, il promouvra les politiques visant à réduire ces inégalités et il se réjouit de l’existence dans de nombreux pays de mesures correctrices, qui visent, par des procédés de redistribution, à combler une (petite) partie des écarts de revenus (cf. 2 Cor 8.15).

Les inégalités de patrimoine

Ce qui est vrai des revenus l’est aussi du patrimoine — et dans une proportion souvent supérieure. Une étude de 2017 menée par l’ONG Oxfam et le Crédit Suisse aboutit à des différences vertigineuses[note]Les critiques méthodologiques qui ont pu être relevées contre cette étude ne remettent pas en cause la pertinence des constats.[/note] :

  • La concentration des richesses est extrême : 62 milliardaires posséderaient autant que la moitié des humains, soit 3,5 milliards de personnes.
  • La plupart des habitants de la Terre n’ont presque pas (ou pas du tout) de patrimoine : 80 % de la population mondiale devrait se contenter de posséder 5,5 % des richesses.
  • Les écarts tendent à s’accroître : 82 % de la richesse créée en 2017 a profité aux 1 % les plus riches : les politiques accommodantes menées par les banques centrales depuis la crise de 2008 ont conduit à une inflation du prix des actifs[note]Ce terme désigne l’ensemble des biens (immobilier, actions, or, liquidités, etc.).[/note] qui a bénéficié avant tout à ceux qui avaient déjà des actifs.

Les pays en développement sont ceux où ces inégalités de patrimoine sont les plus criantes : le patrimoine détenu par les 1 % les plus riches représentait 58 % du total des patrimoines du pays en Inde ou au Brésil, contre 18 % au Japon, 25 % en France et 42 % aux États-Unis.

L’appréciation chrétienne

Accumuler à l’excès est un travers humain que les prophètes (És 5.8), Jésus (Luc 12.18) ou les apôtres (Éph 5.5) ont dénoncé[note] Cette dénonciation ne s’oppose pas à une épargne de précaution mesurée, que d’autres textes bibliques encouragent plutôt.[/note]. Même si, dans certains pays, les impôts sur la fortune, les taxes sur les successions ou sur les biens immobiliers, réduisent un peu les écarts, les disparités restent choquantes. Les dispositions relatives au jubilé qui visaient pour Israël à corriger les biais inévitables vers l’accumulation sont difficiles à transposer aujourd’hui, mais montrent la voie.

La réduction globale de la pauvreté dans le monde

Si les constats précédents sont plutôt désespérants, il convient néanmoins de relever que la pauvreté a fortement reculé ces dernières décennies. En 25 ans (1990-2015), la proportion des personnes vivant en « absolue pauvreté »[note]L’ « absolue pauvreté » est une condition dans laquelle le revenu du ménage est inférieur au niveau nécessaire pour maintenir un niveau de vie de base (nourriture, logement, logement). La Banque mondiale estime ce niveau à 1,90 $ par jour (en parité de pouvoir d’achat).[/note] est passée de 37 % à 9,6 % des humains (soit quand même 700 millions de personnes de trop !). Sur une plus longue échelle, la réduction est encore plus spectaculaire :

 

Cette baisse est d’autant plus remarquable qu’elle s’inscrit dans une dynamique démographique sans précédent : entre 1820 et 2015, la population mondiale est passée de 1,1 à 7,5 milliards d’individus ! Elle a été spectaculaire en Asie — moindre en Afrique qui concentre aujourd’hui la majorité des plus pauvres.

L’appréciation chrétienne

La concomitance de la réduction de la pauvreté et de l’augmentation de la population a démenti les prophéties pessimistes de Malthus (un pasteur anglican !). Par la grâce généreuse de notre Dieu, il a été possible à des milliards de personnes de manger désormais à leur faim et d’accéder aux biens indispensables — même si ce fut au prix d’une consommation des ressources naturelles à un rythme effréné et non soutenable. Le chrétien s’en réjouit, sans se faire d’illusions sur une hypothétique abolition de la pauvreté ; il se rappelle la parole du Maître : « Des pauvres, vous en aurez toujours autour de vous. » (Marc 14.7, Semeur)

Conclusion

La Bible (et surtout le N.T.) insiste davantage sur les comportements individuels que sur les réformes structurelles. Les appréciations qu’en tant que chrétiens nous pouvons porter sur les grands enjeux actuels concernant les richesses nous conduisent à œuvrer, chacun dans notre mesure, dans le sens du « bien » et du « mieux ». Elles ne doivent cependant faire de nous ni des juges « externes » d’un système que nous estimerions condamné (nous y participons tous, nolens volens !), ni des zélateurs ardents de réformes destinées à retrouver le « paradis sur terre » (dont nous savons l’impossibilité tant que le règne effectif de Jésus ne sera pas établi).

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)