Héb 3 – Christ et Moïse

HEBREUX 3 – CHRIST ET MOÏSE

Supérieur aux prophètes et aux anges (ch. 1), comme à l’homme (ch.2), Christ va apparaître aussi plus grand que Moïse, pourtant le plus grand conducteur d’Israël.
1 – 6 : Comparaison de Christ avec Moïse
7 – 19 : deuxième avertissement l’endurcissement.

1. Hébreux 3.1-6 : Comparaison de Christ avec Moïse

1.1. Remarques
C’est pourquoi (v. 1) évoque Héb 2.1 7 où apparaît le souverain sacrificateur, thème (et exclusivité) de l’épître jusqu’à Héb 8.6.
– Au lieu du nous (Héb 1.2 ; 2.1,3,8, etc.), l’auteur se distingue maintenant de ses lecteurs et les présente : frères (chrétiens), saints (mis à part pour Dieu), participants (v. Jean 1.12 ; 2 Pi 1.4) à l’appel céleste (origine et destinée de l’Eglise, Phil 3.14,20-21).
Considérer = détourner ses regards de tout pour les fixer sur un seul (Héb 2.8-9 ; 12.2-3).
Apôtre = envoyé de Dieu parmi les hommes.
Souverain sacrificateur (ou grand prêtre) = homme chargé de présenter à Dieu le sacrifice qu’il agrée (sang de la nouvelle alliance).

1.2. Ressemblance
La fidélité = caractère de celui qui tient ses engagements jusqu’au bout (Phil 2.8 !).
En Nombres 12.7, l’Eternel déclare Moïse fidèle, alors que ses proches le contestent dans son rôle de chef du peuple !
Fidélité en rapport avec Moïse, miséricorde en rapport avec Aaron (Héb. 5.1-2), sont les deux attributs de Christ comparé au souverain sacrificateur (Héb 2.1 7).

1.3. Différences gloire de Jésus plus grande: Moïse

  Moïse Jésus
 
v.3 une pierre de la maison a bâti (Mat 16.18 ; Marc 6.3)
v.5 a été est (vivant)
v.5-6 serviteur Fils
v.5-6 maison de Dieu sa maison (« mon » église)
Nous sommes sa maison. Collectivement (Eph 2.19-22) et individuellement (Jean 14.23), par le Saint-Esprit.
 
Conclusion : loi grâce et vérité
(Jean 1.17) donnée (Sinaï) venues (Noël)

2. Hébreux 3.7-19 : deuxième avertissement: l’endurcissement

Le Psaume 95.7-1 1, cité comme parole du Saint-Esprit aux lecteurs de l’épître, (aujourd’hui encore !) souligne notre privilège d’auditeurs directs de la Parole de Dieu.
Le danger dénoncé est l’endurcissement.

2.1. Siège de l’endurcissement: le coeur (v. 8,1 0,12,15), centre intime de la personne.

2.2. Cause: l’incrédulité (ou absence de foi, Héb 11.6)

2.3. Conséquences
– abandon du Dieu vivant (v. 12), du rassemblement (10.25) ;
– révolte (v. 1 6); Massa (= tentation), Meriba (=contestation), déjà en Exode 17.7, révèlent un peuple au cou roide ;
– désobéissance (v. 18 ; Rom 10.21)
– entrée manquée en Canaan, pays du repos promis (v. 19).

2.4. Remèdes
– exhortation mutuelle, chaque jour (v. 13) ;
– marche en compagnie du Christ (v. 14) ;
– persévérance jusqu’à la fin (v. 14), non pour étre sauvé, mais pour montrer qu’on l’est ;
– obéissance (v. 15) de la foi dans un coeur touché.

2.5. Personnes menacées (d’endurcissement) : le peuple de Dieu (v. 16) !

2.6. Punition
– colère de Dieu (v. 17) ;
– mort (v. 17) ;
– pas de repos de Dieu (18-19) !
L’avertissement se prolonge jusqu’à 4.13 en rapport avec le thème du repos.
Ne quittons pas ce chapitre sans sonder nos coeurs et les situer devant Dieu (v. I Jean 3.21-24), dans l’obéissance au Chef de l’Eglise.

HEBREUX 4.1-13 – CHRIST ET JOSUE

Commencé sur le thème de l’endurcissement (Héb 3.7-19), le deuxième avertissement de l’épître se poursuit par celui du repos (onze fois dans Héb 4.1-11) et s’achève sur un solennel face-à-face avec la Parole de Dieu (v. 12-13). Un pathétique appel émane de l’histoire d’lsrael au désert, en route vers Canaan.
1 – 11 : Entrer dans le repos
12 – 13 : Face à la Parole de Dieu.

1. Hébreux 4.1-11 : Entrer dans le repos

1.1. Le repos promis
Sorti de l’esclavage de l’Egypte par Moïse, Israël devait entrer avec Josuéen Canaan, dans un pays d’abondance et de repos (Jos 21.44). La création entière est promise à une expérience semblable, sous le règne futur du prince de la paix (Rom 8.21).
Dès aujourd’hui déjà, Jésus invite le croyant au repos (Mat 11.28-29).

1.2. Le repos manqué
Cette bonne nouvelle annoncée d’un repos promis n’a pas été crue par lsrael. Toute une génération est tombée dans le désert (sauf Caleb et Josué) par manque de foi (v. 2) et d’obéissance (v. 6).
Le mépris d’une promesse de Dieu (v. 1) entraîne sa colère (v. 3)! Attention a chacun de nous (v. 1); il y va de notre salut (v. 11).

1.3. Le repos de Dieu
Dès la fondation du monde, Dieu a donné l’exemple de ce qu’il attend de l’homme (v. 3-5 Gen 2.2). Son repos n’évoque pas la fatigue, mais le contentement procuré par sa réussite.
Satisfait de son oeuvre de création (Gen. 2.2), Dieu l’est aussi de son oeuvre de rédemption par la croix du Christ (Act 2.36; 1 7.30-31). Tout est accompli (Jean 19.30).
L’invitation à la décision contenue dans le Psaume 95.7-11 montre que, loin de se limiter à un peuple (Israël) dans un pays (Canaan) conquis sous la conduite de Josué (v. 8), le repos de Dieu reste offert à tout le peuple de Dieu (v. 9).
Le premier jour suivant son apparition sur terre, l’homme entrait dans le repos de Dieu ! De la même manière, le premier acte de la vie du croyant n’est-il pas aussi d’abandonner toute prétention à se sauver soi-même, pour accepter simplement le don de Dieu ? (Jean 4.10 ; Eph 2.8-9 ; Rom 4.3-8).

Quand l’homme en a fini avec ses propres efforts pour se justifier, il se repose vraiment et goûte la propre satisfaction de Dieu face au si grand salut acquis par Christ, notre vrai Josué (v. 10). Jésus souligne bien l’opposition totale de la religion des oeuvres face à la foi, en Jean 6.28-29. Selon 1 Pi 4.1-2, la souffrance du Christ pour nous, dans sa nature humaine ici-bas, évoque celle du croyant en conflit avec le péché actif dans sa propre nature, et qui conduit à l’appel au secours de Rom 7.24.
Celui-là seul qui a accepté le jugement de mort prononcé par Dieu sur la nature humaine (la chair), en a fini avec la question du péché et se repose dans la justification par la seule foi en Christ (Rom 5.1). Ensuite seulement commence vraiment une vie nouvelle, celle de Christ en nous par le St-Esprit, dans l’obéissance de la foi en un Sauveur vivant pour Dieu (Rom 6.10-11).

1.4. L’entree dans le repos
Manquée par absence d’obéissance et de foi à la Parole de Dieu (v.2,6), l’entrée dans le repos n’est possible que par l’obéissance de la foi (Rom 1.5; 16.26).
Cela signifie :
– une parole de Dieu (v. 2),
– une écoute respectueuse (v. 2),
– la foi dans ce que Dieu dit (Rom 10.16-17),
– une mise en pratique dans la vie (Phil 2.13 ; Eph. 2.10).

1.5. Le temps du repos
Dès la fondation du monde, Dieu a voulu introduire l’homme dans son repos (v. 4-5).
Sa promesse ne fut pas annulée par l’incrédulité d’Israël (Rom. 3.3).
David l’a confirmée, longtemps après l’entrée en Canaan (Ps 95).
Elle est située ainsi sur un nouveau plan, plus général.
Elle est renouvelée pour l’actuel peuple de Dieu (v. 9).
Une pressante invitation clôt la plaidoirie (v. 11).

CONCLUSION : le temps d’entrer dans le repos de Dieu, c’est AUJOURD’HUI (v. 7).

2. Hébreux 4.12-13 Face à la Parole de Dieu

La promesse du repos et ses confirmations ont établi la valeur de la Parole de Dieu, dont l’autorité est soulignée en conclusion.
Christ, assimilé à la Parole de Dieu (Jean 1), est très présent dans cet avertissement. C’est devant lui que chacun se décide !

HEBREUX 4.14 – 5.10 – CHRIST ET AARON

Après le deuxième avertissement (Héb. 3.7 – 4.13), l’auteur reprend et développe le thème du souverain sacrificateur, abordé en Héb. 2.1 7, et sobrement esquissé dans la comparaison avec Moïse (Héb. 3.1-6). C’est le sujet principal de l’épître (Héb. 8.1).
Christ, notre grand souverain sacrificateur
4.14 – 16: Sa personne
5. 1 -10: Sa fonction.

Remarque préliminaire : Notion de sacrificateur
Le terme de prêtre évoque bien un intermédiaire entre les hommes et Dieu, mais non le sacrifice requis à cet effet. Il se rapporte davantage aux rites d’un culte qu’au moyen même de s’approcher de Dieu.
Egyptiens, Madianites, Philistins, Grecs et Romains avaient des prêtres. Noé, Abraham, Isaac, Jacob, Job, furent des sacrificateurs pour leur famille. Aaron et ses fils furent désignés pour le sacerdoce héréditaire en Israël (Ex 28.1 ; 40.12-15), sauf défaut corporel (Lév 21.17-21).

Le sacrificateur devait :

1) servir le Seigneur dans le sanctuaire,
2) enseigner la loi au peuple,
3) révéler au peuple la volonté de Dieu, consulté par les urim et les thummim (Ex 28.30).

Dans l’Ancienne Alliance :
– le souverain sacrificateur entrait au lieu très saint une fois par an, le jour des expiations (Lév 1 6);
– les sacrificateurs et les Lévites servaient jusque dans le lieu saint;
– le peuple, dans le parvis, apportait ses sacrifices.

Dans la Nouvelle Alliance, Christ, le souverain sacrificateur unique et permanent, introduit tous les croyants dans la présence même de Dieu, dont le voile fut déchiré (1 Pi 2.5,9 ; Apo 1.6 ; Héb 10.19-22). L’Eglise entière est un royaume de sacrificateurs ! C’était déjà le voeu de Dieu pour Israël (Ex 19.5-6).

1. Hébreux 4.14 – 16 Sa personne

1.1. Ses noms
Jésus, c’est l’homme (Héb 2.9 ; 3.1), le Sauveur (Mat 1.21).
Le Fils de Dieu, par nature, mais ainsi confirmé par la résurrection (Rom 1.4).

1.2. Ses actions
– Traverser les cieux première idée conforme au rôle de lien entre Dieu et les hommes qu’était le sacrificateur (Eph 4.10).
– Traverser la tentation, mais sans le péché en lui (Jean 14.30) et sans lui céder (Héb. 7.26).
– Sympathiser aux infirmités (ne pas tolérer les péchés).

1.3. Son invitation (v. 16)
S’approcher en confiance pour recevoir miséricorde, grâce, secours, par la croix (Rom 5.21).

2. Hébreux 5.1-10 : Sa fonction

2.1. Définition (v. 1-3)
Un homme au service des hommes, pour offrir à Dieu dons et sacrifices pour les péchés. Intermédiaire indispensable.

2.2. Condition (v. 4-6)
Un appel de Dieu (comme pour Aaron).
Pas sur terre (Héb. 7.14). Le Psaume 2.7 se confirme bien en rapport avec la résurrection de Christ.
Pour l’éternité (Ps 110.4).

2.3. Formation (v. 7-8)
– Vie sur terre : grands cris, larmes, prières, supplications (Gethsémané).
– Horreur de la mort (cp. Héb 2.1 5) physique et spirituelle (= seconde mort).
– Exaucement (sauvé hors de la mort) : piété (Jean 9.31).
– Obéissance apprise par les souffrances.

2.4. But (v. 9-10)
Parvenu à la perfection, il peut offrir le salut éternel à ceux qui lui obéissent.

2.5. Comparaison avec Aaron
La comparaison de Christ avec Aaron porte sur sa mise à part et son rôle.
Héb 7 montrera la ressemblance de Christ avec Melchisédec dans sa personne.

Jean CHOPARD

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)