Fin de vie et euthanasie

Expériences et réflexions d’un médecin

Il y a un an, ma grand-mère nous a quittés

C’était une grand-mère géniale et j’étais très proche d’elle. Dans ma jeunesse, je passais toutes mes vacances scolaires avec elle ; quand j’étais une jeune adulte, sa maison dans le Limousin était mon havre de paix.
Nous regardions des matchs de foot en mangeant des biscuits. Rien qu’en écrivant cet article, je sens des larmes me monter aux yeux. Elle est décédée d’un cancer généralisé… et franchement, ce n’était pas beau à voir. Dans les derniers mois, elle souffrait atrocement et nous – ses proches – le voyions bien, même si elle était très digne. Mon sentiment d’impuissance (je suis en médecine en plus !) était à son paroxysme. Voir ma « Maminette » changée par la douleur me brisait le cœur. À la fin, elle était perfusée en morphine 24h/24h… Bref, à l’époque, je n’aurais pas écrit un article sur l’euthanasie… car ce que j’aurais dit aurait sûrement été dicté par mon ressenti du moment ! La douleur et la souffrance que peut connaître un proche en fin de vie nous bouleversent et obscurcissent passablement notre jugement. On risque alors de perdre un peu de notre capacité à raisonner et de notre objectivité quand on aborde la question de l’euthanasie.

Qu’entendons-nous par « euthanasie » ?

S’agit-il de refuser d’accorder un traitement de survie qui est pesant ou inutile ? De refuser d’accorder un traitement de survie quelle qu’en soit la raison ? D’obtenir d’un médecin qu’il vous tue à votre demande ?
On évoque souvent l’euthanasie comme un acte de compassion. On parle d’ « abréger les souffrances » d’un être aimé, de le laisser partir avec dignité…
Euthanasie veut littéralement dire « belle mort ».
La pratique n’est pas nouvelle. Dans la Bible, nous voyons le récit de l’euthanasie d’Abimélec. Une tierce personne est chargée de le tuer pour lui donner « une mort digne » (Jug 9.52-54). Mais même si l’argument est souvent bien présenté (on remplace les termes « suicide assisté » ou « meurtre » par des termes plus flatteurs), rappelons-nous ce que nous dit la Parole de Dieu. En Genèse 9.1-7, Dieu régule la vie des humains dans le monde de l’après-déluge. Puis il établit un droit pénal (ou punitif) qui reflète la valeur de la vie : si quelqu’un met à mort, il devra être mis à mort par d’autres êtres humains. Ce qui est souligné ici, c’est que tuer un être humain porte atteinte à l’image même de Dieu. Nul ne peut impunément verser le sang d’un autre être humain (voir aussi Exode 20.13).

Le débat soulève d’autres problématiques

1. L’erreur diagnostique et/ou la possibilité de guérison

L’erreur de diagnostic est beaucoup plus fréquente qu’on ne l’imagine. En médecine (et je suis bien placée pour le savoir), le diagnostic comme le pronostic d’un patient sont sujets à erreur. Le Scaphandre et le Papillon est une autobiographie de Jean-Dominique Bauby (ex-rédacteur en chef du magazine féminin Elle). En 1995, il est victime d’un accident cardio-vasculaire qui le plonge dans un coma dont il sort affecté du syndrome d’enfermement. Conservant la plénitude de ses capacités intellectuelles, il ne peut plus mouvoir que l’une de ses paupières, ce qui lui permet d’établir une communication avec d’autres personnes. Dans le livre (écrit en dictant chaque lettre par le clignement de son œil gauche) il raconte son expérience du « locked-in syndrome » qui l’a enfermé dans un corps ne répondant plus à son esprit. Au moment où Jean-Dominique Bauby a été transporté à l’hôpital, tous croyaient qu’il était dans un état végétatif chronique et on voulait lui ôter les respirateurs et les sondes qui le nourrissaient. Mais cet état végétatif chronique était un mauvais diagnostic. Voici un extrait de son livre :
Je reçois des lettres remarquables. On les ouvre, les déplie et les expose sous mes yeux selon un rituel qui s’est fixé avec le temps et donne à cette arrivée du courrier le caractère d’une cérémonie silencieuse et sacrée. Je lis chaque lettre moi-même scrupuleusement.
Certaines ne manquent pas de gravité. Elles me parlent du sens de la vie, de la suprématie de l’âme, du mystère de chaque existence et, par un curieux phénomène de renversement des apparences, ce sont ceux avec lesquels j’avais établi les rapports les plus futiles qui serrent au plus près ces questions essentielles. Leur légèreté masquait des profondeurs. Étais-je aveugle et sourd ou bien faut-il nécessairement la lumière d’un malheur pour éclairer un homme sous son vrai jour ?
Cet homme, que d’autres ont considéré comme un légume, était pleinement « présent ». De même, dans d’autres situations, on risque de proposer l’euthanasie à des personnes pour qui la guérison reste parfois possible… Je pense par exemple à des personnes tétraplégiques qui se croient sans espoir de remarcher un jour, alors qu’ils y parviennent au bout de quelques années !

2. La valeur de la vie

Nous avons déjà parlé de ce grand principe à maintes reprises, mais je vais le marteler une fois de plus : la valeur de la vie se mesure à l’aune de Dieu ! Une vie reflète sa gloire, même dans la maladie, même dans la souffrance. Elle interpelle la compassion des autres et invite à partager ces fardeaux. Rappelons-nous que l’euthanasie est souvent motivée par la souffrance ou la peur : une personne qui souffre énormément ou qui a peur de souffrir, peur d’être dépendante, peur d’être indigne… ou une personne qui se sent inutile ou qui craint de le devenir. Il est pathétique et tragique que des personnes âgées ou handicapées fassent l’objet d’une pression silencieuse, où l’on évoque le coût de leurs soins par exemple. Combien de gens ressentent dans leur vie même une forme de culpabilité inacceptable ?

3. Le dérapage de la généralisation

Sans vouloir être alarmiste, je tiens à faire remarquer qu’en toute logique à partir du moment où le confort devient le critère retenu d’une vie qui mérite d’être vécue, même les déprimés pourront un jour demander l’euthanasie [note] La législation a nettement évolué dans ce sens depuis la rédaction de l’article, notamment en Belgique.[/note] .
Une fois que l’Allemagne nazie s’est emparée du livre Destruction des vies qui ne valent pas la peine d’être vécues [note] Karl Binding et Alfred Hoche, Die Freigabe der Vernichtung lebensunwerten Lebens (=Libéralisation de la destruction de vies qui ne valent pas d’être vécues),1920.[/note] , elle a créé la notion d’« homicide légitime aux malades incurables ». Le droit à la vie devait se justifier.
On se mit alors à calculer en cours de mathématiques le coût que représentaient les vieillards malades.
Un programme d’extermination se mit en place. À Hartheim, 70 273 individus ont été tués, réalisant une économie de 245 955 Reichsmarks. Lors des procès de Nuremberg, un psychiatre américain tenta de comprendre comment des hommes cultivés avaient pu en arriver là. Son constat : tout découlait de l’idée que la vie n’est pas digne, en elle-même, d’être vécue et que la valeur d’une vie se mesurait à son mérite.

4. Le rôle du médecin

Le serment d’Hippocrate (que doivent prêter tous les nouveaux médecins) décrète que le médecin ne s’occupe que du pouvoir de la vie (et non de la mort) :
« Dans toute la mesure de mes forces et de mes connaissances, je conseillerai aux malades le régime de vie capable de les soulager et j’écarterai d’eux tout ce qui peut leur être contraire ou nuisible. Jamais je ne remettrai du poison, même si on me le demande, et je ne conseillerai pas d’y recourir. Je ne remettrai pas d’ovules abortifs aux femmes. [note] Extraits du texte antique. Les versions actualisées sont plus évasives sur ces points. [NDLR] [/note]  »
Un médecin qui tue ? C’est un retour tragique d’au moins 2 500 ans en arrière dans la morale.
En revanche, je dirais que s’il est bibliquement défendable de ne pas attenter à la vie, il n’est pas bibliquement défendable de chercher à la prolonger à tout prix.
Selon la médecine actuelle, la mort est un échec.
J’ai souvent vu lors de mes stages des médecins s’acharner sur des patients, ne pouvant admettre qu’ils avaient «  échoué  » à sauver un patient  !
Mais la perspective biblique est que la mort n’est pas un échec. C’est l’aboutissement de la vie et une réalité inéluctable… alors non à l’acharnement thérapeutique ! Il faut reconnaître la différence entre nourrir un corps inconscient (fonctions normales et vitales) et imposer aux corps des traitements très lourds, pénalisants, douloureux, pour prolonger une agonie dont l’issue est certaine. Alors doit-on juste se croiser les bras en regardant l’agonie de nos proches ? Non ! Heureusement la médecine a fait des progrès incroyables et propose une alternative : les soins palliatifs. On estime qu’un spécialiste est capable d’abolir totalement la douleur physique dans environ 95% des cas. Et il reste alors la douleur spirituelle et émotionnelle, qu’il faut combler par la compassion, le dialogue et la présence. La Bible n’est pas opposée à l’idée d’alléger la souffrance du mourant. Par exemple Proverbes 31.6 nous dit : « Donnez des boissons fortes à celui qui périt et du vin à celui qui a l’amertume dans l’âme. »
Voici mon appel pour la médecine en France : je rêve qu’un jour, au lieu de dépenser des millions dans le développement de la chirurgie esthétique on investisse dans la recherche sur le traitement de la douleur. Aujourd’hui, beaucoup de médecins et de politiciens sont pro-euthanasie, car c’est une solution de facilité ! On ne veut pas voir la mort, la souffrance et on ne veut surtout pas avoir à s’en occuper… alors on élimine le problème. Mais cela revient à s’amputer la main, parce qu’on s’est cassé un ongle. Au lieu de considérer l’euthanasie comme la solution miracle, ne peut-on pas se retrousser les manches et améliorer la prise en charge physique, psychologique et morale des mourants avec des pôles multidisciplinaires (médecins, infirmières, assistance sociale et pasteurs/prêtres) ?

https://www.larebellution.com/2013/04/14/du-caractere-sacre-de-la-vie-fin-de-vie-euthanasie-12/
https://www.larebellution.com/2013/04/21/du-caractere-sacre-de-la-vie-fin-de-vie-euthanasie-22/

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)