Du Coran à Jésus-Christ, témoignage de Mustapha

Avant ma conversion

Je suis né dans une famille musulmane pratiquante à ***[note]Des noms de lieux et de personnes ont été modifiés par raison de sécurité (NDLR).[/note]. Cette ville est considérée selon la tradition comme un des hauts lieux saints de l’islam après la Mecque. Elle est gardée et nourrie selon la tradition musulmane par 333 saints enterrés dans la ville et tout autour d’elle.

Ces saints sont vénérés et consultés tous les vendredis dans les cimetières, afin de recevoir d’eux bénédiction, protection et guérison. Tout cela plonge ses habitants dans une perpétuelle crainte des esprits et dans un fanatisme sans égal pour l’islam.

Ayant été élevé dans une telle ambiance religieuse, devenir chrétien ne m’effleurait pas l’esprit. Je voyais le christianisme comme la religion des Blancs et l’islam comme la religion des Noirs, ignorant par là même, que l’islam et le christianisme sont originaires du Moyen-Orient. Chaque fois que je me trouvais en face d’un chrétien, j’éprouvais de la haine mêlée de pitié envers ce dernier, le voyant comme un « cafre », un blasphémateur, quelqu’un qui ne connaît pas Dieu et déjà voué à l’enfer. Je pensais ainsi parce que c’est ce que nous disaient nos marabouts dans leurs prédications. Certains nous disaient même qu’il ne fallait pas nous laisser toucher par un chrétien, sinon les parties de notre corps en cause seraient coupées au jugement dernier et jetées en enfer. Toutes ces choses racontées par nos marabouts ont contribué à me vacciner contre les chrétiens et leurs ouvrages.

Ma conversion

Le Coran appelle les chrétiens: le peuple du Livre.

En 1978, un de mes cousins germains, en fin de cycle pastoral, vint dans ma ville pour s’y installer. Malgré ma méfiance, je décidai de m’approcher de lui dans l’espoir de le ramener à l’islam. Dès mes premières visites, j’ai été surpris de voir qu’il connaissait Dieu, la plupart de ses conversations tournant autour de Dieu et du Messie Jésus-Christ. De plus, il ne mangeait jamais sans avoir auparavant loué et remercié Dieu pour sa bonté et son amour envers ses créatures. Il faisait cela dans ma langue maternelle, le tamasheq. Cela m’a beaucoup touché et ébranlé au point que je suis parti voir mon marabout pour lui demander des explications à ce sujet.

II m’a répondu : « Les chrétiens, selon le Coran, ne doivent jamais être traités de « cafres » par les musulmans car ils connaissent Dieu et le craignent. Ils ont avec eux les Écritures Saintes descendues bien avant le Coran et sont appelés le peuple du Livre. Ils sont honnêtes dans les affaires et ne jettent jamais de mauvais sorts à leur prochain. »[note]Coran 29/46 : « Ne disputez que de la belle façon avec les gens du livre. Sauf avec ceux d’entre eux qui prévariquent. Et dites, nous croyons à ce qu’on a fait descendre vers nous et descendre vers vous, tandis que notre Dieu et votre Dieu est le même et c’est à lui que nous nous soumettons. »[/note]

II a ajouté que c’est tout à fait normal pour un musulman, en cas de confusion, de demander des éclaircissements auprès des gens du Livre, c’est-à-dire des chrétiens.[note]Coran 10/94 : « Et si tu es en doute sur ce que nous avons fait descendre vers toi, interroge ceux qui dès avant toi lisent le livre. Certes, la vérité t’est venue de ton Seigneur : ne sois donc point de ceux qui doutent. »[/note]

Il m’a dit encore que ce sont les musulmans non avertis qui qualifient les chrétiens de cafres et qu’il est possible de manger avec des chrétiens et même de se marier avec eux.[note]Coran 5/5 : « Vous sont permis, aujourd’hui, les choses excellentes ; et permise la nourriture de ceux à qui le livre a été donné et votre propre nourriture leur est permise ; et les dames d’entre les croyantes et les dames d’entre les gens à qui le livre a été donné avant vous, quand vous leur aurez donné leur salaire d’honneur, en mariage… »[/note]

Il a terminé en disant que la seule chose qu’il reprochait aux chrétiens était d’avoir falsifié la Bible en refusant de croire au Coran.

Après analyse de tout ce que mon marabout venait de me dire, mon attitude à l’égard de la Bible changea et je commençai à m’y intéresser tout en retenant qu’elle pouvait comporter des falsifications, selon les dires de mon marabout. À l’insu du pasteur, je commençai à faire des recherches : chaque fois qu’il sortait, je partais à sa bibliothèque pour faire des lectures dans la Bible, en commençant par la Genèse, l’Exode et aussi dans les Évangiles. Je n’ai pas rencontré durant mes lectures, un seul passage qui insulte Dieu comme le disent certains de nos marabouts, mais, au contraire, des textes qui exaltent le nom de Dieu.

Jésus est fort, fort…

Néanmoins, malgré ces découvertes, je gardais un cœur endurci ne voulant pas abandonner ma position de défenseur de l’islam, la religion de mes parents. J’ai défié le pasteur, en lui disant que, grâce à mon pouvoir de marabout, j’allais devenir invisible et prendrais sous ses yeux certains objets de sa maison, ainsi que des livres comme preuve de supériorité de ma puissance sur le nom de Jésus. Le pasteur m’a dit de ne pas même essayer, car le nom de Jésus est le nom qui est au-dessus de tous les noms et en qui réside toute la puissance de Dieu. J’ai insisté pour faire pourtant cette expérience, ayant une confiance totale en ma formule et je me suis retiré pour me préparer en conséquence.

J’ai alors récité ma formule et je me suis mis en marche vers la chambre du pasteur que j’ai trouvé assis. J’ai tendu ma main, pour lui enlever les livres et objets comme prévu trois fois de suite, il m’a vu et m’a dit de laisser ces objets à leur place. Je me suis mis à trembler comme une feuille et je n’ai pu prononcer que ces mots : « Jésus est fort, fort, il est fort ! » Le pasteur m’a alors expliqué que Jésus est vivant, contrairement à tous les prophètes qui sont morts, et que pour cette raison, il accomplit encore aujourd’hui des miracles dans la vie des êtres humains. Le pasteur m’a lu un passage de la Bible dans Marc 16.15-20. Cela m’a beaucoup parlé et intéressé. En tant que musulman, je n’avais pas de certitude quant à mon salut et je ne pouvais dire, que « peut-être, si Dieu le veut, je serai sauvé ». Or, ce passage affirmait: « Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ». J’ai donc demandé au pasteur : « Es-tu sûr de ton salut ? » Sans hésitation, il m’a assuré que s’il venait à mourir, il avait l’assurance d’aller au paradis et il m’a cité encore deux passages de la Bible dans Éphésiens2.8-9 et 1 Jean 5.12-13. Son assurance m’a rempli de confusion.

Le lendemain, je me suis rendu chez mon marabout pour lui parler de mes découvertes. Lorsque je lui ai parlé de la puissance du nom de Jésus, il m’a cité un texte du Coran (5/110) où il est dit que Dieu a donné à Jésus la puissance d’opérer des miracles et il m’a affirmé: « II est indiscutable que les chrétiens ont reçu de Dieu toute la puissance dont ils ont besoin grâce au livre que Dieu leur a donné dans lequel il y a : la Thora de Moïse (le Pentateuque), le Zabure de David (les Psaumes) et l’Injil de Jésus (les Évangiles). » Lorsque je lui ai parlé au sujet de l’assurance du salut, il m’a dit que même Mahomet a dit dans le Coran qu’il ne savait pas ce que Dieu ferait de lui et ce qu’il fera de ceux qui le suivront.[note]Coran 46/9 : « Dis : en fait de messagers, je ne suis pas une innovation ; et je ne sais pas ce que l’on me fera, ni à vous… »[/note]

Il a ajouté que, même avec les bonnes œuvres, il y a toujours le problème du destin qui fixe dès la naissance notre destination future :enfer ou paradis. Ainsi, m’a-t-il dit, on peut être un bon pratiquant de la foi et se retrouver en enfer car tout dépend de la décision de Dieu.

J’avais besoin de lumière !

À partir de ce jour, j’ai été troublé en ce qui concerne mon éternité et j’ai commencé à me poser toutes sortes de questions, le cœur rempli de doutes et de soucis, me demandant où était la vérité dans tout cela. C’est ainsi qu’à chacune de mes prières musulmanes, j’invoquais Dieu afin qu’il se révèle à moi : « Oh Dieu, dirige-moi ! C’est de tout mon cœur que je te demande de m’éclairer. Si c’est l’islam qui est le chemin qui mène à toi, permets que je reste musulman toute ma vie. Si c’est le Christ, fais-en sorte que je devienne chrétien. » Cette prière est conforme au texte du Coran 1/5 : « Guide-nous sur le chemin droit. »

C’est alors que Dieu m’a parlé par une formule que chaque fidèle musulman doit réciter, au début comme en fin de prière : « Que la paix de Dieu et sa miséricorde soient sur Mahomet et sur sa famille. » Dieu m’a interpellé par cette formule: Comment moi qui cherche la paix avec Dieu au nom de Mahomet, dois-je demander cette paix en faveur de Mahomet et sa famille ? Je suis donc allé poser cette question à mon marabout qui m’a répondu ceci : « Cette formule de bénédiction et d’intercession n’est pas seulement citée par Mahomet mais doit être aussi adressée pour tous les prophètes de Dieu qui sont des hommes comme nous avec leurs fautes et leurs faiblesses. » Je lui ai demandé, si Jésus faisait exception et il m’a répondu que non. J’ai été surpris de sa réponse et lui ai dit : « Jésus a-t-il péché comme les autres pour qu’il ait besoin de prière ? » « Non, m’a-t-il répondu, car, comme le Coran le dit, Jésus est saint dès le sein maternel et n’a jamais cédé à Satan. »[note]Coran 19/19 : « Il ne dit rien d’autre : je suis un messager de ton Seigneur pour te faire don d’un garçon pur… »[/note]

 

En lisant le Coran, j’ai découvert Jésus.

Compte tenu de tout ceci, j’ai dit à mon marabout que j’allais devenir chrétien en acceptant Jésus comme mon Sauveur. Il a aussitôt essayé de m’en dissuader en me disant que le temps de Jésus et de la Bible était révolu et qu’aujourd’hui, c’était le temps de l’islam. Mais je lui dis : « Comment pouvez-vous dire cela alors que, selon le Coran, même Jésus est vivant au ciel tandis que les prophètes sont couchés dans leurs tombeaux ? » Mon marabout est alors resté perplexe et a convenu que selon le Coran, Jésus est le détenteur de l’Évangile et qu’il est un signe de la miséricorde de Dieu pour tous les peuples.[note]Coran 5/46 : « Et nous avons lancé sur leurs traces Jésus fils de Marie, en tant que confirmateur de ce qu’il avait devant lui du fait de la Thora. Et nous lui avons donné l’Évangile… » Coran 19/21 : « II dit comme cela ! ça m’est facile, dit ton Seigneur ! Et nous ferons de lui un signe pour les gens et une miséricorde de notre part. C’est affaire faite. »[/note]

Ces passages cités par mon marabout m’ont conforté dans ma conviction que le seul espoir de salut pour les musulmans comme pour les chrétiens était en Jésus-Christ. D’autres contacts avec d’autres marabouts m’ont permis d’entendre les mêmes réponses au sujet de Jésus et certains ont même avoué que s’ils disaient aux gens tout ce que le Coran dit de Jésus, beaucoup finiraient par suivre Jésus.

J’ai donc continué mes recherches dans la Bible et dans le Coran jusqu’au moment où j’ai lu ceci dans le Coran 19/3334 : « Et paix sur moi le jour où je naquis et le jour où je mourrai, et le jour où je serai ressuscité comme vivant. Voilà Jésus, fils de Marie, Parole de Vérité, dont ils doutent encore. » Je demandai alors à mon marabout : « À qui ce passage s’adresse-t-il ? Quels sont ceux qui doutent de Jésus, de sa mort, de sa résurrection et du fait qu’il est la Parole de la Vérité ? » Cette fois-ci encore, mon marabout a eu beaucoup de mal à me répondre.

Persécution et secours de Dieu.

C’est ainsi que le 10 janvier 1978, je me suis confié en Dieu au nom du Seigneur Jésus-Christ. J’ai accepté le Christ au soir de ce jour en brûlant toutes mes amulettes et livres de marabout où je puisais puissance et formules pour la magie blanche. Suite à cette décision, je dus faire face à la persécution de mes parents, le soir même. Mon père et ma mère sont venus à mon chevet vers minuit pour me forcer à renoncer à ma foi en Jésus-Christ avec pleurs et chantages : ma maman a juré de me maudire en soulevant son sein droit si je ne renonçais pas immédiatement à Christ (dans notre milieu, le sein droit de la maman est plus sacré que le nom même de Dieu. C’est pourquoi, si quelqu’un jure au nom de Dieu, il y a 50% de chances qu’il vous mente, mais s’il jure sur le sein droit de sa maman, il dit la vérité).

Je suis resté ferme malgré tout ce chantage. Mon père s’est alors mis en colère. II a dit, qu’il ne me reconnaissait plus comme son fils et qu’il me chassait de la famille, en me retirant tout ce qu’il m’avait donné: chambre, meubles, et même les vêtements. II s’est tourné vers moi et m’a dit : « Va-t’en loin d’ici ! » Après lui avoir remis ma valise avec les habits, je m’apprêtais à sortir lorsqu’il m’arrêta et me demanda d’enlever les habits que je portais. J’ai dû alors lui donner ma chemise et mon pantalon, mais il a crié : « Enlève aussi ton slip ! » À ce moment-là, maman l’a supplié, afin qu’il me laisse sortir au moins avec mon slip et il a cédé.

Je suis sorti de la famille, chassé par mes parents. Heureusement que cela s’est passé en pleine nuit. Je me suis rendu à la Mission des Assemblées de Dieu et après avoir escaladé le mur, je me suis réfugié dans la chapelle.

Le lendemain, des frères et sœurs chrétiens m’ont remis quelques habits. Ils m’ont soutenu dans la prière et j’ai moi-même prié pour mes parents et tous les amis, qui me persécutaient à cause de ma foi en Jésus, voyant derrière cela la colère du diable se déchaînant contre moi pour me faire abandonner Jésus, le seul chemin qui mène à Dieu. Dieu a exaucé mes prières et un jour, mon père m’a fait chercher pour que je revienne m’installer en famille en me faisant dire : « Mon fils, je demeure toujours ton père et je ne peux pas t’abandonner! » C’est ainsi que je suis revenu à la maison. Dieu a touché le cœur de mes parents et les a disposés à écouter mon témoignage et mes messages. Dieu soit loué pour son don ineffable, Jésus-Christ, par lequel chaque être humain peut recevoir le salut ! (Actes 4.12).

Ce que je suis devenu après ma conversion

Dieu a accompli beaucoup de choses dans ma vie. Des changements remarquables sont intervenus selon ce que dit la Bible dans 2 Corinthiens 5.17 : « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature, les choses anciennes sont passées, voici toutes choses sont devenues nouvelles. » Ma conception des choses spirituelles avait changé : Désormais, je voyais Dieu comme un Père plein d’amour et de compassion. J’ai été délivré de la crainte de la mort et j’ai reçu l’assurance de la vie éternelle. Jésus m’a donné la paix du cœur et a mis dans mon cœur un amour nouveau pour lui et les chrétiens tout en me détachant de l’attrait des plaisirs du monde.

Jésus m’a aussi libéré de la superstition et de la crainte des sorciers qui me conduisaient autrefois à offrir des sacrifices pour me protéger contre les malédictions et les actes de sorcellerie. Aujourd’hui, je n’ai plus besoin de ces choses car le sang de Jésus est suffisant pour mon pardon et ma protection.

J’aimerais exhorter mes frères chrétiens qui passent par des épreuves ou des doutes, et leur dire : « Persévérez, mes frères, car Jésus-Christ est vraiment le seul chemin, la vérité et la vie et nul ne peut aller au Père que par lui. » (Jean 14.6)

Pour tous mes amis musulmans, qui n’ont pas encore découvert qui est Jésus-Christ, je prie afin que Dieu leur accorde par ce témoignage et par d’autres recherches de rencontrer Jésus-Christ, le Messie promis dans les Saintes Écritures et de l’accepter comme leur Sauveur. Ce que Jésus a fait dans ma vie, il peut le faire aussi dans votre vie. En lui réside toute la puissance de Dieu pour vous sauver, vous transformer et vous apporter la guérison dont vous avez besoin. Il est vivant, confiez-vous en lui et il agira. Cherchez-le de tout votre cœur et il se révélera à vous.

Que le Seigneur vous bénisse et vous aide à trouver le chemin.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)