Difficultés des jeunes et propositions de solutions

Pour comprendre la problématique de la jeune génération des années 70, il est nécessaire de connaître les modes de pensée qui se sont forgés au cours des 150 dernières années. On peut expliquer et mieux faire face à des réactions telles que la révolte, le sentiment d’insécurité, la fuite dans l’irrationnel, la révolution et la violence, si répandues à l’heure actuelle.
Les actions sont les conséquences de manières de penser se manifestant surtout en tant que réactions de groupes, mais également sur le plan individuel.
L ‘homme cherche des réponses à des questions fondamentales : d’où est-ce que je viens ? Où est-ce que je vais ? Dans quel but est-ce que je vis ? Souvent au cours des siècles, il a fini dans une impasse et a dû rechercher de nouvelles solutions;- qui se sont avérées une fois de plus utopiques. Dans le cadre de cet article, il ne m’est pas possible de remonter aux modes de pensée primitifs; ceux des 150 années passées ont en commun une négation des valeurs absolues.

Dans la philosophie de l’évolution, qui est apparue juste après le romantisme, l’accent auparavant placé sur la structure personnelle, individuelle et spirituelle, est déplacé sur celle qui est impersonnelle, collective et sociale.
Dieu est nié en tant que créateur et l’homme devient le produit d’un processus impersonnel.

Dans les principes de l’évolutionnisme, le philosophe Hegel trouvera un terrain favorable. Sa vision de l’histoire n’était pas linéaire, mais triangulaire: à la thèse s’oppose une antithèse, qui conduit à une synthèse. Marx s’empara de la théorie de Hegel et s’exprima à peu près ainsi: le progrès résulte du changement, et pour qu’il y ait changement, il faut d’abord une situation conflictuelle. Lénine appliqua ces principes à la politique avec l’espoir d’un résultat final, où l’Etat deviendrait une société pacifique, sans classes, qui engloberait la terre entière. Le marxisme-léninisme a les caractéristiques d’une religion, comme le souligne cette phrase: « Le socialisme contient la semence de la perfection ».
L’état utopique doit jaillir des forces motrices de l’Histoire; dans le communisme s’y ajoute le facteur violence. La façon de travailler est dialectique : une poussée aussi forte que possible, ensuite un retour en arrière et de nouveau une poussée.
Ce processus est appliqué sur une grande échelle aujourd’hui, et beaucoup de jeunes sont influencés par cette façon de penser.
Contrairement à d’autres modes de pensée, qui ont un grand impact à notre époque, le communisme a l’avantage de donner un but à atteindre, un idéal qui vaut la peine qu’on lui sacrifie sa vie, l’état idéal devenant dieu.
D’autres tendances trouvent leur place dans le cadre de l’évolutionnisme, qui ne pourront être développées davantage ici, telles que le darwinisme, le pragmatisme, le freudanisme. Les résultats de la philosophie de l’évolution ne satisfont pas, ses résultats visibles se nommant génocides, totalitarisme, guerres froides sans fin, dépressions, guerres mondiales.

De cette situation désespérante naquit l’existentialisme. Avant que les circonstances ne le prouvent, Nietzsche avait déjà vu, dans la deuxième moitié optimiste et rationaliste du 19e siècle, qu’une réflexion sur la situation mondiale aboutissait à l’épouvante, et qu’une issue ne pouvait être trouvée qu’à travers l’irrationnel.
L’existentialisme signifie anarchie intellectuelle, dont les principes sont l’athéisme, le subjectivisme, le manque de valeurs objectives. On vit à travers ce que l’on expérimente, et comme cela ne peut être vécu que subjectivement, la communication devient impossible. Jean-Paul Sartre et Albert Camus sont les philosophes les plus connus de cette tendance; chez Jaspers, l’expérience subjective la plus forte est celle du suicide; chez Heidegger, c’est la peur. Timothy Leary fait un pas de plus dans l’irrationnel et propose les drogues comme moyen d’élargissement de l’expérience.

Soit dit en passant, le christianisme a été influencé par cette façon de penser, comme par celle de la thèse, antithèse-synthèse. Ainsi l’école de Tübinden : thèse: la Bible est vraie dans toutes ses affirmations ; antithèse: la Bible n’est pas scientifiquement vérifiable et ne correspond pas aux faits; synthèse: la Bible est un mythe, reposant sur une façon de penser rationnelle, et a valeur de symbole. De ces conclusions naissent toutes les nuances de la théologie libérale. Nous voyons déjà une distorsion du christianisme dans le saut aveugle vers Dieu de Kierkegaard, qui affirme que Dieu ne peut être connu; ni ne peut être que rencontré; les chrétiens bibliques lui rétorqueront que Dieu, s’i1 existe, peut être connu par l’information qu’en donne la Bible et par la révélation.

La philosophie de l’existence est le passage du logique à « l’astrologique », à l’occulte. Le vide doit être comblé par 1e monde invisible. Dieu et le christianisme biblique ne sont pas pris en considération, cependant les réponses sont attendues d’un monde surnaturel. Nous vivons dans cette époque, et la jeunesse en est influencée. Des leaders à forte autorité spirituelle exercent une grande puissance d’attraction, comme par exemple le Coréen Moon et l’Américain « Moïse ». Ces mouvements avaient, surtout à leurs débuts, des ressemblances frappantes avec les principes bibliques. De ces formes camouflées, on passe alors à l’adoration ouverte de Satan. Les mass-media suivent cette tendance et l’influencent, tant par la quantité que par la qualité. Le vide laissé par l’occultisme ne peut être comblé que par le christianisme biblique: ce sera une dure confrontation sur le plan spirituel, dans laquelle le christianisme biblique ne sera reconnu publiquement qu’à la fin, avec le règne du Seigneur Jésus. Comme dans tous les siècles passés, cette reconnaissance se fera toujours d’abord sur une base individuelle, mais représentera un royaume puissant quoique caché.

A ces modes de pensée dont nous venons de parler s’oppose le christianisme biblique qui reconnaît Dieu comme auteur de toutes choses, le Dieu immuable, omniscient, omnipotent, omniprésent. Les attributs moraux sont la sainteté, la justice, la bonté, l’amour. Son royaume existe et vient. Dieu est absolu et pose des valeurs absolues. Les hommes ont accès à lui et à son royaume en reconnaissant leur besoin et leur incapacité à se sortir eux-mêmes d’une situation sans issue, et en se tournant vers Dieu, en soumettant leur être entier à la souveraineté de Jésus-Christ, et en acceptant sa mort expiatoire de substitution.
Le contraste avec d’autres conceptions de la vie est énorme. Des valeurs absolues et positives peuvent prendre place dans une vie par la promesse de Jésus-Christ d’habiter par son Esprit en l’homme. Les règles morales et les fondements du royaume de Dieu représentent la sécurité, la paix, la joie et l’espérance; il s’y ajoute la notion d’éternité, où se réaliseront pleinement toutes les promesses.

Les chrétiens, se réclamant de la Bible, ont la responsabilité de savoir ce qu’ils croient et pourquoi ils croient, et aussi la responsabilité de communiquer ces principes fondamentaux, d’introduire dans d’autres vies la vérité et la stabilité. Nous devons connaître les principes moraux de Dieu et les enseigner. Avant son départ, Jésus ordonna à ses disciples de faire d’autres disciples, de les baptiser et de leur enseigner ce qu’ils avaient appris de lui. A un autre endroit, il prie pour ceux qui croiront en lui par la parole des disciples. Jésus désire que le flot de son message suive sans discontinuer le cours des générations. Pendant sa vie terrestre, Jésus a montré comment former des disciples. Plus tard, Paul aussi a été un modèle quant à sa sollicitude paternelle envers ceux qu’il a introduits dans la vie nouvelle.

Les qualités requises pour former des disciples se trouvent dans la vie de Jésus. Il fut un exemple. Les disciples pouvaient voir sa vie ; il était un modèle en sagesse, en maturité, en équilibre, en puissance, et il partageait avec eux la fatigue et les situations décourageantes. Il avait choisi volontairement sa vie sur la terre. Son enseignement était en rapport étroit avec la vie quotidienne.
Il était soumis à une autorité. Dans Esaïe 50: 4-7, il est question du disciple qui est enseigné afin qu’il sache comment « soutenir par la parole celui qui est abattu », et cela dans des circonstances difficiles. Dans Jean 5: 19, Jésus souligne sa dépendance du Père: « Le Fils ne peut rien faire de Lui-même, il ne fait que ce qu’il voit faire au Père ». Dans Phi1ippiens 2: 19, nous voyons la subordinatton de Timothée à Paul. Rom. 13 nous indique les principes généraux de la soumission. La soumission à l’autorité est valable pour tous les domaines: à la maison, au lieu de travail, dans l’église et vis-à-vis de l’Etat. Elle doit devenir un comportement naturel, une façon de vivre d’après les commandements de Dieu.
Il était rempli d’amour pour son troupeau (Jean 10: 11, Jean 12: 25). Sa propre vie ne doit pas être aimée, mais déposée (aux pieds de Jésus), afin de la conserver pour la vie éternelle, ce qui signifie que pour faire des disciples, il faut volontairement mettre au dernier rang ses propres intérêts et activités, au nom de ceux qui nous sont confiés.

Les transformations et les résultats sont remarquables, la personnalité de Jésus se développe. Les disciples apprennent à se débarrasser de faux modes de pensée, des habitudes néfastes. De vieilles situations de conflit sont réglées, souvent par la capacité de pouvoir pardonner; une guérison profonde de la personnalité a lieu. La personnalité créée par Dieu se développe et s’épanouit. Des qualités telles que la paix, la joie, la douceur, seront reconnues aussi de l’extérieur.
Dans la pratique, cette sorte d’aide peut se faire à différents niveaux. Par exemple, dans l’assemblée ou l’église, chaque chrétien expérimenté peut s’occuper d’un ou de plusieurs jeunes; les plus âgés seront eux soumis au pasteur.
A la maison, chez eux ou chez soi, on peut s’occuper de gens qui ne sont pas encore prêts à s’engager dans une assemblée ou dans l’église. D’autres formes sont les églises de maison, ou bien des cours spéciaux mettant l’accent sur le développement personnel.
L’amour de Dieu atteint à travers nous d’autres personnes, et ces affirmations doivent nous encourager à agir selon la méthode conséquente enseignée par Jésus.
Ainsi la jeune génération aura, à la place d’un chaos de valeurs sans références résultant dans une insécurité profonde, un fondement solide, plein de contenu qui lui permettra de faire face à toutes les situations extérieures avec des attitudes saines et valables.

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les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)