Chronique de livres
Titre: | «Dieu, illusion ou réalité?» (160 pages) |
Auteur: | Francis Schaeffer |
Editeur: | Editions Kerygma |
Voici enfin la version française de l’ouvrage paru en 1968 sous le titre The God who is there (litt. Le Dieu qui est là), dont le texte avait été légèrement remanié en 1982.
Cet ouvrage, Francis Schaeffer le considérait comme le produit le plus représentatif et le plus achevé de sa pensée, bien qu’il fit partie, avec Démission de la raison et La mort dans la cité, d’une trilogie. Il était le résultat d’une réflexion et d’un travail s’étalant sur quatorze ans.
C’est dire que nous sommes en présence d’un véritable testament «Schaefférien», même si d’autres écrits ont suivi. Testament relatif à une analyse magistrale que Schaeffer a menée en pionnier, et dont le monde évangélique, hélas, jusqu’à ce jour, n’a pas su discerner la valeur.
Cette analyse porte essentiellement:
– sur les caractéristiques de la culture contemporaine, en pleine dérive par rapport aux valeurs bibliques (philosophie, arts, musique et culture générale);
– sur l’impact de cette culture sur la théologie elle-même, qui s’est à son tour complètement égarée et a engendré un mysticisme diffus et sans contenu de sens; et enfin
– sur les réponses solides, sûres, apportées par le christianisme historique, c’est-à-dire le courant théologique resté fidèle à la révélation objective, immuable et infaillible que nous avons dans l’Ecriture sainte, et à la foi confessée dès l’origine par l’Eglise de Jésus-Christ.
Schaeffer, penseur éminent et analyste lucide – unique en son genre – de la modernité, est resté jusqu’à sa mort en 1984 un champion de «la foi transmise aux saints une fois pour toutes». Fortement campé sur le roc de l’Ecriture sainte, il a pu, grâce à sa compréhension des courants de pensée emportant la société actuelle, venir en aide à une foule d’hommes et de femmes perdus dans les abîmes du désespoir et de l’absurde ouverts par une culture et une théologie devenues folles.
Son oeuvre, qui n’a rien perdu de son actualité, peut aussi libérer ceux qui ont sombré dans le relativisme permissif, ou qui sont attirés, aujourd’hui, par les séductions du Nouvel Age.
Paul-André Dubois
Tiré du «Témoin» mars-avril 1990 avec autorisation