Dieu et moi dans le Psaume 139

DIEU ET MOI DANS LE PSAUME 139

Dieu est immense et que dès qu’on se penche sur sa personne, on est vite impressionné :
– Plusieurs dizaines de noms lui sont attribués : Dieu de force, de puissance, des armées, Celui qui est, le Créateur, le Seigneur. Ces noms décrivent parfois de façon imagée son action : le lion, l’aigle, l’agneau, la poule…
– Plusieurs dizaines de qualités lui sont attribuées – il est tout puissant, il est impassible, il est amour, autonome, éternel, etc.

Dès qu’on plonge son regard dans la personne de Dieu, on est émerveillé. Et pourtant, cela pourrait être fastidieux d’énumérer les qualités du Seigneur, sans réaliser la différence que Dieu fait dans une vie. C’est comme si vous me demandiez que je vous décrive mon épouse. Si je vous disais : « Elle fait 1 m 70, elle a les yeux bleus, et quelques cheveux blancs », je ne communiquerais pas une grande sympathie dans notre relation. Si je vous dis par contre : « J’aime beaucoup poser ma tête sur la sienne parce qu’elle est un tout petit peu plus petite que moi, ses yeux bleus font fondre mon cœur chaque fois qu’elle me regarde, et elle est en train de se tresser une couronne de gloire avec quelques cheveux blancs », c’est une description qui reflète l’amour que je lui porte…

Dans le Psaume 139, David parle de Dieu — pas comme un catalogue de vérités sur Dieu, mais comme une célébration de ce que Dieu fait dans une vie. David associe ces qualités divines à sa vie personnelle. Dieu n’est pas une série de faits. Il est une personne qui cherche la communion avec ses enfants, qui se révèle à ses enfants… Ce Psaume présente quatre qualités de Dieu pour nous encourager.

Omniscience

Dieu connaît tout de moi (v. 1-6)

1 Éternel ! tu me sondes et tu me connais,
2 Tu sais quand je m’assieds et quand je me lève, tu comprends de loin ma pensée ;
3 tu sais quand je marche et quand je me couche, et tu pénètres toutes mes voies.
4 Car la parole n’est pas sur ma langue, que déjà, Éternel ! tu la connais entièrement.
5 Tu m’entoures par derrière et par devant, et tu mets ta main sur moi.
6 Une telle science est trop merveilleuse pour moi, trop élevée pour que je puisse la saisir.

La première qualité de Dieu que David décrit est l’omniscience, la « toute connaissance » de Dieu : Dieu sait tout, connaît tout, comprend tout (1 Jean 3.20 ; Job 37.16 ; Héb 4.13). Mais là encore, il possède plus qu’une information sur les hommes. Il me connaît moi, personnellement, intimement, comme nul autre ne me connaît.
– Il me « sonde » : le verbe dénote un regard complet, attentionné. Il ne regarde pas de façon superficielle.
– Il me « connaît » : il perçoit et prend directement connaissance de ce que je suis.
– Il me « comprend » : ce verbe pourrait être traduit par « disséquer » ; Dieu connaît mon cœur comme nul autre (Jér 17.9-10).
Dieu ne connaît pas seulement les choses importantes qui secouent le monde, mais les détails les plus anodins de ma vie : mes mouvements quotidiens (v. 3a), mes pensées (v. 2b,3b), mes paroles (v. 4). Jésus rajoutera que même les cheveux de nos têtes sont comptés (Matt 10.30).
Non seulement Dieu connaît les moindres recoins de ma vie, mais en plus il connaît précisément mon futur (v. 4) : avant que je parle, Dieu sait ce que je vais dire !

Comment vivre cette partie du Psaume ?

– par la louange, l’émerveillement (v. 6),
– en intégrant le Seigneur dans tous les aspects de mon existence : l’un des dangers de la vie chrétienne, c’est de sortir Dieu de nos joies, pour ne l’intégrer qu’à nos épreuves ; ou bien de sortir Dieu de nos épreuves, par stoïcisme, pour ne l’intégrer qu’à nos louanges ;
– par la confession de mes péchés : avec Dieu, il est impossible de se cacher ; il met le doigt sur toutes nos manipulations, connaît toutes nos motivations, lit toutes nos pensées.
Alors, puisqu’il sait tout, pourquoi le tenir à l’écart ?

Omniprésence

Dieu est toujours près de moi (v. 7-12)

7 Où irais-je loin de ton Esprit et où fuirais–je loin de ta face ?
8 Si je monte aux cieux, tu y es ; si je me couche au séjour des morts, t’y voilà.
9 Si je prends les ailes de l’aurore, et que j’aille demeurer au-delà de la mer,
10 là aussi ta main me conduira, et ta droite me saisira.
11 Si je dis : Au moins les ténèbres me submergeront, la nuit devient lumière autour de moi ;
12 Même les ténèbres ne sont pas ténébreuses pour toi, la nuit s’illumine comme le jour, et les ténèbres comme la lumière.

Dieu est partout présent — ou plutôt, il n’y a nul endroit où il ne se trouve. On ne peut le fuir, pas même par la mort (v. 8b). David réalise qu’il est gardé en tout lieu par la présence de Dieu : Dieu est toujours près de lui (v. 10a).
Cette notion d’omniprésence est difficile à comprendre. D’un côté, Dieu est présent partout, d’un autre il est sur son trône ou s’incarne en Jésus. Il ne peut tolérer le mal, et il côtoie pourtant le diable en son omniprésence.
Dieu est pleinement présent en tout point de l’espace, sans toutefois agir de la même manière en chacun de ces points :
– Il est pleinement présent : Il n’y a pas une partie de Dieu au ciel, et une autre partie sur terre. Il ne remplit pas l’espace comme l’eau remplit un verre. C’est l’intégralité de son être qui est partout présente. Il ne faut pas penser en terme d’un volume, d’une dimension car Dieu est esprit, et il est au-delà de l’espace qu’il a créé (1 Rois 8.27).
– Sans agir de la même manière : Dieu est présent parfois pour punir (Amos 9.1-4), pour soutenir (Héb 1.3), pour bénir (Ps 16.11). Dieu est dans le cœur de ses enfants, mais pas dans celui de ceux qui ne sont pas croyants.

Que faire de l’idée que je ne peux m’éloigner de la présence de Dieu ?

– Louer : Dieu m’accompagne partout. Quel privilège !
– Être réaliste sur le péché : Certains péchés sont très visibles, ou affectent beaucoup de personnes, tant par leurs effets que par la manière dont ils se font ; ils sont connus par d’autres. Certains péchés sont discrets ; ils sont réalisés dans le secret des cœurs, dans l’imagination. Mais Dieu est présent à l’intérieur de nous-mêmes. Comment ne pas reconnaître nos fautes devant lui ?
– Décider de le suivre : Je ne peux pas me détacher du Seigneur. Il est, pour mon bien, à jamais soucieux de m’accompagner.
– Ne plus avoir peur : Il n’est pas de table d’opération où Dieu est absent. Il n’est pas de situations que Dieu trouverait profondes, trop dangereuses. Je peux envoyer mes enfants dans un pays étranger — et savoir que le Seigneur les accompagne.

Souveraineté

Dieu a un plan pour moi (v. 13-18)

13 C’est toi qui as formé mes reins, qui m’as tenu caché dans le sein de ma mère.
14 Je te célèbre ; car je suis une créature merveilleuse. Tes œuvres sont des merveilles, et mon âme le reconnaît bien.
15 Mon corps n’était pas caché devant toi, lorsque j’ai été fait en secret, tissé dans les profondeurs de la terre.
16 Quand je n’étais qu’une masse informe, tes yeux me voyaient ; et sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui étaient fixés, avant qu’aucun d’eux (existe).
17 Que tes pensées, ô Dieu, me semblent impénétrables ! Que la somme en est grande !
18 Si je les compte, elles sont plus nombreuses que (les grains de) sable. Je m’éveille, et je suis encore avec toi.

Troisièmement, David s’émerveille de la souveraineté de Dieu sur sa vie, du début à la fin. Plus que l’omnipotence de Dieu, cette partie développe l’idée que Dieu, mon créateur, a un projet pour moi.
Avec délicatesse, j’ai été créé, formé, caché, pétri ; mieux, « tissé » (v. 15 — c’est presque de l’embryologie !). Je ne suis pas une créature issue du hasard.
Non seulement Dieu est maître du début de mon histoire, mais encore de sa fin. Je ne mourrai pas un jour plus tôt ou plus tard que le jour fixé par Dieu. Jésus dit d’ailleurs de ne pas s’inquiéter, car ce n’est pas cela qui rallongera mon existence. Bref, je suis un homme ou une femme que Dieu a voulu, une créature merveilleuse.

Comment vivre cette souveraineté de Dieu ?

– Encore une fois, par la louange ! David commence cette section avec une exclamation : « C’est toi ! », reconnaissance heureuse de l’œuvre puissante de Dieu. La louange des v. 17 à 18 est probablement l’émerveillement face à toutes ces qualités de Dieu. Qu’il est grand, tellement au-delà de toutes nos pensées !
– Par le respect de mon corps : J’ai été créé à l’image de Dieu, et Dieu a créé mon corps avec une touchante attention. J’ai lu le récit d’un couple dont l’épouse ne se sentait pas belle et cela la gênait considérablement dans ses rapports avec son mari. Tendrement, cet homme l’a placée devant un miroir et lui a demandé de louer Dieu pour chaque partie de son corps. Dieu m’a fait à son image, au-delà de toute logique génétique, au-delà de tout handicap de naissance ou acquis. Je le reflète et il a sa main sur moi. Plus encore, avec ma conversion, ce corps est devenu le temple du Saint Esprit (1 Cor 6.19).
– Par le respect de la vie : Un enfant existe dès la conception. La Bible souligne la continuité de l’existence du ventre de la mère à l’enfant qui respire. Il est impossible de valider l’avortement, ou les techniques de contraceptions abortives. Pour autant, un Dieu de grâce accueille toujours celle qui s’est prêtée à de tels gestes et qui s’en repent.
– En me réjouissant de ce projet bienveillant de Dieu : si mes parents ne m’ont pas vraiment voulu, si la société ne m’a pas vraiment voulu, Dieu, lui, m’a voulu ! Je peux me réfugier en Dieu, en son amour pour moi, dans sa compréhension de ce que je suis.
– En ayant confiance : La vie en général, et la vie chrétienne en particulier, n’est pas un long fleuve tranquille. Il y a des combats, des épreuves, des tentations, des chutes… (Prov 24.16). Mais Dieu reste souverain.

Justice

Dieu jugera mes ennemis (v. 19-24)

19 O Dieu, si seulement tu faisais mourir le méchant ! Hommes de sang, écartez–vous de moi !
20 Ils parlent de toi d’une manière infâme, ils prennent (ton nom) en vain, eux, tes adversaires !
21 Éternel, n’aurai–je pas de la haine pour ceux qui te haïssent, du dégoût pour ceux qui se soulèvent contre toi ?
22 Je les hais d’une parfaite haine ; ils sont devenus pour moi des ennemis.
23 Sonde–moi, ô Dieu, et connais mon cœur ! Éprouve–moi, et connais mes préoccupations !
24 Regarde si je suis sur une mauvaise voie, et conduis–moi sur la voie de l’éternité !

Dans cette quatrième strophe, le ton change radicalement. On passe d’attributs de Dieu paisibles et encourageants à ses attributs de sainteté et de justice. David exprime des émotions très fortes : du dégoût, de la haine… Ces expressions paraissent violentes à la lumière du N.T., mais c’est une impression erronée : au cri de David, répond la prière des martyrs (Apoc 6.10). Et c’est parce qu’un jour un jugement aura lieu, que les chrétiens peuvent, avec confiance, pardonner ceux et celles qui les ont offensés. Parce que pardonner, c’est laisser à Dieu le soin de juger. C’est exprimer au Seigneur sa colère et son ressentiment, et les laisser à ses pieds, sachant qu’il fera justice.
Le Psaume se termine par une prière, d’autant plus importante que David est animé d’un désir de justice, et que ce sentiment pourrait le faire basculer dans l’amertume.

Comment vivre cette partie ?

– Par la confiance face au harcèlement : Un jour ou l’autre on a dû faire face au harcèlement d’un collègue, d’un patron, d’un voisin ou d’un membre de sa famille. Un jour ou l’autre, on a été confronté à l’impossibilité d’obtenir réparation, ou de résoudre des relations difficiles. Dieu n’est pas absent de cette irritation. Il la connaît, la mesure, la chiffre, et il en sera juge. Quelle sérénité !
– Quelle sérénité de lui laisser le soin de juger, et de lui demander que nos cœurs soient rendus souples. Pensons à confesser nos péchés. Prions pour que nous nous jugions nous-mêmes avant de juger les autres. Dieu nous conduira ainsi « sur la voie de l’éternité » (v. 24).

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)