Deux impératifs dans l’Église

Matthieu 28,18-20

Avant de monter vers son Père, le Seigneur Jésus-Christ avait rassemblé les onze disciples en leur donnant deux consignes précises, celles de faire des disciples de Christ et de leur enseigner tout ce qu’il leur avait commandé. Ce texte affirme l’autorité de Christ sur toutes choses et sa présence constante avec les disciples tous les jours jusqu’à la consommation du siècle. Nous aimerions brièvement développer ces deux impératifs valables encore aujourd’hui pour l’Église de Christ.

1. « FAITES DISCIPLES »

Cet ordre prononcé par le Seigneur après sa résurrection s’adresse à tout disciple de Jésus-Christ. C’est l’évangélisation. Le monde a besoin de témoins de Christ authentiques, fidèles, consacrés. Qu’est-ce qui attire le pécheur à Dieu ? L’application des quatre critères bibliques suivants glorifie Dieu et facilite nos contacts avec les pécheurs dans l’évangélisation :

– La puissance de l’amour (Jean 13.34) : il est essentiel de maintenir les relations dynamiques dans l’Église. L’amour de Dieu versé dans nos cœurs par l’Esprit nous rend capables d’aimer nos frères et notre prochain (Rom 5.5 ; 13.8). L’amour de Dieu versé dans nos cœurs par l’Esprit nous aide aussi à respecter notre prochain, d’où une ouverture pour se faire des amis et leur présenter Jésus-Christ.

– La puissance de l’unité (Jean 17.21,23) : notre intelligence et notre cœur y sont engagés, car être « UN » (1 Cor 12.13) implique « l’unité de l’Esprit » (Eph 4.3) et « l’unité de la foi » (Eph 4.13). L’Esprit et la Parole produisent cette unité profonde. Cette harmonie était visible pour les premiers chrétiens à Jérusalem qui étaient « d’un seul cœur » (Act 1.14 ; 2,1,46 ; 4.24 ; 5.12 ; 8.6 ; 12.20 ; 15.25). Paul exhorte l’église de Rome à cette unité (Rom 15.6). L’unité dans l’église, comme dans la famille, est un facteur puissant comme témoignage face au monde déstructuré.

– La puissance de la communication comme témoignage : différentes formes de transmission orale de l’Evangile sont présentées, comme par exemples « parler » (Act 4.31), « évangéliser » (5.42), « enseigner » (4.2) le peuple (5.25,28), « proclamer » (8.5-6), « témoigner » (1.8) et « dialoguer » (17.2-3). Chaque membre du corps de Christ, chaque croyant dans l’église locale peut utiliser une de ces formes de témoignage oral pour atteindre les non-croyants.

– La puissance d’une vie exemplaire : Il est évident que notre témoignage oral doit être accompagné par une façon de vivre, des attitudes et un comportement qui honorent le Seigneur en tout (Act 2.42-47 ; Rom 13.9 ; 2 Cor 3.2 ; Col 4.3-6).

Quelques rappels pour l’évangélisation:

Chaque église locale doit manifester l’amour, l’unité, et une règle de vie chrétienne exemplaire dans tous les domaines. Chaque chrétien est un témoin vivant par l’amour fraternel (Jean 13.34), par l’amour du prochain (Rom 13.9), par une attitude correcte (1 Pi 2.12), par l’humilité (1 Pi 2.18) et par un témoignage clair (1 Pi 3.15) Chaque nouveau croyant est intégré dans l’église locale (Pr 18.1) pour qu’il croisse dans le Seigneur. Sa foi est ainsi consolidée.

Gagner des familles à Christ est un objectif important. Voici quelques exemples dans les Actes et le reste du N.T. : Zachée (Luc 19.9), Lydie (16.15), le geôlier (16.31-34), Corneille (Act 10), Crispus (18.8 ; 1 Cor 1.16), Onésiphore (2 Tim 1.16), Philémon. La famille crée un impact. Le devoir des parents est d’éduquer et d’instruire les enfants dans la crainte de Dieu (Deut 6.7 ; Jos 24.15 ; Pr 22.6).

Chaque église doit discerner et encourager ceux qui ont un appel pour la mission extérieure. Recherchons et développons de nouveaux chemins pour atteindre les non-croyants par l’Évangile.

2. « ENSEIGNEZ-LES »

L’édification est le second impératif du Seigneur pour l’Église. Les nouveaux convertis à Jésus-Christ s’intègrent dans l’Eglise qui est édifiée par l’Écriture.

L’édification de l’Eglise : deux piliers de base

– La Parole inspirée, inerrante, base et priorité absolue de notre foi : « Faites disciples… les enseignant » (Mat 28.19-20). Cela implique la persévérance dans l’enseignement des apôtres (Act 2.42), l’apport « du pur lait de la Parole pour croître quant au salut » (1 Pi 2.2). Le verbe « instruire », « enseigner » (didasko) est employé environ 100 fois dans le N.T. Un constat intéressant : dans les Actes, dans la moitié des cas, ce terme est employé en rapport avec les chrétiens, et dans l’autre moitié en rapport avec les non-chrétiens.

– Les relations : Elles sont d’abord avec Dieu (niveau vertical), puis avec les autres frères (niveau horizontal) : « Que vous ayez communion avec nous, car notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ » (1 Jean 1.3). C’est la koinonia, la communion fraternelle, le partage. Cet élément constitue un apport inestimable dans la vie de l’église et doit être cultivé avec soin.

L’édification de l’Église : développement des trois vertus

Trois vertus sont mentionnées dans 1 Corinthiens 13.13 : la foi, l’espérance et l’amour. Poursuivies simultanément, elles conduisent à une maturité spirituelle progressive (Eph 1.15-18 ; Col 1-3-4 ; 1 Thes 1.2-3). Elles doivent être développées à travers les dons et les ministères pour l’édification de l’église.

– La foi : Elle est ancrée en Dieu (1 Pi 1.25) et en Jésus-Christ (Eph 1.15). Elle est l’assurance des choses qu’on espère avec une confiance pleine et entière (Héb 11.1 ; 10.22). Elle produit ce qui est appelé « l’œuvre de la foi » (1 Thes 1.3 ; 5.8). Elle doit s’élargir (2 Thes 1.3). Elle doit être sans hypocrisie (1 Tim 1.5). Nous devons « garder la foi » (1 Tim 1.19) qui est ici l’ensemble des Écritures, de la doctrine biblique.

– L’espérance : Elle constitue cette force qui nous aide à persévérer dans la foi, parce que la mort n’est pas la fin, mais une simple « servante » pour amener les croyants auprès du Seigneur en attendant leur résurrection en Christ lors de son retour glorieux (Eph 1.18 ; Col 1.5 ; 1 Thes 1.3 ; 5.8).

– L’amour : C’est dans l’intimité avec Dieu que nous puisons constamment force et fraîcheur pour être en communion avec nos frères et sœurs dans la foi en Christ et pour aimer notre prochain (Mat 22.34-40 ; 1 Cor 13.4-9 ; Eph 4.14-16 ; Col 3.12-14).

Ces deux principes de l’évangélisation et de l’édification s’enchevêtrent harmonieusement l’un dans l’autre et se manifestent dans et hors de l’Église. Une église locale où les deux ordres : Faites disciples et Enseignez-les, émanant directement de la bouche du Maître, sont trouvés conjointement, est agréable au Seigneur. A nous de semer et de labourer, au Seigneur de fertiliser le sol spirituel qui nous a été confié.


CINQ ACTIONS A POURSUIVRE ENSEMBLE

L’enseignement, l’instruction, l’édification, l’exhortation collectifs : Les croyants s’édifient mutuellement par la Parole. Ils reçoivent instruction dans l’Écriture (Act 2.42) pour « parvenir à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite du Christ, pour ne plus être des enfants, flottants et entraînés à tout vent de doctrine…pour croître à tous égards en celui qui est le chef, Christ » (Eph 4.1-16).

La prière collective : En Actes 1.14, 120 croyants « priaient continuellement » ensemble. En Actes 2.42, les croyants persévéraient dans la prière. En Romains 12.12 et Colossiens 4.2, l’église est exhortée à la prière, et cela « tout le temps » et « sans cesse » (Eph 6.18 ; 1 Thes 5.17). Nous devons tout exposer à Dieu dans la prière (Phil 4.6) par des « supplications, des prières, des intercessions, et des actions de grâces » (1 Tim 2.1-8). Nous devons prier « les uns pour les autres » (1 Thes 4.14-18 ; Jac 5.13-16 ; 1 Pi 4.7-10). L’église prie pour la proclamation de l’Evangile (Act 4.23-31). Nous rendons grâces ensemble (Eph 5.20 ; Phil 4.6). Paul demande à l’église de prier pour lui (Eph 6.19), et il prie pour les églises (Rom 1.8 ; Eph 1.16 ; 3.14).

Le chant collectif : L’A.T. en est rempli d’exemples. Jésus et les disciples chantaient des Psaumes (Marc 14.26). C’est un moyen d’instruction, d’exhortation, d’avertissement, de témoignage (Eph 5.19 ; Col 3.16). « L’hymne » est une composition poétique non inspirée, un psaume de louange en quelque sorte. Nos chants sont l’expression de notre attitude envers Dieu et les autres.

L’offrande collective : C’est un indice de la qualité de notre vie relationnelle, un témoignage face au monde. Nous pratiquons le bien envers tous, mais spécialement envers les frères en la foi (Gal 6.10), partageons les produits des biens selon les besoins (Act 2.44-45), subvenons aux besoins des saints et exerçons l’hospitalité (Rom 12.13). Les offrandes étaient réunies chaque premier jour de la semaine dans l’église locale pour l’œuvre de Dieu (1 Cor 16.1-4). Chacun donne de plein gré selon ses possibilités (2 Cor 8.3-4), car Dieu récompensera la largesse du cœur (2 Cor 9.6-15). Les Philippiens prenaient part (koinonia) à l’Evangile par leurs biens (Phil 1.5) Nous devons « rechercher toujours le bien, soit entre nous, soit envers tous » (1 Thes 5.15). 2 Corinthiens 8 et 9 présente un christianisme relationnel, avec des effets universels.

Le repas collectif : Selon Act 20.7, nous pouvons déduire que l’église primitive se réunissait le « premier jour de la semaine » (dimanche) pour « rompre le pain ». La cène avait été instituée par le Seigneur (Mat 26.26-28) : « Prenez, mangez, ceci est mon corps… Buvez en tous, ceci est mon sang ». Selon Actes 2.42, l’église persévérait « dans la fraction du pain ». Lors des débuts de l’Eglise, on prenait même le repas du Seigneur plusieurs fois par semaine dans les maisons (Act 2.46-47). Ce mémorial est décrit dans 1 Corinthiens 11.28-34 et constitue la partie centrale du rassemblement. La cène est donc un repas que l’on prend en mémoire du Sauveur mort pour nos péchés et ressuscité pour notre justification.

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

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(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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