Deux hommes, deux voies, deux destinées — Psaume 1

Les Psaumes 1 et 2 constituent une introduction générale aux Psaumes :
– Le Psaume 1 pose le principe éthique, moral et distingue deux classes d’humains : les justes et les méchants. Il traite de l’homme au singulier et commence par : « Heureux celui qui… »
– Le Psaume 2 pose le principe prophétique et politique concernant le peuple de Dieu et les nations. Il s’adresse aux hommes (au pluriel) et se termine par : « Heureux tous ceux qui se confient en lui. »

Le Psaume 1, que nous allons étudier, présente deux chemins avec deux issues : celui du juste ou du pécheur acceptant la grâce et celui du méchant ou du pécheur rejetant la grâce.

Le bonheur selon les humains

En regardant un peu ce qui s’écrit sur le bonheur, j’ai été surpris de voir à quel point les humains font la chasse au bonheur. Qu’est donc le vrai bonheur ?
Argent, sexe, maison, santé, réussite dans les divers domaines, respect des autres, réputation, honorabilité, longévité, famille aimante, intégrité, estime de soi, réalisation spirituelle, générosité, forme physique, etc. ?
Un dictionnaire donne 23 synonymes pour le mot bonheur, notamment : allégresse, béatitude, chance, euphorie, réussite, succès, extase, etc. Parmi de nombreuses citations, en voici trois d’auteurs désabusés par la poursuite du bonheur :
– Montaigne (philosophe français, 1533-1592) dans ses Essais écrivit : « Si l’on bâtissait la maison du bonheur, la plus grande pièce serait la salle d’attente. »
– Léo Ferré (compositeur et chanteur français, 1916-1993) dit dans une chanson : « Le bonheur ça vaut pas trois mailles. »
– Antoine Rivarol (écrivain français, 1753-1801) écrivit : « Nous avons tous assez de force en nous pour supporter le malheur des autres, mais nous n’en avons peut-être pas autant pour supporter leur bonheur. »

Le bonheur selon Dieu

Pour Dieu, le bonheur (l’état de celui qui est « heureux ») est d’abord christocentrique. Posséder Christ dans son cœur est ce qui rend l’homme objectivement « heureux ».
Déjà dans l’A.T., David disait : « Bienheureux l’homme dont la transgression est pardonnée, et dont le péché est couvert. Bienheureux l’homme à qui l’Eternel ne compte pas l’iniquité et dans l’esprit duquel il n’y a pas de fraude. » (Ps 32.1-2) Le bonheur commence avec le pardon de ses péchés.
Le bonheur se décline ensuite :
– dans la séparation du mal et la méditation de la Bible (notre Ps 1), – dans l’aide apportée aux autres : « Bienheureux l’homme qui comprend le pauvre ! Au mauvais jour, l’Éternel le délivrera. » (Ps 41.1)1
Voilà ce qu’est le bonheur selon la Bible, bien différent de celui des hommes cités ci-dessus ; et il peut être vécu même dans la souffrance (voir Matt 5.5-11 et les paradoxes des béatitudes).

Le chemin du juste (v. 1-3)

1 Heureux l’homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, Qui ne s’arrête pas sur la voie des pécheurs, Et qui ne s’assied pas en compagnie des moqueurs,
2 Mais qui trouve son plaisir dans la loi de l’Éternel, Et qui la médite jour et nuit !
3 Il est comme un arbre planté près d’un courant d’eau, Qui donne son fruit en sa saison, Et dont le feuillage ne se flétrit point : Tout ce qu’il fait lui réussit.

Le chemin de la vie a deux faces :

La face négative — ce dont le juste s’abstient (v. 1)

– Il « ne marche pas dans le conseil des méchants ». Le « conseil », ici, c’est l’état d’esprit, la mentalité. Nous sommes plutôt appelés à « renverser les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu, en amenant toute pensée captive à l’obéissance au Christ » (2 Cor 10.5). La séduction s’opère d’abord dans nos pensées. Elles ont besoin d’être renouvelées selon la pensée du Christ.
– Il « ne s’arrête pas dans le chemin des pécheurs ». Nos pensées influencent notre comportement, nos attitudes. Celui qui « s’arrête » est déjà séduit. Paul avertit les chrétiens galates : « Vous couriez si bien, qui vous a arrêtés ? » (Gal 5.1)
– Il « ne s’assied pas sur le banc des moqueurs ». Le pli des habitudes est pris pour celui qui « s’assied ». L’esprit critique vis-à-vis du monde qui se moque de Dieu est anesthésié. L’Esprit de Dieu est étouffé, attristé, éteint.
Il y a progression vers le mal pour celui qui ne court plus vers le but. Il marche d’abord, puis s’arrête et finalement s’assied à la table du monde. Le juste est appelé à se séparer moralement du monde (2 Cor 6.14-18), « tout en étant dans le monde ».

La face positive — ce que recherche le juste (v. 2)

Le juste trouve du plaisir dans la loi de l’Éternel. Pour nous, c’est toute la Parole, la révélation de Dieu, amplement suffisante pour la vie de tous les jours, dans toutes les situations.
Le juste la « médite » : sa pensée, son intelligence, son esprit sont engagés. Il « réfléchit », « se penche sur » le texte, pour le comprendre et s’y conformer.
Il la médite « jour et nuit ». Sa volonté intervient. Le secret d’une relation juste avec Dieu engage la raison, l’affection et la volonté du croyant. Est-ce à dire qu’il doit passer son temps à lire la Parole ? Ce n’est pas possible ni forcément souhaitable. Mais ses pensées et ses affections sont tournées vers Dieu en continu. Et son être entier se transforme ainsi progressivement.

Les caractéristiques du juste bienheureux — l’issue de la voie du juste (v. 3)

– « Il est comme un arbre planté près des ruisseaux d’eaux » : L’arbre est le symbole de la sécurité et de la solidité. Les cours d’eaux nous parlent du rafraîchissement donné par l’Esprit de Dieu (Jean 7.38 ; Éph 2.22 ; Tite 2.5-6).
– Il « porte du fruit en sa saison » : Chaque arbre porte des fruits selon son espèce et en sa propre saison. Les progrès du chrétien dans son chemin de sanctification diffèrent de l’un à l’autre. Ce qui compte, c’est de porter du fruit « en sa saison », en son temps. C’est l’affaire de Dieu. Notons encore que la croissance pour faire mûrir le fruit se fait sans bruit, tranquillement, mais il est aussi exposé aux tempêtes jusqu’à la récolte. « Je suis le cep ; vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, porte beaucoup de fruit, car, séparés de moi (sans moi), vous ne pouvez rien faire » (Jean 15.5)
– Son « feuillage ne flétrit point » : Cette image évoque la pérennité, la durabilité de la vie de foi.
– « Tout ce qu’il fait prospère » : Réussir sa vie ne signifie pas avoir du succès, mais avoir suivi la voie du Seigneur tracée pour chacun dans l’obéissance à sa Parole. Pour les uns, c’est plus palpable que pour d’autres : le fruit se voit dès maintenant. Pour d’autres, le fruit se révèlera après leur mort. Leur chemin de sanctification, fidèlement suivi avec méditation et prière, trouvera une merveilleuse issue : leurs œuvres ont été cachées devant les hommes, mais leurs prières auront été exaucés et ils verront les résultats dans la gloire. Engageons-nous résolument dans cette voie de la prospérité dans le Seigneur.

Le chemin des pécheurs non repentis (v. 4-5)

4 Il n’en est pas ainsi des méchants : Ils sont comme la paille que le vent dissipe.
5 C’est pourquoi les méchants ne résistent pas au jour du jugement,Ni les pécheurs dans l’assemblée des justes.

Dans un texte qui rappelle notre Psaume, le prophète Jérémie a donné une très belle comparaison entre les deux voies, celle du juste et celle du méchant : « Ainsi parle l’Éternel : Maudit soit l’homme qui se confie dans l’homme, qui prend la chair pour son appui, et qui détourne son cœur de l’Éternel ! Il est comme un misérable dans le désert, et il ne voit point arriver le bonheur ; il habite les lieux brûlés du désert, une terre salée et sans habitants.
Béni soit l’homme qui se confie dans l’Éternel, et dont l’Éternel est l’espérance ! Il est comme un arbre planté près des eaux, et qui étend ses racines vers le courant ; il n’aperçoit point la chaleur quand elle vient, et son feuillage reste vert. Dans l’année de la sécheresse, il n’a point de crainte, et il ne cesse de porter du fruit. » (Jér 17.5-8) « Les méchants » désignent les pécheurs : ce sont ceux qui ont rejeté Dieu, qui s’opposent à lui, qui se moquent de lui — en un mot, des pécheurs impénitents.

Les caractéristiques du pécheur impénitent

Il est « comme la balle ». La balle (ou la paille) est l’enveloppe des graines et des céréales. Plus légère que les graines, elle est emportée par le vent lorsque le vanneur lance en l’air le blé.
Les nations (És 17.13), le peuple de Dieu désobéissant (Os 13.3), le roi de Babylone, l’impie Belshatsar (Dan 4.22-27), sont comparés à la balle légère, qui n’a aucune valeur et qui va subir le jugement.

L’issue du pécheur impénitent

Le pécheur impénitent « ne subsistera pas au jour du jugement », pas plus que la balle ne peut résister au vent qui la chasse. Au jour du Seigneur, lors de l’établissement en puissance de son royaume de justice et de paix sur la terre, les pécheurs seront exclus de « l’assemblée des justes ». Jésus annonce le même jugement : « Retirez-vous maudits, allez dans le feu éternel préparé pour le diable et les anges. […] Ceux-ci iront dans le châtiment éternel et les justes dans la vie éternelle. » (Mat 25.41,46)
La voie des pécheurs mène à la « ruine », car « à la mort du méchant, son espoir périt, et l’attente des hommes iniques est anéantie. Le juste est délivré de la détresse et le méchant prend sa place. » (Prov 22.7-8)
Mais Dieu ne veut pas le jugement du pécheur. Il a donné son Fils unique pour que le pécheur ait la vie éternelle, s’il accepte de se repentir (Jean 3.16).

Le suprême juge à l’issue des deux chemins (v. 6)

6 Car l’Éternel connaît la voie des justes, Et la voie des pécheurs mène à la ruine

.

Dieu est omniscient (Ps 139.1-6). Le Seigneur connaît ses brebis ; il connaît ceux qui lui appartiennent (Jean 10.14 ; 2 Tim 2.19). Par contraste, il dit aux méchants : « Je ne vous ai jamais connus. » (Mat 7.23)
Cette connaissance de Dieu envers chacun d’entre nous inclut aussi sa sollicitude à notre égard : « Tu connais les angoisses de mon cœur. » (Ps 31.8)
Quel merveilleux jour pointe à l’horizon lorsqu’il reviendra ravir son Église et ressusciter les morts en Christ : « Alors nous connaîtrons comme nous avons été connus » (1 Cor 13.12) !
Quelle perspective extraordinaire — celle des pécheurs pardonnés. Quelle perspective terrible — celle des pécheurs qui ont refusé la grâce de Dieu. Il n’y a pas de troisième voie, de voie médiane.

1Ces versets sont les trois textes du 1er Livre des Psaumes qui commencent par « Heureux ». Au total, le mot « heureux » revient 26 fois dans tous les Psaumes : 1.1 ; 2.12 ; 32.1,2 ; 33.12 ; 34.9 ; 40.5 ; 41.2 ; 65.5 ; 84.5,6,13 ; 89.16 ; 94.12 ; 106.3 ; 112.1 ; 119.1,2 ; 127.5 ; 128.1,2 ; 137.8,9 ; 144.15 (2 x) ; 146.5.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)