Destiné à la gloire !

Romains 8.28-39

Dans la lettre aux Romains, après avoir prouvé l’universalité de la nature pécheresse de l’homme et son besoin de justice, Paul démontre que Dieu, dans sa grâce, a révélé une justice qui vient de lui sur la base de la foi seule. Ensuite, il traite des implications pratiques du salut pour ceux qui ont été justifiés. Malgré ce qu’a été leur passé, ceux que Dieu a justifié font l’expérience de la sainteté personnelle.

Le chapitre 8 souligne en apothéose à ce développement trois réalités grandioses :

–  La réalité d’aucune condamnation : « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ » (verset 1).
– La réalité de la gloire à venir : « J’estime que les souffrances du temps présent ne sont pas dignes d’être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous » (verset 18).
– Et la réalité que toutes choses concourent pour notre bien (verset 28).

C’est ce troisième aspect de Romains 8 que nous allons considérer.

1.  Dieu a un but pour ses enfants, lequel englobe toute l’éternité (versets 28-30)

 1.1. Considérons la providence de Dieu

« Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. » (verset 28)

Souvent, nous ne voyons pas — et nous ne ressentons pas — que « toutes choses concourent » pour notre bien. Dieu nous dit : « Mon enfant, lorsque les circonstances semblent aller dans le sens contraire, sache que je fais concourir toutes choses pour ton bien. » La tranche de la pièce de 5 francs suisses nous rappelle que « dominus providebit » (le Seigneur pourvoira).

Dieu, dans sa providence, agit en notre faveur. Son action comprend :

a)  Une activité globale : « Toutes choses ». Les grandes choses, les petites, les bonnes choses, les adversités, les afflictions : Dieu prend tout en compte. Il n’y a aucune exception !

Je pense à un épisode difficile de la vie de Jacob, lorsqu’il a dû envoyer dix de ses fils en Égypte pour acheter du blé (excepté Benjamin, frère de Joseph).

Il a déclaré à ses fils : « Vous m’avez privé d’enfants : Joseph n’est plus, et Siméon n’est plus, et vous voulez prendre Benjamin ! Toutes ces choses sont contre moi. » (Gen 42.36, Darby) Mais Jacob ne connaissait pas tous les faits ; il avait une vue faussée de la vie. Il croyait que son fils Joseph était mort, et que son fils Siméon était retenu otage en Égypte. Et si Benjamin devait aller en Égypte, il ne savait pas qu’il serait en sécurité. De plus, Jacob avait la mémoire courte : combien Dieu l’avait conduit, gardé et béni durant toutes ces années !

Combien souvent nous aussi, nous limitons Dieu, nous ignorons son caractère, sa puissance, et nous oublions les promesses qu’il nous a faites !

b)  Une activité continuelle : « Toutes choses concourent ». D’une part, le verbe est au présent : Dieu ne cesse jamais d’agir. D’autre part, le mot français « synergie » provient de ce verbe grec syn/ergei (travaille ensemble) : Dieu harmonise toutes choses pour le bien ultime des croyants.

c)  Une activité en faveur de ceux qui l’aiment : « Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu. » Nous avons souvent de la peine à comprendre le processus que Dieu utilise dans notre vie. Mais c’est un processus qui est entièrement pour notre bien.

Les exemples abondent. Citons-en deux : John Bunyan a écrit un livre qui a été en bénédiction à des milliers de croyants, Le voyage du pèlerin ; mais dans sa vie, il souffrait d’une névrose obsessionnelle. John Newton a écrit l’hymne bien connu : « Amazing Grace »1, lequel a été un encouragement à d’innombrables chrétiens ; pourtant, il a souffert de l’alcoolisme.

Dieu emploie des gens ordinaires, afin que nous puissions nous identifier à eux. Quant à nos difficultés, elles sont souvent nos plus grands atouts. Dieu les utilise pour nous rendre en bénédiction dans la vie d’autrui.

1.2. Notons le but de Dieu

« Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils soit le premier-né de beaucoup de frères. Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés. » (versets 29-30)

a)  « Il les a connus d’avance » : avant la fondation du monde, Dieu nous connaissait déjà. Il ne s’agit pas d’une connaissance intellectuelle, mais d’une connaissance active, d’une relation personnelle, basée sur le choix de Dieu. Dieu a déclaré à Jérémie le prophète : « Avant que je t’aie formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais. » (Jér 1.5) C’est là qu’a commencé le long processus du salut.

b)  « Il les a prédestinés » : étymologiquement, ce terme signifie que quand Dieu sauve une personne, il va jusqu’au bout. « Pré » : avant notre naissance, Dieu avait déjà planifié la destination de ceux qu’il a connus d’avance. Notre destination : la gloire !

c)  « Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés » : il nous a appelés à être « en Christ », à faire partie de la famille de Dieu.

d)  « Et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés » : nous avons été déclarés justes, non à cause de nos mérites, mais à cause des mérites de Christ (Rom 3.23-24 ; Héb 10.14). Rappelons-nous que la grâce est une faveur accordée à ceux qui ont démérité.

e)  « Et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés » : nous serons semblables à Jésus-Christ. Avez-vous remarqué le temps du verbe ? Il est au passé. Dieu nous voit – non seulement tels que nous sommes présentement – mais tels que nous serons. Voilà la réalité de la foi ! La foi voit les choses telles qu’elles seront un jour.

Dans le salut de l’homme, Dieu prend donc en compte, non seulement le présent, mais le passé et le futur : le plan de Dieu englobe toute l’éternité.

Entre le départ et l’arrivée, il y a trois grandes étapes : appelés – justifiés – glorifiés. Et dans tout ce processus, il n’y a pas une seule personne qui se perd. Dieu achève toujours l’œuvre qu’il commence. Ce merveilleux processus du salut commence par « ceux qu’il a connus d’avance » et trouve son apogée dans « il les a aussi glorifiés ».

Lorsque le Souverain Berger sauve par son sang 100 brebis, il ramènera à la maison 100 brebis ; il ne va pas en perdre une (rappelez-vous la parabole de la brebis perdue dans Luc 15).

Si vous avez placé votre confiance dans le Seigneur, vous serez un jour avec le Seigneur dans la gloire.

C’est la raison pour laquelle il n’y a dans ce passage aucune référence à la sanctification. Simplement parce que le fait d’être un jour dans la gloire n’est pas le résultat de notre sanctification personnelle, mais uniquement de la grâce toute-suffisante de Dieu (Éph 2.8-10).

2.  Rien ne pourra empêcher la réalisation du but que Dieu s’est fixé pour ses enfants, la gloire éternelle (versets 31-39)

 2.1. Il n’y a rien qui puisse séparer le véritable croyant de Dieu

L’apôtre commence par une question générale : « Que dirons-nous donc à l’égard de ces choses ? » (v. 31)

Que pourrions-nous ajouter ? À la lumière des versets 28 à 30, il n’y a qu’une seule réponse : alléluia !!! Nous ne pouvons qu’être émerveillés face à l’amour de Dieu, à sa puissance et à sa sagesse ! Paul utilise cinq arguments pour prouver que le croyant ne peut être séparé de Dieu.

a)  « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (v. 31) Nous savons que Satan et ses démons sont ligués contre les croyants (Éph 6.11-13 ; 1 Pi 5.8), mais ils ne peuvent pas les arracher de la main de Dieu (Jean 10.28-29). Le Seigneur est souverain, et il est puissant pour garder ceux qui se confient en lui.

b)  « Lui qui n’a point épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui ? » (v. 32) Dieu a épargné Isaac, le fils d’Abraham, mais il n’a pas épargné son propre Fils. Puisqu’il a donné son propre Fils, il vous donnera tout ce dont vous avez besoin.

c)  « Qui accusera les élus de Dieu ? C’est Dieu qui justifie ! » (v. 33) Satan, l’accusateur des frères, nous accuse jour et nuit devant Dieu (Apoc 12.10). Combien souvent, il murmure à notre oreille (lorsque nous avons manqué) : « Le Seigneur n’est pas content ; tu dois te racheter et regagner sa faveur. » Ne nous laissons pas prendre au piège ! Même si les accusations de Satan sont valides, elles n’ont aucun poids, car Dieu nous a déclarés justes. Cessons de vouloir gagner l’amour de Dieu : Dieu nous connaît et il nous aime. Il nous a aimés lorsque nous étions ses ennemis ; combien plus maintenant que nous sommes ses enfants (Rom 5.8) !

d)  « Qui les condamnera ? Christ est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous ! » (v. 34) Christ, le seul Juge, est mort pour nos péchés ; et il est ressuscité pour notre justification. Voilà pourquoi Paul peut affirmer : « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. » (verset 1) Il est vrai qu’il arrive que notre cœur nous condamne ; mais « Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses » (1 Jean 3.20). De plus, le Seigneur « intercède pour nous » (Rom 8.34). Soyez-en assurés, le Seigneur prie pour vous !

e)  « Qui nous séparera de l’amour de Christ ? Sera-ce la tribulation, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l’épée ? selon qu’il est écrit : C’est à cause de toi qu’on nous met à mort tout le jour, qu’on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie. » (v. 35-36) Ce passage souligne l’amour inconditionnel de Christ pour les siens. L’apôtre mentionne sept choses qu’un chrétien pourrait expérimenter (Paul les a toutes expérimentées). Qu’est-ce qui pourrait se placer entre le croyant et Christ : la tribulation, l’angoisse, la persécution, la faim, la nudité, le péril et l’épée ? La réponse est qu’aucune de ces choses ne peuvent séparer le chrétien de son Seigneur. En fait, ces afflictions font partie des toutes choses de Romains 8.28. Si Dieu les permet, cela est pour nous rendre semblables à son Fils (Rom 5.3-5). Souvenons-nous en lorsque nous traversons des circonstances difficiles !

L’apôtre Paul a démontré dans sa vie que rien ne pouvait le séparer de l’amour de son Sauveur. Alors qu’il a été jeté en prison à Philippes avec Silas (Actes 16), Paul ne s’est pas mis à douter de la bonté de Dieu. Tous deux ont prié et chanté les louanges de Dieu. Peu après, le gardien de la prison et sa famille se sont convertis.

Dans ce verset 36, Paul cite le Psaume 44 (verset 23), pour nous rappeler qu’ici-bas le peuple de Dieu est confronté à beaucoup d’afflictions (cf. Jean 16.33). Comment une brebis destinée à la boucherie peut-elle être victorieuse ? C’est le paradoxe de l’Évangile (les premiers seront les derniers ; celui qui veut être grand, qu’il soit serviteur, etc).

2.2. Le croyant est « hyper-vainqueur » par celui qui l’a aimé.

« Mais dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. » (v. 37)

Au travers de toutes ces adversités, loin d’être séparés de l’amour de Christ, nous sommes plus que vainqueurs (le verbe est au présent ; « hyper-nikaô » (je suis « hyper/vainqueurs ») par celui qui nous a aimés (pas le croyant, mais le Seigneur en lui).

Avez-vous remarqué que l’accent est sur l’amour de Dieu comme base de notre assurance et de notre victoire ?

On raconte qu’un jour Charles Spurgeon a vu sur une girouette les mots suivants : « Dieu est amour. » Il a fait remarquer à son compagnon qu’il ne lui semblait pas que ces paroles soient appropriées pour un instrument si changeant. Sur quoi, son compagnon lui a répondu : « Dieu est amour, quelle que soit la direction du vent. 2»

Les versets 38 et 39 marquent la grande finale, l’apothéose du chapitre 8 :

« Car j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. » (versets 38-39)

L’apôtre termine par une déclaration irréversible : « j’ai l’assurance » que rien ne peut séparer les croyants de l’amour de Dieu.

Paul fait une liste dans laquelle il inclut les extrêmes :

– Au niveau de l’existence, « la mort » et « la vie ». Dans les deux cas, le croyant est dans la présence de Dieu.

– Au niveau des armées spirituelles, « les anges » et les démons. Les anges ne feraient rien contre les élus de Dieu ; quant aux démons, ils ne peuvent pas briser la relation de Dieu avec les siens.

– Au niveau du temps, le présent et l’avenir. Le présent, les choses connues et l’avenir, les choses qui nous sont inconnues mais qui n’échappent pas à notre Dieu.

– Au niveau des puissances, les puissances d’en-haut et celles d’en-bas. Quelles que soient les puissances, célestes ou terrestres, elles ne peuvent rien contre l’enfant de Dieu.

– Au niveau de l’espace, « la hauteur » et « la profondeur ». Rien au-dessus de nos têtes ni au-dessous de nous ne peut nous séparer de l’amour de Dieu.

– Au niveau de la création, « aucune autre créature ». Absolument rien dans la création ne peut contrecarrer le plan de Dieu pour ceux qui sont en Jésus-Christ.

Le salut est une histoire d’amour. Nous l’aimons parce qu’il nous a aimés le premier. Rien ne pourra nous séparer de son amour.

–  Le début du chapitre commence par la réalité d’aucune condamnation.

– La fin du chapitre se termine par la réalité d’aucune séparation.

– Et entre les deux, il y a la réalité que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu.

Dites-moi, y a-t-il quelque chose de meilleur que cela ? Je vous pose la question de Paul : Que dirons-nous donc à l’égard de ces choses ? Notre réponse ne peut être que :

–  la louange : par nos lèvres, pour tout ce que le Seigneur est et a fait pour nous ;

– l’adoration : car lui seul en est digne. Courbons-nous devant sa majesté, et remettons-lui notre vie entière !

« À celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père, à lui soient la gloire et la puissance, aux siècles des siècles ! Amen ! » (Apoc 1.5b-6)

Je me souviens d’un jour où j’étais sur le quai de la gare de Genève, en Suisse, et j’attendais l’arrivée du train. Parmi de nombreuses personnes sur le quai, j’ai vu un homme qui portait un attaché-case. Une chose m’a frappé : sur le côté extérieur de la mallette, il y avait ces mots bien visibles et en grand : « bound for glory » (destiné à la gloire). Je n’ai jamais oublié. Oui, toute personne qui simplement place sa confiance en Jésus-Christ, le Sauveur, fait partie de la famille de Dieu. Il peut traverser bien des épreuves difficiles, mais il est en route vers la gloire, et personne ni rien ne peut contrecarrer le plan béni de Dieu.

Pour terminer, une histoire vraie

Une famille vivait en Angleterre : elle menait une vie difficile pour nouer les deux bouts. Ils décidèrent donc d’immigrer aux États-Unis. Ils ont économisé pendant plusieurs années, afin d’acheter les billets et se procurer les visas. Tout était prêt. Mais quelques jours avant le départ, un des fils a été mordu par un chien.

Le docteur est venu. Il a soigné le fils. Puis il a mis un écriteau à la porte : « Quarantaine ». Le père s’exclama : « Qu’est-ce que cela signifie ? Nous partons dans quelques jours. Nous avons acheté les billets, et si nous ne les utilisons pas, ils seront perdus ! »

Le père était atterré : son rêve s’était évanoui. « Pourquoi, Seigneur ? C’était la chance de notre vie, pour une vie meilleure ! »

Environ 3 semaines plus tard, il a entendu la nouvelle : le paquebot, le « Titanic », avait coulé. Le père est tombé à genoux, et avec son fils, ils ont remercié le Seigneur.

Lorsque nous ne comprenons pas, faisons confiance au Seigneur : il sait toutes choses, et il fait concourir toutes choses pour le bien de ses enfants. Il n’y a aucune exception.

 

  1. Littéralement « Grâce merveilleuse »
  2. Griffith Thomas, « St. Paul’s Epstle to the Romans, A Devotional Commentary

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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