Des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels

Ne vous enivrez pas de vin : c’est de la débauche. Soyez, au contraire, remplis de l’Esprit ;entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur ;rendez continuellement grâces à Dieu le Père pour toutes choses, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, vous soumettant les uns aux autres dans la crainte de Christ. (Éph 5.18-21)

Que la parole de Christ demeure en vous dans toute sa richesse ; instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs en vertu de la grâce. (Col 3.16)

Dès le début de l’histoire de l’Église, le chant a tenu une grande importance. 1 Corinthiens 14.26 en donne une preuve biblique : Paul suppose que chaque participant à une rencontre de l’église locale est susceptible de proposer un cantique. La célèbre lettre de l’écrivain romain Pline le jeune à l’empereur Trajan, datée de 112, en donne une preuve extra-biblique ; il écrit, à propos des chrétiens :« À jour fixe, ils s’assemblent avant le lever du soleil et chantent des hymnes antiphonés à la louange de Christ, comme s’il était dieu. »

Le N.T. comporte plusieurs sections dont tout laisse à penser qu’elles sont des hymnes (cf. 1 Tim 3.16 ; Éph 5.14 ; peut-être Phil 2.5-11, etc.). Plus encore, les écrivains sacrés encouragent les croyants à chanter. Jacques voit le chant comme la conséquence naturelle de la joie (Jac 5.13) et Paul, par les deux textes en entête, insiste sur l’importance du chant. Cherchons-y des stimulants pour renouveler notre envie de chanter.

Chanter… pourquoi ?

Parce que le croyant est rempli de l’Esprit

Paul oppose la plénitude de l’Esprit à l’ivresse. Or les deux se marquent… par le chant ! Mais les « chansons à boire » n’ont rien à voir avec les cantiques que l’Esprit nous pousse à chanter !

La plénitude de l’Esprit ne se manifeste pas par des actions spectaculaires de guérison ou par des révélations prophétiques particulières, mais, beaucoup plus simplement, par quatre conséquences marquées par quatre participes présents : s’exhortant mutuellement, louant Dieu, étant reconnaissant, étant soumis aux autres. Voulez-vous savoir qui est rempli de l’Esprit ? Cherchez un croyant chantant, reconnaissant et soumis !

Réciproquement, chanter nous aidera à être remplis de l’Esprit. Il est souvent noté que le verbe « remplir » est à l’impératif passif continu pluriel :« laissez-vous toujours remplir du Saint-Esprit », pourrait-on traduire littéralement. Chanter régulièrement est donc un moyen privilégié pour mettre en œuvre cette exhortation. En élevant notre âme, le chant va permettre à l’Esprit de Dieu de remplir notre propre esprit de pensées de louange, de reconnaissance, d’engagement envers le Seigneur.

Parce que la parole du Christ habite dans le croyant

La « parole du Christ » est à la fois la parole prononcée par le Christ (essentiellement dans les Évangiles) et la parole à propos du Christ (dont toute la Bible témoigne). Celui en qui elle « demeure » — c’est-à-dire celui qui s’en nourrit, dont elle forme les pensées, dont elle modèle le comportement — sera naturellement poussé à la louange : sa vision de la personne et de l’œuvre de Jésus Christ le conduira à exprimer sa reconnaissance et à la partager par des chants. Lecture et louange vont de pair.

On comprend donc l’importance d’avoir des cantiques qui soient bibliquement fondés, cohérents avec l’enseignement de l’Écriture. N’allons cependant pas trop loin : un chant n’est pas un traité de doctrine et sa brièveté ne lui permet pas d’envisager tous les aspects d’un sujet donné. De plus, la poésie peut conduire à des simplifications ou des illustrations tout à fait recevables. Évitons donc les chants qui contredisent directement une doctrine biblique et encourageons-nous à un état d’esprit positif.

Réciproquement, le chant nous aidera à nous approprier la Parole. Des textes bibliques mis en musique peuvent nous les faire (re-)découvrir ou en approfondir le sens. Des thèmes de cantiques nous conduiront à vouloir creuser le sujet dans l’Écriture.[note]Pour ma part, un cantique (« Dieu est là ») m’a conduit à méditer sur l’immanence de Dieu et un chant basé sur le dernier verset du Ps 52 m’a fait découvrir la richesse de ce texte.[/note] Et, comme pour la plénitude de l’Esprit, un cercle vertueux se développe : chanter démontre que l’Esprit agit en nous et que nous demeurons dans la Parole et par ces chants, l’Esprit nous remplit et la Parole nous habite toujours plus.

Chanter… pour qui ?

Pour Dieu

Beaucoup de chants s’adressent directement à Dieu, soit comme louange pour ce qu’il est, soit comme action de grâce pour ce qu’il a fait, soit comme prière pour ce que nous lui demandons. Nous chantons avant tout « à Dieu », « au Seigneur ». Des mélodies trop souvent fredonnées peuvent nous faire oublier que nous prononçons des paroles profondes. Pensons que nous nous adressons au Créateur de l’univers, au Dieu tout-puissant !

Pour les autres

Toutefois le contexte des deux versets en entête met l’accent sur la dimension horizontale du chant : il est un moyen de « s’exhorter » et de « s’entretenir ». C’est bien sûr le privilège de celui (ou de celle)[note]De très nombreux cantiques ont été composés par des chrétiennes. C’est un beau moyen pour elles de mettre en œuvre leurs dons, en particulier de « prophétie », par lequel elles peuvent « édifier », « exhorter » et « consoler » (cf. 1 Cor 14.3).[/note] qui compose le chant. Mais pas seulement : proposer un cantique dont les paroles correspondent aux circonstances du moment peut apporter un grand encouragement ou donner une instruction indirecte qui sera d’autant mieux reçue qu’elle viendra des paroles composées par un tiers.

Les Psaumes illustrent ces divers aspects : beaucoup s’adressent directement à Dieu ; d’autres sont des invitations mutuelles (cf. Ps 95) ; d’autres, encore, sont des instructions de sagesse (cf. Ps 34.12-23). Nos recueils de chants doivent refléter cette variété !

Chanter… où ?

En église

Le rassemblement communautaire est le lieu privilégié pour le chant collectif. Outre les témoignages évoqués en introduction, les multiples mentions des chants dans l’Apocalypse indiquent que chanter en église anticipe la louange éternelle des rachetés.

En famille

Toutefois, ici encore, le contexte de ces deux versets n’est pas directement la réunion d’église mais la vie chrétienne au sens large, et en particulier la vie de famille. Encourageons-nous donc à chanter le plus souvent possible en famille, avec ou sans instrument, lors du culte familial quotidien, lors de trajets en voiture, pendant des promenades, etc. Les chants que nos enfants auront appris les accompagneront pendant toute leur vie.

Entre amis chrétiens

Lors de rencontre entre amis chrétiens, une pudeur inappropriée nous empêche parfois d’aborder des sujets spirituels. Proposer de chanter peut constituer une introduction facile à un moment de partage. Saisissons ces occasions !

En tout temps

« Je bénirai l’Éternel en tout temps, sa louange sera toujours dans ma bouche », disait David (Ps 34.2). Chantons en faisant le ménage, en travaillant (si cela ne nuit pas à son exécution !), en nous promenant… Je connais une famille qui a été convertie par le témoignage de voisins de vacances qui chantaient toute la journée !

De plus, nous disposons aujourd’hui de moyens techniques qui nous permettent d’écouter des chants à tout moment. Combien de mp3 de cantiques avez-vous sur votre smartphone ?

Chanter… comment ?

Avec variété

Nos deux textes mentionnent « des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels ». La distinction précise de ces trois types de chants n’est pas très facile à tracer aujourd’hui. À tout le moins, elle témoigne de la variété des styles de chants en usage du temps de Paul, variété que nos recueils de cantiques doivent aussi avoir : gardons-nous de sacraliser une catégorie particulière et laissons-nous édifier par des cantiques d’origine et de style les plus divers possibles.

La mention des Psaumes mérite une attention particulière : loin de reléguer ceux-ci dans le passé de l’ancienne alliance, Paul les cite en premier lieu : ils ont donc un rôle capital dans l’édification chrétienne, en complément avec d’autres aspects du christianisme développés dans le N.T.[note]Peut-être est-ce pour cette raison que plusieurs éditions du N.T. y adjoignent les Psaumes.[/note]. Ils sont « parole du Christ » par les échos que nous y trouvons des sentiments de Christ ; ils le sont aussi par les multiples mentions de sa royauté actuelle et de l’attente de son triomphe futur. Ils nous aident à vivre la plénitude de l’Esprit en canalisant l’expression de nos sentiments qui y sont exprimés à Dieu dans toute leur diversité. Les Psaumes étaient souvent accompagnés par des instruments (relisons le Ps 150) et ils peuvent nous paraître parfois répétitifs dans leurs expressions (pensons au Ps 136) — deux remarques qui peuvent aider à modérer les critiques sur les instruments dans l’église ou sur les chants où la répétition d’un refrain lasse.

Avec sagesse et intelligence

La sagesse doit présider au choix d’un chant. Elle nous montrera quand et quoi chanter (cf. Prov 25.20). « Je chanterai par l’esprit, mais je chanterai aussi avec l’intelligence », confirme Paul ailleurs (1 Cor 14.15).

Avec soumission

La quatrième marque de la plénitude de l’Esprit, rappelons-le, est la soumission mutuelle. Le chant collectif est une excellente occasion de la pratiquer : au lieu de critiquer les options du chef de chœur ou du responsable de la louange, respectons ses choix et encourageons-le dans son service !

Avec cœur

La qualité primordiale d’un chant ne viendra jamais de la perfection de son exécution, mais de la sincérité de cœur que le Seigneur y lit. Le sentiment de la grâce de Dieu est l’atmosphère nécessaire d’un chant vraiment spirituel. Un cœur touché par l’amour divin sera naturellement plein de grâce envers ceux qui chantent avec lui, quelles que soient leurs faiblesses musicales.

* * *

Les théologiens listent souvent les trois « moyens de grâce » : la lecture de la Bible, la prière et la communion avec les autres chrétiens. Le chant me semble être au confluent de ces moyens de grâce : la spiritualité du chant se nourrit de la Bible, s’élève souvent sous forme de prière et son exécution collective, en famille, entre amis ou en église, me met en communion avec mes frères et sœurs.

De plus, il met en œuvre mon être entier : les paroles stimulent mon esprit, la musique touche mon âme et l’exécution du chant utilise mon corps. C’est donc toute mon humanité qui est impliquée.

Par le chant, j’anticipe donc une des activités essentielles du ciel, quand, dans un corps glorifié, dans la perfection de mon humanité, j’exalterai avec la multitude des rachetés les gloires de l’Agneau immolé.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)