Des femmes comme Sarah et des maris qui les honorent (1 Pierre 3.1-7)

Femmes, que chacune soit de même soumise à son mari, afin que, si quelques-uns n’obéissent point à la parole, ils soient gagnés sans parole par la conduite de leur femme, en voyant votre manière de vivre chaste et respectueuse. Ayez, non cette parure extérieure qui consiste dans les cheveux tressés, les ornements d’or, ou les habits qu’on revêt, mais la parure intérieure et cachée dans le cœur, la pureté incorruptible d’un esprit doux et paisible, qui est d’un grand prix devant Dieu. Ainsi se paraient autrefois les saintes femmes qui espéraient en Dieu, soumises à leur mari, comme Sara, qui obéissait à Abraham et l’appelait son seigneur. C’est d’elle que vous êtes devenues les filles, en faisant ce qui est bien, sans vous laisser troubler par aucune crainte.
Maris, montrez à votre tour de la sagesse dans vos rapports avec votre femme, comme avec un sexe plus faible; honorez-la, comme devant aussi hériter avec vous de la grâce de la vie. Qu’il en soit ainsi, afin que rien ne vienne faire obstacle à vos prières (1 Pierre 3.1-7).

Voici un magnifique texte pour comprendre le plan de Dieu pour un mariage idéal. En quelques versets, Pierre décrit les responsabilités complémentaires des maris et des femmes et met en garde contre des abus courants.

A. Des instructions aux femmes

1. Ce qu’« être soumise » ne veut pas dire

Parce que beaucoup ne comprennent pas ce que la Bible veut dire quand elle demande aux femmes d’être « soumises » à leurs maris, ce texte est très utile pour corriger de mauvaises compréhensions et des comportements incorrects.
a. La soumission ne veut pas dire mettre son mari à la place de Christ : Le contexte général présuppose que l’allégeance au Christ a priorité sur toute allégeance humaine (cf. 2.13). Par-dessus tout, la vie chrétienne consiste à regarder à Christ et à suivre ses traces (2.21).
b. La soumission n’implique pas d’abandonner toute pensée indépendante : Pierre s’adresse directement aux épouses et non aux maris pour qu’ils transmettent à leurs femmes ce qu’il dit. Pierre présuppose qu’elles écouteront, réfléchiront et répondront à la Parole de Dieu elles-mêmes. Plus encore, Pierre sait que certaines femmes ont choisi Christ alors même que leurs maris ne l’ont pas fait et que c’était bien pour elles. Elles ont réfléchi au sujet le plus important dans la vie en s’affranchissant de la façon de penser de leurs maris.
c. La soumission ne veut pas dire qu’une femme ne doit pas faire des efforts pour influencer et guider son mari pour qu’il devienne chrétien.
d. La soumission ne signifie pas qu’une femme doive acquiescer à toute demande de son mari : Si ce dernier lui demande d’agir contrairement à l’enseignement moral clair de l’Écriture, elle doit refuser, suivant ainsi l’exhortation de Pierre d’avoir une bonne conduite parmi les païens (2.12) ; ainsi elle restera « pure » (3.2).
e. La soumission n’est pas basée sur des compétences ou une intelligence inférieures : De fait, lorsqu’une femme se convertit et non son mari, elle démontre une perception spirituelle plus grande que lui : elle a perçu la vérité du christianisme et pas lui.
f. La soumission n’implique pas d’être craintive ou timide : Pierre demande aux épouses de ne se « laisser troubler par aucune crainte » (3.6). Donc la référence à la « faiblesse » (3.7) ne peut être liée à un manque inné de force ou de courage en face du danger.
g. La soumission n’est pas incohérente avec l’égalité en Christ : La soumission peut tout à fait aller de pair avec l’égalité en importance, en dignité ou en honneur. Les chrétiens qui sont très honorés aux yeux de Dieu, doivent se soumettre à des maîtres ou des gouvernants incrédules (2.18). Dans un couple chrétien, les deux sont héritiers de la grâce de la vie (3.7) — ce qui est la façon pour Pierre de dire la même chose que Paul en Galates 3.28.

2. Ce qu’« être soumise » veut dire

a. La soumission est une qualité de douceur intérieure qui soutient le leadership du mari

« Que chacune soit soumise à son mari » signifie qu’une femme se soumet volontairement à l’autorité et au leadership de son mari dans le mariage, dans les limites de l’obéissance au Christ. La femme doit donc honorer son mari comme responsable même si elle est en désaccord avec lui.
Une compréhension plus profonde de la nature de cette soumission est donnée par la description que Pierre fait de la beauté qui l’accompagne, « l’esprit doux et paisible qui est d’un grand prix devant Dieu » (3.4). L’adjectif « doux » ne se trouve qu’à trois autres endroits dans le N.T. dont deux fois en référence à Christ (Mat 11.29 ; 21.5). Il signifie : n’insistant pas sur ses droits, pas exigeant, ne s’imposant pas égoïstement. Un tel état d’esprit brillera devant les hommes, même les conjoints incrédules (3.2), mais, plus important encore, devant Dieu. Sans doute parce que cet état d’esprit est le résultat d’une confiance tranquille et continue en Dieu qui répondra aux besoins. Et Dieu se réjouit qu’on lui fasse confiance.
Pierre se concentre sur les attitudes intérieures du cœur. La « parure intérieure », c’est la nature profonde, la vraie personnalité de l’épouse. Elle n’est pas visible en elle-même mais se fait rapidement connaître par des paroles et des actes qui révèlent l’attitude intérieure.

b. La soumission implique une obéissance comme celle de Sara

On a essayé d’éviter de conclure que les femmes chrétiennes d’aujourd’hui devaient imiter l’obéissance de Sara vis-à-vis d’Abraham, que Pierre donne en exemple des « saintes femmes d’autrefois ».
En Genèse 21.11-12, Dieu demande à Abraham d’écouter ce que Sara lui dit. Dieu a utilisé ici Sara pour faire connaître à Abraham sa volonté, mais cela n’établit pas en soi une règle générale pour conduire les hommes à obéir à leurs femmes.
Bien que Sara n’ait pas toujours été un modèle, Pierre a choisi de ne pas insister là-dessus et de la prendre comme exemple positif.

c. La soumission accepte une autorité qui n’est pas totalement réciproque

Les féministes évangéliques parlent fréquemment de « soumission mutuelle » dans le mariage. Si par là on veut dire que maris et femmes doivent être attentionnés et pleins de considération l’un pour l’autre et placer les intérêts et les préférences de l’autre avant les siens, c’est totalement cohérent avec les enseignements du N.T. Il y a bien soumission mutuelle dans un certain sens dans un mariage, mais pas dans tous les sens parce que la femme doit se soumettre à l’autorité et au leadership de son mari d’une façon dont le mari n’a pas à — en fait ne devrait pas avoir à — le faire. Il a un rôle de leadership unique dans la famille qu’il ne doit pas abdiquer.
Le mot grec pour « être soumis » implique toujours une relation de soumission à une autorité. Il est utilisé ailleurs dans le N.T. pour la soumission de Jésus à l’autorité de ses parents (Luc 2.51), des démons aux disciples (Luc 10.17), des citoyens au gouvernement (Rom 13.1), de l’Église à Christ (Éph 5.24), des chrétiens à Dieu (Héb 12.9), etc. Aucune de ces relations n’est réciproque.
Maintenant nous devons reconnaître que la soumission à ces différentes sortes d’autorités peut prendre des formes très différentes. La soumission des membres d’une église à leurs anciens est très différente de celle des soldats à leur général. Dans le cadre d’un mariage chrétien harmonieux, il y a une large place pour la consultation mutuelle, la recherche de la sagesse de l’autre et la plupart des décisions se prennent par consensus entre les conjoints. Pour une femme, se soumettre à son mari n’impliquera pas souvent obéir à un ordre formel (bien que cela puisse être parfois le cas), car le mari fera plutôt une demande et cherchera un avis sur la conduite à tenir (cf. 2 Cor 8.8 ; Phm 8-9).

3. Les exemples de soumission de l’A.T.

Pierre illustre ce qu’il entend par soumission en faisant référence à la vie de femmes saintes qui espéraient en Dieu. Bien qu’il mentionne spécifiquement Sara au verset 6, le terme pluriel « femmes » désigne les femmes pieuses de l’A.T. en général. Leur style de vie consistait à espérer en Dieu et ainsi à « se parer » elles-mêmes de cet esprit doux et paisible, de façon continue comme l’indiquent les temps de ces deux verbes.
La confiance tranquille en Dieu confère à une femme une beauté impérissable d’un esprit doux et calme, mais elle lui permet également de se soumettre à l’autorité de son mari sans craindre que cela nuise en fin de compte à son bien-être et à sa personnalité.
Pierre utilise la soumission de Sara à Abraham comme exemple d’une telle soumission. Il ne semble faire référence à aucun événement en particulier (les deux participes du v. 5 indiquent tous un comportement continu). L’exemple d’obéissance de Sara constituait un encouragement approprié pour les femmes à qui Pierre écrivait, car Sara devint la mère de tout le peuple de Dieu dans l’ancienne alliance (És 51.2; cf. Gal 4.22-26). Suivre Abraham impliquait de faire confiance à Dieu dans des situations incertaines, déplaisantes et même dangereuses (Gen 12.1,5,10-15; 13.1; 20.2-6; 22.3). Être la fille de Sara, c’est être l’héritière des promesses et de l’honneur qui lui sont donnés ainsi qu’à Abraham.
La condition pour être « fille » de Sara est de faire ce qui est bien et ne pas céder à la peur (3.6). Les deux verbes sont à nouveau des participes présents indiquant un modèle de vie continu. Une femme à l’esprit doux et calme qui continue à espérer en Dieu ne sera pas terrorisée par les circonstances ou par un mari incroyant ou désobéissant (cf. Gen 20.6).

B. Des instructions aux maris

1. Ce que le leadership n’est pas

a. Un leadership attentionné ne signifie pas un usage sévère ou dominateur de l’autorité

Pierre dit aux maris de faire preuve de « sagesse » ou de « considération » envers leurs femmes. Il ne précise pas ce qu’il entend par « sexe[note] Le mot traduit par « sexe » signifie souvent « vase ». Il est également utilisé dans le N.T. pour parler des êtres humains comme des « vases » créés par Dieu et destinés à son usage (Act 9.15 ; Rom 9.21 ; 2 Cor 4.7 ; 2 Tim 2.21). Il n’a pas ici de nuance dévalorisante ou misogyne, puisque le fait que la femme soit appelée le « vase le plus faible » (c’est-à-dire le plus faible des deux) implique que l’homme est également considéré comme un « vase ». Hommes et femmes partagent la même fragilité humaine et sont redevables à Dieu notre Créateur.[/note] plus faible ». Il pense certainement à la force physique (la plupart des hommes, s’ils essayaient, pourraient maîtriser physiquement leur femme). Mais le contexte montre également que les femmes sont plus faibles en termes d’autorité dans le mariage (3.1-6), et Pierre enjoint donc aux maris qu’au lieu d’abuser de leur autorité à des fins égoïstes, ils devraient l’utiliser pour traiter leurs femmes avec respect. Il est possible, d’après le contexte, qu’il y ait un troisième aspect de la faiblesse : une plus grande sensibilité émotionnelle (peut-être évoquée dans l’avertissement de ne se laisser troubler par aucune crainte, 3.6). Les épouses risquent davantage de souffrir profondément d’un conflit ou d’un comportement inconsidéré au sein du mariage. Sachant cela, les maris chrétiens ne devraient pas être « durs » (Col 3.19, PdV), critiques ou conflictuels, mais plutôt positifs et encourageants.

b. Un leadership attentionné n’implique pas que la femme ait une importance moindre

Le fait que les maris traitent leur femme avec « honneur » ne signifie pas que la femme, qui a moins d’autorité, soit moins importante. Les épouses leur sont toujours égales en privilège spirituel et en importance éternelle : elles aussi sont « héritières de la grâce de la vie ». Ici comme ailleurs, l’affirmation des différences de rôles entre mari et femme jouxte une affirmation implicite ou explicite de leur égalité en statut et en importance (cf. 1 Cor 11.3,7,12 ; Éph 5.22,33 ; Col 3.18,19).

c. Un leadership attentionné n’est pas facultatif pour les maris

De même que la soumission à son mari n’est pas facultative pour les épouses chrétiennes, de même le leadership prévenant que Pierre commande ne l’est pas pour les maris chrétiens. Les maris ne peuvent pas à juste titre renoncer au leadership familial et se contenter d’un rôle passif. Ils ne doivent pas non plus tomber dans l’erreur inverse et exercer une autorité dominatrice et égoïste au sein de leur famille.

2. Ce que le leadership attentionné est

« Montrez de la sagesse » se traduit plus littéralement : « demeurez avec elles selon la connaissance » (3.7, Darby). Pierre ne précise pas quel type de connaissance il entend mais elle peut correspondre à toute connaissance qui serait bénéfique pour la relation mari-femme: celle des buts et des principes de Dieu pour le mariage; celle des désirs, des objectifs et des frustrations de la femme; celle de ses forces et de ses faiblesses dans les domaines physique, émotionnel et spirituel, etc. Un mari qui vit selon de telles connaissances enrichira considérablement son mariage. Mais une telle connaissance ne peut être acquise que par une étude régulière de la Parole de Dieu et des périodes de communion dans le couple.
« Honorer comme un vase plus faible » rejoint un thème fréquent du N.T. Dieu honore souvent les plus faibles aux yeux du monde (cf.5.5 ; 1 Cor 12.22-25). Ici, l’honneur peut se traduire par des paroles aimables et valorisantes du mari à l’égard de sa femme, tant en privé qu’en public, ainsi que par la priorité donnée à sa femme [note] Le mot « femme » est un terme rare, utilisé qu’ici dans le N.T. Il signifie
littéralement « le féminin ». Selon Pierre, une femme qui exprime sa féminité doit recevoir un honneur spécial.[/note] dans l’allocation de son temps et de son argent.

3. Les récompenses d’un leadership prévenant

Pierre termine en indiquant que des maris qui vivent de manière respectueuse avec leurs femmes verront leurs prières exaucées et non entravées (cf. 3.12).
Le comportement d’un mari chrétien envers sa femme importe tellement à Dieu qu’il peut interrompre sa relation avec lui s’il n’est pas compréhensif ou aimant ! Prendre le temps d’entretenir sa vie de couple est selon la volonté de Dieu ; c’est servir Dieu ; c’est une activité spirituelle agréable à ses yeux.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)