Découverte d’un trésor

I. Introduction

Lorsque le Seigneur a fondé l’Eglise, au jour de la Pentecôte (Act 2), par l’œuvre du Saint-Esprit (1 Cor 12.4,7,11,12,13), il voulait que cette entité fonctionne harmonieusement et efficacement. Le but est que la communauté locale entreprenne toute l’activité nécessaire à sa croissance, son édification et son épanouissement spirituels en vue de vivre Christ d’une manière adulte. Ainsi le corps universel, dont l’expression locale est l’assemblée (Eph 2.22 ; 4.11-13,15,16) sera protégé de l’infantilisme spirituel et de la fausse doctrine (Eph 4.14).

Si cela est le cas, et si Jésus-Christ est la tête toute-puissante du corps, pourquoi ne voyons-nous pas cette santé victorieuse de manière évidente, de nos jours ? Question légitime. Si nous nous limitons exclusivement à 1 Cor 12.7-31 ; 14.1-39 et Eph 4.7-16, il est indéniable qu’une raison majeure soit l’ignorance et/ou le manque d’utilisation du ou des dons spirituels que possède chaque né de nouveau. Ces dons ont été distribués à la conversion par le Saint-Esprit.

Si le corps veut vivre victorieusement et utilement pour le Seigneur et pour les uns et les autres, il est impératif que le croyant découvre et reconnaisse son don. Si tel est le cas, alors le corps sera en bonne santé, accomplissant la volonté de la Tête. Le but donc de ce court document est d’informer les convertis, pour qu’ils commencent dès à présent à rechercher quels sont leurs dons.

II. Pourquoi faut-il découvrir son don ?

1. Pour éviter la frustration personnelle.

Que dois-je faire, et de quelle manière, pour servir le Seigneur ? Celui qui connaît son don trouvera facilement les réponses. Si le chrétien ne connaît pas son don, il ne pourra jamais être sûr qu’il serve toujours le Seigneur aussi bien que possible – voilà la frustration !

2. Pour travailler avec succès

(1 Cor 9.24-25 ; Phil 3.12-14) La réussite spirituelle nous est indiquée dans le Nouveau Testament : le Seigneur veut que nous atteignions ce but. Travailler à perte et inutilement n’est pas à la gloire de notre Maître, (Mat 25.24-25).

3. Pour œuvrer selon le plan de Dieu

(2 Tim 4.5 ; Rom 12.6-8 ; Mat 26.39)
… non pas ce que je veux, mais ce que tu veux.

4. Pour recevoir des récompenses

(2 Cor 5.10 ; 1Cor 3.8-14 ; Gal 6.8b-9 ; 1 Cor 4.5; 9.17,25 ; 15.58 ; Héb 6.10 ; 2 Jean 8 ; Rom 2.6-7 ; Eph 6.8 ; Col 3.23 ; Apoc 22.12).

Ces versets contiennent un enseignement clair et édifiant pour le chrétien à l’écoute du Seigneur, et ils fournissent un stimulant au chrétien qui se contente seulement d’avoir reçu son « billet pour le ciel »… Souvent nous nous disons : Je ne sers pas le Seigneur pour avoir des récompenses, je sers par amour pour tout ce qu’il a fait pour moi ! Attitude louable, mais insuffisante, si nous avons bien compris les versets cités ci-dessus ! Car une chose est sûre : le Maître ne sera jamais endetté envers qui que ce soit, car il nous traite tous selon le principe énoncé dans les deux Testaments (Deut 25.4 ; Mat 10.10 ; 1 Cor 9.7-10 ; 1 Tim 5.18) : chacun aura sa récompense. Nous servons le Seigneur Jésus par amour et avec l’espérance de recevoir, par sa grâce, des fruits de notre fidélité envers lui par l’Esprit.

5. Pour être utile aux autres

(1 Cor 12.7 ; Eph 4.12 ; 1 Pi 4.10-11 ; 1 Cor 14.5,12,26 ; Mat 25.35-40)
Lorsque l’Esprit nous a investis en nous accordant notre don, Il l’a fait aussi afin que nous devenions un moyen pour venir en aide aux autres. L’Esprit ne nous a pas attribué un don spirituel pour qu’il soit porté comme un galon, informant les autres membres du corps de nos grades et fonctions dans l’armée de Dieu, … ce qui conduirait à chercher notre propre gloire auprès des autres. Le véritable soldat de Christ lance toujours le même cri : Pour les autres !

III. Quelles sont les conséquences de ne pas découvrir et de ne pas appliquer notre don ?

Trop de chrétiens sont tellement satisfaits du salut dont ils sont devenus les bénéficiaires, qu’ils s’arrêtent sur le chemin de leur pèlerinage ici-bas pour admirer l’Etoile du matin (2 Pi 1.19), mais sans aller plus loin. "Pourquoi faire plus ? cela me suffit", pourrions-nous entendre. "Pourquoi me casser la tête à découvrir mon don, puisque je possède déjà l’essentiel – Christ comme Sauveur" ? Or, cette attitude s’avère bibliquement insuffisante et potentiellement dangereuse pour les raisons suivantes:

1. Nous n’œuvrons pas dans le même sens que Dieu. L’Eternel travaille et met en pratique ses capacités spirituelles. Le Seigneur Jésus a bien suivi ce principe (Jean 4.34 ; 5.17 ; 6.28 ; 9.4 ; 17.4). Même l’apôtre Paul reconnut la nécessité d’œuvrer avec Dieu (Eph 3.20 ; Phil 2.13 ; Col 1.29 ; voir aussi 2 Rois 13.1 ; Ps 92.5). Pourrions-nous faire moins ?

2. Nous pouvons passer à côté des bénédictions réservées à ceux qui emploient leur don, car seule l’obéissance à chaque personne de la Trinité et à l’appel reçu nous permettent d’entrer dans la pleine jouissance des bénédictions qui nous sont destinées (Mat 25.21 ; Jean 4.38 ; cf. aussi les références soutenant ce principe, Prov 8.32 ; Deut 1.35-36 ; 1 Chr 29.12,14,16-17). Je suis sûr que des multitudes de convertis passent à côté de bénédictions quotidiennes, n’étant généralement pas dans la volonté de Dieu, ni spécifiquement utilisables quant à l’emploi de leur don. Faisons-nous ce qu’il faut pour que toutes les faveurs qui nous sont prédestinées nous parviennent ? Ne pensez-vous pas que Dieu soit attristé de ne pas nous inonder de ses bienfaits ?

3. Nous n’aidons pas au maximum les autres membres du corps. Le Seigneur Jésus, notre Roi, a lui-même partagé sa conception de l’interrelation existant entre les gens dans Mat 25.42-45. L’apôtre Paul est lui aussi explicite dans ce domaine (Eph 4.11-16). Un don spirituel nous a été donné pour venir en aide aux autres membres du corps (1 Cor 12.12-27).

4. Nous obligeons ceux qui connaissent et qui appliquent leurs dons à assumer une surcharge de travail à cause de notre indifférence ou de notre négligence dans l’emploi de nos dons. Inadmissible ! Bien sûr, le corps ne pourrait fonctionner aussi bien dans une telle condition. Nous ne nous attelons pas à la tâche.

5. Nous risquons de nous priver de récompenses dans l’Au-delà (cf. II. 4., ci-dessus).

IV. Quelle attitude devrions-nous manifester dans la recherche de notre don ?

Nous ne pouvons réussir dans notre investigation au sujet de notre don, que dans la mesure où notre attitude est sincère et persévérante. Voici quelques suggestions concernant la manière par laquelle nous pourrions aborder nos recherches.

1. Reconnaître notre ignorance présente et réelle.

Cette attitude va de soi, si nous ne sommes pas sûrs de connaître notre don. La sincérité devant Dieu paiera ! Ce n’est pas un péché d’ignorer l’identité de notre don, si nous ne savions pas jusqu’à maintenant que nous en possédions un. Dieu est au courant, et les autres voient si nous connaissons notre don ou pas. N’essayons pas de berner Dieu et les autres.

2. Admettre notre humilité, notre indignité face au Père et au Fils

L’Esprit de Dieu est le distributeur des dons (Es 6.5 ; Jér 1.6 ; Ps 115.3 ; 1 Cor 12.6-7,11,18-19). Sommes-nous vraiment dignes et méritoires pour être investis d’un don ? Certainement pas : tout est pure grâce. Reconnaissons-le humblement.

3. Être réceptifs

Plaçons-nous devant le Seigneur Jésus avec l’humble souhait de recevoir l’identité de notre don, prêts à être éclairés dans ce domaine (1 Sam 3.9 ; Ps 85.9 ; Esa 6.9 ; Dan 10.12,19 ; Act 9.6).

4. Avoir le désir d’être obéissants lors de la découverte de notre don

(Héb 10.7, Ps 39.7-9). Voici quelques références mettant en relief quelques qualités de l’obéissance dans ce domaine : 1 Sam 15.22 ; 1 Pi 1.22 ; Ex 24.7 ; Ps 40.8-9 ; Ps 119.34 ; 1 Pi 1.14 ; Jos 1.7 ; Esa 1.19 ; 2 Cor 10.5 ; Jean 13.15.

5. Avoir foi en sa bonté

Il nous révélera notre don, un cadeau de sa grâce (Ps 27.13-14 ; 31.20 ; Héb 11.1 ; Ps 25.3 ; Rom 8.25 ; Ps 145.5 ; Rom 12.12).

V. Comment rechercher notre don ?

J’aimerais partager ici les principes employés pour la découverte de mon don spirituel. Au début, je ne les reconnaissais pas en tant que tels, mais ils me sont apparus rétrospectivement, bien des années plus tard, lors de réflexions.

1. J’ai prié le Seigneur pour qu’il me fasse comprendre et reconnaître quel était mon don (Ps 135.6 ; Eph 4.7 ; 1 Cor 2.9-12 ; Rom 12.6a ; Héb 2.4a). Du début de ma recherche de mon don jusqu’à sa découverte, deux ans et demi se sont écoulés. Il faut persévérer dans la prière pour avoir les oreilles spirituelles ouvertes en vue de recevoir l’information que nous demandons.

2. J’ai prié mon Père céleste que l’Esprit me place là où l’utilisation de mon don serait sollicitée ou mise en valeur (Ps 143.10 ; Act 4.36 ; Act 9.26-27 et 11.20-22 ; voir aussi le cas de Mardochée et d’Esther dans Est 2.21-22 ; celui de l’apôtre Pierre dans Act 10, puis celui de Barnabas et de Paul dans Act 11.25-26). Ce genre de prière, c’est notre engagement auprès de Dieu démontrant notre sérieux et notre dépendance de l’Esprit.

3. J’ai toujours voulu être aussi utile que possible pour mettre en valeur le Seigneur Jésus et pour que des gens viennent à lui. Il fallait que le don, que je ne connaissais pas encore, serve à magnifier Jésus-Christ (1 Cor 12.31 ; Rom 11.36 ; Jean 16.14).

4. J’ai prié que d’autres soient aussi bénis, enrichis et édifiés spirituellement (Act 18.27). Notre don est pour les autres (Eph 4.16 ; 1 Cor 12.7).

5. J’ai prié pour que d’autres reconnaissent mon don et qu’ils me le disent sans aucune sollicitation de ma part, c’est-à-dire que leur commentaire ou leur appréciation soit une surprise complètement inattendue (Act 18.27-28 ; Tite 1.4-5 ; 1 Tim 1.18 ; 6.12).

6. J’ai prié pour bien mettre en œuvre par l’Esprit le don donné (1 Tim 4.14 ; 2 Tim 4.1-15 ; Col 4.17).

7. J’ai prié, en reconnaissant mon don, que le Seigneur fasse toute chose par l’Esprit pour m’aider à améliorer l’utilisation de mon don. Cela signifie que je dois tout mettre en œuvre pour parfaire, optimiser, affermir ce don, en lisant des livres, en demandant des conseils auprès de ceux qui ont de l’expérience, en les observant dans l’exercice de leur don. Le don que nous avons du Saint-Esprit est parfait, mais l’emploi humain de ce don est perfectible (1 Tim 4.13-16) !

VI. Quelles attitudes doivent nous imprégner, nous guider après la découverte de notre don ?

Connaître l’identité de son don procure un état spirituel de joie, de paix, d’encouragement, d’énergie même : « Maintenant, je comprends ce que je dois et peux faire par la grâce de Dieu. Je peux me concentrer en ce que je suis appelé à faire, au lieu de me disperser en essayant de faire mille choses. Je sais quoi viser… » Tout cela est bien, mais il existe trois dangers potentiels cachés derrière ce beau témoignage confiant.

– Je pourrais me concentrer tellement sur mon ou mes dons, que je devienne exclusif, donc déséquilibré… « Mon don et rien que mon don ! »
– Je pourrais même refuser de venir en aide dans d’autres domaines lorsque le besoin est évident et pressant. Il faut éviter la rigidité !
– Je peux penser que, comme le Saint-Esprit m’a accordé une certaine capacité spirituelle, unique à moi, cela « marchera tout seul ». Je vais croiser les bras, prier et regarder l’Esprit à l’œuvre. Mon don va s’enclencher automatiquement lorsque la bonne situation se présentera, et je n’aurai pas besoin de me fatiguer davantage ! Quelle erreur fondamentale!

Voici quelques attitudes utiles qui peuvent servir de guide pour l’emploi de notre don :

1. Il faut que nous ayons une opinion juste et équilibrée, modeste, quant à l’utilité et à l’emploi de notre don (Rom 12.3 ; 2 Cor 12.7). Nous ne sommes pas le seul, le meilleur, l’exceptionnel. Dieu veut nous utiliser, mais nous ne sommes pas indispensables. En un mot, il faut une véritable humilité intérieure (1 Cor 15.10).

2. Il existe une diversité de fonctions (Rom 12.4), donc je n’ai pas tous les dons. Dans telle ou telle situation, quelqu’un d’autre ayant le même don que moi pourrait être choisi à ma place, soit directement par l’Esprit, soit par la décision humaine de quelqu’un d’autre. Lorsque cela arrivera, rappelez-vous bien que l’égoïsme et la jalousie rôdent autour de vous pour vous faire tomber dans le péché. Nous pouvons aussi adopter une attitude de martyr et nous flageller ou carrément bouder ! Nous servons le Seigneur, et c’est lui qui est souverain.

3. Il existe une unité de communion (Rom 12.5), et notre tâche, c’est d’œuvrer pour que cette unité continue (Rom 14.19 ; 2 Cor 13.11 ; Rom 12.18).

4. Il est intelligent, dès le début, d’admettre que vous serez critiqué, voire accusé faussement, dans l’exercice de votre don. Préparez-vous à cette éventualité (2 Cor 10.10 ; 1 Pi 4.4).

5. L’amour est indispensable et doit constamment régir l’exercice de mon don (1 Cor 13). Ce chapitre est très explicite sur le « comment de ne pas employer » son don (1 Cor 13.1-3), et très clair sur le « comment l’utiliser » (1 Cor 13.4-7). Dieu nous a donné avec amour notre don par l’Esprit, et il attend qu’il soit utilisé de la même façon.

VII. Conclusion

Appliquons-nous donc par « marcher dans les bonnes œuvres que Dieu a préparées d’avance pour nous » (Eph 2.10). Le Seigneur nous montrera quels sont nos dons. Que ces réflexions puissent nous aider et nous diriger dans cette démarche biblique, saine et équilibrée pour découvrir et exercer nos dons divers pour l’édification du corps de Christ et à la gloire de Dieu.

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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