De l’âme qui a soif au cœur qui déborde — Psaumes 42 à 45

Promesses 174 – Dossier

DE L’ÂME QUI A SOIF AU CŒUR QUI DÉBORDE PSAUMES 42 A 45

Plus que de toute autre partie du Saint Livre, l’on ne s’approche du livre des Psaumes qu’avec une crainte respectueuse. Pourquoi donc ? Nous le comprendrions aisément si nous découvrions, par exemple, dans le vieux grenier de nos arrière-grands-parents, un recueil de leurs prières, de leurs louanges à Dieu. Nous lirions avec émotion, non le récit des circonstances qu’ils ont vécues, mais les exercices de leur âme devant Dieu, ce qu’ils ont dit à Dieu, dans la souffrance comme dans la joie. Nous pourrions peut-être par une lecture plus approfondie, toujours émus et respectueux, reconstituer en partie les circonstances que nos arrière-grands-parents ont traversées.
Il en est ainsi du livre des Psaumes.

Des Psaumes des fils de Coré

Les Psaumes 42 à 45 commencent le deuxième livre des Psaumes. Ils font partie des onze écrits par les fils de Coré et des douze ou treize dits « Psaumes d’instruction »1. « Les fils de Coré » dont les pères tombèrent sous le jugement de Dieu (Nom 16) « ne moururent pas » (Nom 26.11). Ils gardèrent certainement de cet épisode tragique du désert, d’une part le sentiment de la sainteté de Dieu, d’autre part de son infinie miséricorde qui les avait épargnés. Ils furent par la suite de vrais lévites, attachés au sanctuaire — déjà au désert, puis après l’établissement dans le pays (1 Chr 9.17-34). Ils en gardaient l’entrée (v. 19), poste de confiance. Samuel lui-même en était un descendant (1 Chr 6.22-28). Lui aussi était portier (1 Sam 3.15). Au temps glorieux de David et Salomon, les fils de Coré étaient encore portiers (1 Chr 26). Venant de leurs villages, de sept jours en sept jours, ils veillaient fidèlement aux portes (1 Chr 24-26), « sur les trésors de la maison de Dieu et ils se tenaient la nuit autour de la maison de Dieu, car la garde leur en appartenait, et ils en avaient la clef pour ouvrir chaque matin » (1 Chr 9.26-27). Poste de responsabilité, fonction pleine de risques. Ils ne la considéraient pas comme purement administrative, mais tout leur amour était tourné vers Dieu et sa maison. Plus encore, ils étaient sur le « seuil de la maison de mon Dieu » (Ps 84.10).

Psaumes 42 et 43

Aussi quel désastre, quel désarroi, quelle douleur pour eux, quand ces trésors qu’ils avaient si fidèlement gardés furent arrachés du temple et emportés à Babylone, quand cette maison dont ils avaient si souvent gardé les seuils fut « brûlée » et livrée à la destruction (2 Chr 36.18-19). Plus de « voix de triomphe et de louange », plus de « multitude en fête ». Le souvenir même en était maintenant douloureux (Ps 42.4). Ce fils de Coré parlant personnellement, dit à Dieu dans ces Psaumes 42 et 43, toute sa souffrance, tout son abattement (42.5,6,7 ; 43.5), et lance vers lui de douloureux « pourquoi » (42.5,9 ; 43.2,5).
Dans sa situation déjà pénible, des adversaires ajoutent la provocation : « Ils disent tout le jour : où est ton Dieu ? » (42.3,10)
Mais au travers de tout ce désastre, de toute cette souffrance, ce fidèle s’attache à son Dieu. Il a même soif de lui (42.2). Sa foi affirme que, malgré tout, la bonne attitude est encore de « s’attendre à Dieu ». Il s’exhorte lui-même dans cette attitude (42.5,11 ; 43.5). De plus, il demande lumière et vérité pour être conduit (43.3) Il désire venir à « l’autel de Dieu » comme autrefois pour célébrer Celui qu’il appelle « mon Dieu » (43.4).
Arrêtons-nous un instant sur la merveilleuse parole de ce fidèle : « Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant » et posons-nous la question : mon âme a-t-elle soif de Dieu ? Nous pouvons aussi avoir soif de beaucoup d’autres choses. Le champ de nos désirs est immense, mais avoir « soif de Dieu », c’est une chose étrange et merveilleuse. Toutefois, si « la soif de Dieu » est une chose mille fois préférable à l’indifférence, elle représente un manque, c’est une souffrance.
Notre Psalmiste n’en est pas au bouillonnement de son cœur quand il compose le Psaume 45 ; mais il a déjà soif de Dieu. Si, dans la souffrance, nous avons soif de Dieu, nous sommes aussi sur ce chemin-là.

Psaume 44

Au Psaume 44, le psalmiste s’identifie maintenant avec tout son peuple et remplace le « je » par le « nous ».
Il se souvient encore « des jours d’autrefois » (44.1). Il rappelle à Dieu les manifestations de sa puissance miséricordieuse envers son peuple (44.1-8). Alors le douloureux « mais » du v. 9 sonne comme un glas. Encore, il dit à Dieu toute sa souffrance en constatant cette chose étrange et terrible : Dieu est contre son peuple, à cause de l’infidélité de ce dernier (44.9-14). Ce qu’il dit alors est magnifique : « Tout cela nous est arrivé et nous ne t’avons pas oublié, et nous n’avons pas été infidèles à ton alliance. » (44.17-18)
Arrêtons-nous un instant pour retenir « l’instruction ». Il y a un fort parallèle entre Israël et les chrétiens. Ces derniers furent infidèles à leur Dieu à plusieurs occasions et, en conséquence, bien des manifestations extérieures de l’approbation divine telles qu’on les voyait aux premiers temps de l’Église, nous font aussi défaut. Mais pouvons-nous dire comme le Psalmiste : « Tout cela nous est arrivé, et nous ne t’avons pas oublié » ? Dans un contexte pénible de divisions, de fragmentations de l’Église, nous pouvons néanmoins « ne pas oublier », « persévérer dans la fraction du pain ».
Le Psalmiste lance encore deux douloureux et émouvants « pourquoi » : « Pourquoi dors-tu Seigneur ? », « Pourquoi caches-tu ta face, et oublies-tu notre affliction ? » (44.23-24) et un ultime appel : « Lève-toi, aide-nous et rachète-nous à cause de ta bonté. » (44.26)

Psaume 45

Le ton du Psaume 45 change complètement. Enfin, le cœur du Psalmiste bouillonne. Sortant de sa douloureuse histoire personnelle (Ps 42 et 43) et de l’histoire non moins douloureuse de son peuple (Ps 44), il en vient à contempler une Personne extérieure à lui, à son peuple, sans aucun doute, le Messie qui viendra en puissance et en majesté. Voilà le secret de ce cheminement, de ce revirement. Il compose « au sujet du roi » (45.1). Il décrit ce Messie, ce Roi à venir. Plus, il lui parle : « Tu es plus beau que les fils des hommes » (45.2) Il est plein de « grâce », de « débonnaireté » (45.2,4) mais aussi d’autorité majestueuse, de « vérité » de « justice ». Il est muni « d’un sceptre de droiture » (45.3,4,5,6).
Ce Roi, ce Messie à venir sera « béni » et « oint » par Dieu lui-même (45.2,7). Son peuple repenti et revenu à lui, lui sera comme « des compagnons » (ceux qui mangent le pain avec) (45.7), comme « une reine » dont le roi « désire la beauté » (45.9). Comme « la fille de Tyr » autrefois, les nations rechercheront sa faveur (45.12). Jérusalem sera amenée à ce roi, mais aussi, telles des vierges qui suivent le cortège nuptial, les villes de Juda participeront à « la joie » et à « l’allégresse » de ce règne (45.14,15).
Le Psalmiste parle encore à ce Roi à venir : « Au lieu de tes pères, tu auras des fils. » (45.16) C’est un peuple nouveau, celui de la nouvelle alliance.
Jusqu’au bout de sa composition, son « cœur bouillonne » pour son Roi, « sa langue est le style d’un écrivain habile » pour proclamer « son nom » et « le célébrer » (45.17).

Recevons encore « instruction »

Il ne faut point nous contenter d’avoir soif ; il nous faut parvenir comme le psalmiste au bouillonnement du cœur. Le pourrions-nous, nous aussi, en regardant notre douloureuse histoire passée ou celle de l’Église ?
Non point, mais en contemplant Celui que « Dieu a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute principauté et autorité et puissance …» À qui « il a assujetti toute chose » (Éph 1.20-21). Celui qui revient chercher l’Église (1 Thes 4.16-17) ; qui revient établir son règne en puissance et en gloire en y associant les siens (Marc 13.26 ; 1 Cor 15.25 ; 2 Tim 2.12). Les siens encore sur la terre, mais qui le « considèrent » (Héb 3.1), fixent leurs yeux sur lui (Héb 12.2) et savent que rien — ni leur histoire, ni celle de l’Église ou du monde — ne peut ébranler son cœur ou son trône. Depuis la terre déjà, l’Église l’acclame et chante la gloire du Ressuscité.
Seigneur accorde-nous la grâce, au milieu des souffrances du temps présent, de faire et refaire comme ce fils de Coré, le chemin de l’âme qui a soif au cœur qui déborde d’amour pour toi. Amen !

1Le Psaume 43 semble bien, au vu de son contenu, être écrit par le même auteur que le Psaume 42.

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)