Dans l’intimité de notre Père

« Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des rues, pour se montrer aux hommes. En vérité je vous le dis, ils ont reçu leur récompense. Mais toi quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme la porte et prie ton Père qui est dans le lieu secret, et ton Père qui est dans le secret te le rendra.

En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, qui s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. Ne leur ressemblez pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez.

Voici donc comment vous devez prier :
Notre Père qui es aux cieux !
Que ton nom soit sanctifié.
Que ton règne vienne.
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien.
Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Ne nous laisse pas entrer dans la tentation, mais délivre-nous du Malin.
Car c’est à toi qu’appartiennent, dans tous les siècles,
Le règne, la puissance et la gloire.
Amen ! »

Matthieu 6.5-15

La prière est sobre, succincte et simple. Nous allons l’étudier sous 3 aspects.
1. s’approcher du Père
2. l’adoration
3. les requêtes personnelles.

S’approcher du Père

Retenons tout d’abord que la prière est peut-être l’activité la plus élevée de l’âme humaine. L’homme du monde n’en sait rien. Tout est plus facile que la prière. Pourtant elle est notre plus grand besoin.

Le « Notre Père » est évidemment un modèle : son contenu couvre tous les éléments sous leur forme essentielle ; Jésus nous apprend comment, et de quelle manière prier. Cela n’exclut pas que le « Notre Père » puisse être prié en communauté par tous en même temps, mais seulement de façon exceptionnelle, pour éviter qu’il ne soit récité mécaniquement, comme je l’ai vécu dans une certaine église au Cameroun, où on le disait à toute allure plusieurs fois pendant le même culte.

Le fait que Jésus ait prié des nuits entières est une indication de la grande étendue de la prière. Le « Notre Père » est comme un squelette que nous devons habiller et qui contient des lignes directrices. On les retrouve dans la prière sacerdotale de Jean 17. Plus tard, Jésus a enseigné à prier « en son nom » ; nous pouvons nous adresser à Jésus directement.

Chaque prière, ou presque, dans la Bible commence par une invocation à Dieu. Job ne l’a pas fait. Ses malheurs étaient si énormes qu’il avait le sentiment que Dieu l’avait traité injustement. Avec le temps, il a compris qu’on ne parle pas ainsi avec Dieu. « Je mets la main sur ma bouche » (40.4). Étonnamment, prier commence par ne rien dire. Nous parlons à Dieu, et nous nous oublions nous-mêmes.

Nous invoquons Dieu par les mots « notre Père » parce qu’il est vraiment notre Père. Le monde croit en un Père de tous, et veut faire de tous les hommes des frères. Ce n’est pas ce que dit la Bible. Jésus a dit à certains Juifs très religieux que leur père était le diable et non pas Dieu (Jean 8.44). Dieu est le Père des seuls enfants de Dieu, qui, entre eux, sont véritablement des frères, étant de la famille de Dieu (Jean 1.12-13).

L’adoration

Elle suit l’invocation. Elle commence par Dieu et non par nous-mêmes. Elle consiste en trois demandes centrées sur Dieu :
   a) « Que ton nom soit sanctifié. »
   b) « Que ton règne vienne. »
   c) « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. »

Quel est le sens de ces trois requêtes ?

a) « Que ton nom soit sanctifié »

On demande que Dieu soit respecté, vénéré, honoré parmi les hommes. Dieu s’était révélé aux Israélites sous plusieurs noms. En voici quelques-uns :
Yahvé = Je suis qui je suis : Dieu existe par lui-même ;
El Élohim indique sa puissance, sa domination ;
Yahvé Shalom : l’Éternel est notre paix;
Yahvé Tsébaoth : l’Éternel des Armées, qui se réfère toujours à Jésus dans l’A.T.

Cette première demande contient tous les noms de Dieu. Nous avons à magnifier son nom. Ne l’oublions pas : Dieu vient d’abord ! Il est la Personne la plus importante de l’univers. Et « notre Dieu est aussi un feu dévorant. » (Héb 12.29)

b) « Que ton règne vienne »

Le règne signifie le royaume.

1) Il est déjà venu avec Christ. « Si Dieu chasse les démons par Christ, le royaume est venu. » (Luc 11.20) C’est-à-dire : Christ exerce la puissance du royaume, la souveraineté de Dieu sur la terre.

2) Le royaume est maintenant présent en chaque croyant et donc dans l’Église.

3) Il est encore à venir. Jésus en a posé le fondement, et le royaume se constitue spirituellement. À sa venue, le royaume sera établi visiblement sur la terre. « Que ton règne (royaume) vienne » correspond en fait à demander le retour de Christ. Mais c’est aussi une prière missionnaire : que se répande l’Évangile du royaume. Nous hâtons l’avènement de ce jour (2 Pi 3.12).

c) « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel »

C’est la conséquence logique de b), qui découle de a). « Comme au ciel » : où sa volonté est continuellement faite. Cet état sera aussi un fait sur la terre. Le ciel et la terre seront un: le royaume de Dieu.

Pourquoi rassembler ces trois demandes sous le terme général d’« adoration » ? Elles comprennent tout ce qui fait l’adoration : l’exaltation du nom de Dieu ; l’attente de sa souveraineté universellement reconnue et acceptée ; la totale soumission à toutes ses lois.

Les requêtes personnelles

Tous nos besoins fondamentaux y sont résumés. La vie entière est là :
– le pain = nos besoins matériels ;
– nos offenses/dettes = nos relations avec les autres et avec Dieu ;
– la tentation = la vie spirituelle.

a) Le corps

Le corps a de l’importance dans le royaume de Dieu. Dieu pourvoit à nos nécessités physiques. Même un moineau ne peut tomber à terre sans que Dieu ne le veuille. Même les cheveux de notre tête sont comptés, ce qui signifie qu’aucun détail de sa création n’échappe à Dieu. Seule la Bible parle ainsi de Dieu. Il est près de celui dont l’esprit est abattu, de celui qui se repent, de celui qui est humble. C’est là tout le miracle de la rédemption : le royaume de Dieu lié à mon pain quotidien !

Mais ici, attention : il s’agit de nos besoins élémentaires (la nourriture, les habits, etc.) et non d’articles de luxe. Quand le pasteur Yonggi-Cho (de Corée du Sud) demande à Dieu un bureau en acajou, une chaise à roulettes et « passe commande », je me permets de douter que ce soit Dieu qui ait exaucé cette demande. Non, Dieu nous promet seulement que nous aurons ce qu’il nous faut pour vivre. David peut dire : « J’ai été jeune, j’ai vieilli ; et je n’ai pas vu le juste abandonné, ni sa descendance mendiant son pain. » (Ps 37.25)

Certains disent : « Pourquoi demander à Dieu ce qu’il sait déjà ? », en se référant au v. 8 (« votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez »). Nous percevons ici le sens de la prière : c’est une relation de Père à enfant. Nous nous savons dépendants de lui et restons en contact avec lui. Dieu désire que nous lui parlions, comme nous le faisons à un père terrestre.

Voici une illustration : un père a déposé une grosse somme à la banque. Chaque fois que son fils a besoin d’argent, il lui faut un chèque signé par le père. En fait, Dieu désire que nous soyons conscients de notre entière dépendance de lui. Toute notre existence dépend de Dieu.

b) Le pardon

« Pardonne-nous nos offenses. » Pourquoi demander pardon, puisque nous sommes justifiés par la foi, donc entièrement pardonnés ? Dans Jean 13, Jésus démontre à ses disciples qu’ils sont purs, mais que la vie dans un monde souillé nécessite un lavage des pieds périodique. Seul l’enfant de Dieu, qui peut dire « mon Père », a ce privilège. Le pardon n’est pas accordé à n’importe qui, mais seulement à celui qui vient au Père au nom de Jésus-Christ. Jean nous rappelle que celui qui dit qu’il n’a pas de péché est un menteur, mais quand il pèche, s’il le confesse, il est pardonné et entièrement purifié (1 Jean 1.8-9).

«… comme (et non pas parce que) nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. » L’original grec dit : « … comme nous avons pardonné… » Le pardon de Dieu ne dépend pas du nôtre ! Le pardon que nous accordons n’est pas une condition au pardon de Dieu. En fait, il va de soi que nous pardonnons, ayant reçu un pardon total par pure grâce. J’estime qu’il est impossible pour un enfant de Dieu de refuser de pardonner, surtout quand cela lui est demandé. S’il ne veut pas pardonner, il y a des chances qu’il ait mal saisi le sens du pardon que Dieu lui a accordé, ou même qu’il ne soit pas un enfant de Dieu.

Que penser alors des versets 14-15 ? « Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi, mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos fautes. » Si nous pardonnons, ce n’est pas un mérite qui achèterait notre pardon : ce dernier nous est accordé par pure grâce, au moyen de notre foi (relisons Éph 2.8-9). Alors comment comprendre ce texte ?

Au tribunal de Christ, nous devrons rendre compte de ce que nous aurons fait, en bien et en mal. Mis dans la balance du bien et du mal, le refus de pardonner diminuera la récompense que nous recevrons du Seigneur et, dans ce sens, ne sera donc pas pardonné.

c) La tentation

Le grec dit : « Ne nous mène pas dedans la tentation. » Le mot a aussi le sens d’ « épreuve ». Je paraphrase ainsi : « Ne permets pas que nous soyons mis dans une situation où Satan puisse nous tenter ou nous éprouver au delà de nos forces. » Voici une des dernières paroles de Jésus avant la croix, à Gethsémané : « Veillez et priez, afin de ne pas entrer en tentation. » (Mat 26.41)

« Délivre-nous du Malin (du mal). » Il s’agit non seulement de Satan, mais du mal autour de nous et en nous. Le mal interrompt notre relation avec Dieu, que nous voudrions continue.

La doxologie est une conclusion parfaite de cette prière, car tout appartient à Dieu :

« Car c’est à toi qu’appartiennent, dans tous les siècles,
Le règne, la puissance et la gloire. Amen ! »

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)