Daniel, homme bien-aimé

Les enseignements de l’Ancien Testament (19)

Introduction

Dans le livre de Daniel, l’attachante figure du prophète apparaît sous différents éclairages, qui mettent chacun en valeur un aspect particulier de sa riche personnali­té. Jeune déporté juif à Babylone, avec le peuple d’Israël, Daniel demeura fidèle à son Dieu, même au travers de circonstances parfois dramatiques, et jusque dans les périlleuses fonctions de premier ministre du plus grand empire de l’époque, sous plusieurs rois successifs.

Il fut un homme de cour, sans aucun compromis, dans un monde corrompu. Seule sa relation permanente avec Dieu permit cette performance exceptionnelle. Comme homme de foi, Daniel a montré les possibilités insoupçonnées offertes à quiconque prend au sérieux la parole de Dieu et s’y conforme. La foi chrétienne reste une puissance victorieuse du monde moderne, pourtant si fier de ses étonnantes réalisa­tions. Il nous reste à envisager Daniel comme homme bien-aimé de Dieu.

Ainsi sont mises en évidence:
– par l’homme de cour: la protection de- Dieu sur les siens dans le monde:
– par l’homme de foi: la souveraineté de Dieu sur un monde impie;
– par l’homme bien-aimé: l’approbation de Dieu sur une vie qui lui est consacrée chaque jour.

I. Daniel, homme bien-aimé

C’est dans deux circonstances distinctes qu’un envoyé de Dieu a délivré à Daniel l’enviable certificat d’homme bien-aimé de Dieu (Dan 9 et 10).

1. Daniel 9

 A juste titre, ce chapitre est considéré comme la clé de la prophétie biblique, avec la révélation des 70 «semaines» (v. 24-27). Mais il est instructif aussi par l’état d’âme du prophète.

a) Le royaume de Babylone s’est effondré sous l’invasion médo-perse (v. 1). On peut tout redouter de ce changement. Mais, face à ce monde dont la figure passe (1 Cor 731), Daniel n’est ni inquiet ni ébranlé. Il se plonge d’autant plus dans les Ecritures et s’attend à l’accomplissement de la promesse de Dieu de sauver son peuple de la captivité (Jér 25.11).

b) Il recherche Dieu, prie, jeûne et s’humilie publiquement (v. 3).

c) Il en appelle au Dieu qui tient ses promesses, même quand son peuple s’est détourné de lui (cp. 2 Tim 2.13). Il plaide la fidélité de Dieu, pour l’amener à tenir parole (v. 4). Prendre Dieu au mot, quelle tactique efficace! C’est la foi.

d) Lui-même irréprochable, Daniel s’identifie pourtant à son peuple, coupable d’abandon. Il confesse en détail les péchés d’Israël (v. 5-6), comme si c’était les siens!

e) Son appel à la compassion de Dieu (v. 9) prouve qu’il connaît bien son Dieu, le Dieu miséricordieux qui pardonne, tout en restant le Dieu juste et sain mis en évidence par la loi de Moïse.

f) Le verset 15 marque le tournant de la prière. Après la confession des péchés et l’appel au secours, le «et maintenant» ouvre la voie à l’action divine (cp. Act 4.29).

g) L’admirable conclusion des versets 17 à 19 ne pouvait rester sans effet. Les vrais mobiles du prophète y apparaissent. Que cherche-t-il par sa prière? La gloire de Dieu et l’honneur dû à son nom, ce nom invoqué sur sa ville de Jérusalem et sur son peuple d’Israël.

2. Daniel 10

Plus tard, très âgé, Daniel reçoit encore une autre révélation de la part de Dieu.

a) Les 70 «semaines» révélées n’ont pas épuisé sa soif du mystérieux plan de Dieu pour Israël. Il va donc continuer à prier. A cause du dominateur impie du royaume de Perse, qui empêche le passage de l’information divine pendant 21 jours (v. 13), Daniel en tombe malade ces trois semaines (v. 2-3). Il prolonge son jeûne! Enfin, par une vision glorieuse, le Seigneur rejoint le coeur de celui qui l’a appelé.

b) Daniel perd le peu de forces qui lui restaient (v. 8-9, 16-17).

c) Au seuil de l’épuisement complet, à deux reprises (v. 11, 19), il retrouve son assise après s’être entendu appelé «homme bien-aimé». Sans cette parole de Dieu, il n’aurait pu nous laisser l’admirable chapitre il sur l’avenir d’Israël, et dont la fin conduit à la grande tribulation annoncée en Mat 24.15-22.

II. Jésus, fils bien-aimé

C’est aussi dans deux circonstances marquantes que Jésus a reçu du ciel une déclaration inoubliable. Toutefois, à Daniel, c’est un envoyé de Dieu, sous forme humaine, qui s’adresse à un homme. A Jésus, c’est la voix du Père lui-même, qui honore le Fils, dont la parole fera autorité, non seulement pour Israël, mais pour toutes les nations.

1. Le baptême (Mat 3 13-17, Marc 1.9-11; Luc 3.21-22)

Surpris de voir venir Jésus, Jean-Baptiste refuse d’abord d’admettre, à son baptême de repentance, l’homme sans péché, qui n’en avait pas besoin. Comme autrefois Daniel dans sa prière, Jésus s’identifiait à son peuple coupable, qui avait tant besoin de repentance.

Par ce baptême en public, Jésus s’humilie, en se mettant au rang des pécheurs. Mais aussitôt le Père honore le Fils par une déclaration publique qui lui confère l’autorité souveraine de Dieu, celle qui n’émane pas des hommes.

2. La transfiguration (Mat 17.l-8: Marc 9.2-8; Luc 9.28-36)

Contrairement au baptême pratiqué en public, la transfiguration fut réservée à trois disciples seulement, à l’écart, sur une montagne. Ils gardèrent longtemps la vision de leur Maître glorifié, resplendissant de lumière (Jean 1.14; 2 Pi 1.17-18). Moïse (la loi) et Elie (les prophètes) s’entretenant avec Jésus de sa mort, c’est déjà tout l’Ancien Testament porteur de l’annonce du salut, rendu possible par la croix seulement.

A Daniel fut révélée la délivrance future du peuple d’Israël, à la fin des temps. A la transfiguration, c’est le salut de toute l’humanité qui est en vue. C’est en Jésus que s’accomplit tout le plan de Dieu, pour Israël, pour l’Eglise et pour le monde. Tout devait se jouer à la croix. Sur l’horreur du Calvaire, le soleil a refusé de briller pendant trois heures. La puissance des ténèbres aurait le dessus. Le prince de la vie est entré dans la mort; il a même connu «la seconde mort», la séparation d’avec Dieu (Mat 27.46; Marc 15.34)! Mais, au matin de Pâques, déjà dans la lumière du «jour d’éternité» (2 Pi 3.18), Jésus est apparu rayonnant, «dans la puissance d’une vie impérissable» (Héb 7.16). Quel aperçu déjà sur la montagne de la transfiguration!

III. Chrétien, homme bien-aimé

Chaque authentique enfant de Dieu, né de nouveau par «la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ» (Act 20.21), se trouve, lui aussi, reconnu comme un bien-aimé de Dieu, et cela également sur deux plans distincts.

1. Sa position devant Dieu

Dès qu’il accepte le salut par grâce, offert en Jésus-Christ, «livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification» (Rom 4.25), le croyant n’est plus sous le juge­ment de Dieu. Christ l’a subi à sa place sur la croix, une fois pour toutes. Désormais le chrétien est vu «en Christ», non avec sa propre justice, résultant d’oeuvres ac­complies selon une loi, mais couvert par la justice de Dieu, celle qui s’obtient moyen­nant la foi (Phil 3.9). Ainsi Dieu «nous a rendus agréables dans le Bien-aimé» (Eph 1.6). Ce terme de «bien-aimé» de Dieu, propre à chacun de ses enfants, revient souvent dans les épîtres, en relation avec cette position initiale du racheté de Jésus-Christ (Rom 1.7; Col 3.12: 1 Tim 6.2; Jude 1). N’oublions jamais le prix payé par Dieu pour nous acquérir cette position « à la louange de la gloire de sa grâce» (Eph 1.6).

2. Sa marche dans le monde

Mais ce terme de «bien-aimé de Dieu» ne doit pas faire illusion; il n’épargne pas au croyant les dangers de ce monde. Ni Daniel ni Jésus n’en furent épargnés. C’est même à bout de forces que Daniel fut appelé bien-aimé. Les chrétiens du 20e siècle ne doivent pas s’attendre à mieux que leurs devanciers (1 Pi 4.12). Etant des bien-aimés de Dieu, les disciples ont à marcher dans cette vie, «comme lui a marché» (1 Jean 2.6). C’est pourquoi ils ne doivent pas se venger eux-mêmes (Rom 12.19), ni se laisser gagner par l’idolâtrie (1 Cor 10.14), mais au contraire être fermes (1 Cor 15.58), se purifier de toute souillure (2 Cor 7.1), accepter les Ecritures pour leur édification (2 Cor 12.19), devenir imitateurs de Dieu (Eph 5.1) et continuer à s’édi­fier eux-mêmes (Jude 20).

Les destinataires des épîtres sont des bien-aimés de Dieu, mais aussi les bien-aimés des auteurs de ces lettres (I Thes 2.9!). La valeur du racheté de Christ est prioritaire; c’est un frère «pour lequel Christ est mort» (Rom 14.15; 1 Cor 8.11). L’amour fraternel met l’Eglise en paix!

Conclusion

Pour séduire Eve en Eden, le diable jeta le doute sur l’amour de Dieu, puisqu’il leur interdisait de manger le fruit d’un seul arbre! Aujourd’hui encore, face à des silences de Dieu, parfois on s’interroge. Certes, les voies de Dieu peuvent nous surprendre, et nos projets échouer, mais Dieu a prouvé son amour à la croix, lorsque nous étions encore des pécheurs (Rom 5.8). Jamais nous ne connaîtrons l’abandon de Dieu que connut le «Fils bien-aimé»!

Non, ne doutons jamais de l’amour de Dieu, «car Dieu est amour» (1 Jean 4.8,16).

Jean Chopard

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)