Création des cieux et de la terre

« Je vis un ange… qui avait un évangile éternel pour l’annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue, et à tout peuple ».

    L’apparition de notre globe, dans un univers sans borne, n’est-elle qu’un fait divers dans l’espace qui nous entoure, qu’un clin d’oeil dans le temps, qu’un maillon dans une chaîne ?

    Temps éternel et espace infini, dont nous ne connaissons qu’une petite partie et que nous ne saisissons pas !
« D’éternité en éternité, tu es Dieu. De génération en génération, c’est ton NOM, l’Eternel. »

    C’est ainsi que Dieu se présente, mais lorsqu’il abaisse ses regards vers les fils des hommes, Il donne un cadre au temps qui est le nôtre :
« Mille ans sont comme le jour d’hier quand il n’est plus, comme une veille de la nuit. Tu les emportes, semblables a un songe… »
    Reconnaître ce fait qu’un temps éternel existe hors de portée humaine – aide à comprendre nombre de passages de la Parole de Dieu.

A. La demeure de l’Eternel


  La Bible ne donne que peu de renseignements concernant la demeure de Dieu, le Tout-Puissant.
« Christ est monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses » (Ep. 4:10).   C’est donc au-dessus du ciel étoilé que nous devons chercher. L’apôtre Paul écrit qu’il  » est monté au troisième ciel.
Voici quelques extraits de la Parole :

« A Dieu appartiennent les cieux et les cieux des cieux » (Dt 10:14).

« Dieu habiterait-il véritablement sur la terre ? Voici les cieux des cieux ne peuvent le contenir » (1 Rois 8:27).

« Christ s’est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts » (Hé. 1:3).

  C’est ainsi que le chrétien apprend que le Créateur a son trône dans les « lieux célestes, aux cieux des cieux », et que c’est de là qu’il a créé le ciel et la terre.

  Dans l’infini, au-delà de l’espace stellaire, c’est-à-dire des étoiles, Dieu a sa demeure. Lorsque nous considérons par une nuit claire le ciel étoile, nous avons parfois une pensée vers ce double infini, l’espace et le temps. Puis, les nécessités de la vie aidant, nous oublions.

  Certes, il n’est pas facile de concevoir l’éternité. Cependant les beautés visibles ou invisibles, connues ou encore inconnues de « ce bas monde « nous invitent à reconnaître la puissance éternelle d’un Créateur.

B. Hors du temps, un refus d’obéir

  Il y a quelques années, nous avons publié une étude intitulée « A l’origine du mal » – le tyran de Babylone, le roi de Tyr, Pergame. Nous reproduisons un extrait de cette étude, ainsi que deux portions bibliques. Elles sont une base pour la suite de l’explication qui va suivre la révolte et la chute de l’être qui s’est opposé à Dieu.

  Ce refus d’obéir a eu pour cadre les « cieux des cieux », la demeure de Dieu, en un temps éternel, et avant la création de la terre. Nous pouvons dire cela, car dès le verset Ge. 3:1, il nous est présenté un être – le plus rusé de tous – le serpent qui va intervenir dans la vie de celui qui vient de paraître l’homme.

  A plusieurs reprises, la Bible nous dit qu’il s’agit de Satan. C’est donc bien d’un drame dont nous avons à nous occuper : un être créé s’est opposé à son Créateur. Le voici décrit.

Le prophète Esaie écrivait ceci :

  Comment es-tu tombé du ciel, astre brillant, fils de l’aurore? Comment as-tu été renversé à terre, toi qui foulais aux pieds les nations ? Tu disais en ton coeur : Je monterai au ciel, j’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu. Je m’assiérai sur la montagne où règnent les dieux, dans les regions lointaines du septentrion. Je monterai sur les hauteurs des nues : Je serai semblable au Très-Haut.

  Mais tu as été précipité dans le séjour des morts, dans les profondeurs de la fosse ! (ch. 14 12-14).

  Cet astre brillant appelé aussi Lucifer, ne peut être que la description de Satan. Sa déclaration, affirmant son ambition démesurée, semble être le point de départ de l’origine du péché.


Le prophète Ezéchiel en parle aussi:

  Fils de l’homme, dis au prince de Tyr: Ainsi parle le Seigneur, l’Eternel. « Ton coeur s’est élevé, et tu as dit: je suis Dieu, je suis assis sur le siège de Dieu, au sein des mers. »

  « Toi, tu es homme, et non Dieu… Parce que tu prends ta volonté pour la volonté de Dieu… Au milieu des mers, diras-tu, Je suis Dieu ? »

  « Tu seras homme et non Dieu. Tu mourras de la mort des incirconcis » (Ezéchiel ch. 28).

  Ces deux passages de la Bible sont similaires ; Il est question d’un seul et même individu. Par personne interposée – le prince de Tyr – l’Eternel s’adresse à Satan. Voici les motifs de sa condamnation.
« Ton coeur s’est élevé, et w as dit: Je suis Dieu ! »
« Tu as été intègre dans tes voles, depuis le jour où tu fus créé, Jusqu’à celui où l’iniquité a été trouvée chez toi. »
« Ton coeur s’est élevé à cause de ta beauté. »
« Tu as corrompu la sagesse par ton éclat. » Et voici la sanction: « Je te jette par terre.
Tu as réduit à rien, tu ne seras plus à Jamais ! »
Un événement, tragédie ?

  Du temps éternel, il n’est accordé & l’homme que de courtes échappées. Peut-il émettre quelques suppositions? Ce fut dans les sphères éternelles un bouleversement. Lucifer, avec une multitude d’anges (appelés étoiles du matin), qui jusque-là avalent adoré, loué, chanté, et s’étalent réjouis devant la face de leur Créateur, ces anges se révoltèrent contre leur Maître.

  C’est par orgueil que Lucifer devint Satan. Son opposition à Dieu l’amena sous le coup d’une malédiction. Lucifer, devenu par la suite, « le dieu de ce siècle », n’a pas changé de nature. il garde dans sa chute son intelligence et ses brillantes capacités. Nous ne les connaissons qu’en partie.

C. Une assemblée des fils de Dieu

Citation de Michée prophète (1 Rois 22 : 19) Ainsi parla Michée, le prophète:
« Ecoule donc la Parole de l’Eternel : j’ai vu l’Eternel assis sur son trône et toute l’armée des cieux qui se tenait auprès do Lui, à sa droite et à sa gauche. »

  C’est ainsi que dans « les cieux des cieux », Dieu n’est pas seul. Il partage as gloire avec nombre de créatures. Le livre de Job nous en apporte la confirmation : « Or un Jour, les fils de Dieu se présentèrent devant l’Eternel » (1:6).

  Les anges, les archanges ont la liberté (ou l’obligation?) de se présenter devant le Tout-Puissant: rendre compte de leurs travaux, recevoir des ordres, présenter des voeux: nous ne connaissons qu’en partie. Mais nous pouvons présumer que tout ce monde n’est pas inactif.

  A notre étonnement et maigre sa chute, Lucifer peut encore faire de même, c’est-à-dire qu il peut encore se présenter devant Dieu. Comment garde-t-il ce te prérogative, ce droit ? il nous faut simplement l’admettre, car sa présence est acceptée. Le verset ci-dessus le confirme: « car Satan vînt aussi au milieu d’eux. »

L’oeuvre de salut, la décision

  Serait-ce au cours d’une rencontre de ce genre autour du trône divin, que fut élaboré le grand oeuvre, l’oeuvre de salut éternel pour une humanité à venir? De même aussi, le rôle que devrait y Jouer plus tard, en son temps, le Fils de Dieu Lui-même?

  Car, prenant la parole, le Fils dît un jour à son Père à ce propos: « Tu n’as voulu ni sacrifice, ni offrande, mais tu m’as formé un corps, Tu n’as agréé ni holocaustes, ni sacrifices pour les péchés, alors J’ai dit: « Voici, je viens. Dans le rouleau du Livre, il est question de moi. Je viens, pour faire, ô Dieu, ta volonté » (Hé. 10: 5-7; Ps. 40:7-9).

  La révolte de l’ange de la « lumière », Lucifer, obligea le Créateur à prendre des mesures exceptionnelles. Sans doute Dieu connaît toutes choses, l’avenir comme le passe, et il avait à ce moment-la déjà son plan. Mais le problème comportait des conséquences d’une portée infinie. Les « cieux des cieux », l’habitation de Dieu qui ne respire que vérité, droiture, justice, obéissance et amour ne pouvait être la scène de ce qui allait suivre. Il fallait un autre milieu, un autre cadre. Il fut décidé de créer, quoi ? Ce que nous avons sous les yeux, un monde neuf, une terre.

D. Calculer avant de bâtir

  La Parole de Dieu nous invite à la sagesse, aussi bien dans les circonstances spirituelles que dans les conditions qui dominent notre vie ici-bas. Il n’est pas étonnant que le Tout-Puissant agisse de même. « Lequel d’entre vous, s’il veut bâtir une tour, ne s’assied d’abord pour calculer la dépense, et voir s’il a de quoi la terminer? » (Luc 14:28).

  C’est comme cela que le Fils de Dieu a été chargé de projeter, d’organiser, de prévoir des intervalles de temps (ce qui n’existe pas dans les sphères éternelles, nous l’avons déjà expliqué). Non point dans les « cieux des cieux » où Dieu a as demeure, mais dans de nouveaux cieux meublés de soleils, d’étoiles, de planètes, etc. et de plus une terre où une créature encore à créer allait être placée…

  En quelque sole créer des possibilités originelles, là où n’existait jusqu’alors rien, « ion pour poser son pied, ni vie, ni mort.

  Il fallait mettre en place des conditions, sans doute transitoires, mais favorables pour permettre au Dieu-Créateur, un Dieu qui est Justice, un Dieu d’amour qui aime à exprimer as pansée et les sentiments de son coeur. Mais aussi un Dieu qui doit condamner le coupable, et qui n’aime pas à le faire, qui attend, qui temporise et voudrait voir le pécheur revenir à Lui.

  Car Dieu ne le dît-Il pas dans sa Parole: N’accueillerait-il pas le pécheur, comme le père du fils prodigue le fit, lorsque ce dernier revint à la maisons ?

  Est-ce trop dire ? Je ne le crois pas.

Elaborer

  C’est ainsi que l’Eternel-Dieu, dans sa justice, prit une décision créer… des temps nouveaux, des lieux nouveaux, des conditions nouvelles.
  Il s’agissait, premièrement, d’élaborer des plans, de préparer, de déterminer mille choses. C’est à cela que le Fils a été appelé. La tâche était immense Or, Dieu désirait manifester, montrer ce qui pouvait, ce qui pourrait être vu de Lui sa puissance éternelle, sa majesté. Et le Fils ne pouvait présenter autre chose que la majesté de son Père !
  Le plan d’une construction flotte tout d’abord dans la pensée d’un futur propriétaire l’architecte fait une ébauche, cherchant à découvrir les voeux de son client ; il les couche sur papier, il tire des lignes, puis il calcule…
  C’est dans ces pensées que le Fils de Dieu a été charge de savoir, de connaître à l’avance le pourquoi, le cheminement, le but et le résultat. Ainsi, l’ordre a été donné : créer des nouveaux cieux et une nouvelle terre.

E. Et Dieu créa…

  Le livre de la Genèse nous donne de nombreux détails que nous connaissons en grande partie.
  Dans la Parole de Dieu, il n’y a pas de titres (ceux qui s’y trouvent ont été placés par l’homme).
  Dès le premier mot, on entre dans le vif du sujet. « Au commencement, Dieu créa ». Lors d’un temps d’éternité, que l’on ne peut estimer, qui ne peut s’évaluer, le Créateur a agi : « Ma main a fondé la terre, et ma droite a étendu les cieux; je les appelle, et aussitôt ils se présentent » (Esaïe 48:13)

Et la lumière, le soleil, l’homme
  Des ténèbres ? Non Le premier grand oeuvre du Fils : écartant le voile, la lumière fut! Quelle lumière? Pas celle du soleil qui n’apparut qu’au quatrième jour. Aujourd’hui, nous savons qu’énergie peut être lumière, dans certaines conditions.
  Puis cinq autres jours, pour rendre cette terre accueillante, un monde viable, habitable, pour y placer un être « semblable au Créateur », capable d’avoir des relations avec le Créateur…
  Au quatrième jour, le soleil fut placé en circuit avec la terre, et la terre, attirée par cette masse, mais empêchée par son mouvement de la rejoindre, se mit à tourner autour de ce feu.
  Au sixième jour apparut l’homme, chef-d’oeuvre de la création.

Et les jours ?   Il n’est pas dans notre pensée de parler davantage de ces jours-là. De même semble-t-il inutile de nous occuper de jours, ou d’années, ou de millénaires. Le vrai chrétien ne s’en inquiète guère. Sa foi, son espoir le portent beaucoup p us loin, plus haut. Que Dieu ait créé cet univers, dans lequel nous vivons, en six minutes, ou en six jours de vingt-quatre heures, ou en X millions d’années, n’a pour lui que peu d’importance. La Bible s’exprime en jours : il accepte et adore.

La volonté de Dieu « Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire, l’honneur et la puissance car tu as créé toutes choses, et c’est par ta volonté qu’elles existent et qu’elles ont été créées » (Apoc. 4:11). Lorsque le Créateur a décidé, la chose commandée se présente et est exécutée très rapidement :

« Aussitôt ils se présentent. »

Dieu créa les cieux (Genèse 1:1)
  L’homme qui veut se paner de Dieu, ou qui pense qu’il n’y a pas de Dieu, estime que les cieux n’ont pas de créateur, que tout peut être expliqué par des évolutions successives, que tout lest créé peu à peu, sans aide, dans le vide ! Le chrétien croit à ce qu’enseigne la Bible. il en est satisfait.
  Sans doute, Dieu eut pu créer d’une autre maniéra et il l’aurait dit à l’homme créé plus tard.
  L’homme de sciences se présente à lui-même la question: « La nécessité d’un stimulus initial est un vieux problème de la théorie de la formation des étoiles. » Quelle est la force initiale, l’intelligence qui a élaboré, pensé? Quel est l’Etre ai doué qui a créé les cieux? Qui a moulé l’homme, cet ordinateur ai bien adapté à une vie sur cette terre?

Et la terre
  En créant les cieux, Dieu créa aussi le système solaire – ainsi s’appelle le soleil avec toute sa ronde de planètes, de satellites, de comètes, etc.; la terre en fait partie.

Et le temps
  Du moment où Dieu a créé la matière – tout ce qui peut se voir, être touché, tout ce que l’Ecriture divine appelle – à propos du Fils « l’ouvrage de tes mains » – dès ce moment-là, le temps tel que nous le connaissons était parvenu à l’existence, est parvenu à l’existence: le futur, le présent, le passé. Du lieu de sa demeure, des « cieux des cieux », Dieu considère l’oeuvre de son Fils:
un ciel étoilé, des millions d’astres, de luminaires, un globe de rocs, de pierres et d’eau sur lequel sont fixés ses regards, un globe mis à part, couvert de ténèbres et d’eau !

F. « Créé l’univers »

  « Dieu, dans ces derniers temps, nous a parié par le Fils; Il l’a établi héritier de toutes choses ; par Lui Il a aussi créé l’univers » (Hé. 1:2).
  Ce texte et les versets qui suivent sont riches en enseignements. « Créé l’univers » est un terme général, qui englobe tout ce qui s’est passé.
  Pour ce qui nous concerne, nous désirons étudier ce grand événement de plus près.
  « Créé l’univers » est traduit littéralement par « fait les âges ». « Par lui il a aussi fait les âges ». Le mot correspondant, « aiOn ». en langue originale, est traduit plusieurs fois par « âges ». On parle de l’âge du bronze, l’âge de la pierre, du moyen âge, etc. Le mot siècle a une valeur définie, cent ans. Le mot « âges » exprime une notion beaucoup plus souple, plus vaste: aux siècles des siècles, d’éternité en éternité, pour toujours, à toujours, les siècles dans leur succession indéfinie.
  La mot grec « poiéO », rendu par « créé », doit l’être littéralement par « faire ». La traduction la plus simple de ces deux mots est donc: « il a aussi fait les âges ». Or, en français, on ne peut dire « faire les âges ». On ne peut toucher des âges, des époques, des siècles ! Il est donc indiqué de chercher un autre mot que « faire », mais de même sens, de même valeur. Le dictionnaire nous aide (voir dictionnaire grec-français Carrez-Morel, éd. du Cerf).
  La racine du mot « poiéO » nous ouvre l’horizon, nous montre tout l’enseignement que le Grec peut y trouver. Cette racine se retrouve dans les mots suivants: poète, pasteur, berger, faire paître, ouvrage.
  Le poète soigne sa création, sa poésie, son poème: le pasteur enseigne, veille sur ses ouailles ; le berger aime et garde ses brebis; le peintre lèche son oeuvre; l’ouvrier s’applique à son ouvrage. En quelque sorte, l’une de ces pensées se trouve dans le mot grec « poléO », faire.
  Le verset noté ci-dessus « par lui, Il a aussi fait les âges » nous renvoie ainsi à une époque qui n’a pas été la nôtre, celle de notre humanité. Il ne s’agissait pas encore de faire, de former, de créer un univers. Mais premièrement d’élaborer des plans, de préparer, de déterminer mille et mille choses.

C’est à cela que le Fils de Dieu a été appelé.

  L’architecte, le Fils de Dieu, élabora ses plans, et les présenta à Dieu le Père. Si l’on nous permet d’inventer un mot, on pourrait dire que le Fils a « poétisé » ses plans. Il les a soignés, comme le poète veille sur son oeuvre. Il l’a fait avec art, avec amour, avec application, dans la pensée de célébrer son Dieu et Père.

  C’est ainsi que le Fils a été chargé d’envisager un univers autre que celui où Dieu habite: un ciel nouveau, une terre nouvelle, matérielle, physique, de nouveaux âges, des temps !

  Une première phase du travail d’un Créateur suprêmement intelligent nous est ainsi dévoilée avant de bâtir, penser, prévoir.

G. L’ouvrage de tes mains

  Nous passons maintenant à l’étape suivante. Elle est décrite dans le même chapitre des Hébreux, versets 10, 11, 12. « Mais il a dit au Fils: Toi, Seigneur, tu as au commencement fondé la terre, et les cieux sont l’ouvrage de tes mains ; ils périront, mais Tu subsistes. »

  En Genèse 1:1, il est écrit: « Dieu créa les cieux et la terre ». Mais ici, dans les versets 10-12, Dieu le Père en donne la gloire à son Fils. « Tu as fondé la terre et les cieux sont l’ouvrage de tes mains ». Dieu ne dit pas « tu as créé », mais « tu as fondé la terre. »

  « Tu as fondé ; les cieux sont l’ouvrage de tes mains ». Après avoir présidé à la préparation de l’ensemble de la création, c’est le Fils lui-même qui est à l’oeuvre il crée, il supervise. C’est l’ouvrage de ses mains. Cieux, soleils, terres, tout ce que l’on peut toucher, tout ce qui est matière, etc., tout cela, c’est « ouvrage de ses mains. »

Mais quelles merveilles !

  « Il soutient toute chose, par sa Parole puissante. » Ce que nous voyons, ce que d’autres ont vu et nous ont transmis, ce que la science nous offre, nous permet de connaître, de comprendre, de concevoir, de saisir par notre intelligence craindre, redouter, espérer aussi !

  Nous désirons vous entretenir de ces lois extraordinaires dont on parle peu. Des lois qui n’ont pas trouvé leur point de départ dans le cerveau humain, ni dans celui du têtard ! Des lois sans lesquelles n’existeraient ni ciel, ni terre, ni homme.

  Oui a créé ces lois? Ces « lois de force » qui sont à la base et dominent notre univers, qui ont des rapports « constants » dont l’effet demeure invariant. Lois de force que l’homme moderne cherche à unifier dans une théorie toujours plus générale et complexe.

  Lois de la pesanteur, d’attraction, électriques, thermodynamiques, etc. Des milliers, et l’on en cherche constamment de nouvelles tout spécialement au grand banc d’essai du CERN, à Genève (Suisse).

  Quel est l’être qui, avant toute création, a réalisé l’étendue des connaissances qu’exigerait un monde, un univers ? Tout ce qu’il fallait ; tout ce qu’il faudrait ! Ces lois existent, et aucun homme ne les tient dans le creux de sa main. Nous en voyons les effets nous n’en avons pas vu le point de départ !

  Même de l’électricité, si près de nous !

H. Payer de sa personne

  Mais l’architecte dont nous avons parlé, le Fils de Dieu, qui aujourd’hui, soutient toutes choses par sa parole puissante, ce Fils était appelé à une tâche infiniment plus difficile. D’avance, il en avait été averti. Lorsqu’il s’est exprimé devant le Père (et peut-être aussi devant la foule des anges rassemblés), il a dit : « J’irai… pour faire ta volonté ». Or, cette volonté, elle était connue. Dieu l’avait fait connaître.

  Sa volonté ! Non seulement projeter, créer des mondes. Mais une autre tâche était encore inclue une tâche encore plus importante. En parfait accord avec le Père, Lui le Fils, « premier né d’entre les morts », devait revenir sur cette terre pour dévoiler l’amour du Père, les voeux du Père, mais aussi pour apporter sa compassion, ses souffrances, pour donner sa vie même, versant son sang pour créer un chemin nouveau, une possibilité nouvelle d’accéder au Père, à Dieu, pour payer le prix du rachat du péché de l’homme, la rédemption.

  Nous revenons à notre sujet principal avec les versets 2 et 3 du ch. 11 des Hébreux

I. L’univers organisé

  « Or la foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas. »
  « C’est par la foi que nous reconnaissons que l’univers a été formé par la Parole de Dieu, en sorte que ce qu’on voit n’a pas été formé de choses visibles ! »


  LES CHOSES QUE L’ON NE VOIT PAS ET QUE L’ON ESPERE SONT UNE POSSESSION REALISEE PAR LA FOI.

  LES CHOSES QUE L’ON VOIT NOUS FONT REALISER LES FORCES INVISIBLES, OUI SONT DES PREUVES DE L’OEUVRE D’UN CREATEUR.


  Du verset 3, de ce même chapitre, nous retenons le mot « formé » (katartizO). Ce terme est aussi riche en expressions que celui de « poiéO » du chapitre premier.
  A l’idée de « former », on peut ajouter « organiser, préparer avec soin, mettre en ordre, déterminer » ; de versions anglaises « ajuster, encadrer ».
  Le sens de ces verbes nous fait entrevoir des « âges », un univers parfaitement organisé et fonctionnant sans accroc. Pour conclure ces quelques notions, nous pourrions dire « C’est par la foi que nous reconnaissons que les âges ont été « déterminés, organisés avec soin, ajustés » par la Parole de Dieu, car « ce que l’on voit n’a pas été formé de choses visibles…»
  Que de choses inconnues, que de mystères encore cachés, – que sous-entend cette dernière phrase !

J. Récapitulation des trois passages étudiés dans les pages précédentes

  A la page 149, Il a été écrit que l’expression « créé l’univers » est un terme général, c’est-à-dire qui embrase tout l’acte créatif. De ce fait, Il ne suffit pas pour étudier l’ensemble de la création avec tout le soin nécessaire.
  Pour le témoignage chrétien, l’histoire de la création est d’une extrême importance et mérite beaucoup d’attention. C’est pourquoI nous nous sommes attaché à sonder trois passages dans l’épître aux Hébreux, ch. 1:2; 1:10-12; 11:2-3.

Hébreux 1:2 (hors du temps, dans le tempe éternel)

  « Dieu. nous a parlé par le Fils,. par lui il a aussi créé l’univers ». Il est suggéré de remplacer ces deux mots par « élaborer, envisager un univers nouveau. » Le Fils de Dieu est chargé de préparer mûrement, de combiner, de déterminer soigneusement un nouvel univers. Le verbe élaborer semblerait être celui qui rendrait au mieux le sens de ce vocable.

Hébreux 1:10-12 (A l’heure de la création)

  « Il a dit au Fils… Toi, Seigneur, tu as au commencement fondé la terre, et les cieux sont l’ouvrage de tes mains ».
  Le mot « fondé » ne donne lieu à aucune remarque. Le Fils de Dieu a été chargé d’ordonner, de superviser l’oeuvre de la création: cieux et toute leur armée, terre. Il a été dit au Fils: « c’est l’ouvrage de tes mains », pour bien spécifier qu’il s’agit, en ce moment, de la matière, de la substance.

  De plus, Il est précisé que « l’ouvrage de tes mains » périra ! La création actuelle n’est pas destinée à être éternelle; au contraire, elle disparaîtra.
  Quant au Fils de Dieu lui-même, il est écrit: « Tu subsistes », ce qui veut dire « tu es vivant à jamais ».

Hébreux 11:2, 3 (A l’heure des apôtres et aujourd’hui)

  « Par la fol, nous reconnaissons que les « âges » ont été formés par la Parole de Dieu ».
  L’univers a été formé, rendu littéralement est « les âges ont été déterminés » ou organisés, ce qui nous permet un coup d’oeil plus étendu, plus précis. Ainsi ce sont les « âges », avec toute leur histoire, avec leurs heurs et malheurs. Nous sommes appelés à reconnaître que tous ces âges ont été créés par la puissance de Dieu, même si nous n’en voyons pas l’auteur !
  L’apôtre écrit: « nous reconnaissons », c’est donc son expérience et celle de multiples chrétiens.

* * *

  « Attendez et hâtez l’avènement du jour de Dieu, jour à cause duquel les cieux enflammés se dissoudront, et les éléments embrasés se fondront ! »

  « Le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient ; mais il use de patience envers vous, ne voulant qu’aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance » (II Pierre 3:13).

* * *

K. Croire et voir

Notre étude, intitulée « Création des cieux et de la terre » est terminée. C’est fort incomplet, sans doute. Ce que nous avons désiré faire remarquer à nos amis chrétiens se trouve cependant dans ces pages. La Parole de Dieu nous fait assister à un commencement grandiose, à une naissance, au départ d’un fait tout nouveau: un univers physique, tangible. Dans cet univers, une nouvelle forme de vie, un être semblable au Créateur !

Est-il étonnant que les chrétiens désirent Lui donner gloire, à ce Dieu-Eternel-Créateur ? N’est-ce pas une faveur pour l’être créé, un privilège ?

En somme, le chrétien, après le pas initial de la foi, VOIT, avec ses yeux, avec son intelligence, avec sa raison. Il voit l’OEUVRE, les oeuvres que l’homme ne pourra jamais faire.

Du Fils, qui a préparé, organisé, supervisé – qui a donné sa vie – il est dit aujourd’hui :

« Il soutient toutes choses par sa Parole puissante ».

Pourtant, par cette même Parole, nous sommes avertis que l’éternité n’est pas promise à notre univers. Nous lisons encore dans Hébreux, 1 :10-12, « Toi, Seigneur, tu as au commencement fondé la terre, et les cieux sont l’ouvrage de tes mains. Ils périront, mais tu subsistes ; ils vieilliront tous comme un vêtement, tu les rouleras comme un manteau et ils seront changés. Mais toi, tu restes le même, et tes années ne finiront point. »

Nous y sommes habitués, une naissance, un décès, un départ, une arrivée. Ici-bas, tout a été créé, tout aura une fin. Mais supposer que notre terre aura une fin, que notre soleil s’éteindra, Il y a un pas que nous ne franchissons pas allègrement ! Oui, plus tard, beaucoup plus tard…

Pouvons-nous l’empêcher ? Venus sur la terre sans notre consentement, nous en repartirons de même. La chose étonnante, c’est que l’homme moderne, capable de décision, ne veuille s’occuper de sa destinée. Ou, tout au moins, ne veut-il pas avoir l’air de s’en occuper! En général, il repousse toute pensée à cet égard.

Plus que cela, bien des hommes « veulent ignorer » ce qu’a offert le Créateur. C’est un malheur que d’ignorer, mais c’est une catastrophe que de « vouloir » ignorer (II Pi. 3:3-13).

Imaginez un instant que les « lois de force » dont nous avons parlé – lois étudiées par les scientifiques – qui encadrent et soutiennent notre globe deviennent tout à coup sans effet ?

Si le Créateur retire ces forces, ces énergies, que restera-t-il ? « Par la même « Parole » – la Parole qui a créé – les cieux et la terre d’à présent sont gardés et réservés pour le feu, pour le jugement et la ruine des hommes impies. »

« Le jour du Seigneur viendra comme un voleur; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les oeuvres qu’elle renferme sera consumée! »

« Attendez et hâtez l’avènement du jour de Dieu, jour à cause duquel les cieux enflammés se dissoudront, et les éléments embrasés se fondront ! »

« Le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient ; mais il use de patience envers vous, ne voulant qu’aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance » (II Pierre 3:13).


* * *


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M. et Mme R. et A. GUIGNARD, rte de Brent 17, CH – 1807 BLONAY, Suisse

Liste des sous-titres

Page
A. La demeure de l’Eternel 140

B.

Un refus d’obéir 141
C. Une assemblée des fils de Dieu 143
D. Calculer avant de bâtir, élaborer 145
E. Et Dieu créa 146
F. « Créer l’univers. – Hébreux 1:2, 1re explication 149
G. « L’ouvrage de tes mains. -Hébreux 1:10-12, 2e explication 150
H. L’oeuvre personnelle du Fils 152
I. L’univers « formé » – Hébreux 11:2-3, 3e explication 153
J. Récapitulation 154
K. Croire et voir 156

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)