Craindre Dieu avant qu’il ne soit trop tard (Apocalypse 16)

Introduction

L’apôtre Jean, en prison sur l’île de Patmos, vers 95 apr. J.-C., reçoit et écrit une vision du Seigneur concernant la fin des temps : le livre de l’Apocalypse. Cette vision annonce que le temps du jugement pour le monde est arrivé. Cette période encore future s’appelle la période de la grande tribulation. Le personnage clé de la grande tribulation est l’Antichrist décrit en détail au chapitre 13. Il persécutera avec une violence inouïe les chrétiens. Le chapitre 16 décrit la dernière série de jugements — appelées des « coupes » — que Dieu enverra sur terre avant le retour de Jésus-Christ. La dévastation produite par ces sept jugements est tellement énorme qu’elle défie l’imagination. La voix au verset 1 est la voix de Dieu car elle vient du temple, qui est l’endroit où Dieu réside. Ainsi, Dieu donne des instructions aux sept anges en leur disant : « Allez, et versez sur la terre les sept coupes de la colère de Dieu. »

Les ulcères malins et douloureux (1ère coupe, v. 2)

Dans le chapitre 15, les martyrs louent le Seigneur au ciel. Au chapitre 6, ils avaient prié pour que la justice de Dieu soit rendue à leurs assassins (v. 9-11). Ainsi, un ulcère malin et douloureux frappe les hommes qui avaient la marque de la bête et qui adoraient son image. Ceux qui ont suivi la bête, donc tous les non-chrétiens de la planète, sont frappés d’ulcères[note]Un ulcère est une plaie de la peau, des yeux ou d’une muqueuse, accompagnée d’une désintégration du tissu (wiképédia)[/note] malins.
Fait intéressant, ces ulcères sont infligés à ceux qui se sentaient protégés par l’Antichrist, et qui réalisent maintenant qu’il ne peut rien faire pour eux ! Même celui qui avait le pouvoir de faire des miracles — l’Antichrist — ne peut rien faire ici contre la colère de Dieu.

La mer de sang (2e coupe, v. 3)

Cette plaie est du même genre que la première plaie en Égypte et similaire au jugement de la deuxième trompette (8.8-9). Les eaux de la mer sont-elles transformées en sang réel ou la mer devient-elle rouge à cause d’un type d’efflorescence algale ayant pour origine une prolifération relativement rapide de la concentration de micro-organismes ? Le verset 3 est plutôt explicite en disant que « l’eau devient du sang, comme celui d’un mort ». Je penche donc vers du sang réel car Dieu peut facilement le faire. Ce qui voudrait dire que l’eau devient épaisse, foncée et coagulée comme le sang déversé d’un homme assassiné par couteau, donc d’un mort. Mais l’important ici est de voir le résultat : « Tout être vivant mourut, tout ce qui était dans la mer. » Toute la vie marine meurt. Plus de poissons. Plus d’algues. Plus de plancton. Imaginez les poissons morts qui flottent. On estime à 3 trillions 500 milliards le nombre de poissons dans les océans — tous morts et tous qui flottent en train de pourrir. Imaginez l’odeur. Ici, Dieu renverse ce qu’il a créé dans Genèse 1.21.

Les rivières de sang (3e coupe, v. 4-7)

Le troisième ange se tourne vers les sources d’eau douces et vers les fleuves. Il s’attaque donc à toutes les sources d’eau potable dans le monde. Elles deviennent toute du sang également. C’était déjà arrivé au Nil [note]Voir Ex 7.20-24 ; Ps 78.43-44[/note]. Et dans le jugement de la troisième trompette (8.10-11), déjà un tiers des réserves d’eau douce dans le monde avait été contaminées.
La population du monde entier est en grand danger puisque la plupart des réserves d’eau conventionnelles sont contaminées par cette plaie. La détresse que cette plaie produira sur le monde est incalculable. Il n’y aura plus d’eau pour nettoyer le pus des ulcères de la première coupe. Il n’y aura pas d’eau à boire et plus d’eau pour se laver.
Certains pourraient avoir de la peine à imaginer que de tels châtiment viennent de Dieu ! Si Dieu est amour, il est aussi un Dieu juste qui doit punir le mal. Et c’est comme si Dieu savait qu’une objection à sa justice surgirait… Alors, dans les versets 5 et 6, les anges proclament la justice de Dieu : « Tu es juste, toi qui es, et qui étais ; tu es saint, parce que tu as exercé ce jugement, en donnant la raison de ce jugement : « car ils ont versé le sang des saints et des prophètes, et tu leur as donné du sang à boire ; ils le méritent. » Oui, ces jugements sont l’exemple suprême de la justice de Dieu. Ces gens reçoivent exactement ce qu’ils méritent (voir Gal 6.7).

Le feu et la chaleur extrême (4e coupe, v. 8-9)

Un ange verse sa coupe sur le soleil, ce qui a pour effet de brûler les hommes par le feu. Dans Apocalypse 8.12, le soleil fut aussi frappé, mais différemment. Lors des trompettes, un tiers de la luminosité disparaît pour obscurcir la terre. Mais ici, le soleil frappe plus fort que d’habitude. Les rayons du soleil deviennent brûlants et les hommes sont littéralement brûlés par le feu du soleil. La terre devient comme un four. Nous parlons beaucoup du réchauffement climatique aujourd’hui… Mais à la lumière de ce texte, nous n’avons encore rien vu ! Imaginez ce qui va se passer aux glaciers de la terre, au pôle nord et au pôle sud. Tout va fondre très vite pour se dissoudre dans les eaux épaisses et rouges de sang. Le niveau des mers augmentera et inondera de sang les terres côtières. Nous comprenons mieux les paroles de Jésus : « Et si ces jours n’étaient abrégés, personne ne serait sauvé ; mais à cause des élus, ces jours seront abrégés » (Mat 24.22).
Nous pourrions imaginer que de tels désastres conduiraient les hommes à se repentir. Mais non, c’est tout le contraire qui se produit. Ils s’endurcissent : « Les hommes furent brûlés par une grande chaleur, et ils blasphémèrent le nom du Dieu qui a l’autorité sur ces fléaux, et il ne se repentirent pas pour lui donner gloire » (v. 9).

Les ténèbres sur toute la terre (5e coupe, v. 10-11)

Le cinquième ange verse sa coupe sur le royaume de l’Antichrist. Et son royaume est plongé dans les ténèbres. Le monde entier est enveloppé dans le noir — comme si c’était la nuit.
Il est douteux que ce soit à cause des ténèbres que les hommes se mordent la langue de douleur. C’est probablement le résultat cumulatif des cinq premières coupes : les ulcères malins, l’absence d’eau potable et les brûlures du soleil. Et ils refusent toujours de se repentir — dernière référence à leur endurcissement.

La trinité satanique (6e coupe, v. 12-16)

Cette coupe est un peu différente des autres car elle n’est pas une plaie directe sur les hommes, mais est un regard sur ce qui se prépare de manière imminente.
Le sixième ange tarit le fleuve de l’Euphrate afin de permettre que les rois de l’Orient viennent en Israël. L’Euphrate est un fleuve de 2 800 kilomètres de long qui prend sa source près du Mont Ararat en Turquie et coule jusqu’au Golfe Persique. Le jardin d’Éden était situé le long de ce fleuve, et c’est donc là que vécurent Adam et Ève (Gen 2.10-14).
Mais à quoi va ressembler l’Euphrate lors de la sixième coupe ? À cause des chaleurs hors normes de la quatrième coupe, toutes les eaux du Mont Ararat deviendront un immense torrent d’eau qui inondera les berges de l’Euphrate. On peut imaginer que tous les ponts seront détruits par ces courants d’eau massifs, ce qui expliquerait le problème du passage de l’Euphrate. Il est immense et trop large pour reconstruire des ponts rapidement. Comment faire pour passer le fleuve ?
Un ange de Dieu dessèche l’Euphrate. Dieu prépare la voie pour ces rois et leurs armées afin qu’ils puissent se rendre en Israël. Rien n’est précisé sur l’identité exacte de ces rois — mais nous savons qu’ils viennent en Israël pour se rassembler à Harmaguedon (v. 16).
Les verset 13 et 14 donnent des frissons dans le dos : « Je vis sortir de la gueule du dragon, de la gueule de la bête et de la bouche du faux prophète, trois esprits impurs, semblables à des grenouilles. » Il y une dimension spirituelle derrière ces évènements clairs. Le dragon peut être identifié à Satan (12.9), la bête à l’Antichrist (13.1-10) et le faux prophète à l’assistant de l’Antichrist (13.11-18). De leurs bouches sortent trois esprits impurs, donc trois démons (v. 14), qui ressemblent à des grenouilles. Ce ne sont donc pas littéralement des grenouilles, mais des démons. Et quel est leur but ?
Ces esprits démoniaques ont le pouvoir de faire des prodiges[note]Apoc 13.13,14 ; 2 Thes 2.9 ; Jésus le prédit en Marc 13.22[/note]. Ce ne sont pas seulement les rois de l’Orient qui sont convoqués, mais les rois de toute la terre. L’objectif est de les rassembler pour le combat du grand jour du Dieu Tout-Puissant. Satan et ses démons ont l’objectif précis de combattre Dieu [note]Voir Joël 3.2 ; 4.9-13 ; Zach 14.2-3,11-21 [/note]!
Dans ce contexte, il nous est rappelé que Dieu est un Dieu d’amour et de grâce. Il encourage les justes à tenir ferme, et il est toujours prêt à pardonner à celui qui se repent et qui vient à lui pour trouver le pardon (v. 15). C’est une énième invitation à venir à Christ. Mais le refus de se repentir est total.
La trinité satanique rassemble donc les rois dans le lieu appelé en hébreu Harmaguedon, proche du Mont Carmel. Dans l’immense vallée de Jizréel, il y a un mont sur lequel est perchée la ville de Meguiddo, aujourd’hui en ruines. La bataille d’Harmaguedon aura lieu à cet endroit précis. Environ 34 batailles ont eu lieu dans la vallée de Jizréel (la vallée d’Harmaguedon), à la base de Tel Meguiddo. Napoléon Bonaparte l’a qualifiée de « champ de bataille le plus naturel sur terre ».

Des cataclysmes naturels colossaux (7e coupe, v. 17-21, 17.1)

Le dernier ange verse sa coupe dans l’air, donc dans l’atmosphère au-dessus de la tête des gens. On peut dire que c’est le dernier domaine de la nature qui n’a pas encore été ravagé par les plaies : la terre, les eaux, la végétation, le soleil. Maintenant, c’est au tour de l’air.
Une voix se fait entendre du trône, donc vraisemblablement la voix de Dieu qui dit : « C’en est fait ! » Dans l’orignal, ce mot décrit une action qui a des effets dans le futur. John MacArthur commente : « Cette parole est comme celle qu’on retrouve dans Jean 19.30 lorsque Jésus dit : « tout est accompli. » Le jugement sur Christ à Golgotha pourvoit le salut pour les pécheurs qui se repentent. Le jugement de la septième coupe pourvoit la ruine aux pécheurs qui ne se repentent pas. [note]John MacArthur, The MacArthur New Testament Commentary, Revelation 12-22, Moody Publishers, page 151 (traduit par l’auteur de l’article). Ce commentaire existe en français :Les épîtres générales et l’Apocalypse, Commentaires sur le Nouveau Testament, Éditions Impact[/note]»
Le verset 18 décrit les effets qui suivent cette proclamation : des éclairs, des voix, des coups de tonnerre et le plus grand tremblement de terre qui a jamais eu lieu. En 1556 à Shaanxi en Chine, un tremblement de terre a dévasté une vaste zone sur 850 kilomètres. Il a été ressenti dans 97 comtés et 10 provinces et a entraîné des crevasses et des glissements de terrain qui ont provoqué l’effondrement de nombreuses habitations. Le bilan de ce séisme dévastateur a été de 830 000 morts, soit plus de 60 % de la population de la région. Sa magnitude n’était que de 8,0 sur l’échelle de Richter [note]Source : https://en.wikipedia.org/wiki/1556_Shaanxi_earthquake[/note]. Le tremblement de terre de la septième coupe sera bien pire, car il sera mondial. La grande ville (probablement Jérusalem) sera divisée en trois, les villes des nations tomberont et Babylone la grande sera particulièrement visée par la colère de Dieu. L’effet du tremblement de terre sur les îles et les montagnes est marquant (v. 20) : les îles et les montagnes disparaissent du monde !
Enfin, imaginez des blocs de glace pesant entre 35 et 50 kilos (un talent) qui tombent du ciel ! La terre est complément ravagée par les plaies dévastatrices de la part de Dieu. Mais ce qui nous étonne le plus, c’est la réaction des gens : « et les hommes blasphémèrent Dieu à cause du fléau de la grêle, parce que ce fléau était très grand » (v. 21). Plutôt que de se repentir, les hommes blasphèment Dieu ! D.A. Carson dit : « Ne pensez pas qu’en enfer les gens vont regretter leur péché et supplier Dieu de leur pardonner et de leur donner une deuxième chance. Non, les gens qui sont en enfer ont blasphémé et maudit Dieu avant d’y aller, et cette attitude à l’égard de Dieu durera pendant l’éternité. Ils maudiront Dieu éternellement, car rien ne peut les faire changer d’avis. [note]DA Carson, The God Who is There, Baker Book House, pages 209-210 (traduit par l’auteur de l’article). Ce livre existe également en français : Le Dieu qui est là, Éditions Clé[/note]»

Conclusion

Que retenir après l’étude d’un tel passage ? Premièrement, il nous rappelle qu’un jour Jésus reviendra chercher les siens comme un voleur[note]Apoc 16.15 ; Mat 24.45 ; 2 Pi 3.10[/note] . Es-tu préparé à sa venue ? Vis-tu avec la perspective de son retour soudain ? Deuxièmement, à cause du péché de l’homme, Dieu déversera sur la terre une série de jugements et détruira ce qu’il a créé (Apoc 21.1). Intègres-tu cette donnée dans la manière dont tu vis sur cette terre ? Troisièmement, ce passage nous rappelle que Dieu est juste et il ne laissera pas le mal impuni [note]Nah 1.3 ; Rom 2.3[/note]! Doutes-tu parfois de la justice de Dieu ? Enfin, ces jugements démontrent la grandeur et la sainteté de Dieu et sont un encouragement à vivre notre vie terrestre de manière sérieuse en poursuivant notre sanctification (Héb 12.14).

 

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)