Considérations sur le mariage

Je citerai en exergue de mes réflexions ce texte tiré de 1 Rois 8.29: Que tes yeux soient nuit et jour ouverts sur cette maison, sur le lieu dont tu as dit: Là sera mon nom! Ecoute la prière que ton serviteur fait en ce lieu.

Si ce texte nous rapporte cette belle prière de Salomon pour le temple d’alors, il n’en est pas moins que ces paroles peuvent aussi trouver leur application pour tout nouveau foyer.

Essayons donc de dégager quelques points que ce texte nous suggère.

1. Le couple chrétien va bâtir sa maison avec Dieu

Face à une société qui a mis Dieu à l’écart et qui l’a remplacé par des idéaux éphémères menant sur des chemins sans issue, les nouveaux mariés peuvent compter sur le Tout-Puissant, Créateur des cieux et de la terre. C’est le Dieu personnel et infini, celui de la Bible.

Il a créé l’univers. ll a créé l’homme à son image. Nous sommes tous de sa race, constatait l’apôtre Paul dans son discours aux Athéniens. Nous avons donc une intelligence, des sentiments, un sens de la beauté, de la noblesse, parce que le Créateur possède toutes ces qualités. Dans le premier chapitre de la Genèse, l’homme a été appelé à gérer la terre avec intelligence et hannonie.

Dieu ayant vu qu’il n’est pas bon que I ‘homme soit seul, il lui a donné une compagne, une aide, un vis-à-vis, afin qu’ils se complètent et qu’ils partagent ensemble leurs responsabilités et leurs biens, dons divins, pour qu’ils en jouissent.

La chute d’Adam et d’Eve a amené disharmonie, incompréhension et solitude. Mais Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, est venu remédier à cette situation en apportant le salut, le pardon.

Qu’il est merveilleux de savoir qu’en vertu de l’oeuvre rédemptrice de Jésus-Christ, le chrétien est régénéré et restauré spirituellement, faisant déjà partie de la nouvelle création. Alors tout foyer chrétien peut se remettre entre les mains du Seigneur comme l’a fait Salomon.

2. Dieu habite le foyer du couple chrétien

Selon les plan éternels, il a choisi d’habiter le coeur de tout homme régénéré, cela dans toute sa plénitude de Dieu Père, Fils et Saint -Esprit. C’est une certitude. Quel privilège royal d’accueillir le Seigneur en lui réservant la place qu’il faut dans le foyer!

Voici une promesse extraordinaire: Il aura les yeux sur vous nuit et jour. Depuis leur réveil, tout au long de leurs activités journalières diverses jusqu’aux moments les plus intimes, Dieu veillera sur les époux chrétiens. A leur tour, ils l’honoreront en le suivant fidèlement.

3. Le foyer chrétien est une maison où le Seigneur désire habiter

Le foyer selon les pensées de Dieu est la cellule la plus importante dans l’ordre créationnel. Dans Gen2.24, nous apprenons que l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. Cette base est reprise par Paul dans l’épître aux Ephésiens lorsqu’il trace les principes de conduite pour le mari, l’épouse et les enfants, afin que tout se passe dans l’harmonie, l’ordre et la paix.

En effet, après avoir fait le choix que son coeur et ses pensées lui ont dicté, et s’étant remis entre les mains du Seigneur, l’homme quitte la cellule familiale de ses parents pour s’attacher maintenant à sa femme. Désormais il prend le temps de développer cet amour conjugal qui devra être cultivé avec soin comme une plante.

L’homme et la femme deviendront ainsi une seule chair. Il y a donc fusion en quelque sorte du corps, de l’âme et de l’esprit des deux êtres. La «connaissance» physique n’a pas seulement la procréation comme objectif, mais surtout l’unité, l’harmonie, l’épanouissement et la joie. Cette connaissance est indissociable entre les deux époux, dans tous les domaines.

L’institution du mariage étant un ordre divin, il va à l’encontre de la cohabitation libre si répandue de nos jours qui produit des effets désastreux. Le foyer chrétien est le lieu où la grâce, l’harmonie et la paix manifestent la présence de Dieu. Ce témoignage brillera ainsi comme un phare dans la nuit pour montrer la route aux navires.

4. L’égalité de valeur et la différence de nature et de fonction entre l’homme et la femme

Notre société confond égalité de valeur et différence de nature entre les deux sexes.

D’une part, les deux sont égaux devant le Seigneur. Il n’y a ni Juif; ni Grec, ni esclave, ni libre, ni homme, ni femme, car vous êtes tous un en Jésus-Christ, écrivait l’apôtre Paul aux Galates (3.28). Le sang précieux de Jésus-Christ a purifié chaque conjoint au même titre en vertu de son oeuvre.

D’autre part, l’homme et la femme sont différents l’un et l’autre dans leur nature et dans leurs fonctions. La femme est différente dans son être; elle est plus fragile. Ayant comme objectif la maternité, elle possède déjà un sens naturel de l’accueil et de l’aide. Sa nature intuitive lui permet d’éviter parfois des faux pas. Elle a en général une plus grande sensibilité.

L’homme, de nature plus solide, est fait pour protéger les siens et pourvoir à leurs besoins.

Lui raisonne avec son esprit, elle avec son coeur.

Comme Christ a aimé l’Eglise qui lui est soumise, ainsi le mari doit aimer son épouse qui lui est soumise. Comme chef de famille, il a reçu le mandat de la diriger dans l’amour, la dignité et la soumission au Seigneur et à sa Parole. Il est en quelque sorte le sacrificateur de son foyer. C’est ainsi qu’il discernera les besoins de son épouse et de ses enfants en leur procurant un cadre sécurisant spirituellement et matériellement. Dans la maîtrise de soi, il apprendra à montrer de la sagesse dans ses rapports avec sa femme, comme avec un sexe plus faible, en l’honorant (1 Pi 3.7); il sait que les limites de son autorité lui sont fixées par l’amour. Maris, aimez chacun votre femme, comme le Christ a aimé l’Eglise (Eph 5.25). Dans un tel foyer, il y a absence d’autoritarisme.

Dieu cherche des hommes authentiques, qui ne démissionnent pas dans leurs fonctions de chef selon le modèle de Christ.

La femme à son tour se soumet volontiers à son mari, car elle voit en lui le modèle de Christ. Elle le respecte et l’aide à construire le nouveau foyer.

Les fonctions des deux conjoints sont donc complémentaires et s’amalgament harmonieusement si chacun reste soumis à la parole de Dieu. Cet équilibre est nécessaire pour le développement mutuel à tous les niveaux.

Et au Dr. Paul Tournier d’écrire à ce sujet: «Souvenez- vous qu’il faut construire ensemble le bonheur conjugal. C’est un but à poursuivre, non un privilège acquis d’avance… La prétendue incompatibilité d’humeur est un mythe inventé par les juristes à bout d’arguments pour plaider le divorce et une excuse commode des époux pour couvrir leur échec… Il n’y a pas d’humeur incompatible, il y a des incompréhensions, et il y a des fautes qu’on peut corriger si on le veut.»

La compréhension mutuelle reste une des conditions de l’épanouissement dans le couple. Si d’une part il faut s ‘aimer pour se comprendre, il faut aussi se comprendre pour s’aimer. Chacun des deux conjoints a soif d’être compris. C’est précisément ici qu’il faut admettre les différences de nature entre l’homme et la femme.

Tout cela demande du temps pour écouter et pour comprendre l’autre. Citons encore le Dr. Tournier: «Heureux les époux qui comprennent que leur bonheur leur est donné par Dieu, qu’ils peuvent s’agenouiller ensemble pour le remercier non seulement de l’amour qu’il a mis dans leur coeur, des enfants qu’il leur a accordés et de toutes les joies de la vie, mais aussi du progrès qu ‘il leur fait vivre par cette difficile école de la compréhension mutuelle.»

Les paroles de Salomon citées au début, tirées de sa prière lors de l’inauguration du temple, se terminent par: écoute la prière que ton serviteur fait en ce lieu.

La prière est un élément primordial dans la vie du couple. Les époux doivent apprendre à prier ensemble, à prendre le temps ensemble pour passer en revue la journée et à lire la Bible ensemble. Il leur faut partager ensemble tous leurs problèmes, qu’il ne faut pas laisser s’accumuler. Qu’ils aient le courage de s’écouter et de se pardonner si un nuage passe. Que le soleil ne se couche pas sur votre colère, nous exhorte l’apôtre Paul.

Il est essentiel d’éliminer systématiquement tout ce qui pourrait faire obstacle aux prières, comme le recommande Pierre dans sa première épître. Le combat dans la prière en couple est important s’il veut remporter des victoires.

La promesse de Dieu dans le prophète Jérémie est valable pour tous les couples fidèles au Seigneur et l’un à l’autre: Il vous fera marcher vers des torrents d’eau par un chemin droit. Et ils ne trébucheront pas (31.9).

Le foyer chrétien sera ainsi une maison de Dieu, un lieu qui exhale le parfum de Christ. Il sera un lieu où rayonneront l’amour, l’harmonie, la fidélité et l’espérance. D’autres seront attirés par cette façon de vivre, viendront chercher conseil et réconfort. Les conjoints auront le privilège de leur montrer le chemin de la vie éternelle en celui qui est le chemin, la vérité et la vie. Quel programme exaltant, passionnant !

H.L.
Que tes yeux soient nuit et jour ouverts sur cette maison, sur le lieu dont tu as dit: Là sera mon nom! Ecoute la prière que ton serviteur fait en ce lieu. .
Rois 8.29

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)