Comment comprendre les miracles de Jésus dans les Évangiles ?

Comme en témoignent les quatre Évangiles, les signes miraculeux étaient un des trois axes essentiels du ministère terrestre de Jésus.
Matthieu 4.23 résume en effet : « Jésus parcourait toute la Galilée, enseignant dans les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume, et guérissant toute maladie et toute infirmité parmi le peuple. »

Jésus proclamait la Bonne Nouvelle aux foules, l’enseignait et enfin, il accomplissait des miracles. La question que l’on se pose est celle-ci  : pourquoi Jésus a-t-il accompli autant de miracles  ? Essayons de comprendre la signification, la portée de ces miracles.
Cette question est d’autant plus importante qu’aujourd’hui la poursuite du merveilleux fait partie de ce que recherche la société. J’en veux pour preuve le regain d’intérêt pour la science-fiction et le fantastique, notamment dans le cinéma, avec l’univers DC comics[note] DC comics est l’une des principales maisons d’édition BD américaines. « DC » signifie « Detective Comics ». Les super-héros Batman, Superman, et Wonder Woman font notamment partie de cet univers.[/note], Marvel et autres super-héros. Jésus était-il un super-héros qui voulait épater la galerie, un justicier, un défenseur de la veuve et de l’orphelin ? Oui et non ! Faisons ensemble un tour d’horizon.

Jésus faisait des miracles pour révéler qu’il était le Messie attendu

Une étude globale de l’Évangile selon Jean révèle que les douze premiers chapitres sont articulés autour de sept miracles de Jésus, connus parfois comme « les sept signes de Jean ». L’accent est mis sur le fait que les miracles avaient avant tout pour but de montrer qu’il était le Messie attendu. Le 1 er  signe (l’eau changée en vin) par exemple, se conclut par le fait que ses disciples croient en lui (Jean 2.11). Le 4e signe (la multiplication des pains) se conclut avec la foule reconnaissant que «  Celui-ci est vraiment le prophète qui doit venir dans le monde » (Jean 6.14). Il y a ceux qui croient, mais il y a aussi ceux qui ne croient pas.
Il existe en effet une dualité entre ceux qui disent de Jésus qu’il a un démon (Jean 8.48,52), qu’il ne respecte pas la loi (Jean 7.23-24), ou qu’il est fou (Jean 10.19-21, cf. aussi Marc 3.20-23), et ceux qui témoignent, «  ce ne sont pas les paroles d’un démoniaque  ; un démon peut-il ouvrir les yeux des aveugles  ?  »[note]Voir Jean 9.16 ; 10.19-21,42[/note]. En bref, le débat quant aux miracles de Jésus tourne autour de cette question : est-il le Messie qui devait venir ou ne l’est-il pas ? (cf. Jean 7.25-26). Il est clos par la confession de Marthe «  Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir dans le monde » [note]Jean 7.40-44 ; 11.27[/note] , qui est confirmée par le 7 e signe de Jean, la résurrection de son frère (cf. Jean 11.38-46).
Dans l’Évangile selon Marc nous avons également la confession d’un proche de Jésus en lien avec les miracles que Jésus fait. Marc  8 rapporte une série de miracles, puis Jésus pose cette question « Et vous, leur demanda-t-il, qui dites-vous que je suis  ?  » (Marc  8.29). La réponse de Pierre ne se fait pas attendre : « Tu es le Messie ».
Mais pourquoi Jésus devait-il démontrer qu’il était le Messie qui devait venir en faisant des miracles ?
La  raison est simple  : nombre de prophéties, annonçant la venue de celui qui devait venir (appelé prophète [note]Deutéronome 18.15 ; Jean 1. 21,25,45-46 ; 6.14 ; Actes 3.22 ; 7.37[/note] , Messie [note]Jean 7.40-41[/note] , serviteur [note] Esaïe 42.1-9 ; 49.1-7 ; 50.4-11 et 52.13 – 53.12[/note] ) mentionnent qu’il sauvera, guérira et fera des miracles. Jésus accomplit donc les prophéties de l’Ancien Testament.
Matthieu fait lui-même ce lien en citant le 4 e chant du serviteur d’Ésaïe 53. « Le soir, on amena auprès de Jésus plusieurs démoniaques. Il chassa les esprits par sa parole, et il guérit tous les malades, afin que s’accomplisse ce qui avait été annoncé par Esaïe, le prophète  : Il a pris nos infirmités, et il s’est chargé de nos maladies.  » [note]Matthieu 8.16-17 où est cité Esaïe 53.4[/note] Tous ceux qui attendaient le Messie connaissaient ce texte comme en témoigne Jean 7.31 : « Plusieurs parmi la foule crurent en lui, et ils disaient : Le Christ, quand il viendra, fera-t-il plus de miracles que n’en a fait celui-ci ? ». En Luc 4.14-21, Jésus lit la  prophétie d’Ésaïe 61.1-2, parlant de l’ère messianique avec le salut et les miracles qui l’accompagneront et termine en disant  :
«  Aujourd’hui cette parole de l’Écriture, que vous venez d’entendre, est  accomplie.  » Enfin, quand Jean-Baptiste demande à Jésus une preuve pour savoir s’il était celui qui devait venir, Jésus répond, en citant Ésaïe 53.5-6 et 61.1 : « Aujourd’hui cette parole de l’Écriture, que vous venez d’entendre, est accomplie » (Luc 7.22), mettant en avant les miracles qu’il accomplit comme l’une des preuves qu’il est bien le Messie.
Le fait que Jésus fasse des miracles est donc un point central de son identité de Messie et se trouvait au cœur des débats de l’époque : pour les uns, une preuve que Jésus était celui qui devait venir, pour les autres, une preuve que Jésus était un usurpateur au service du mal.
Mais est-ce la seule dimension de l’utilisation des miracles par Jésus ? Est-ce qu’il « utilisait » la maladie des gens qui souffraient pour son propre intérêt ?
Peut-on prêter de telles pensées égocentriques à notre Sauveur et Seigneur ?

Jésus guérissait pour témoigner du salut autant physique que spirituel qu’il offrait aux personnes ayant la foi

Dans les prophéties de l’Ancien Testament, le Messie allait faire des signes miraculeux, mais il allait aussi sauver, libérer, apaiser, restaurer [note] Esaïe 42.7 ; 62.2-3 ; Jérémie 23.5-6[/note] .
Les miracles ne sont donc pas le seul signe, le salut par la foi fait également partie de la mission de Jésus. C’est donc un but global, à plusieurs facettes qu’il faut voir là. Jésus avait assurément le souci des personnes dans leur entièreté — corps, âme et esprit — apportant le salut physique mais surtout spirituel dans son amour pour l’être humain.
Un exemple significatif se trouve dans la guérison du paralytique en Marc 2.1-12. Ne pouvant pas entrer dans la maison où Jésus enseignait, ses amis l’introduisent par le toit. Lors du déroulement de la guérison, Jésus pardonne premièrement les péchés du malade puis le guérit physiquement. Jésus connaissait la foi de cet homme et de ses amis, il désirait le guérir complètement, car il l’aimait profondément et était venu pour sauver le monde.
Dans l’épisode précédent, lorsque Jésus guérit un lépreux, il est dit qu’il était rempli de compassion pour lui (Marc 1.41) manifestant un amour authentique qui «  n’utilisait  » pas les malades uniquement pour asseoir son identité de Messie.
Un autre exemple où le salut physique (guérison) et spirituel (paix avec Dieu) sont conjugués, se trouve en Marc 5 qui rapporte le récit de la guérison d’une femme souffrant de saignements depuis 12 ans.
Après l’avoir guérie, Jésus lui déclare : « Ma fille, ta foi t’a sauvée ; va en paix, et sois guérie de ton mal » (Marc 5.34). Comme elle a eu foi en la personne de Jésus, elle reçoit la paix, le salut de l’âme, en plus de la guérison physique.
À ce stade, non seulement nous pouvons dire que les miracles de Jésus attestaient qu’il était le Messie, mais encore que la foi en ces miracles, en tant que bénéficiaire ou témoin, incluait les autres aspects de la mission de Jésus, à savoir le salut qu’il apporte et pour lequel il allait mourir à la croix [note] G. H. Twelftree, ‘Miracles and Miracle Stories,’ in Dictionary of Jesus and the Gospels, Second Edition, ed. Joel B. Green, Jeannine K. Brown, and Nicholas Perrin (Downers Grove, IL; Nottingham, England: IVP Academic; IVP, 2013) : p. 602. [/note] . Jésus est le Messie annoncé par les prophètes, il est aussi le sauveur du monde, qui réconcilie ceux qui croient en lui avec le Père Céleste et donne la vie éternelle.

Jésus est particulièrement du côté des laissés pour compte, de ceux qui souffrent

Il est intéressant de constater que la plupart des miracles accomplis par Jésus ont pour bénéficiaires des gens humbles, mal-aimés, pécheurs ou de mauvaise réputation, et non des personnages de l’élite d’Israël. Il y avait sans doute des malades chez les pharisiens, les scribes ou les maîtres de la loi, pourtant Jésus n’est pas allé en priorité vers eux. Luc nous signale que le roi Hérode voulait rencontrer Jésus dans l’espoir de voir des miracles (Luc 23.8). Cela aurait été une chance à ne pas laisser passer que de pouvoir révéler son identité de Messie directement devant la cour du roi. Mais Jésus avait d’autres plans.
Des plans cohérents avec le fait que, tout au long de la Bible, Dieu prend soin du faible, du laissé pour compte et se révèle à ce genre de personnes en premier lieu.
« Il fait droit aux opprimés ; il donne du pain aux affamés ; l’Éternel délivre les captifs ; l’Éternel ouvre les yeux des aveugles ; l’Éternel redresse ceux qui sont courbés ; l’Éternel aime les justes.  L’Éternel protège les étrangers, il soutient l’orphelin et la veuve, mais il renverse la voie des méchants » (Psaume 146.7-9).
Que ce soit Dieu en tant que créateur [note] Proverbes 14.31 dit également : « Exploiter le faible, c’est insulter son créateur, mais faire grâce au pauvre, c’est l’honorer. »[/note] , les prophéties concernant le Messie ou les actions de Jésus, tout nous parle d’un profond souci de relever, guérir, sauver le faible. Jésus est clair dans sa réponse au sujet de ses intentions : « Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. [note] Marc 2.17 ; Luc 5.30-32.[/note]  ».
Luc nous fournit nombre d’exemples que l’on trouve seulement dans son  Évangile, où nous voyons qu’il va à contre-courant de son époque, accueillant ceux qui étaient alors en marge de la société [note] Blomberg Craig L., Jesus and the Gospels: An Introduction and Survey , 2nd ed. (Nashville, TN: B&H Publishing. Group, 2009) : p. 163-165.[/note] . En voici quelques-uns : les Samaritains étaient vus comme des gens impurs et pourtant Jésus les cite en exemple dans la parabole du Bon Samaritain (Luc 10.30-37) ou dans l’épisode des dix lépreux guéris (Luc 7.11-19).
Les collecteurs d’impôts étaient détestés, pourtant seul Luc parle de Zachée qui devient disciple et rayonne autour de lui (Luc 19.1-10). Les femmes étaient négligées, pourtant Jésus les a traitées d’une manière révolutionnaire pour l’époque. Il a été rempli de compassion pour la veuve qui enterrait son fils unique et l’a ressuscité (Luc 7.11-18). Seul Luc parle de la prophétesse Anne qui loue Dieu pour la naissance de Jésus (Luc 2.36-38). Enfin, Jésus redonne espoir aux pauvres avec la parabole de Lazare et de l’homme riche, dans laquelle le pauvre mendiant va avec Abraham, alors que le riche est séparé (Luc  16.19 -31).
Dans le contexte de ce thème, présent dans l’ensemble de l’Écriture, les miracles de Jésus illustrent concrètement un aspect du cœur de Dieu, à savoir qu’il bat, dans son amour infini, d’une manière toute spéciale pour celui qui est mis de côté, celle qui souffre. Cela ne veut pas dire que Dieu ne prend pas soin de ses enfants qui jouissent d’une situation aisée ou qui sont en position de force. Cela ne veut pas non plus dire que Jésus ne guérissait pas ce type de personnes. Nous avons, par exemple, la guérison du serviteur de l’officier romain en Luc 7.1-10. Cependant « L’Éternel est près de ceux qui ont le cœur brisé, et il sauve ceux qui ont l’esprit dans l’abattement. » (Psaume 34.19).

Conclusion

Pourquoi rechercher les miracles aujourd’hui ? Pour le spectacle ou un bénéfice personnel  ? Ou alors, comme une preuve nouvelle de la puissance de Jésus  ? Pour attester le fait qu’il est le Messie qui devait venir ? Jésus est le plus grand de tous les super-héros, il prend soin de la veuve et de l’orphelin, mais avant tout, il nous offre bien plus qu’une potentielle guérison physique, il nous donne la vie éternelle et la paix avec Dieu.
Les miracles de Jésus sont là pour nous rappeler ces différents aspects. Comme pour les gens de l’époque de Jésus, ils nous poussent à nous positionner vis-à-vis du Messie et à comprendre les implications de ses actes pour notre vie. Ai-je besoin d’un Messie qui me donne une bonne santé, qui me fait voir des choses surnaturelles ou qui m’éblouit à la manière des hommes ? Ou ai-je besoin d’un Sauveur aimant qui s’approche de moi quand ça va mal, qui me relève, qui m’accompagne et me dit simplement : « Je suis là, je prends soin de celui qui a le cœur brisé, fais-moi confiance, je ne te laisserai jamais » ?

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)