Comment annoncer Christ aujourd’hui

Jésus et son temps

Les Juifs du temps de Jésus croyaient que Dieu existait et affichaient un respect très ostensible de la Loi de Moïse, que ce soit dans la distinction soigneuse du pur et de l’impur, du permis et du blâmable ou dans les rites prescrits tels que les fêtes ou les sacrifices offerts au Temple. Les parents de Jésus ont respecté scrupuleusement les divers préceptes de leur religion. Les Juifs étaient prêts à passer pour des gens bizarre dans l’Antiquité gréco-romaine, par fidélité envers leur Dieu, selon les instructions de leurs docteurs de la Loi et par solidarité envers leur peuple, leur famille et leur village. Cette attitude noble et courageuse, nous la retrouvons souvent aujourd’hui chez les musulmans, qui acceptent d’être montrés du doigt ou jugés par des Occidentaux égoïstes et irréligieux, dans la crainte d’un Dieu qui est plus grand que Voltaire ou que Marx.

Mais les Juifs du temps de Jésus avaient aussi besoin du salut, du pardon de Dieu et de la Bonne Nouvelle de la justification par la foi. Même les plus pieux d’entre eux ont dû accepter de "naître de nouveau" selon les paroles de Jésus à Nicodème. Ils ont dû reconnaître que les bonnes oeuvres de leur religion n’étaient pas suffisantes pour satisfaire la Sainteté de Dieu. Ils ont dû faire confiance à Jésus de Nazareth qui disait des choses nouvelles, qui réclamait une reconnaissance exclusive, qui les obligeait à remettre en cause toutes leurs certitudes, leurs espérances et leur conception du monde et de Dieu. Rude tâche pour les Apôtres, qui devaient lutter contre leur propre éducation pour prêcher au nom du Fils de Dieu un Evangile que leurs glorieux aïeux n’avaient pas connu, qui devaient convaincre des hommes plus savants et plus pieux qu’eux de vérités qu’ils n’avaient pas apprises à l’écoute de l’Ancien Testament et qui devaient promettre un salut gratuit dans un monde où tout se méritait! Sans compter le scandale de la Croix, cet échec apparent de la mission du Roi des Juifs, cette preuve que l’élite du peuple n’avait pas suivi Jésus, cette menace de persécutions et de souffrances pour tous ceux qui embrasseraient la nouvelle foi.

Passé et présent : mêmes réactions à l’égard de l’Evangile

De même tous ceux qui ont essayé de parler de Jésus et de la grâce à des musulmans pourront vous dire que les résistances sont nombreuses, que beaucoup de personnes intéressées finissent par se décourager et que chaque nouveau chrétien et chaque nouvelle Eglise sont un miracle de Dieu! On vous dira aussi que les musulmans tendent à confondre foi et citoyenneté dans les états où ils sont majoritaires et à empêcher la propagation de l’Evangile en expulsant les missionnaires et en harcelant les nouveaux chrétiens. Ceux qui connaissent un peu l’histoire de la France qui se disait fille aînée de l’Eglise, le nombre et l’horreur des exactions commises contre les adeptes de la « Religion Prétendue Réformée » ou les pressions que l’Europe contemporaine exerce sur les minorités chrétiennes, ne trouveront là rien d’anormal et comprendront que le message libérateur du pardon de Dieu n’est jamais le bienvenu dans un monde soumis à l’influence de Satan. La partie musulmane de ce monde n’est ni plus ni moins hostile à l’Evangile que le monde où Jésus a donné sa vie pour faire éclater son amour.

L’Evangile annoncé hier

Depuis que l’islam a submergé le sud et l’est du bassin méditerranéen, des hommes ont accepté de donner leur vie à leur tour pour faire éclater l’amour du Christ. L’un des plus remarquables fut Ramon Lull, qui fit traduire le Coran en latin avant de mourir des suites d’une lapidation en Algérie. Sa passion : discuter avec les savants musulmans un peu comme l’apôtre Paul à l’Aréopage. D’autres ont manifesté l’amour en rachetant les captifs des pirates barbaresques. Mais c’est au lendemain de la conquête de l’Algérie par la France que l’Evangile pourra pénétrer réellement à l’intérieur du Maghreb, puis sortir de la torpeur au Proche-Orient. Parmi d’autres missionnaires, les pionniers évangéliques de la North Africa Mission (aujourd’hui Arab World Ministries) inaugurent vers 1880 en Kabylie, à l’est d’Alger, un ministère fécond dont on peut voir depuis 1982 – soit après un siècle de semailles – des fruits étonnants: des églises nombreuses, vivantes, glorifiant le Seigneur en langue berbère sans craindre les attaques de la presse, la menace des islamistes ou l’hostilité du gouvernement. Dans l’intervalle, des stations missionnaires ont été ouvertes de l’Egypte à la Mauritanie, avec des moyens si faibles que l’on doit en attribuer le rayonnement à la grâce de Dieu. Les gouvernements coloniaux n’ont jamais cessé d’entraver l’oeuvre missionnaire, les remous indépendantistes ont entraîné des expulsions, des réquisitions d’hôpitaux, des interdictions administratives… mais à chaque époque l’Esprit de Dieu a manifesté son pouvoir pour ouvrir les portes, pour conduire les captifs vers la liberté et pour fortifier les persécutés.

L’Évangile annoncé aujourd’hui

Aujourd’hui, il ne reste pratiquement plus de dispensaires, on peut difficilement parler de stations missionnaires dans ces pays, mais le monde a changé. Au lendemain de l’Indépendance algérienne, les premières équipes de ce qui allait devenir Opération Mobilisation ont distribué dans tout le Maghreb des invitations à suivre des cours bibliques par correspondance et les missionnaires ont pu pendant quelques années tenir des stands de livres lors des Foires internationales de Tunis et d’Alger. Aujourd’hui, la radio et la télévision par satellite font pénétrer l’Evangile dans tous les foyers et la communication par le courrier électronique et les sites Internet rapprochent les évangélistes de leurs auditoires avec des possibilités d’adapter le message et de répondre aux questions qui, auparavant, auraient nécessité le concours de milliers de missionnaires. Bien sûr, les mêmes médias donnent aussi de l’Occident supposé "chrétien" une image pitoyable qui constitue un nouvel obstacle que l’Esprit de Dieu doit vaincre dans les coeurs. D’autre part, le témoignage des chrétiens indigènes dans chaque pays, chaque région, chaque ethnie complète efficacement les moyens venant de l’étranger. Il ne s’agit pas d’opposer les uns aux autres, Dieu dans Sa sagesse a voulu utiliser les uns et les autres pour faire éclater l’amour de Jésus.

Mais ce n’est là qu’une facette de la victoire de l’Esprit! Les migrations de travailleurs et de réfugiés ont éparpillé les musulmans dans le monde entier. Certains considèrent ces immigrés comme des menaces d’islamisation, mais la grâce de Dieu a permis que des millions de musulmans se retrouvent ainsi dans des pays où la liberté individuelle est plus grande, l’habitude d’échanger les idées et de lire plus généralisée et la solidarité familiale – qui peut s’apparenter à une tutelle – plus lâche, même pour les femmes ou les jeunes filles. Là où l’Eglise brûle de servir son Maître, l’Esprit de Dieu sauve des âmes, appelle d’anciens musulmans à prêcher l’Evangile et travaille à fortifier l’unité authentique entre croyants, celle qui découle de la foi personnelle en Jésus-Christ .

Quelques pistes pour annoncer Christ aux musulmans

– Les respecter comme Jésus et les Apôtres ont respecté leurs contemporains, en acceptant qu’ils puissent être pieux et profondément honnêtes tout en étant très différents de nous ; cesser de considérer l’islam comme une barrière infranchissable.
– Ne pas leur parler de Jésus comme si nous étions seuls en face d’un ennemi: le Saint Esprit est à nos côtés pour interpeller ceux que Dieu aime et veut sauver!
– Exprimer dans la prière notre dépendance et notre espérance avant toute parole, utiliser des mots simples pour exprimer ce que Dieu a fait.
– Témoigner par notre attitude et notre ton que nous sommes convaincus d’être des pécheurs pardonnés.
– Manifester avec nos faibles moyens l’immense compassion de Jésus à l’égard de ceux qui souffrent ou sont victimes d’injustices.
– Montrer par nos paroles et par nos actes que nous croyons à la Parole de Dieu, que nous y trouvons les promesses de Dieu et la nourriture de notre foi. Présenter dès que possible – mais en toute sagesse – notre église à ce croyant dont les rites sont en général publics et collectifs.

Voilà quelques pistes pour approcher ces hommes et ces femmes qui comptent pour Dieu! C’est Lui qui veut les gagner, et Il veut les gagner pour leur salut et pour sa gloire: nous ne sommes que des serviteurs, des facilitateurs, des frères en humanité avant de devenir des frères en l’amour du Christ.

A la rencontre des musulmans

Il existe encore aujourd’hui des musulmans qui n’ont jamais entendu parler de Jésus. Les obstacles sont souvent l’éloignement ou les difficultés d’accès, la langue et les préjugés de part et d’autre, parmi lesquels la politique et la religion jouent un grand rôle. Il y a des immigrés isolés ou reclus dans nos pays, il y a des pays très hostiles au christianisme comme l’Arabie Saoudite… et il y a tous ces pays au nord de l’Iran, l’Asie Centrale musulmane où il y a peu de chrétiens et beaucoup de réflexes identitaires. Les oeuvres chrétiennes n’ont pas assez d’hommes ni assez d’argent pour atteindre tous ces groupes, mais Dieu est riche et illimité. Il y a aussi les millions de musulmans d’Asie, de la Chine à l’Australie, qui ne parlent pas l’arabe, ne vont pas librement sur Internet et n’ont que peu de chances de rencontrer un jour un témoin du Christ!

Prions le Maître d’envoyer des ouvriers dans sa moisson et osons présenter ce défi à nos Eglises pour l’amour de Jésus en leur parlant du monde sans Dieu qui se meurt, comme à l’époque des premières missions… sans oublier ce que nous pouvons faire nous-mêmes ici et maintenant!

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)