Combien j’aime ta loi ! (Psaume 119.89-112)

Le Psaume 119 est une hymne magnifique qui exalte la grandeur de la Parole de Dieu. Dieu a permis que le plus long chapitre de la Bible soit celui qui encourage le plus à lire cette Parole, à la méditer et à la mettre en pratique.

Dans ce Psaume 119, comme dans d’autres Psaumes et plus encore dans les Proverbes, il n’est pas toujours aisé de saisir le lien entre les versets successifs. Cet apparent désordre fait écho à la diversité de notre vie, où nous passons d’une circonstance à une autre, d’une occupation à une autre, d’un état d’âme à un autre — et, dans chaque situation, la Parole est là, pertinente, guide sûr auquel nous pouvons nous référer.

Rappelons que le Psaume 119 constitue un acrostiche élaboré, composé de 22 strophes de 8 versets chacune, chaque verset d’une même strophe commençant par la même lettre de l’alphabet hébraïque, dans l’ordre de cet alphabet. Cet agencement suggère que la Parole de Dieu est complète et couvre tous les domaines (de A à Z, dirions-nous aujourd’hui).

Dans cet article, nous allons chercher à glaner quelques enseignements sur l’importance de la Parole dans nos vies, au fil de trois des 22 strophes de ce Psaume1.

89 A toujours, ô Éternel ! Ta parole subsiste dans les cieux.

90 De génération en génération ta fidélité subsiste ; Tu as fondé la terre, et elle demeure ferme.

91 C’est d’après tes lois que tout subsiste aujourd’hui, Car toutes choses te sont assujetties.

92 Si ta loi n’avait fait mes délices, J’aurais alors péri dans ma misère.

93 Je n’oublierai jamais tes ordonnances, Car c’est par elles que tu me rends la vie.

94 Je suis à toi : sauve-moi ! Car je recherche tes ordonnances.

95 Des méchants m’attendent pour me faire périr ; Je suis attentif à tes préceptes.

96 Je vois des bornes à tout ce qui est parfait : Tes commandements n’ont point de limite.

Les trois premiers versets magnifient la grandeur et l’éternité de la Parole : elle est à la fois établie dans les cieux (v. 89) et agissante sur la terre (v. 90)2.

C’est grâce à elle que les lois de la création restent valables. Le N.T. s’en fait l’écho quand l’auteur de l’Épître aux Hébreux affirme que la création, surgie à la parole du Créateur, est maintenue par sa même « parole puissante » (Héb 1.3). Et c’est le Fils, Parole vivante, artisan de la création, qui continue d’agir pour maintenir la cohérence de notre univers : sans lui et sa parole providentielle, il serait impossible de parler de “lois de la physique” !

« À toujours », dit le psalmiste : la fermeté éternelle de cette Parole a été attestée par Jésus lui-même : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. » (Mat 24.35) Nous pouvons donc avoir une pleine confiance dans cette Parole, objective et permanente. Dieu s’est engagé par écrit — il ne reniera pas et ne se contredira jamais.

Cette Parole créatrice est aussi rédemptrice (v. 92). Comment échapper à notre « misère » fondamentale d’êtres marqués indélébilement par le péché, sinon en accordant foi à la Parole de Dieu (Rom 10.17) ? Dans sa grande diversité, elle possède la puissance de communiquer la vie (v. 93) et l’Esprit de Dieu a pu utiliser les textes les plus variés de l’Écriture comme moyen de salut.

Désormais j’appartiens à Dieu (v. 94). Pour autant, le salut initial reçu se prolonge par un salut au quotidien ; d’où l’exclamation : « Sauve-moi ! » Non parce que je pourrais perdre mon salut éternel, mais parce que j’ai chaque jour à mettre en œuvre ce salut, en particulier pour être délivré des ennemis du chrétien, les « méchants » (v. 95) — tout ce qui s’oppose à ma croissance chrétienne (cf. Éph 6.10-18). Et le moyen reste le même : rechercher les ordonnances, être attentifs aux préceptes de Dieu. J’ai donc un besoin vital de trouver dans la Parole le moyen d’être délivré et protégé, avant tout dans mes pensées.

Le v. 96 conclut cette strophe par une description magnifique mais paradoxale de la Parole de Dieu :

– D’un côté, la Parole, « parfaite », sans erreur, sans faute dans chacun de ses détails et toute ensemble, est « bornée » : elle contient un nombre fini (quoiqu’imposant !) de mots et des avertissements très sévères sont donnés à celui qui voudrait dépasser ces bornes en y rajoutant (cf. Apoc 22.18 ; Marc 1.1-13). Aussi ne nous laissons jamais imposer comme « parole de Dieu » ce qui ne s’y trouve pas.

– D’un autre côté, les commandements divins « n’ont pas de limite » : ces mots finis dans leur nombre sont susceptibles d’une infinité d’application dans leur faculté de répondre aux besoins de chaque croyant, au milieu de la diversité de ses circonstances propres. Laissons la Parole, toujours pertinente et vivante, nous parler, ici et maintenant ; laissons-nous saisir par tel verset, peut-être lu et relu déjà maintes fois, mais qui va prendre un relief nouveau.

97 Combien j’aime ta loi ! Elle est tout le jour l’objet de ma méditation.

98 Tes commandements me rendent plus sage que mes ennemis, Car je les ai toujours avec moi.

99 Je suis plus instruit que tous mes maîtres, Car tes préceptes sont l’objet de ma méditation.

100 J’ai plus d’intelligence que les vieillards, Car j’observe tes ordonnances.

101 Je retiens mon pied loin de tout mauvais chemin, Afin de garder ta parole.

102 Je ne m’écarte pas de tes lois, Car c’est toi qui m’enseignes.

103 Que tes paroles sont douces à mon palais, Plus que le miel à ma bouche !

104 Par tes ordonnances je deviens intelligent, Aussi je hais toute voie de mensonge.

Cette strophe commence par un élan d’amour du psalmiste pour la loi de Dieu. Cette expression résonne de façon étrange pour la plupart d’entre nous pour qui la « loi » est plus synonyme de contrainte, de texte aride, d’interdits, que de délices littéraires. Il est peu probable que les textes du Lévitique ou du Deutéronome fassent partie des lectures bibliques qui nous transportent le plus… Mais « c’est le langage d’un homme ravi par une beauté morale » car les lois de l’Éternel sont « les directions réelles, valides ou irréfutables ; elles sont fondées sur l’essence même des choses et sur la nature de Dieu »3.

Le paradoxe de la liberté chrétienne est d’aimer ce qui nous contraint car la loi de Dieu me libère du péché pour être soumis volontairement au Seigneur (Jac 1.22 ; Rom 6.17 ; 8.1-4). Ouvrir la Bible n’est alors plus un pensum mais une immense joie, un délice meilleur encore que le miel (v. 103 ; cf. Jér 15.16).

Cet amour pour la Parole n’est pas de la bibliolâtrie, mais l’expression de notre amour pour son Auteur. Comment prétendre aimer le Seigneur sans jamais ouvrir la lettre d’amour qu’il nous a envoyée ? Cette lettre nous permettra de le connaître, et de le connaître vraiment, non pas selon notre imagination ; car notre seule source de connaissance objective est l’Écriture sainte.

Cet amour du psalmiste se traduit par une méditation continuelle (v. 97b). Comme pour l’exhortation « priez sans cesse », nous avons de la peine à comprendre ce que les auteurs bibliques veulent dire par ces expressions qui nous paraissent excessives. Comment concilier nos occupations légitimes à une méditation ou une prière ininterrompues ? Cependant, même les plus occupés d’entre nous ont des « temps morts », des moments creux (trajets, attentes dans une file, etc.), qui peuvent être mis à profit pour « ruminer » un texte lu le matin… Méditer est différent d’étudier. Méditer, c’est laisser la Parole pénétrer profondément dans notre être intérieur ; c’est appliquer les mots du texte sacré à notre vie ; c’est laisser la Parole demeurer en nous dans toute sa richesse (Col 3.16) pour modeler nos actions, nos paroles, nos sentiments.

Les conséquences développées dans les v. 98 à 100 surprennent : le psalmiste semble avoir « pris la grosse tête » et être plus enflé qu’édifié dans l’humilité (1 Cor 8.1) ! Il s’agit en fait d’un raisonnement a fortiori : posséder la Parole donne un « plus » que même les gens les plus instruits (les « maîtres », v. 99), même les gens les plus expérimentés (les « vieillards », v. 100), même les gens les plus opposés (les « ennemis », v. 98) n’ont pas. Nous pouvons ainsi à juste titre nous glorifier dans cette Parole de Dieu qui nous a été révélée et, par elle, poser la seule base valable d’une vraie connaissance (cf. Prov 1.7 ; 9.10).

Les v. 101 et 104 se complètent : d’un côté, la Parole nous aide à ne pas nous égarer (v. 104) ; d’un autre côté, c’est celui qui s’éloigne du mal qui peut garder la Parole (v. 101), car la connaissance est « selon la piété » (Tite 1.2). La causalité va dans les deux sens et engendre un cercle vertueux.

L’enseignement dispensé par la Parole est directement attribué à Dieu (v. 102) : quelle motivation pour la garder « dans la foi et dans l’amour » (2 Tim 1.13) ! L’autorité de la Parole vient de son origine, de celui qui parle par elle.

105 Ta parole est une lampe à mes pieds, Et une lumière sur mon sentier.

106 Je jure, et je le tiendrai, D’observer les lois de ta justice.

107 Je suis bien humilié : Éternel, rends-moi la vie selon ta parole !

108 Agrée, ô Éternel ! les sentiments que ma bouche exprime, Et enseigne-moi tes lois !

109 Ma vie est continuellement exposée, Et je n’oublie point ta loi.

110 Des méchants me tendent des pièges, Et je ne m’égare pas loin de tes ordonnances.

111 Tes préceptes sont pour toujours mon héritage, Car ils sont la joie de mon cœur.

112 J’incline mon cœur à pratiquer tes statuts, Toujours, jusqu’à la fin.

Le v. 105 est peut-être le plus connu (et le plus chanté !) des 176 versets du Psaume. La Parole est là, tant pour nous donner les indications très concrètes pour le détail immédiat de la journée (« à mes pieds »), que pour nous tracer des perspectives de vie à long terme (« sur mon sentier »). Elle est là tant pour les jours d’ombre (la « lampe ») que pour illuminer toute notre existence (Jean 8.12).

Les v. 106 et 112 marquent de forts engagements du psalmiste. Il a pris la ferme résolution dans son « cœur » de consacrer du temps à étudier la Parole et, surtout, à la mettre en pratique, dans la durée, avec constance. Voulons-nous les faire nôtres ? Décider de mettre à part du temps chaque jour pour la Bible, en dépit de toutes les occupations et les “pièges à temps” de notre vie moderne ?

Le v. 108 rapproche les « sentiments » des « lois ». Nos sentiments sont à passer au crible de la Parole de Dieu dans toute sa rigueur pour être approuvés par Dieu. Le croyant ne se laisse pas envahir par ses sentiments mais laisse l’Écriture les canaliser, car elle a la capacité de pénétrer entre âme et esprit (Héb 4.12).

Les deux derniers versets ouvrent une perspective vers l’avenir, marquée par la répétition de « toujours ». L’ « héritage » que Dieu nous a préparé est déjà là, présent dans le texte inspiré, qui en est pour ainsi dire l’acompte (v. 111). La Bible ranime en nous l’espérance d’un futur éternel. En dépit des oppositions (v. 110) et des circonstances de vie difficiles (v. 107, 109), elle suscite en nous une joie actuelle et qui un jour sera parfaite. Et pour fortifier cette attente, rien de tel que de mettre en pratique la Parole entendue (v. 112).

* * *

Dans ces 24 versets, nous avons vu :

– l’origine de la Parole : elle vient de Dieu ; par son moyen, nous sommes mis en relation avec lui, comme l’indiquent tous les « tu » de ces textes ;

– la nature de la Parole, à la fois finie et infinie ;

– les effets de la Parole, à la fois objectifs (la vie, la délivrance, la direction) et subjectifs (la joie, l’amour, la louange) ;

– l’exigence de la Parole, qui doit être méditée et mise en pratique.

L’expérience décrite par le Psaume 119 est avant tout personnelle (le psalmiste parle à la première personne du singulier). Si utiles que soient les aides apportées par la communion fraternelle autour de la Bible ou par l’enseignement dans l’église, le Seigneur nous demande un engagement personnel pour sa Parole, pour l’aimer et la vivre.

  1. Le choix de ces 3 strophes parmi les 22 est un peu arbitraire. Toutefois, elles débutent la 2de moitié du Psaume et sont particulièrement riches d’expressions diverses sur la Parole. De plus, plutôt qu’une étude thématique de ce Psaume, plus fréquente, il est utile de se laisser enseigner aussi par les enchaînements des versets.
  2. Le v. 90 est un des 7 versets parmi les 176 du Psaume qui ne mentionne pas explicitement la Parole sous une forme ou une autre (cf. v. 3,37,84,121,122,132).
  3. C.S. Lewis, Réflexions sur les Psaumes, p. 89.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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