Christ, notre modèle

CHRIST a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces, lui qui n’a pas commis de péché, et dans la bouche duquel il n’a pas été trouvé de fraude; qui, lorsqu’on l’outrageait, ne rendait pas d’outrages, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement; qui lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin qu’étant morts aux péchés, nous vivions à la justice ; lui par la meurtrissure duquel vous avez été guéris car vous étiez errants comme des brebis, mais maintenant vous êtes retournés au berger et au surveillant de vos âmes (1 Pi 2.21-25 Darby).

1 .On ne peut présenter Christ comme modèle qu’à ceux qui sont « en Christ »

Une des graves erreurs commises assez souvent au sein de la chrétienté consiste à présenter Christ comme modèle à des âmes qui n’ont pas la vie de Dieu, à de simples professants. A ces derniers, il faut présenter Christ comme Sauveur et non pas comme modèle.

Christ n’est pas un modèle pour les inconvertis. Il est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, pour chercher et sauver ce qui était perdu.

Présenter Christ comme modèle à un inconverti, c’est lui dire qu’il peut imiter Christ, alors qu’il ne le peut pas. Pour imiter Christ, il faut d’abord posséder la vie du Christ.

Le simple professant ne possède pas nécessairement la vie du Christ. Il a besoin alors de se tourner vers le Seigneur.

Les enfants des chrétiens ne sont pas chrétiens parce que leurs parents le sont. Les enfants de chrétiens ne sont pas chrétiens parce que leur conduite extérieure est bonne, qu’ils font plaisir à leurs parents ou viennent avec eux à toutes les réunions. Avoir une conduite extérieure exemplaire ne prouve pas toujours que l’on est un vrai chrétien.

Les fils et filles des chrétiens ne sont réellement chrétiens eux-mêmes que lorsque le travail de l’Esprit de Dieu s’est vraiment accompli en eux, dans leur conscience et dans leur cour. On ne naît pas chrétien : on le devient par la nouvelle naissance. On ne saurait trop insister sur l’importance de ce fait.

La nouvelle naissance

La nouvelle naissance est indispensable pour être un « homme en Christ ».

Voilà pourquoi le Seigneur insistait tant auprès de Nicodème en lui disant: Il vous faut être nés de nouveau (Jean 3.7).

Si quelqu’un n’est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu (Jean 3.3)
– Si quelqu’un n’est né d’eau et de 1’esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu (Jean 3.5)
– Si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création; les choses vieilles sont passées; voici, toutes choses son faites nouvelles (2 Cor 5.17)
– Si vous ne vous convertissez et ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux (Mat 18.3).

Il ne faut donc pas s’illusionner, mais savoir de façon certaine si, oui ou non, nous sommes nés de nouveau.

A la nouvelle naissance, nous recevons une vie nouvelle, une nouvelle nature: la vie de Dieu, la nature divine. C’est un immense miracle, entièrement à la gloire de Dieu.

Nicodème, cet homme honorable et très instruit, pouvait demander: « Comment ces choses peuvent-elles se faire? » Alors le Seigneur prit l’exemple remarquable du serpent d’airain pour lui faire comprendre comment on peut naître de nouveau.

Lorsqu’un Israélite, dans le désert, avait été mordu par un serpent brûlant et qu’il avait conscience de son état désespéré, sentant qu’il était perdu, mais croyant la proclamation de Moïse, croyant la Parole de Dieu par la bouche de Moïse, il regardait le serpent d’airain – un simple regard de foi – il était instantanément et complètement guéri. Quelques instants auparavant, il pouvait être mourant, peut-être à l’agonie… Dès qu’il avait regardé au serpent d’airain qui brillait aux rayons du soleil, il était guéri. Il pouvait se lever sur ses pieds et rendre grâces à Dieu. Il avait, en quelque sorte, reçu une nouvelle vie ayant cru à la Parole de Dieu par la bouche de Moïse.

Aujourd’hui, de même, le pécheur qui se sait atteint par la blessure cruelle du péché, et qui réalise qu’il est coupable et perdu, s’il regarde à la croix, au divin Crucifié du Calvaire, reçoit instantanément la guérison, une vie nouvelle, la vie divine. Il est né de nouveau. Comme Moise éleva le serpent dans le désert, ainsi il faut que le fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle (Jean 3.15).

Ce premier point est ainsi bien établi; nous le répétons donc: Christ ne peut être présenté comme modèle qu’à ceux qui sont « en Christ », « nés de nouveau », « nés de Dieu », « nés de l’Esprit ».

Un autre exemple (Mat 11.28-30) : Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi je vous donnerai du repos. Ce verset 28 s’adresse aux inconvertis. Ensuite, Jésus ajoute: Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cour; et vous trouverez le repos de vos âmes. Car mon joug est aisé et mon fardeau est léger. Ces versets 29 et 30 s’adressent au vrai croyant. A l’inconverti, Jésus dit: Venez à moi… et je vous donnerai du repos. C’est le repos de la conscience. Ensuite au vrai croyant, à celui qui a déjà trouvé ce premier repos que Jésus donne, Il dit: Prenez mon joug… et vous trouverez le repos. Ici, c’est le repos du cour. C’est donc une grave erreur de dire à un inconverti, à un simple professant, de prendre sur lui le joug de Christ. Il ne le peut pas. Hélas! C’est cependant ce que l’on entend trop souvent. Il faut d’abord venir à Christ comme un pauvre pécheur fatigué et chargé et recevoir aux pieds de Christ le pardon de ses péchés, le repos de la conscience. Après cela, mais après cela seulement, on peut prendre sur soi le joug de Christ.

2. Christ nous a laissé un modèle: Considérons-le attentivement

A tous ceux qui sont « nés de nouveau », à tous ceux qui sont des « enfants de Dieu », Christ peut être présenté comme notre divin modèle.

Pour suivre un modèle, pour imiter un modèle, il faut tout d’abord le considérer attentivement.

Voyez, par exemple, une classe de dessin d’art. Sur un tréteau élevé, on a placé un objet quelconque, un modèle à dessiner. Il a été mis bien en vue, en pleine lumière, afin que chacun puisse le voir. Chaque élève le regarde avec grande attention, s’il veut reproduire convenablement le modèle proposé sur sa feuille de papier Ingres. Chaque élève cherche à prendre soigneusement les diverses proportions de l’objet, afin de les reporter très exactement sur son papier.

Le Seigneur Jésus est placé devant nos yeux, en pleine lumière, comme notre parfait modèle. Considérons-le donc attentivement.

Toute l’Ecriture nous Le présente d’un bout à l’autre. Sondez les Ecritures, car ce sont elles qui rendent témoignage de Moi, pouvait dire le Seigneur. Jamais nous ne serons assez attentifs, assez concentrés pour considérer Christ.

Fixant les yeux sur Jésus nous est-il dit en Hébreux 12 (version Darby). Et en note, il est précisé: avec le sens de « détourner ses regards d’autres objets et les fixer exclusivement sur un seul ».

Reprenons par exemple l’objet proposé à une classe de dessin d’art. Supposons un élève qui, au lieu de considérer attentivement le modèle, regarde par la fenêtre, ou s’amuse avec ses pinces à dessin, sa gomme ou ses crayons… Croyez-vous qu’il arrivera à reproduire quelque chose de convenable du modèle placé cependant devant ses yeux ? Certainement pas! il faut que cet élève concentre toute sa pensée, tout son effort sur le modèle proposé.

De même, si nous voulons connaître notre divin et parfait modèle, il nous faut détourner volontairement nos regards d’autres objets, et les fixer exclusivement sur un seul: Christ.

Oh! Comme il est nécessaire de nous exhorter les uns les autres à diriger nos regards vers Christ, à être occupés de Lui, à fixer nos yeux sur Lui.

Quand on regarde un petit moment le soleil, l’astre brillant du jour, quand il luit dans sa splendeur, puis que l’on abaisse ensuite les yeux sur les choses environnantes, nous avons devant les yeux comme un nuage; nous ne distinguons plus les choses qui sont autour de nous. Quand on contemple Christ dans Sa gloire, Lui, le divin soleil de l’âme, les choses de la terre sont comme voilées à nos yeux. Elles ont perdu de leur attrait pour le cour.

Puissions-nous donc davantage contempler Christ: Christ ici-bas, l ‘homme parfait, le parfait serviteur; Christ sur la croix, souffrant pour nous, portant nos péchés; Christ ressuscité et assis à la droite de Dieu, couronné de gloire et d’honneur; Christ qui revient pour nous chercher; Christ qui régnera sur tous les rivages des mers. Quand on tourne vers lui les regards, on est rayonnant de joie.

3. Christ, notre modèle : L’homme sans péché

1 Pierre 2.21-22: Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces, lui qui n’a pas commis de péché et dans la bouche duquel il n’a pas été trouvé de fraude.

Sommes-nous disciples de Christ ? Alors nous devons suivre ses traces. Comme un cher frère aime à le dire et à le répéter: « Vous dites que vous êtes à Christ: montrez-moi Christ dans votre vie, et pas autre chose. » Nous devons bien reconnaître qu’il y a une grande distance entre le maître et les disciples. Cependant, nous sommes appelés et exhortés à suivre les traces de Christ. Pour cela, je le répète, il nous faut Le considérer attentivement.

Il est allé de lieu en lieu, faisant le bien. Il est l’homme qui n’a pas commis de péché, nous dit l’apôtre Pierre, Celui qui n’a pas connu le péché, nous dit l’apôtre Jean. Aux Juifs qui l’accusaient, il pouvait dire: Qui d’entre vous me convaincra de péché ? C’est le premier homme parfait, en qui Dieu ait pu trouver tout Son plaisir. En dehors de Lui, tous ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu.

Quand on amena à Jésus une femme coupable, les Juifs voulaient essayer de trouver Jésus en défaut. Mais Lui écrivait sur la terre, puis se relevant, leur dit: Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. Alors il nous est dit qu’ils s’en allèrent tous un à un, depuis les plus anciens jusqu’aux plus jeunes…

Christ est le seul homme sans péché. Celui qui n’a rien fait qui ne se dût faire. Eh bien! Nous sommes maintenant exhortés à suivre les traces que Jésus a laissées, en fixant nos yeux sur Lui. Mettons donc nos pieds dans l’empreinte de Ses pas.

L’auteur du Psaume 23 pouvait dire : Il me conduit dans des sentiers de justice à cause de Son nom. Que sont ces sentiers de justice ? Ce sont ceux qu’a suivis le Seigneur lorsqu’il était ici-bas, des sentiers dans lesquels le péché est absent. C’est aussi dans ces sentiers de séparation du mal, de tout mal, que nous sommes appelés à marcher.

Remarquons ensuite que l’apôtre Pierre mentionne: ...et dans la bouche duquel il n’a pas été trouvé de fraude. Qu’est-ce que la fraude? Nous le savons fort bien, quand nous traversons la frontière, et qu’un voyageur se fait prendre pour avoir voulu passer des marchandises en fraude. Christ a toujours dit la vérité. Il n’y a eu aucune fraude, aucun mensonge dans sa bouche. Il n’a jamais péché de Ses lèvres. Jamais homme ne parla comme cet homme.

Ah! Demandons-Lui de nous donner des lèvres sanctifiées. Si quelqu’un ne faillit pas en paroles, celui-là est un homme parfait, capable de tenir aussi tout le corps en bride, dit Jacques (Jac 3.2). Et au jeune homme Timothée, il était écrit: Sois le modèle des fidèles, en parole, en conduite, en amour, en foi, en pureté (I Tim 4.12). La parole passe ici avant la conduite. Ah! Encourageons-nous l’un l’autre à veiller sur nos paroles. Il y a des paroles folles, des plaisanteries qui ne sont pas bienséantes. Veillons sur nos lèvres, bien-aimés, et aidons-nous les uns les autres à cet égard.

4. Christ, notre modèle : L’homme doux par excellence

...qui lorsqu’on l’outrageait, ne rendait pas d’outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement (1 Pi 2.23).

Tout au long de son ministère, Christ a été l’homme doux par excellence. Qu’est-ce que la douceur? C’est le caractère d’un homme qui n’insiste pas sur ses droits.

Un exemple: le village de Samaritains qui n’a pas voulu recevoir Jésus, parce que sa face était tournée vers Jérusalem (Luc 9.51-56). Jacques et Jean lui demandent: Veux-tu que nous disions que le feu descende du ciel… etc. Jésus les reprend en leur disant: Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés. Et il est tout simplement ajouté: Et ils s’en allèrent à un autre village.

Christ seul a été l’homme parfaitement doux, comme Il le dit aussi lui-même : Je suis débonnaire et humble de cour.

Contemplons Christ afin de Lui ressembler en cela aussi. Que votre douceur soit connue de tous les hommes : le Seigneur est proche (Phil 4). Nous sommes exhortés, à notre tour, à montrer toute douceur envers les hommes. Il ne faut pas que l’esclave conteste, mais qu’il soit doux envers tous... enseignant avec douceur les opposants.

Paul exhortait les Corinthiens par la douceur et la débonnaireté du Christ (2 Cor 10.1).

Si la douceur est le caractère d’un homme qui n’insiste pas sur ses droits, il y a cependant une différence à signaler entre « faire valoir ses droits » et « insister sur ses droits ».

Un exemple, dans la vie de l’apôtre Paul (Act 22.25), nous le montre faisant valoir son droit, lorsqu’il dit: Vous est-il permis de fouetter un homme qui est Romain et qui n’est pas condamné ? En cette occasion, Paul, qui connaissait les lois, a fait valoir ses droits. Mais il est bien certain que si nos droits sont foulés aux pieds, lorsque nous les avons fait valoir, alors nous ne devrions plus insister… Que le Seigneur nous aide à refléter ici-bas quelque chose de Sa douceur envers nous.

5. Christ, notre modèle : L’homme humble par excellence

Philippiens 2.5: Qu’il y ait donc en vous cette pensée… Quelle pensée? Celle de nous abaisser nous-mêmes…

Il s’est anéanti lui-même… Il s’est abaissé lui-même…

Lui seul pouvait s’anéantir en prenant la forme d’un homme semblable à nous en toutes choses, à part le péché. « Dieu se fait homme, ô saint mystère, Que son peuple adore à genoux. »

Mais lorsqu’il s’est abaissé lui-même, en cela essentiellement il nous a laissé un modèle, afin que nous suivions ses traces…

Cette pensée, qui était dans le Christ Jésus, est-elle en nous ?

Nous savons tous dans quel abaissement, dans quelle humilité le Seigneur de gloire a voulu descendre, lorsqu’Il est né à Bethléhem, un tout petit village, et n’a pas même eu de berceau. « Humble Enfant, tu naquis plus bas que nous ne sommes... »

Puis, plus tard, jusqu’à l’âge de trente ans, il a été le fils du charpentier, travaillant de ses mains sur l’établi et sachant ce que c’est que la fatigue après une longue journée de travail…

Ne l’oublions pas, nous sommes disciples de l’humble charpentier de Nazareth.

Pendant son ministère itinérant, nous voyons le Seigneur s’associer aux petits et aux humbles. C’était précisément le reproche que lui faisaient les riches et orgueilleux pharisiens et scribes de Judée. Cet homme reçoit les pécheurs et mange avec eux. Il était un ami des pauvres, des publicains et des pécheurs. Il se trouvait beaucoup plus souvent en Galilée qu’en Judée, parce que la Galilée le recevait, l’accueillait plus que la Judée.

A nous, il nous est dit maintenant : Soyez revêtus d’humilité, vous associant aux humbles, aux choses humbles et aux personnes humbles. Est-ce que les choses humbles et les personnes humbles sont celles avec lesquelles nous aimons nous associer ?

Christ nous a laissé un modèle afin que nous suivions Ses traces.

6. Christ, notre modèle : L ‘homme obéissant par excellence

A tous ceux qui ont trouvé le repos de la conscience aux pieds du Sauveur, à tous ceux qui sont maintenant « enfants de Dieu », Jésus dit: Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi. Quel était ce joug? Une soumission parfaite et constante à la volonté du Père. Christ pouvait dire: Ma viande est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son oeuvre (Jean 4 Darby). Nous sommes exhortés à prendre le même joug que Christ et à dire, nous aussi: Non, pas ma volonté, mais la tienne, soit faite.

Christ a été l’homme parfaitement obéissant – obéissant jusqu’à la mort de la croix.

Comment connaître la volonté de Dieu ? Bien souvent, celle-ci nous est clairement indiquée dans la Parole. Parfois cependant, il est nécessaire que nous soyons dirigés de façon précise par Dieu. Si nous cherchons à connaître la pensée de Dieu, commençons par nous assurer que nous n’avons aucune volonté propre… Dans la plupart des cas, la volonté de Dieu ne tarde pas à nous être révélée.

Nous pouvons bien demander comme dans notre cantique: «Ah! Donne-nous des cours obéissants. »

7. Christ, notre modèle : L ‘homme pauvre par excellence

Bienheureux celui qui comprend le pauvre…

Etant riche, Il a vécu dans la pauvreté…

Nous aussi, sachons vivre dans la simplicité, dans l’humilité, dans la pauvreté, ne recherchant pas les choses élevées, mais nous associant aux humbles.


A nos lecteurs africains

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)