ChaÎne de tradition ou liberté chrétienne

« Vous anéantissez la Parole de Dieu par la tradition » [Marc 7: 13)

Tout groupement humain, communauté ou nation, a établi au cours de son existence, des règles de vie sociale, civile ou politique. Ainsi se sont établies des coutumes et tout spécialement des traditions religieuses ou empreintes de religion.

Malgré une position de départ unique en son genre, le peuple juif n’a pas échappé à cette évolution. La Loi divine, reçue par l’intermédiaire de Moïse, a été complétée par une masse importante de traditions.

En général, on désigne les cinq premiers livres de la Bible, soit le Pentateuque, comme étant la Loi du Dieu éternel et créateur. Ces livres ont ainsi formé la constitution de l’Etat théocratique (dont Dieu exerce l’autorité) d’Israël.

Cette loi était essentiellement spirituelle et morale. Elle réglait la vie de l’homme face à Dieu et face au prochain. Elle comprenait aussi certaines règles à observer, face aux nations voisines. Du haut des cieux, Dieu dirigeait, Dieu protégeait.

Les traditions

dont nous parlons ci-dessus sont des règles, des adjonctions humaines. On constate souvent que les traditions sont faciles à suivre, plus faciles que l’obéissance à des lois morales ou spirituelles. Un ensemble de traditions modulait la vie du peuple d’Israël. Les chefs du peuple, les anciens, les scribes, surveillaient attentivement toute la population et élevaient la voix à toute faute, à toute infraction aux coutumes admises, aux traditions.

Or, l’Ancien Testament était fort précis à ce sujet. Deut. 4: 2 dit ceci: « Vous n’ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n’en retrancherez rien, mais vous observerez les commandements de l’Eternel, votre Dieu, tels que je vous les prescris ». La même recommandation se retrouve au ch. 12: 32 : « Vous aurez soin de faire tout ce que je vous commande ; vous n’y ajouterez rien, et vous n’en retrancherez rien ». La même pensée est encore présente au dernier chapitre de l’Apoc. 22 : 18-19 : « Je le déclare à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre: si quelqu’un y ajoute quelque chose, Dieu fera venir sur lui les fléaux décrits dans ce livre. Si quelqu’un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu lui ôtera sa part de l’arbre de vie et de la cité sainte décrits dans ce livre ».

Au temps de Jésus-Christ,

le peuple juif était fortement attaché à la religion de ses pères. Politiquement, ils étaient sous la domination d’une nation étrangère, Rome. Or, pour cultiver leur cohésion, leur culture propre, pour garder leur entité nationale, la majorité des Juifs se pressaient autour du temple. Ils mettaient en pratique leur religion, adorant le vrai Dieu et gardant jalousement leurs traditions. L’apôtre Paul leur rend ce témoignage tt qu’ils avaient du zèle pour Dieu » (Rom. 10: 2). Mais, ajoute-t-il, « ignorants qu’ils sont de la justice de Dieu, c’est leur propre justice qu’ils cherchent à établir » (v. 3).

Au moment opportun,

le Fils de Dieu, venu pour habiter parmi les hommes et continuer l’oeuvre divine, a confirmé la loi transmise par Moïse. « Ne pensez pas que je sois venu pour abolir la Loi ou les Prophètes ». « Je ne suis pas venu pour abolir, mais pour accomplir » (Mat. 5: 17). Il a voulu, il a tenu à se dégager de toute la tradition humaine. « Ne vous laissez pas séduire par la philosophie et par ses vaines subtilités, inspirées des traditions humaines et des principes du monde, et non des enseignements du Christ » (Col. 2 : 8). II s’est trouvé en opposition avec l’église établie tout au long de son ministère. Pourquoi ? parce qu’elle voulait lui imposer ses règles, ses traditions. La rupture s’est située à ce point. En voici quelques exemples :

Lévi

En Marc 2: 15-22, nous assistons à l’appel de Lévi (Matthieu) par le Seigneur. Tout joyeux, Lévi invite Jésus avec ses disciples et tous ses amis, tant péagers que « pécheurs » (pour reprendre le terme de la Parole). Le scandale, pour les scribes et les pharisiens, consistait dans le fait que Jésus acceptait sans réserve, mais au contraire avec joie, de partager le repas avec tout ce monde! Un monde de gens au ban (à l’écart) de la société: des réprouvés, des repoussés, des gens dont on se détourne… Dont la synagogue ne voulait plus !

Jésus révèle la différence qu’il y a entre leur conception et son message. Ce dernier apporte la nouvelle de la rédemption, du paiement de la dette due par l’homme à Dieu. Il apporte le pardon aux pauvres, aux ignorants, aux délaissés. Il apporte un regard d’amour vers l’homme perdu, parce que condamné. Jésus maintient et confirme la valeur et la pérennité de la loi divine donnée par Moïse, tout en proclamant sa liberté d’annoncer le salut éternel au pécheur, mais en protestant contre les « fardeaux pesants » dont les chefs religieux « chargent les épaules des hommes » (Mat. 23 : 4) .

Epis arrachés

Au même chapitre 2 de Marc, il nous est dit que les disciples ayant eu faim, avaient arraché quelques épis un jour de sabbat. Ce fait, admis dans le cours de la semaine, était interdit (tradition) le jour du sabbat: car il était considéré comme travail de moisson. Scandale pour les Juifs. Jésus leur répond et leur cite un exemple de l’Ancien Testament – le repos du sabbat n’a pas été donné pour imposer des règles religieuses, mais pour le bien spirituel et physique du peuple.

Les mains propres


En Marc 7 : 1-8, nous trouvons un nouveau groupe de pharisiens qui, avec des scribes, surveillent les gestes de chacun. Ils remarquent ainsi qu’une partie des disciples omettent de se laver les mains avant le repas. Scandale: ils n’observent pas la tradition des anciens !

Jésus leur fait remarquer qu’il est peu de chose d’observer un rite, une coutume si bonne soit-elle. C’est dans une tout autre catégorie qu’il faut chercher ce que Dieu aime: des coeurs qui L’honorent en vérité! Qu’est-ce qu’un geste: se mettre à genoux, faire un signe de croix, ne pas faire d’oeuvre le jour du sabbat ou du dimanche, réciter des Pater ou des Ave en comptant un chapelet, purifier extérieurement « la coupe », le corps, si le coeur n’y est pas ? On peut parfaitement apprendre tout cela, sans être sauvé par le sang de Christ! On peut avoir l’apparence et non la réalité. Dieu disait, par la plume d’Esaïe : « Ce peuple ne s’approche de moi qu’avec la bouche, il ne m’honore que des lèvres, tandis que son coeur se tient éloigné de moi; la crainte qu’il a pour moi n’est qu’une LEÇON QUE LES HOMMES LUI ONT APPRISE (Esaïe 29: 13) .

Combien sont dans ce cas: une leçon qui est stabilisée dans la tête et qui n’a aucune influence sur le coeur.

L’histoire nous apprend

que les tendances décrites ci-dessus n’ont pas manqué dans le christianisme. Dès les premiers siècles (voir Galates 5), certains ont désiré placer les chrétiens sous un joug, joug de coutumes, de règlements, d’interdictions ou d’adjonctions. De ce fait, la véritable essence du christianisme a été voilée; le chemin qui mène à Dieu est devenu incertain. Par la volonté de faux docteurs, d’hommes qui ont fait intentionnellement profession de foi en Christ, diverses hérésies ont été propagées. Parfois aussi, par le concours de vrais chrétiens, désireux de bien faire, des règles ou des coutumes sont devenues des articles de foi ou de structure et ont finalement influencé l’église tout entière.

La solution de facilité

Dans certains pays, bien des églises sont nées du labeur de nombreux missionnaires. Beaucoup d’entre elles sont aujourd’hui absolument libres, ne dépendant que de Christ. – Or, « c’est pour la liberté que Christ nous a affranchis… ne vous remettez pas sous le joug de la servitude ». Toutes les églises chrétiennes courent le même danger, soit de se placer sous une servitude quelconque: un jour une solution de facilité est proposée et acceptée, un usage devient coutume, la coutume devient tradition, la tradition devient obligation, exigence… IL y a tant de possibilités de créer, au sein d’un groupement religieux, un nouveau cadre dans lequel s’inscrit la marche, la vie de la communauté. Après avoir abandonné les mille et une coutumes (et obligations) du paganisme, il est triste de retomber dans un autre esclavage: « Faites ceci, ne faites pas cela ». Recourant à des pratiques religieuses pour étayer ou justifier votre foi, « vous vous détachez du Christ ». Faut-il s’étonner de découvrir le fait que tant de braves personnes faisant partie de la communauté ne sont plus du tout sûres de leur salut (I’ont-elles jamais été ?).

Hors des murs

Christ a contesté la structure externe de l’appareil religieux de son temps. Il a été repoussé – hors des murs – de Jérusalem. A son tour, le vrai chrétien, parce que chrétien, est contesté s’il lutte selon les indications de l’Evangile. Mais qu’il veille à l’être pour des raisons bibliques. Christ, face aux pharisiens et congédiant la femme surprise en adultère (Jean 8: 3), a proclamé sa liberté de condamner ou de pardonner. Il n’a pas donné liberté à la licence, mais il a offert la liberté de ne plus pécher, soit de vivre selon Dieu.

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les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)