C’est à l’oeuvre qu’on reconnait l’ouvrier

{à l’attention des étudiants et élèves des classes supérieures)

L’homme de science chrétien qui croit que la Bible est d’inspiration divine est mieux placé dans sa profession que son collègue non chrétien. Par ailleurs, sa position est rendue plus difficile, car la Croix reste et demeure un scandale, comme autrefois, dans les cercles les plus considérés de la science. Mais le chrétien possède un critère spécial qui lui permet d’apprécier à leur juste valeur les bonds en avant fabuleux réalisés par les théories scientifiques de notre époque.
Il y a quelques années, par exemple, le Dr F. Hoyle, astronome et mathématicien éminent de Cambridge, lança, en compagnie de quelques amis, une théorie dite de «l’état constant» concernant la création. Le Dr Hoyle suggérait la création continue d’hydrogène (la substance de base de l’univers) à partir de rien (ex nihilo), cela lui permettant d’expliquer l’a densité constante de notre univers en expansion. Il prétendait prouver par là que la création n’a pas eu lieu pendant une période de temps déterminée, mais qu’elle est continue, aujourd’hui comme hier et qu’elle continuera demain. Ainsi, d’après ce concept, la période de création, qui a vu la formation de l’univers, ne serait nullement limitée à un temps donné.

La Bible,
elle, est en opposition totale avec ce point de vue. Elle affirme clairement que la création du ciel et de la terre a eu lieu dans une période de temps strictement limitée. En ce qui nous concerne dans le cadre de cet article, nous ne chercherons pas à en définir la durée, mais nous contenterons de préciser que la période de création est catégoriquement limitée dans sa durée. Indépendamment de toute considération thermodynamique, la décision de l’homme de science chrétien est simple. Place-t-il sa confiance dans le Dr Huyle qui maintient que la période de création est infinie ou illimitée, ou croit-il à la révélation divine qui affirme que la durée de la création est restreinte à une période de temps dénommée «jours»? En l’occurrence, l’homme de science qui croit au récit biblique est mieux averti que l’homme qui méprise cette page divine. La suite le prouve: peu de temps après, le Dr Hoyle, sur la base de principes théoriques, se vit obligé de retirer son hypothèse. La Bible nous présente le récit de la création supérieur à toutes les hypothèses que l’homme puisse concevoir. L’exemple donné présente un choix relativement facile pour l’homme de science chrétien, entre une création d’une durée limitée et celle d’une durée illimitée. Cependant, il ya d’autres problèmes plus complexes auxquels la science contemporaine pourrait apporter des solutions, si toutefois ils étaient étudiés dans la perspective voulue.

«Volonté créatrice»
Parlons, par exemple, de ta conception d’une «volonté créatrice» à l’origine de toutes choses. M. Willtam Paley, dans son livre, intitulé «Natural Theology», publié en 1802, s’est appliqué à démontrer qu’une invention implique l’existence d’un inventeur, tout comme une oeuvre d’art postule un artiste, ou une horloge un horloger. Il montra comment les yeux d’un animal ou d’un poisson sont adaptés à l’angle de réfraction nécessaire pour le milieu dans lequel ils vivent. Peut-on trouver une conception plus simple de l’origine de la création? Il y a peu d’années encore, ce livre était utilisé pour certains examens universitaires, bien que son contenu et ses arguments fussent ridiculisés tant par les professeurs que par les élèves. Mais, depuis près d’un siècle, le «divin horloger» de Paley est «au chômage», car bien peu nombreux sont les hommes de science modernes qui acceptent les prémices de Paley. La notion que «l’oeuvre prouve l’auteur» est abandonnée, tout au moins en biologie. L’idée d’une intelligence à l’origine de la vie et de l’univers a été remplacée par la notion de chance, de hasard et de mutations occasionnelles (ce qui est l’antithèse d’une volonté créatrice), celles-là agissant par sélection naturelle, opérant pendant des millions d’années et produisant finalement notre création actuelle.

C’est à l’oeuvre que l’on reconnaît l’ouvrier
Cependant, cette création manifeste l’identité de son auteur. Qu’enseigne la Bible à ce sujet? L’Ancien Testament, à maintes reprises, parle des cieux qui déclarent, qui démontrent la gloire de Dieu. Le même point de vue est exposé tout au long du premier chapitre de l’épître aux Romains. «Ce que l’on peut connaître de Dieu est devenu évident (manifeste) pour les hommes. ..Ses perfections invisibles, sa puissance éternelle et sa divinité se voient comme à l’oeil nu, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Aussi les hommes sont-ils inexcusables». Le point de vue de la Bible ne saurait être présenté d’une manière plus claire et plus explicite. Le monde visible, matériel qui nous environne, nous aide à discerner clairement Celui qui en est l’auteur, le Créateur.

Appelé à discerner…
Dans ce chapitre premier de l’épître aux Romains, l’apôtre Paul s’étend longuement pour exposer la position sans équivoque du Saint-Esprit, soulignant l’importance pour le chrétien (et pour le non-chrétien aussi) de se soumettre sans réserve à l’argument que «l’oeuvre prouve l’auteur». Puis il ajoute que si quelqu’un est capable de considérer la nature et l’univers sans adorer Celui qui l’a conçu (c’est-à-dire sans accepter la preuve fournie par l’objet créé), alors Dieu juge cette attitude de l’intelligence comme un abus criminel de la logique et des facultés de raisonnement qu’Il a départies à tous les hommes, chrétiens ou non. La personne capable de mépriser la puissance de raisonnement que Dieu lui a donnée en partage sera punie par Dieu, en ce qu’elle deviendra désormais incapable de réfléchir sainement: ses pensées deviendront «futiles», vaines, et son «coeur sera rempli de ténèbres». Pourquoi? Il y a là, dit l’apôtre, une relation de cause à effet: la volonté de vouloir ignorer Dieu produit un effet pernicieux et durable sur l’âme humaine. Le dommage causé aux facultés d’intelligence de l’homme (tout au moins dans ce cas) l’amène à une certaine incapacité de raisonner sainement en d’autres circonstances. L’homme devient arrogant, meurtrier, trompeur, etc (voir les versets 29 à 32). C’est la punition infligée par Dieu à ceux qui refusent de plier le genou devant la démonstration que Dieu est le Créateur.

Gardés intellectuellement purs
On entend parfois parler, lors d’une prédication, de l’importance du bon emploi de nos membres afin de mener une vie pieuse devant Dieu. La punition pour l’usage impur de nos membres en matière de sexe est particulièrement sévère; nous pouvons en conclure que Dieu désire que nous gardions notre corps maîtrisé. Mais ici, le Saint-Esprit va plus loin et insiste sur la nécessité d’orienter avec précision notre puissance de raisonnement, que nous soyons chrétiens ou non, Dieu désire avant tout que nous soyons gardés purs intellectuellement. L’état d’esprit actuel de notre monde intellectuel, qui ne veut plus de Dieu, n’est-il pas justement très grave sur ce point crucial? Un retour à un sain raisonnement selon la Bible est de toute nécessité. Ce serait le seul moyen de détourner la colère de Dieu contre l’homme qui «ne lui donne pas la gloire qui lui est due»,

Le Créateur dans son ouvrage
Quelques-uns vont peut-être s’opposer à notre point de vue. Pourquoi attacher une telle importance à cette orientation intellectuelle? En premier lieu, je pense que le témoignage de la Création est de grande valeur du fait de son universalité. Tout homme, qu’il sache lire ou non, peut en quelque sorte voir Dieu, le Créateur, dans ses oeuvres. Que des chrétiens aient pu traduire la Bible dans telle ou telle langue ne modifie pas ce divin moyen d’informer les masses. C’est une méthode universellement applicable pour révéler le Dieu éternel aux races les plus arriérées, aux moins éduquées, tout comme aux plus avancées: «Ce qui peut être connu de Dieu est évident ». Les choses visibles que Dieu a créées témoignent du monde invisible qui est à la base de la création et de l’univers visible. Et, nous le répétons, selon l’Esprit-Saint, chaque homme, quel qu’il soit, est sans excuse s’il ne tient pas compte du message annoncé par ce moyen parfaitement accessible à tous.
Si donc un tel moyen de communication aussi éloquent existe, il n’est pas étonnant qu’il soit devenu la cible de tous les ennemis de Dieu. Mettre hors de combat une telle doctrine, la rendre inopérante correspondrait à une victoire de première importance. C’est précisément ce qui est arrivé. Les cieux ne déclarent plus la gloire de Dieu! …Les oeuvres de ses mains ne montrent plus ses perfections! …Ni dans les classes de biologie, que ce soit à l’Ouest ou à l’Est ni même au sein des nations en voie de développement! …Darwin avait lui-même abandonné sa foi au Créateur, et il écrivait, dans les dernières années de sa vie, qu’il lui était devenu impossible d’y croire. ..

Une pensée sans un penseur?
Aujourd’hui, dans presque tous les cercles intellectuels du monde; on croit que par des mutations dues au hasard dans le protoplasme un germe de vie a pu se former, et que par sélection naturelle les gênes les plus forts survivent, produisant les plus nombreux descendants. Ils seraient ainsi à la base de tout le développement ultérieur de la vie. Cela revient à dire que le mécanisme aveugle du hasard, suivi d’un mécanisme de sélection naturelle fait un tri parmi les mutants les plus avantageux, et les perpétue, les forçant ainsi à l’escalade de l’évolution, en éliminant l’entropie, et tout cela sans l’aide d’un penseur! Voilà comment une illusion d’origine de la vie s’est introduite dans la pensée moderne.

Une ligne médiane?
Les points de vue biblique et biologique sont ainsi mis en opposition. Quelques hommes de science ont bien essayé d’opérer la jonction entre les postulats de Darwin et la méthode de Dieu accomplissant son oeuvre créatrice: Dieu aurait utilisé les mutations du hasard et la sélection naturelle, puis sous Sa surveillance se serait produite une lente évolution. Une telle formulation rejette, cela va sans dire, les postulats de Darwin. Car si Dieu a guidé le hasard, alors ce «hasard» a cédé la place à une direction organisée! Un dé que l’on jette, en le guidant, ne donne pas des chiffres dus au hasard, mais à la main et à la volonté qui le guident. Ainsi Dieu n’aurait pas laissé le hasard agir seul sans le guider. Il n’est pas étonnant que les hommes de science athées n’accordent que peu d’attention à telles théories évolutionnistes déistes, c’est- à-dire comprenant l’idée de Dieu.
A supposer que les théoriciens déistes arrivent à se tirer de ce pas, une pierre d’achoppement les attend au tournant. La sélection naturelle, bien qu’étant une réalité aujourd’hui dans la nature (on l’appelle aussi la lutte pour l’existence) ne manque pas de créer de nouvelles difficultés lorsqu’elle est appliquée aux méthodes créatrices à la base de l’origine des espèces.

Le chrétien croit
que le Christ a été le Créateur, et il ne peut admettre que Christ ait pu utiliser, comme méthode créatrice, un système qui demanderait la liquidation du malade, du faible, du blessé, du mal formé. Sachant que Christ prend soin justement de ceux-ci, il trouve inadmissible l’idée qu’Il accepterait de les balayer, de les éliminer pour améliorer l’humanité. D’autres hommes de science ont cherché à
combler le fossé
entre les points de vue scientifique et biblique en maintenant l’hypothèse que la création a été progressive. Au cours des millions d’années pendant lesquelles les espèces animales auraient passé de l’état de protozoaires à des organismes beaucoup plus complexes, Dieu est supposé avoir créé à nouveau, à intervalles irréguliers, différentes variétés d’organismes, en partant de rien (de novo). Ces savants enseignent que des variations mineures entre et parmi certaines espèces seraient advenues par le mécanisme de mutation et par sélection naturelle (ou micro-évolution). Les divisions majeures, cependant, les principales espèces d’animaux et de plantes auraient été spécialement créées à des intervalles espacés selon les exigences de la géologie moderne. D’après ce schéma, l’homme apparut comme dernier membre de la création, au sommet de l’échelle du développement. Selon cette hypothèse, chaque espèce serait le résultat d’un acte spécial de création, chaque création ayant eu son heure à de vastes intervalles, intervalles s’étendant depuis le commencement de la vie jusqu’à aujourd’hui, c’est-à-dire durant des millions d’années jusqu’aux temps géologiques modernes, au moment où l’homme apparut. Mais cet essai de créer

une solution de continuité entre le rejet par Darwin de la «création originelle» et le point de vue biblique conduit lui aussi à quelques difficultés.
1. La période de création serait étendue sur des millions d’années, avec de longs espaces de temps «normaux», pendant lesquels auraient régné les lois normales de la thermodynamique. La grande difficulté est alors de réconcilier de soudaines éruptions de l’activité créatrice avec de longues périodes soumises aux lois normales d’entropie (diminution naturelle et continue de l’énergie). Ces phases de création se seraient produites en dehors du fait que l’univers (la vie, les races) est soumis aux lois physiques universelles. A certains intervalles Dieu est supposé avoir renversé lesdites lois physiques en intercalant de nouveaux actes créateurs.
2. La Bible maintient – et c’est là la difficulté – que la création a eu lieu d’une manière continue, en une période de temps désignée comme étant de six «jours», séparés l’un de l’autre par ce qui semble être des «soirs et matins». Et encore, d’après la Bible, ce n’est qu’après une période consécutive d’oeuvre créatrice que Dieu s’est reposé. Les «créationnistes progressifs» (comme ces savants particuliers sont appelés) sont confrontés par la difficulté d’expliquer:
a) l’affirmation biblique de six périodes d’activité créatrice concentrée dans le temps, avec en contraste
b) une activité créatrice s’étendant sur des millions d’années et exigeant entre elles de longues périodes de repos.
Il n’existe pratiquement pas de base scientifique valable pour combler le fossé entre l’affirmation biblique d’une Création conçue par le Créateur et les postulats de mutations dues au hasard et à une sélection naturelle, si on admet les idées des créationnistes progressifs.

Un choix?
Quelle sera la voie à suivre pour l’homme de science désireux de rester à la fois fidèle au récit biblique et un vrai scientifique? En ce qui me concerne, je ne vois pas de compromis possible. Un homme de science peut se tromper, comme le Dr Hoyle, et pourtant garder toute sa valeur, alors même qu’il rejetterait telle ou telle théorie en vogue. Par contre, comment un savant croyant peut-il faire siennes les théories qui ont conduit, il y a cent ans, au rejet de la pensée d’un Créateur? Au regard de notre expérience de la vie, qui nous conduit à voir un horloger derrière une horloge, un inventeur derrière une invention, un sélectionneur de bétail derrière une nouvelle race, pourquoi la Bible affirme-t-elle avec tant d’insistance que Dieu est le Créateur, alors que tout cela n’est plus pertinent à la pensée biologique moderne? Il existe des arguments très valables contre les théories du hasard mentionnées ci-dessus, mais ces arguments ne sont malheureusement jamais évoqués, tout au moins dans le grand public.
Si l’on imagine que des mutations dues au hasard sont suivies d’une sélection naturelle, elles ne peuvent cependant pas produire une planification, une volonté d’orientation, un désir. De même que seul le désir exprimé par l’acheteur d’une voiture peut favoriser un choix entre les possibilités offertes ou les dessins présentés, de même dans la bataille pour la vie, une sélection peut se faire entre races diverses, mais le choix vient de l’extérieur! Il va de soi que le hasard ne peut produire, à partir du chaos, un monde ordonné.
Pourtant, ce que postule le darwinisme, ou les hypothèses qui en sont issues, c’est un processus selon lequel l’ordre va s’extraire automatiquement du chaos. En partant d’une force non créée ou d’un objet non conçu, on aboutirait à une volonté capable de concevoir, et de concevoir dans la direction du bien, du mieux, c’est-à-dire vers une amélioration continue! Cela est tout simplement inconcevable, et, comme je l’ai écrit dans mon récent livre*, «il n’y a au maximum selon les lois de la thermodynamique, que des preuves en faveur du maintien d’un équilibre d’ans les organismes par des réactions réversibles, mais jamais le passage à un autre état qui serait supérieur au premier ».
Les biologistes d’aujourd’hui devraient se rendre compte du fait que les lois de la thermodynamique sont toujours valables et l’ont été depuis la création de la matière. Seul un acte créateur peut les modifier et permettre une apparition de la vie, par une opération de la volonté. Les arguments avancés en faveur de la sélection naturelle et du hasard ont tellement intimidé les scientifiques chrétiens que, pendant un siècle, la plupart d’entre eux ont abandonné l’affirmation biblique que la Création vient d’un Créateur. En même temps, ils ont abandonné certaines lois fondamentales de la thermodynamique qui demeurent pourtant parfaitement valab1es. Il en résulte que les merveilleuses structures de 1’«ADN» de 1’«ARN», ou les lois de la génétique, ont cessé d’impressionner les biologistes dans le sens où le Créateur l’aurait voulu pour l’homme.

La réaction que Dieu attend de nous,
à la vue de ces merveilles, c’est l’adoration. Comme l’exprimait le psalmiste dans des circonstances pareilles, en contemplant les merveilles des cieux: «Les cieux racontent la gloire de Dieu, et le firmament proclame l’oeuvre de ses mains. ..Ce n’est pas un langage, ce ne sont pas des paroles, on n’entend pas leurs voix. Cependant, leurs accords parcourent la terre entière, et leurs accents vont jusqu’aux extrémités du monde » (Ps. 19, 1-5).
Voilà la position biblique qui est, par surcroît, la vraie position scientifique. Aujourd’hui nous avons besoin d’hommes de science – physiciens, biologistes, biochimistes, mathématiciens – qui seront capables par leur compréhension des conséquences des lois de la thermodynamique d’affirmer, dans le monde intellectuel, la force de l’argument démontrant le Créateur.
Avec l’éducation des masses, ici comme dans les pays en voie de développement, le nombre des intellectuels augmente. Ainsi augmente aussi le nombre de ceux qui rejettent l’argument «que la créature démontre le Créateur». En conséquence de cet argument (que beaucoup ont rejeté sans en vérifier les bases, mais simplement parce que certains intellectuels le rejetaient), le message du ciel proclamant le Dieu éternel est passé sous silence et n’atteint plus une grande partie de l’humanité. Le message proclamant la gloire de Dieu, le message des merveilles de la création doit être remis en honneur, en vertu du témoignage des Ecritures d’une part et d’autre part en vertu de l’exactitude des lois de la thermodynamique.


* A. E. Wilder Smith, Man’s Origjn, Man’s Destiny, Harold Shaw Publishers, Wheaton Illinois 60187, USA (320 pages). Du même auteur: Herkunft und Zukunlt des Menschen, BrJnnen Verlag, Lonystrasse 19, GIESSEN (Lahn), West deutschland (Editeur M. E. Perschell). L’édition anglaise est beaucoup plus complète que l’édition allemande.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)