Célébrer les bienfaits de Dieu (Psaume 103)

John Wesley avait environ 21 ans quand il partit étudier à l’université d’Oxford. Il venait d’une famille chrétienne, était intelligent et bien de sa personne. À cette époque, il était un peu snob et sarcastique. Une nuit cependant, un événement commença à changer le cœur de Wesley. Alors qu’il parlait à un porteur de bagages, il découvrit que le pauvre homme n’avait qu’un seul manteau et qu’il vivait dans de si pauvres conditions qu’il n’avait même pas de lit. Pourtant, cette personne était inhabituellement joyeuse, pleine de gratitude envers Dieu. Wesley, quelque peu immature, se moqua sans tact de l’infortune de cet homme :« Pour quelles autres raisons remerciez-vous Dieu ? » demanda-t-il avec un brin de sarcasme. Le porteur sourit et, dans un esprit d’humilité, répondit avec joie :« Je le remercie de ce qu’il m’a donné la vie et un corps, un cœur pour l’aimer, et, par-dessus tout, un constant désir de le servir ! » Profondément touché, Wesley reconnut que cet homme connaissait la signification de la vraie reconnaissance.

De nombreuses années plus tard, en 1791, John Wesley était allongé sur son lit de mort à l’âge de 88 ans. Ceux qui l’entouraient réalisaient à quel point il avait retenu cette leçon de remercier Dieu en toutes circonstances. Malgré son extrême faiblesse, il commença à chanter un cantique :« Je prierai mon Créateur tant que je respirerai. »

Comment louer Dieu ? (103.1-2)

« De David.  Mon âme, bénis l’Éternel ! Que tout en moi (bénisse) son saint nom !  Mon âme, bénis l’Éternel, Et n’oublie aucun de ses bienfaits ! »

On pourrait intituler cette section : de l’intérêt de se parler à soi-même ! David s’encourage à célébrer les bienfaits de Dieu. Comme si un matin, l’un d’entre nous se levait et, se regardant dans un miroir, se disait :« Bon, mon petit, loue Dieu ce matin ! »

David parle de son « âme, » c’est-à-dire la partie la plus interne, la plus intime de son être, « tout ce qui est en [lui] ». C’est de notre être intérieur que nous sommes appelés à louer son saint nom (Deut 6.5 ; Ps 138.1 ; Col 3.16).

Notre cœur, par nature, est prompt à se plaindre. Compter les bienfaits, c’est maintenir une perspective positive qui plaît à Dieu. Qui veut vivre auprès de ceux qui se plaignent constamment ? David invite donc à n’oublier « aucun de ses bienfaits ».

D’une certaine manière, la vie est difficile et suscite bien des complaintes, ce que souligne 2 Corinthiens 5.2 :« Aussi nous gémissons dans cette tente, désireux de revêtir notre domicile céleste par–dessus l’autre ». Mais, d’un autre côté, Dieu nous rappelle par Jérémie :« Pourquoi l’homme vivant se plaindrait-il ? Que chacun se plaigne de ses propres péchés. » (Lam 3.39) Notamment, dans nos rapports mutuels, Jacques à ne pas nous plaindre les uns des autres (Jac 5.9). Énumérer les bienfaits de Dieu est un encouragement puissant contre notre tendance naturelle et charnelle à nous appesantir sur nos problèmes.

David énumère alors ce que Dieu fait afin destimuler nos louanges…

Pourquoi louer Dieu ? (103.3-7)

C’est lui qui pardonne toutes tes fautes,
Qui guérit toutes tes maladies,
Qui rachète ta vie du gouffre,
Qui te couronne de bienveillance et de compassion,
Qui rassasie de biens ta vieillesse,
Qui te fait rajeunir comme l’aigle.

L’Éternel fait justice, Il fait droit à tous les opprimés.
Il a fait connaître ses voies à Moïse, ses hauts faits aux fils d’Israël.

Regardez la liste poétique des actions de Dieu :

  • Il « pardonne toutes tes fautes » : Un verbe qui ne s’applique ici qu’à Dieu. Dieu seul pardonne les transgressions des hommes. Supposons que le péché puisse être mesuré en terme d’infractions. Supposons que nous ne péchions que 10 fois par jour. Cela fait tout de même plus de 255 000 fois en 70 ans ! Et le calcul est faux car le péché est plus vaste qu’une transgression. L’Épître aux Hébreux nous assure que Christ nous a obtenu une rédemption éternelle.
  • Il guérit toutes tes maladies : Il ne s’agit pas de croire que le Seigneur guérira toute maladie physique… De grands hommes de Dieu sont morts de maladie (notamment Élisée, 2 Rois 13.14). Certains chrétiens affirment qu’avec le salut, Dieu donne toujours la guérison. Ils s’appuient notamment sur Ésaïe 53.5 (« C’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris »). Cependant, Pierre cite ce passage en le reliant à la guérison des péchés (« lui qui a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin que, morts à nos péchés, nous vivions pour la justice ; lui dont la meurtrissure vous a guéris », 1 Pi 2.24).Il s’agit donc bien là d’une guérison spirituelle, intérieure, même si Dieu peut aussi guérir le corps quand il le souhaite.
  • Il « rachète ta vie du gouffre » : Dieu ne te laissera pas, dans le passage vers la mort, au plus profond d’un gouffre.
  • Il « rassasie de biens ta vieillesse » :la peur la plus cruelle est celle d’être isolé quand vient le moment où l’on devient dépendant. Dieu est celui qui prendra soin. Dieu est celui qui pourvoit.
  • Il « te fait rajeunir comme l’aigle » :Ésaïe 40.31 confirme :« Ceux qui espèrent en l’Éternel renouvellent (leur) force. Ils prennent leur vol comme les aigles ; ils courent et ne se lassent pas. Ils marchent et ne se fatiguent pas. »
  • Il fait justice et droit : Dieu intervient dans nos affaires pour établir ce qui est juste et droit. Si ce n’est pas dans cette vie, du moins ce sera le cas dans celle qui est éternelle.
  • Il enseigne Israël :autrefois Dieu a donné sa Loi et a envoyé des prophètes. Aujourd’hui il donne à son peuple des enseignants, et il permet que sa Parole (« ses voies ») donne un sens à la vie.

Quel Dieu louons-nous ? (103.8-14)

L’Éternel est compatissant et il fait grâce,
Il est lent à la colère et riche en bienveillance ;
Il ne conteste pas sans cesse, Il ne garde pas (sa colère) à toujours ;
Il ne nous traite pas selon nos péchés
Et ne nous rétribue pas selon nos fautes.
Mais autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre,
Autant sa bienveillance est efficace pour ceux qui le craignent ;
Autant l’orient est éloigné de l’occident,
Autant il éloigne de nous nos offenses.
Comme un père a compassion de ses fils,
L’Éternel a compassion de ceux qui le craignent.
Car il sait de quoi nous sommes formés,
Il se souvient que nous sommes poussière.

Le verset 8 est rempli d’affirmations sur la bonté et la bienveillance de l’Éternel :

  • Sa compassion est son amour profond, chaleureux, qu’Esaïe compare à la tendresse d’une mère (És 49.15)
  • Sa « grâce »ici n’est pas le mot habituel, mais plutôt l’affirmation que Dieu se plaît à répondre aux besoins de ses enfants.
  • Sa lenteur à la colère signifie que sa rétribution est rarement immédiate : si Dieu a jugé Ananias et Saphira avec rapidité, c’est plutôt rare. La norme, c’est la lenteur de sa colère.
  • Il est « riche en bienveillance » : sa grâce, sa bonté, est abondante.

Pour illustrer le pardon de Dieu, le psalmiste utilise des images physiques (cieux-terre, est-ouest). Pour illustrer sa compassion, il le compare à un Père. Jésus reprendra cette image :Dieu est comme un père qui répond aux attentes de son enfant qui lui demande du pain (Luc 11.11-13).

Qui peut louer Dieu ? (103.15-19)

L’homme ! ses jours sont comme l’herbe,
Il fleurit comme la fleur des champs.
Lorsqu’un vent passe sur elle, elle n’est plus,
Et le lieu qu’elle occupait ne la reconnaît plus.
Mais la bienveillance de l’Éternel (dure) d’éternité en éternité pour ceux qui le craignent,
Et sa justice pour les fils de leurs fils,
Pour ceux qui gardent son alliance
Et se souviennent de ses préceptes, afin de les accomplir.
L’Éternel a établi son trône dans les cieux,
Et son règne domine sur toutes choses.

Le contraste est grand avec la fragilité de l’homme qui est comparé à de la poussière, facilement disséminée et qui rappelle la fragilité et la mortalité de l’être humain et à une fleur si vite fanée.

Ayant exhorté à la louange, David rappelle à qui il est donné le privilège de louer : Dieu aime entendre cette louange qui vient de l’homme, si faible soit-il.

Mais il l’apprécie surtout de la part de « ceux qui gardent son alliance ». Dans le langage de l’Ancien Testament, ce sont ceux qui aiment Dieu et comprennent qu’ils sont liés à lui par alliance (Deut 4.23), c’est-à-dire ceux qui sont sauvés. Dieu s’est offert pour racheter un peuple, duquel il attend l’obéissance. L’Épître aux Hébreux se conclut par la même idée :« Que le Dieu de paix–– qui a ramené d’entre les morts le grand berger des brebis, par le sang d’une alliance éternelle, notre Seigneur Jésus, vous rende aptes à tout ce qui est bien pour faire sa volonté ; qu’il fasse en nous ce qui lui est agréable par Jésus–Christ, à qui soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen ! » (Héb 13.20-21)

Les croyants, malgré leur fragilité, peuvent vivre selon Dieu, qui n’écartera pas sa bienveillance envers eux. Ils sont associés à Dieu.

Acclamez Dieu ! (103.20-22)

Bénissez l’Éternel, vous ses anges,
Qui êtes puissants en force et qui exécutez sa parole,
En obéissant à la voix de sa parole !
Bénissez l’Éternel, vous toutes ses armées,
Qui êtes à son service et qui faites sa volonté !
Bénissez l’Éternel, vous toutes ses œuvres,
Dans tous les lieux où il domine !
Mon âme, bénis l’Éternel !

Le livre des Psaumes compile cinq livres, et chaque section se termine avec cette invitation à bénir l’Éternel. Le 4e livre (qui se termine avec le Psaume 106) contient quatre psaumes qui ont chacun cette invitation pressante à louer l’Éternel.

Dieu, le Créateur, reçoit l’adoration de tout l’univers : ses anges, ses serviteurs, son armée — même sa création !

Et le Psaume se termine comme il a commencé, en exhortant à se parler à soi-même en bien de l’Éternel :« Mon âme, bénis l’Éternel… »

Cet encouragement résonne encore aujourd’hui. Voilà sans doute pourquoi ce Psaume est le plus adapté pour des cantiques de tout le Psautier !

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)