Causes de l’incrédulité et mission de l’église

CAUSES DE L’INCREDULITE ET MISSION
DE L’EGLISE


(suite et fin)

Conférence donnée par E.C. EICHER,

3. Idéologies matérialistes

Les philosophies purement intellectuelles des penseurs pour lesquels seul le monde matériel existe conduisent au doute systématique (scepticisme) et à la négation de Dieu (athéisme).

Ces philosophies proclament la suprématie de l’homme, libre et indépendant de son entourage cosmique. L’homme est la mesure de tout. Sa sagesse ne se réfère plus à aucun point absolu en dehors de lui-même. C’est le propre de l’humanisme. Pourtant la Bible dit: La crainte de l’Eternel est le commence­ment de la sagesse (Ps 111.10), et: L’insensé dit en son coeur: il n’y a point de Dieu (Ps 14.1). L’apôtre Paul s’exclame: Où est le sage ?… Dieu n’a-t -il pas convaincu (ou: frappé) de folie la sagesse du monde? (1 Cor 1.20)

Certaines organisations de tendance philosophique radicale, ainsi que p. ex. les dirigeants d’églises du COE (Conseil Oecuménique des Eglises) ne s’intéressent qu’à l’homme et ses besoins temporels. Le COE a pour objectif de pourvoir aux besoins matériels de l’humanité, de réformer l’injustice sociale, d’éliminer le racisme et d’abolir l’impérialisme, et il ne craint pas de soutenir financièrement les organisations révolutionnaires qui veulent y arriver par la violence armée. Lors d’une conférence du COE à Paris, il a été dit: « La lutte révolutionnaire entre dans le processus qui conduit à l’établissement du royaume de Dieu… Nous reconnaissons le droit de chaque chrétien et de tous les hommes de prendre part à la révolution et même aux luttes armées ». (Cité dans « Christianisme et révolution », Soepi, 4 avril 1968)

Encourager et soutenir des combattants armés, de quelque bord qu’ils soient, sachant qu’il s’en suivra mort, destruction et misère, est incompatible avec l’Evangile. Cette attitude est le résultat logique du désintéressement que manifeste le COE pour l’enseignement biblique, notamment la doctrine concernant la grâce salvatrice de Dieu, sans laquelle l’homme ne peut être libéré de l’emprise de Satan, grâce sans laquelle il n’y a pas de salut, même temporaire. C’est pourquoi on constate, au sein du COE, une nette tendance à adhérer à un christianisme sans foi, à un humanisme matérialiste et à un syncrétisme qui se veut tolérant, mais refuse de recevoir les délégués de nos frères persécutés dans les pays soviétiques, à cause de leur foi fondée sans compromis sur la Bible.

Les conséquences néfastes du libéralisme théologique dans les églises et leurs sphères d’influence se font sentir dans tous les domaines. Puisque l’Eglise, du moins dans son expression officielle, n’est plus le sel de la terre, sel qui devrait empêcher la corruption morale, une déchéance sans précédent se déverse sur notre monde par la télévision, le vidéo et les publications pornographiques. On ne se sent plus responsable de la vie de l’autre on tue l’homme déjà dans le sein de sa mère, et cela légalement dans certains pays. Meurtres, suicides, viols, agressions, morts dues à la drogue, persécution des croyants par les régimes totalitaires, tout cela est aujourd’hui à l’ordre du jour. Et l’Eglise en porte une lourde responsabilité La raison? Elle a quitté sa seule base légitime: l’acceptation inconditionnelle de l’autorité de la Bible dans toute question de foi et de comportement. Le libéralisme théologique tue la foi. C’est tellement évident que l’évangéliste roumain Josif Ton, qui a dû quitter son pays parce qu’il persistait à exercer son ministère chrétien dans la foi, a déclaré, il y a un an, à une conférence de presse en Californie: « Si le rideau de fer se levait subitement, les chrétiens de l’Europe de l’Est seraient menacés de deux maux: la pornographie et la théologie libérale ». (Cité par « Le témoin », avril 1983)

MISSION DE L’EGLISE

La lutte pour la foi, telle qu’elle se trouve définie par la Bible; la défense des principes de la Réforme; la protection de nos libertés religieuses; la prédication de l’Evangile à toute créature humaine : tout cela exige une entière consécration et soumission à la Parole de la part des hommes qui sont appelés à s’y vouer. De nos jours de grande apostasie, le besoin pressant de tous les croyants et de l’Eglise entière est un sens renouvelé de la sainteté de Dieu, de la justice de sa loi, de la grandeur de son amour envers les pécheurs repentants. Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle (Jean 3.16).

La grande mission de l’Eglise, ordonnée par le Seigneur Jésus, comprend trois aspects qui resteront les lignes directrices de la mission de l’Eglise jusqu’au retour de Christ, quand l’Eglise entrera dans un service plus élevé et plus glorieux. Examinons les trois aspects de la mission de l’Eglise:

1er aspect: Proclamer et prêcher l’Evangile
Quel est cet Evangile à proclamer ? L’apôtre Paul en parle ainsi : Je m’étonne que vous vous détourniez si vite de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre évangile. Non pas qu’il y en ait un autre, mais il y a des gens qui vous troublent et veulent pervertir l’Evangile du Christ. Mais si nous-mêmes, ou si un ange du ciel vous annonçait un évangile différent que celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit anathème (= maudit) (Gal 1.6-8). Il n’y a rien à ajouter ou à enlever à l’Evangile qui nous est présenté dans la Bible, sous peine de tomber sous la malédiction de Dieu (2 Jean 8-10 ; Apoc 22.18-19).

L’Evangile affirme que l’homme est pécheur par nature, car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu et le salaire du péché c’est la mort (Rom 3.23, 6.23). Or, l’Evangile de Jésus-Christ est la proclamation de la libération de la puissance du péché et de Satan, libération que Dieu offre à tous les hommes qui croient que Jésus-Christ a expié leur péché à la croix. La grande nouvelle de la grâce de Dieu, c’est que, par la foi en Christ, nous avons la rédemption par son sang, le pardon des péchés selon la richesse de sa grâce (Eph 1.7).

Le christianisme n’est pas une religion parmi d’autres. Jésus-Christ ne peut être comparé à aucun autre chef religieux du passé ou du présent La foi chrétienne est d’abord une personne, le Seigneur Jésus-Christ, qui doit être reçu comme Sauveur.

Ensuite, la foi chrétienne est un mode de vie qui sort les hommes des habitudes du péché et du désespoir qui s’en suit, pour les mener dans l’espérance de la lumière en Christ (1Pi 2.9).

Ce sont précisément ces affirmations claires et nettes que refusent de recevoir certains théologiens, tels que l’évêque Oxnam, qui écrit dans « Un testament de foi » (p.46): « Est-ce que Dieu est un être qui règle les comptes des individus par quelque mort, et ce jusqu’au sacrifice d’un fils? Franchement, de telles doctrines ne m’aident pas… « Pourtant, ce sont justement ces doctrines-là qui ont aidé des millions de pécheurs à trouver grâce et libération, paix et joie auprès de Dieu. Les refuser équivaut à refuser 1’Evangile tout court.

2e aspect: Faire des disciples
Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les…, enseignez-les… (Mat 28.19). Cet ordre du Christ est à être exécuté en trois temps il trace tout le programme du prosélytisme chrétien. Le prosélytisme est une activité commandée par le Seigneur, et ceux qui la regardent d’un mauvais oeil chez les autres font eux-mêmes du prosélytisme pour leur propre église. D’une part, Jésus n’a pas dit: « Allez, faites des membres d’église », mais faites des disciples. D’autre part, tout disciple s’attachera naturellement à une église locale, dont il deviendra un membre actif. A son tour, il prêchera l’Evangile, promesse de vie pour ceux qui croient et déclaration de mort pour ceux qui ne veulent pas croire.

Dans ce sens, l’Evangile était déjà présent sous le régime de la loi, puisque Moïse a écrit: J’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives…, pour aimer l’Eternel, ton Dieu, pour obéir à sa voix et pour t’attacher à lui: c’est lui qui est la vie… (Deut 30.19-20). On croirait entendre l’exclamation de Jésus : Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra… (Jean 11.25). Pour « faire des disciples », il faut donc prêcher la Bonne Nouvelle du Fils éternel devenu homme, qui a souffert à la croix pour faire l’expiation des péchés du monde, qui est ressuscité, qui est monté au ciel, qui reviendra en gloire pour régner, et qui aujourd’hui appelle les hommes à la repentance et à la foi en Jésus-Christ, seul nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés (Act 4.12). Celui qui prêche l’Evangile sait qu’il n’y a de salut en aucun autre qu’en Jésus-Christ.

L’ordre de Jésus de baptiser les disciples doit être pratiqué dans ces termes mêmes. Le baptême est un acte extérieur scellant une réalité intérieure: le disciple s’est identifié à la mort de Jésus à la croix (s’il restait dans l’eau, elle deviendrait son tombeau) et à la résurrection de Jésus après trois jours (il ressort de l’eau comme Jésus est ressorti du tombeau). En plus, le baptême est une confession de foi publique: le baptisé professe sa foi en la Trinité divine. Il engage sa conscience devant le Père, le Fils et le Saint-Esprit, comme le dit Pierre dans sa première épître : … le baptême… est l’engagement d’une bonne conscience envers Dieu (3.21).

Il est indéniable que si l’on veut vraiment s’en tenir aux paroles de Jésus et faire abstraction des traditions et coutumes ecclésiastiques extra-bibliques, on se fera des ennemis. Le pasteur Eicher en a fait l’expérience. « Les libéraux ne vous aiment pas », lui a fait remarquer une dame. Sa réponse fut: « Pour moi, Jésus-Christ et (la fidélité à) la Parole de Dieu sont au-dessus de toute considération. »

Le troisième temps du prosélytisme est l’enseignement. Jésus a spécifié son ordre: Enseignez-leur (aux disciples) à garder tout ce que je vous ai prescrit.

Cette définition du contenu de l’enseignement exclut aussi bien l’adjonction de doctrines ou de pratiques ne se trouvant pas dans l’enseignement de Jésus que l’omission de certains éléments de son enseignement (ainsi, à en croire certains, Jésus n’aurait prêché que la grâce et le pardon, mais pas le jugement et la condamnation).

La mission de 1′ Eglise comporte encore un
3e aspect: Etre témoins de Jésus-Christ
Vous recevrez une puissance, celle du Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins… jusqu’aux extrémités de la terre (Act 1.8). A ne pas oublier que le mot témoin correspond au mot martyr du texte grec utilisé dans le Nouveau Testament. Etre témoin comporte des risques. Jésus précise: Vous serez mes témoins. Qu’est-ce à dire? Relisons la définition que donne Jésus lui-même: Je suis le chemin, la vérité et la vie; nul ne vient au Père que par moi (Jean 14.6). Témoigner de Jésus-Christ équivaut à témoigner de la vérité. Nous n’avons pas à proclamer ou à défendre un système idéologique, mais une personne, le Seigneur Jésus-Christ. C’est là, je le rappelle, la différence entre le christianisme biblique et toutes les autres religions. Aucune de ces dernières ne mène à Dieu Jésus-Christ en est le seul chemin. Aucune religion ne saurait communiquer la vie; Jésus-Christ étant la vie, lui seul peut la communiquer. C’est de Jésus-Christ et de ce qu’il est, que nous avons à être les témoins. Si le COE n’a sur aucun principe une affirmation claire à offrir, c’est que ceux qui dirigent ses groupes d’études sont toujours à la recherche de la vérité, alors que Jésus-Christ en est l’incarnation suprême et finale. Pouvons-nous dire avec l’apôtre Paul : Je sais en qui j’ai cru… (2 Tim 1.12), au lieu de dire « en quoi j’ai cru? » Que les adhérents de l’idéologie matérialiste marxiste-léniniste proclament que, pour libérer les hommes (sous-entendu: les travailleurs), il faut se libérer de Dieu et de toute idée d’une vie après la mort (déclassés dans la catégorie des vieilles fables), on peut le comprendre. Mais il semblerait qu’une organisation telle que le COE devrait savoir que Jésus-Christ est la réponse à tous les problèmes de l’homme, qu’ils soient de nature sociale ou politique, morale ou spirituelle, temporelle ou éternelle.

Voici la conclusion par laquelle le pasteur Eicher termina sa conférence: « Nous avons un merveilleux héritage: le cadeau de l’amour de Dieu pour nous et la foi basée sur les affirmations de la Bible. De Jérusalem jusqu’au dernier point de la terre, des hommes et des femmes ont payé un grand prix par leur courage, leur consécration et leurs souffrances, afin que nous jouissions des bénédictions de Dieu par la foi. Levons-nous donc pour témoigner courageusement de la Parole de Dieu, et levons bien haut l’étendard de notre Seigneur Jésus-Christ sur le champ de bataille de la foi dans les pays d’où nous venons tous, jusqu’au jour où notre Seigneur, le juste juge, viendra pour nous prendre dans son royaume, nous tous qui aurons aimé son apparition (2 Tim 4.7-8). »

Conférence donnée par
E.C. EICHER, pasteur au Liban
(Adaptation par J.P. Schneider)

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)