Attraction fatale

Quand on pense à David, malheureusement, il nous vient rapidement à l’esprit son péché d’immoralité sexuelle avec Bath-Shéba. C’est le phénomène du point noir qui, au milieu d’une feuille blanche, attire notre attention.
Or, même si sa chute morale ne doit pas occulter le fait qu’il fut un homme selon le cœur de Dieu, le Saint-Esprit a jugé bon de laisser ce triste récit dans les Saintes Écritures afin qu’on en tire des leçons, « pour nous servir d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints » (1 Cor 10.11).

Immoralité sexuelle sans précédent

Cet avertissement qui découle du péché de David est d’autant plus pertinent que justement, cette fin des temps dans laquelle nous vivons est caractérisée par une immoralité sexuelle sans précédent.
Non pas que ce péché n’ait jamais existé depuis la chute de l’homme dans le jardin d’Éden, mais ce fléau a pris aujourd’hui des proportions inégalées.
Oui, aux jours de Noé, les pensées et les intentions du cœur étaient continuellement méchantes. Aujourd’hui, nous avons la technologie pour prendre les fantaisies les plus scabreuses de l’esprit humain et les projeter sur un écran que même un enfant peut tenir dans sa main.
Et le déclin moral, approuvé par l’État et encouragé par les médias, ne fait que s’accélérer alors que ceux qui pratiquent de telles choses trouvent leur plaisir en ceux qui les commettent (Rom 1.32).
D’ailleurs, trois raisons expliquent la prolifération des sites pornographiques : c’est accessible, anonyme et abordable. En d’autres mots, il est tellement facile d’y avoir accès en secret. On est à un clic sur notre ordinateur pour visionner de la pornographie, et ce, gratuitement et discrètement. Danger.
Or, la crise morale dépasse largement la pornographie sur Internet. Des pièges sont placés partout. Que ce soit sur la couverture d’un magazine vendu à l’épicerie, à la télévision, dans nos journaux, sur les panneaux d’affichage ou dans une vitrine commerciale : l’incitation à la convoitise sexuelle est omniprésente.

Une alliance avec nos yeux

Pas étonnant que la convoitise des yeux fasse partie des trois choses qui appartiennent au monde, selon 1 Jean 2.16, et qui sont utilisées par le diable pour faire chuter l’enfant de Dieu.
Et si un homme de la trempe de Job a cru nécessaire de faire alliance avec ses yeux pour ne pas arrêter ses regards sur une vierge (Job 31.1), à plus forte raison devrions-nous prendre un engagement de pureté sexuelle !
D’ailleurs, pour prévenir ce regard de convoitise envers une femme, nous sommes invités par Jésus à prendre des mesures drastiques. Dans un langage qui se veut symbolique, il dira que « si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; car il est avantageux pour toi qu’un de tes membres périsse, et que tout ton corps ne soit pas jeté dans la géhenne » (Mat 6.28-29). Cela montre le sérieux du péché sexuel. À chacun d’évaluer les moyens à prendre pour ne pas se placer dans une situation de tentation.

Un simple premier regard… prolongé

D’où l’importance de se rappeler ce qui a entraîné David dans une succession de péchés et de malheurs : un simple regard.
Dans 2 Samuel 11.2, on y lit que David vit une femme qui se lavait, et la femme était très belle à voir. C’était au temps du soir, et David se leva de dessus son lit de repos et se promena sur le toit de la maison du roi.
On dit souvent que le problème n’est pas le premier regard, mais le second. Sauf que trop souvent, le premier regard est prolongé. Et ni le fait d’apprendre qu’elle soit mariée, ni le temps qui s’écoule entre son premier coup d’œil et ses démarches à son égard n’auront réussi à calmer la convoitise sexuelle de David. Et fait à noter, son propre statut d’homme marié ne l’a pas freiné dans son élan adultère. Ce qui démontre que des années de mariage ne suffisent pas à prémunir le couple contre le danger de l’immoralité sexuelle. Pour preuve, ces trop nombreuses histoires d’infidélité qui mènent au divorce.
Si souvent, tout commence incidemment sur un réseau social…Un simple contact peut potentiellement conduire à une liaison si nous n’y prenons pas garde. La prudence est requise dans les échanges professionnels avec le sexe opposé.Par mesure de précaution, il est même préférable de ne pas correspondre avec une femme qui ne soit pas notre épouse, à moins qu’elle soit notre sœur, notre mère ou notre fille. Car comme le dit si bien 1 Corinthiens 10.12 : « que celui qui croit être debout prenne garde de tomber ». Soyons clairs : personne n’est immunisé contre l’immoralité sexuelle, pas même le roi David !

Une suite de péchés

David passera finalement à l’action avec Bath-Shéba. Elle devient enceinte, David rapatrie son mari Urie dans l’espoir qu’il puisse avoir des relations sexuelles avec son épouse, ce qui permettrait de couvrir cette grossesse et du même coup, son péché. Même enivré par le roi, Urie refuse toutefois d’aller rejoindre sa femme. David prend alors les grands moyens en faisant tuer Urie dans une bataille. Il réussit son plan et prend comme épouse Bath-Shéba.
Il est renversant de voir ce qu’un simple regard de convoitise a déclenché comme suite de péchés. S’il est vrai que nous sommes libres de nos choix, nous ne sommes pas libres des conséquences de nos choix. David l’a vite réalisé en apprenant que Bath-Shéba était enceinte.
Après avoir péché avec Bath-Shéba, David est prêt à tout pour que rien ne se sache. D’ailleurs, les relations illicites sont caractérisées par la culture du secret. Aujourd’hui, les réseaux sociaux favorisent le développement de ces aventures extraconjugales « en toute discrétion ».
Pourtant, c’est oublier que le péché ne peut être caché de Dieu. Il voit tout et il sait tout. Il sait et il voit quand nous sommes assis devant notre ordinateur. Comme le dit le commentateur biblique William MacDonald :« le péché secret sur terre est un scandale ouvert au ciel ».
D’ailleurs, le plus grand antidote pour le péché sexuel est de s’injecter une bonne dose d’omniprésence et d’omniscience de Dieu. Personne ne ferait la sorte de chose qu’elle fait, ni ne penserait la sorte de chose qu’elle pense devant le trône de Dieu. Mais nous oublions si facilement cette réalité : « Les yeux de l’Éternel sont en tout lieu, regardant les méchants et les bons » (Pr 15.3). « Car ses yeux sont sur les voies de l’homme et il voit tous ses pas » (Job 34.21). « Et il n’y a aucune créature qui soit cachée devant lui, mais toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de celui à qui nous avons affaire » (Héb 4.13).
L’auteur du magnifique Psaume 139 a pensé pouvoir dissimuler son péché. Lui qui a écrit : « Les ténèbres même ne sont pas obscures pour me cacher à toi, et la nuit resplendit comme le jour, l’obscurité est comme la lumière » (v. 12). Et encore : « Où irai-je loin de ton Esprit ? Et où fuirai-je loin de ta face ? » (v 7).
Malgré cela, il commet l’irréparable. Et devant la mauvaise nouvelle de cette maternité non désirée, David emprunte les voies tortueuses du mensonge. Devant l’échec de sa machination, et pour sauver la face à tout prix, il va jusqu’au meurtre.
Évidemment, quand Bath-Shéba apprit la mort de son mari, « elle se lamenta sur son mari » (2 Sam 11.26). Non seulement David l’avait amenée à tromper son mari, mais voilà qu’il la privait à jamais de son mari. En devenant la femme de David, elle était loin de se douter qu’elle était devenue l’épouse du meurtrier de son mari. Le péché dans toute sa laideur !
David pensait s’en tirer, maintenant que Bath-Shéba était devenue sa femme et qu’elle lui enfanta un fils conçu lors de ce fameux soir. Sauf qu’il y a un « mais » à la fin du verset 27. « Mais la chose que David avait faite fut mauvaise aux yeux de l’Éternel ».

Une conséquence au péché sexuel

Le péché sexuel n’est pas sans conséquence. Et David a dû faire le deuil de cet enfant illégitime. Par la suite, les troubles familiaux ne se sont pas éloignés de sa maison, que ce soit le viol de sa fille Tamar par son demi-frère Amnon, l’assassinat de ce dernier par son demi-frère Absalom et la révolte de celui-ci envers son père qui pleura exagérément la mort de son fils rebelle. Bilan : un jeune enfant décédé, une fille violée et deux fils tués.
Si nous cédons à la tentation sexuelle, notre épouse (ton mari) va expérimenter l’angoisse de la trahison et du rejet en plus d’éprouver du chagrin et de la solitude. Notre compagne (ton compagnon) de vie ne pourrait plus jamais dire que nous sommes un modèle de fidélité. La confiance va faire place au soupçon. La dévastation que ces actions apporteraient à nos enfants est incommensurable. Leurs croissance, innocence et confiance ainsi que leur regard sain à la vie seraient sévèrement endommagés.
Les hommes, nous devrions penser à cela quand des pensées de convoitise nous assaillent. Pensons à notre femme et à nos enfants !Le chagrin que nous pourrions causer non seulement à nos parents et notre famille, mais aussi à nos amis est indescriptible. Quel embarras de faire face à des chrétiens qui nous ont appréciés, respectés et qui nous ont déjà fait confiance ! Et, probablement, la chute en inciterait d’autres à faire de même.

Une grâce accessible par la repentance

Heureusement que « là où le péché abondait, la grâce a surabondé » (Rom 5.20). D’où l’intervention gracieuse de l’Éternel, au chapitre 12 et au verset 1 de 2 Samuel : « L’Éternel envoya Nathan à David ».
Par une histoire, le prophète amène David à reconnaître son péché. « Et David dit à Nathan : j’ai péché contre l’Éternel » (2 Sam 12.13). Une confession bien sentie dans son merveilleux Psaume 51.
D’ailleurs, dans ce psaume, il fait appel dès le départ à la grâce de Dieu en demandant ceci : « use de grâce envers moi, ô Dieu » ! Et David reconnaît, au verset 4, que c’est contre Dieu seul qu’il a péché. Voilà une réelle repentance : reconnaître que mon péché est d’abord et avant tout une transgression envers mon Dieu.
David pourra alors dire, dans le Psaume 32, au verset 1 : « bienheureux celui dont la transgression est pardonnée ».
« Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1.9). Il y a toujours de l’espoir, car la grâce de Dieu est toujours accessible par la repentance.

Une grande leçon

La grande leçon à tirer de la tragique désobéissance de David est celle d’être là où Dieu veut que nous soyons.
Alors que dans 2 Samuel 11.1, nous apprenons que c’était le temps où les rois entraient en campagne, la fin du verset se termine par un « mais ». « Mais David resta à Jérusalem ». Son oisiveté a ouvert la porte au péché. Parce qu’il est resté à Jérusalem, il a vu Bath-Shéba. Son regard prolongé l’a conduit à pécher. On connaît la suite.
Et dire que s’il avait simplement été là où il devait être, à mener bataille, il se serait épargné cette attraction fatale.

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)